Étiquette : Bibliothèque Numérique Romande
Le marchand de balais de Rychiswyl par Jeremias Gotthelf

Fiche de Le marchand de balais de Rychiswyl
Titre : Le marchand de balais de Rychiswyl
Auteur : Jeremias Gotthelf
Date de parution : 1901
Traduction : A. Bourquin
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de Le marchand de balais de Rychiswyl
« Tous les hommes courent après le bonheur. La plupart se disent que pour être heureux, il faut être riche.
Ils croient que le bonheur et l’argent tiennent l’un à l’autre comme les pommes-de-terre à leur tige et les racines à leur plante. On ne peut pas se tromper plus grossièrement. Combien peu d’hommes comprennent la nature humaine, qu’ils ont pourtant tous les jours sous les yeux !
La Sainte-Écriture dit : « Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu. » Et c’est parfaitement vrai. L’argent c’est l’argent, rien de plus ; mais les âmes de ceux qui le possèdent diffèrent sensiblement, c’est pourquoi il produit telle ou telle vie, heureuse ou malheureuse suivant qu’il s’unit avec telle ou telle âme. »
Extrait de : J. Gotthelf. « Le Marchand de Balais de Rychiswyl. »
L’araignée noire par Jeremias Gotthelf

Fiche de L’araignée noire
Titre : L’araignée noire
Auteur : Jeremias Gotthelf
Date de parution : 1901
Traduction : Robert-de Rutté
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de L’araignée noire
« Le soleil se levait derrière les montagnes, inondant de ses rayons lumineux une riante petite vallée ; sa lumière rappelait à la joie de vivre toute une myriade d’êtres créés pour s’en réjouir.
Sur la lisière dorée des grands bois le merle modulait ses notes claires et vibrantes ; dans l’herbe, aux fleurettes épanouies et humides de rosée, la caille jetait au loin son monotone cri d’appel. Au-dessus des sombres sapinières, de bruyants corbeaux célébraient leurs amours ; d’autres, près du nid épineux de leurs petits, croassaient de tendres refrains.
Sur le versant ensoleillé de la colline la nature avait ménagé un vaste domaine au sol fécond et bien abrité ; là s’étalait, propre et cossue, une riche maison de paysans. »
Extrait de : J. Gotthelf. « L’araignée noire. »
Kathi la grand’mère (deuxième partie) par Jeremias Gotthelf

Fiche de Kathi la grand’mère
Titre : Kathi la grand’mère (Tome 2 sur 2)
Auteur : Jeremias Gotthelf
Date de parution : 1901
Traduction : J. Sandoz
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de Kathi la grand’mère
« Là-dessus, Kathi s’occupa de la question qui lui tenait le plus à cœur. Elle vendit des pommes de terre, jusqu’à ce qu’elle eut réuni sept écus et demi. Cela lui fut bien dur : « On ne sait jamais, disait-elle, ce qui arrive, mais l’essentiel est que je puisse rester où je suis. Peu importe qu’on aille se coucher une couple de fois l’estomac plus au moins creux. »
Lorsqu’enfin elle fut arrivée à réunir la somme, elle avait oublié ce que les pommes de terre lui avaient coûté de privations. Toute joyeuse elle alla trouver le paysan et paya.
Le paysan ne se fit pas prier pour recevoir ses sous, tout en souriant avec complaisance. Il savait bien, dit-il, qu’elle pouvait payer, la vieille, si elle voulait. Il s’agissait seulement de faire comprendre à ces gens à qui ils avaient affaire. Il s’entendait à mettre ordre aux blagues, et il n’était pas facile de mettre Grozenbauer dedans. »
Extrait de : J. Gotthelf. « Kathi la grand’mère (2e partie). »
Kathi la grand’mère (première partie) par Jeremias Gotthelf

Fiche de Kathi la grand’mère
Titre : Kathi la grand’mère (Tome 1 sur 2)
Auteur : Jeremias Gotthelf
Date de parution : 1901
Traduction : J. Sandoz
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de Kathi la grand’mère
« Si quelqu’un eût pu assister à l’enfantement des montagnes, quand ces gigantesques enfants de la terre surgirent de son sein, et, frais éclos de ses entrailles brûlantes, se raidirent au contact de l’atmosphère glacée qui l’entourait ; si quelqu’un eût été là, quand arrivèrent des brises déjà tièdes et que s’épanouirent ces enfants aux chauds rayons du soleil, quand leurs vêtements de glace se fondirent en eau, que les torrents percèrent la croûte des montagnes, s’ouvrirent des issues, creusèrent des bas-fonds, créèrent des vallées, firent de la Suisse une immense cataracte, il fût demeuré muet devant ce spectacle imposant, il eût été tellement saisi, que son âme entière fût restée dans une perpétuelle adoration. »
Extrait de : J. Gotthelf. « Kathi la grand’mère. »
Dursli le buveur d’eau-de-vie par Jeremias Gotthelf

Fiche de Dursli le buveur d’eau-de-vie
Titre : Dursli le buveur d’eau-de-vie
Auteur : Jeremias Gotthelf
Date de parution : 1901
Traduction : J. Sandoz
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de Dursli le buveur d’eau-de-vie
« Dans une vallée à la fraîche verdure il y avait une cabane vieille et caduque, et dans cette cabane un mari et une femme fort perplexes.
Le citoyen Hans Joggi avait été convoqué à une assemblée de journaliers à l’époque où, pareils à deux oiseaux inconnus, les mots de liberté et d’égalité avaient passé de France en Suisse par dessus le Jura. Or beaucoup de gens entendaient ces mots d’une façon tout à fait pratique, comme si la liberté était le droit de n’agir qu’à sa fantaisie, et l’égalité celui de prendre, à sa fantaisie aussi, ce que tout autre possédait jusqu’à ce qu’il n’eût plus rien. Il y avait de gros messieurs qui comprenaient la chose ainsi, en particulier les généraux français qui pillaient la Suisse sans vergogne comme de grands seigneurs. »
Extrait de : J. Gotthelf. « Dursli, le buveur d’eau de vie. »
Le maître du jour et du bruit par Georges Delhoste

Fiche de Le maître du jour et du bruit
Titre : Le maître du jour et du bruit
Auteur : Georges Delhoste
Date de parution : 1933
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de Le maître du jour et du bruit
« Ce matin-là, Mme Delachaînaie s’était réveillée fort triste. Ayant très mal dormi, d’un sommeil haché de cauchemars, elle se sentait dominée par un malaise indéfinissable contre lequel, de toutes ses forces et de toute sa volonté, elle se contraignait à lutter. Son intelligence, très vive, lui faisait honte de céder à ce qui, tout pesé, n’était que vagues pressentiments. Appuyée sur la base solide de sa raison, elle se gourmandait.
Ce jour-là, plus que d’autres, en effet, n’avait-elle pas que des motifs d’être heureuse, aussi complètement heureuse que peut l’être une mère ? Et, mère, elle l’était, dans toute l’acception du terme, avec tout ce qu’il impose d’admiration et de respect. N’était-ce pas précisément, ce 21 juin, un bien beau jour, qui, par une heureuse coïncidence, amenait avec lui à la fois le vingtième anniversaire de sa grande et si belle Suzanne, sa fille unique, et les fiançailles de son enfant profondément chérie ? »
Extrait de : G. Delhoste. « Le Maître du jour et du bruit. »
Le secteur fatal par Gabriel Bernard

Fiche de Le secteur fatal
Titre : Le secteur fatal
Auteur : Gabriel Bernard
Date de parution : 1923
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de Le secteur fatal
« AU grand dîner que donnait ce soir-là, à l’occasion de son retour à Paris, le richissime Américain Norbert Partridge, il n’était question que de l’épouvantable série de naufrages qui, depuis quelque temps, décimait les paquebots, de toute nationalité, naviguant dans les mers australes.
Après la guerre, le trafic maritime les États-Unis et l’Australie avait pris un essor formidable.
De San Francisco pour Melbourne et de Melbourne pour San Francisco, les départs de navires, naguère très espacés, étaient devenus quotidiens. Le temps n’était pas éloigné où l’activité de cette ligne serait comparable aux relations transatlantiques entre New-York, la France et l’Angleterre.
Or, depuis quelques mois, les sinistres maritimes s’étaient multipliés dans des proportions qui rappelaient les pires périodes des torpillages boches. »
Extrait de : G. Bernard. « Le Secteur fatal. »
La volonté de M. John-Harry Will par Gabriel Bernard

Fiche de La volonté de M. John-Harry Will
Titre : La volonté de M. John-Harry Will
Auteur : Gabriel Bernard
Date de parution : 1921
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de La volonté de M. John-Harry Will
« EN SORTANT ce matin-là du cabinet directorial, l’ingénieur principal et le chef des services commerciaux de la Great Continental Company, la plus grosse firme américaine pour la fabrication des générateurs électriques se regardèrent avec une expression d’effarement.
— Nous avons la même pensée, dit le premier, un homme d’une trentaine d’années au visage intelligent et réfléchi, qui se nommait Hoggerton, mais le lieu serait mal choisi pour échanger nos impressions. Voulez-vous venir dans mon bureau ?
Les deux personnages se trouvaient alors dans le clair hall en forme de rotonde qui servait d’antichambre au cabinet de John-Harry Will, le directeur général de la Great Continental, l’un des premiers potentats de l’industrie américaine, vrai dictateur économique de la volonté de qui dépendaient, directement ou indirectement, des milliers d’entreprises. »
Extrait de : G. Bernard. « La Volonté de M. John-Harry Will. »
Les buveurs d’espace par Pierre Adam

Fiche de Les buveurs d’espace
Titre : Les buveurs d’espace
Auteur : Pierre Adam
Date de parution : 1922
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de Les buveurs d’espace
« — Je ne suis pas un voleur monsieur !
— Et moi, monsieur, je suis honnête !
— C’est possible, monsieur !
— C’est certain, monsieur !
Les deux voyageurs se dévisageaient avec colère. Derrière eux, d’autres voyageurs qui faisaient la queue depuis cinq minutes sans avancer d’un pas, protestèrent :
— Assez ! Ça va ! Pas de discours !
L’employé commis à la distribution des bagages leva les bras vers le haut plafond du hall d’arrivée de la gare d’Austerlitz, comme pour dire : « Est-ce que j’y puis quelque chose, moi ? Vous voyez bien que ces deux messieurs me mettent dans un rude embarras ! » Le chœur des protestataires s’enfla en tempête :
— À la suite ! À la suite ! Nos colis ! nos colis ! »
Extrait de : P. Adam. « Les Buveurs d’Espace. »
Alice aux pays des merveilles par Lewis Carroll

Fiche de Alice aux pays des merveilles
Titre : Alice aux pays des merveilles
Auteur : Lewis Carroll
Date de parution : 1869
Traduction : H. Bué
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de Alice aux pays des merveilles
« ALICE, assise auprès de sa sœur sur le gazon, commençait à s’ennuyer de rester là à ne rien faire ; une ou deux fois elle avait jeté les yeux sur le livre que lisait sa sœur ; mais quoi ! pas d’images, pas de dialogues ! « La belle avance, » pensait Alice, « qu’un livre sans images, sans causeries ! »
Elle s’était mise à réfléchir, (tant bien que mal, car la chaleur du jour l’endormait et la rendait lourde,) se demandant si le plaisir de faire une couronne de marguerites valait bien la peine de se lever et de cueillir les fleurs, quand tout à coup un lapin blanc aux yeux roses passa près d’elle. »
Extrait de : Lewis Carroll. « Alice au pays des merveilles. »