Étiquette : Berthon

 

Tom O’Bedlam par R. Silverberg

Fiche de Tom O’Bedlam

Titre : Tom O’Bedlam
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1985
Traduction : P. Berthon
Editeur : Robert Laffont

Première page de Tom O’Bedlam

« Cette fois, Tom s’était senti poussé vers l’ouest par une force intérieure. Une direction qui en valait bien une autre. En allant vers le couchant, il arriverait un jour aux confins des terres et de là peut-être lui serait-il possible de s’élancer vers les étoiles.
Ce jour de juillet, l’après-midi touchait à sa fin quand il déboucha au sommet de la pente abrupte bordant le lit à sec d’un cours d’eau et s’arrêta dans un champ calciné pour reprendre son souffle et faire le point. Il se trouvait à peu près à deux cents kilomètres à l’est de Sacramento, sur le versant le plus aride de la montagne, dans le courant de la troisième année du nouveau siècle qui, à ce que l’on disait, devait voir se terminer les souffrances de l’humanité. Tom songea que cela se réaliserait peut-être, mais mieux valait ne pas trop y compter.
Juste devant lui, il aperçut un groupe de sept ou huit hommes déguenillés et rassemblés autour d’un vieux van sur coussin d’air dont les flancs rouillés étaient couverts d’éclairs de peinture rouge et jaune. Il était difficile de savoir s’ils réparaient le véhicule ou s’ils se disposaient à le voler. Peut-être les deux à la fois. Deux hommes étaient allongés dessous, la tête et les épaules au niveau de la boîte de vitesses, tandis qu’un troisième bricolait le filtre à air. »

Extrait de : R. Silverberg. « Tom O’Bedlam. »

Les royaumes du mur par R. Silverberg

Fiche de Les royaumes du mur

Titre : Les royaumes du mur
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1992
Traduction : P. Berthon
Editeur : Le livre de poche

Première page de Les royaumes du mur

« Voici le livre de Poilar Bancroche, qui a atteint le toit du Monde, au faîte du Mur, qui a vu les dieux étranges et déconcertants qui y ont établi leur demeure, qui les a affrontés et s’en est revenu, riche du savoir des mystères de la vie et de la mort. Voici le récit de ce que j’ai vécu, voici ce que j’ai appris et que je dois vous enseigner pour le bien de votre âme. Écoutez et souvenez-vous.
Si vous êtes de mon village, vous me connaissez. Mais je souhaite que l’histoire que je m’apprête à conter soit entendue et comprise bien au-delà des limites de notre village. Sachez donc que mon père s’appelait Gabrian, fils de Drok, que ma Maison est la Maison du Mur et que, dans cette Maison, mon clan est le clan du Mur. Je suis, comme vous le voyez, de noble ascendance.
Les souvenirs que j’ai gardés de mon père sont très lointains, car il est parti pour le Pèlerinage quand je n’étais encore qu’un petit garçon et n’en est jamais revenu. Les seules images qu’il m’a laissées »

Extrait de : R. Silverberg. « Les Royaumes du Mur. »

La face des eaux par R. Silverberg

Fiche de La face des eaux

Titre : La face des eaux
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1991
Traduction : P. Berthon
Editeur : Le livre de poche

Première page de La face des eaux

« Il y avait du bleu au-dessus et un bleu d’une autre nuance au-dessous, deux immensités vides et inaccessibles, et le navire semblait presque flotter, suspendu entre les deux immensités bleues, sans les toucher, totalement immobile, encalminé. Mais, en réalité, il était bien à sa place, sur l’eau et non au-dessus, et il suivait sa route. Depuis quatre nuits et quatre jours, il voguait vers le large, s’éloignant inexorablement de Sorve, s’enfonçant dans les étendues inexplorées de l’océan.
 
Quand, au matin du cinquième jour, Valben Lawler monta sur le pont du navire de tête, il vit des centaines de longs museaux argentés qui sortaient de l’eau de tous côtés. C’était nouveau. Le temps, lui aussi, avait changé : le vent était tombé et la mer était calme, une mer d’huile, mais qui semblait avoir une qualité étrangement électrique, potentiellement explosive. Les voiles étaient flasques et les cordages pendaient mollement. Une écharpe de brume barrait le ciel d’un mince trait gris, comme quelque envahisseur venu du bout du monde. Grand, mince, dans la force de l’âge, Lawler avait un corps d’athlète, musclé et gracieux. Il regarda en souriant les étranges créatures entourant le navire, dont la laideur était telle[…] »

Extrait de : R. Silverberg. « La Face des eaux. »

L’étoile des gitans par R. Silverberg

Fiche de L’étoile des gitans

Titre : L’étoile des gitans
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1986
Traduction : P. Berthon
Editeur : Robert Laffont

Première page de L’étoile des gitans

« L’idée d’abdiquer me vint dès que je pris conscience que le moment était venu de tout laisser tomber et de prendre la fuite. L’une de mes tactiques préférées, et qui m’a valu nombre de succès, consiste à passer à l’attaque en simulant une retraite. Une sorte d’offensive passive, si l’on veut.
C’est ainsi qu’à la saison des neiges, je quittai Galgala, abandonnant mon trône, mon palais et tout ce qui était mien, à destination de la planète Mulano dont le nom signifie le Monde des Ombres. Je ne cherchais rien d’autre qu’un lieu où je pourrais vivre paisiblement, moi qui m’étais toujours nourri du bruit et de l’agitation, et je trouvais exactement ce que je cherchais dans les éclatantes immensités neigeuses. J’avais cent soixante-douze ans. C’était comme si je n’avais jamais été le roi des Gitans et j’étais bien décidé à ne jamais me laisser persuader de le redevenir. »

Extrait de : R. Silverberg. « L’étoile des Gitans. »

Ciel brûlant de minuit par R. Silverberg

Fiche de Ciel brûlant de minuit

Titre : Ciel brûlant de minuit
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1994
Traduction : P. Berthon
Editeur : Le livre de poche

Première page de Ciel brûlant de minuit

« Voilà ma cible, se dit Juanito. Celui-là, là-bas. Oui, ce sera lui.
Il observait les nouveaux dinkos descendant de la navette spatiale de midi, en provenance de la Terre. Celui qu’il avait repéré était le grand qui n’avait pas d’yeux du tout ; un visage uni du front à l’arête du nez, à peine l’esquisse d’une concavité plus sombre sous la peau lisse du front. Pas même de sourcils, juste la forme des arcades glabres. Comme si les yeux avaient été effacés, se dit Juanito. En réalité, il n’y en avait probablement jamais eu. Cela ne ressemblait pas à une opération de restructuration génétique, plutôt à une ligature prénatale.
Il savait qu’il n’y avait pas de temps à perdre ; la concurrence était rude. Une quinzaine, peut-être une vingtaine de courriers étaient rassemblés comme des vautours dans la salle d’attente et certains des meilleurs étaient présents : Ricky, Lola, Kluge, Nattathaniel. Et Delilah. Tout le monde semblait avoir très faim. »

Extrait de : R. Silverberg. « Ciel Brûlant de Minuit. »

La reine du printemps par R. Silverberg

Fiche de La reine du printemps

Titre : La reine du printemps (Tome 2 sur 3 – Nouveau printemps)
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1989
Traduction : P. Berthon
Editeur : Le livre de poche

Première page de La reine du printemps

« L’émissaire

En atteignant la crête de la colline dénudée et parsemée de rochers, et avant d’entreprendre la descente vers la vallée verdoyante qui était sa destination, Kundalimon sentit le vent tourner. Depuis plusieurs semaines, depuis son départ de l’intérieur du continent en direction de la côte sud-ouest, il avait senti dans son dos un vent sec et âpre. Mais maintenant, c’était un vent très doux, presque une caresse, qui apportait du sud une foule d’étranges senteurs montant de la cité du peuple de chair qui s’étendait en contrebas.
Il ne pouvait qu’imaginer ce qu’étaient ces odeurs mystérieuses.
L’une pouvait être celle de serpents en période d’activité sexuelle, une autre évoquait des plumes en train de brûler et une troisième des animaux marins pris au filet et ramenés sur la terre ferme en se débattant furieusement. Et d’autres effluves encore qui n’étaient guère différents de ceux du Nid, les effluves de la terre noire que l’on trouvait dans les plus profondes galeries. »

Extrait de : R. Silverberg. « Nouveau printemps – La Reine du printemps. »

A la fin de l’hiver par R. Silverberg

Fiche d’A la fin de l’hiver

Titre : A la fin de l’hiver (Tome 1 sur 3 – Nouveau printemps)
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1988
Traduction : P. Berthon
Editeur : Robert Laffont

Première page d’A la fin de l’hiver

« L’hymne du printemps nouveau

Nulle part dans la mémoire du Peuple on ne trouvait trace d’une journée comme celle-là. Dans le cocon où, sept cents siècles auparavant, les ancêtres de Koshmar et de sa petite troupe avaient trouvé refuge durant le Long Hiver, il pouvait s’écouler six mois ou plus sans que le plus petit événement fût digne de figurer dans les chroniques. Mais, ce matin-là, ce furent trois événements extraordinaires qui se succédèrent en l’espace d’une heure et transformèrent à jamais la vie de Koshmar et de sa tribu.
On découvrit tout d’abord qu’une troupe nombreuse de mangeurs de glace, remontant des profondeurs glacées de la terre, s’approchait du cocon par-dessous.
C’est Thaggoran, le chroniqueur, qui perçut leur présence. Thaggoran était l’ancien de la tribu, par le titre comme par la situation. Il avait vécu plus longtemps que tous les autres, car sa qualité de chroniqueur lui conférait le privilège de vivre jusqu’à la fin naturelle de ses jours. »

Extrait de : R. Silverberg. « Nouveau printemps – A la fin de l’hiver. »

Prestimion le Coronal par R. Silverberg

Fiche de Prestimion le Coronal

Titre : Prestimion le Coronal (Tome 6 sur 8 – Majipoor)
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1999
Traduction : P. Berthon
Editeur : Le livre de poche

Première page de Prestimion le Coronal

« La cérémonie du sacre, avec ses antiques incantations, ses serments rituels et ses sonneries de trompette, qui avait atteint son point culminant avec l’élévation de la couronne et la présentation de la robe royale, était terminée depuis cinquante minutes. Un laps de temps de quelques heures précédait dans le programme des festivités le banquet de célébration du couronnement. Il y avait du remue-ménage et une activité trépidante d’un bout à l’autre de la gigantesque construction qui, à compter de ce jour, allait porter pour toute la planète le nom de Château de lord Prestimion, tandis que les milliers d’invités et les milliers de domestiques se préparaient pour le grand repas d’apparat du soir. Seul le nouveau Coronal s’était isolé au cœur d’une sphère de silence vibrant.
Après les combats et les bouleversements de la guerre civile, après l’usurpation, les batailles, les défaites et l’immense chagrin, l’heure de la victoire était venue. Enfin sacré Coronal de Majipoor, Prestimion était impatient de s’atteler à ses nouvelles tâches. »

Extrait de : R. Silverberg. « Majipoor – Prestimion le Coronal. »

Les sorciers de Majipoor par R. Silverberg

Fiche de Les sorciers de Majipoor

Titre : Les sorciers de Majipoor (Tome 5 sur 8 – Majipoor)
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1997
Traduction : P. Berthon
Editeur : Le livre de poche

Première page de Les sorciers de Majipoor

« Il y avait eu des présages toute l’année, une pluie de sang sur Ni-moya, des grêlons effilés en forme de larme sur trois des cités du Mont du Château, puis une vision véritablement cauchemardesque, un gigantesque quadrupède noir aux yeux de rubis étincelants, avec une corne unique en spirale au milieu du front, qui voguait dans les airs au-dessus de la cité portuaire d’Alaisor, à la tombée du jour. Jamais un animal de cette espèce n’avait été vu sur le sol de Majipoor, et encore moins dans le ciel. Pendant ce temps, dans sa chambre quasi inaccessible, au niveau le plus profond du Labyrinthe, le vieux Pontife Prankipin allait enfin rendre le dernier soupir, entouré de la cohorte de mages, de sorciers et de thaumaturges dont la présence avait adouci les dernières années du vieillard.
Sur toute la surface de la planète, ce n’était que tension et appréhension. Comment savoir quelles transformations, quels périls pouvaient naître de la mort du Pontife ? La stabilité régnait depuis si longtemps : quatre pleines décennies, et plus encore, depuis le dernier changement de monarque sur Majipoor. »

Extrait de : R. Silverberg. « Majipoor – Les Sorciers de Majipoor. »

Les montagnes de Majipoor par R. Silverberg

Fiche de Les montagnes de Majipoor

Titre : Les montagnes de Majipoor (Tome 4 sur 8 – Majipoor)
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1995
Traduction : P. Berthon
Editeur : Le livre de poche

Première page de Les montagnes de Majipoor

« Le ciel, d’un bleu de glace au long de toutes les semaines du voyage d’Harpirias vers le nord, dans ce pays accidenté et désolé, avait pris ce jour-là une couleur plombée. L’air était devenu si froid qu’il semblait brûler la peau. Le vent âpre, cinglant, qui avait brusquement commencé à s’engouffrer dans le passage resserré s’ouvrant dans la gigantesque paroi rocheuse de la montagne, poussait des nuages de fines particules, des myriades de parcelles acérées qui cinglaient les joues découvertes d’Harpirias comme de minuscules insectes piqueurs.
— Prince, dit Korinaam le Changeforme, qui était le guide de l’expédition, vous m’avez demandé hier ce qu’était une tempête de neige. Aujourd’hui, vous le saurez.
— Je croyais que ce devait être l’été ici, fit Harpirias. Il neige donc même en été dans les Marches de Khyntor ?
— Même en été, oh ! oui, très souvent, répondit Korinaam avec sérénité. De nombreux jours d’affilée, parfois. Nous appelons cela l’été des loups. Quand les amas de neige dépassent la tête d’un Skandar et que les steetmoys affamés arrivent par dizaines du Grand Nord pour s’attaquer aux troupeaux des fermiers des contreforts. »

Extrait de : R. Silverberg. « Majipoor – Les Montagnes de Majipoor. »