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Dictionnaire raisonnée des onomatopées françaises par Charles Nodier

Fiche de Dictionnaire raisonnée des onomatopées françaises

Titre : Dictionnaire raisonnée des onomatopées françaises
Auteur : Charles Nodier
Date de parution : 1808
Editeur : BnF

Première page de Dictionnaire raisonnée des onomatopées françaises

« AARBRER. Se cabrer. Terme de Manège, qui se dit des chevaux qui se dressent sur les pieds de derrière quand on leur tire trop la bride.Ce mot, plus énergique que celui qui nous est resté, et dont la double voyelle rend la construction plus imitative, est depuis longtemps hors d’usage. On le trouve dans le vieux roman de Perceval. »

Extrait de : C. Nodier. « Dictionnaire raisonné des onomatopées françaises. »

Contes fantastiques par Charles Nodier

Fiche de Contes fantastiques

Titre : Contes fantastiques
Auteur : Charles Nodier
Date de parution : 1850
Editeur : BnF

Sommaire de Contes fantastiques

  • Trésor des fèves et fleur des pois
  • Le génie bonhomme
  • La fée aux miettes
  • Le songe d’or
  • Smarra ou les démons de la nuit

Première page de Trésor des fèves et fleur des pois

« Il y avoit une fois un pauvre homme et une pauvre femme qui étoient bien vieux, et qui n’avoient jamais eu d’enfants : c’étoit un grand chagrin pour eux, parce qu’ils prévoyoient que dans quelques années ils ne pourroient plus cultiver leurs fèves et les aller vendre au marché. Un jour qu’ils sarcloient leur champ de fèves (c’étoit tout ce qu’ils possédoient avec une petite chaumière ; je voudrois bien en avoir autant) ; un jour, dis-je, qu’ils sarcloient pour ôter les mauvaises herbes, la vieille découvrit dans un coin, sous les touffes les plus drues, un petit paquet fort bien troussé qui contenoit un superbe garçon de huit à dix mois, comme il paroissoit à son air, mais qui avoit bien deux ans pour la raison, car il étoit déjà sevré. Tant y a qu’il ne fit point de façons pour accepter des fèves bouillies qu’il porta aussitôt à sa bouche d’une manière fort délicate. Quand le vieux fut arrivé du bout de son champ aux acclamations de la vieille, et qu’il eut regardé à son tour le bel enfant que le bon Dieu leur donnoit, le vieux et la vieille se mirent à s’embrasser en pleurant de joie ; et puis ils firent hâte de regagner la chaumine, parce que le serein qui tomboit pouvoit nuire à leur garçon. »

Extrait de : C. Nodier. « Contes fantastiques. »

Contes de la veillée par Charles Nodier

Fiche de Contes de la veillée

Titre : Contes de la veillée
Auteur : Charles Nodier
Date de parution : 1853
Editeur : BnF

Sommaire de Contes de la veillée

  • Jean-François les-bas-bleus
  • Histoire d’Hélène Gillet
  • M. Cazotte
  • Légende de Soeur Béatrix
  • Les aveugles de Chamouny
  • Histoire du chien de Brisquet
  • Les quatre talismans
  • Le pays des rêves
  • La combe de l’homme mort
  • Paul ou la ressemblance
  • Lidivine
  • Le bibliomane
  • Polichinelle
  • M. de la Mettrie
  • Baptiste Montauban
  • La filleule du seigneur
  • L’homme et la fourmi

Première page de Jean-François les-bas-bleus

« En 1793, il y avoit à Besançon un idiot, un monomane, un fou, dont tous ceux de mes compatriotes qui ont eu le bonheur ou le malheur de vivre autant que moi se souviennent comme moi. Il s’appeloit Jean-François Touvet, mais beaucoup plus communément, dans le langage insolent de la canaille et des écoliers, Jean-François les Bas-Bleus, parce qu’il n’en portoit jamais d’une autre couleur. C’étoit un jeune homme de vingt-quatre à vingt-cinq ans, si je ne me trompe, d’une taille haute et bien prise, et de la plus noble physionomie qu’il soit possible d’imaginer. Ses cheveux noirs et touffus sans poudre, qu’il relevoit sur son front, ses sourcils épais, épanouis et fort mobiles, ses grands yeux, pleins d’une douceur et d’une tendresse d’expression que tempéroit seule une certaine habitude de gravité, la régularité de ses beaux traits, la bienveillance presque céleste de son sourire, composoient un ensemble propre à pénétrer d’affection et de respect jusqu’à cette populace grossière qui poursuit de stupides risées la plus touchante des infirmités de l’homme : « C’est Jean-François les Bas-Bleus, disoit-on en se poussant du coude, qui appartient à une honnête famille de vieux Comtois, qui n’a jamais dit ni fait de mal à personne, et qui est, dit-on, devenu fou à force d’être savant. Il faut le laisser passer tranquille pour ne pas le rendre plus malade. »

Extrait de : C. Nodier. « Contes de la veillée. »

Bertram ou le château de St-Aldobrand par Charles Robert Maturin

Fiche de Bertram ou le château de St-Aldobrand

Titre : Bertram ou le château de St-Aldobrand
Auteur : Charles Robert Maturin
Date de parution : 1821
Traduction : C. Nodier, J. Taylor
Editeur : BnF

Première page de Bertram ou le château de St-Aldobrand

« DEUX RELIGIEUX entrent ; ils paraissent effrayés.
 
1er. RELIGIEUX.
MISÉRICORDE du Ciel ! quelle nuit !… Grand Dieu ! as-tu entendu ce coup de tonnerre ?

 
2e. RELIGIEUX.
Les morts même ont dû l’entendre. Parle, parle, que je puisse au moins distinguer une voix humaine au milieu de ce bruit affreux !
 
1er. RELIGIEUX.
On diroit que Dieu veut annoncer la fin de tout ce qu’il a créé. Je me reposois dans ma cellule quand cet orage a commencé à gronder au loin : tout-à-coup, une lumière éclatante m’a environné, et je distinguois, à la clarté de ses rayons mobiles, le tremblement des reliques et des crucifix. Glacé d’effroi, je me suis élancé loin de cette scène terrible. »

Extrait de : C. R. Maturin. « Bertram ou Le Château de St-Aldobrand. »

Nouvelles mille et une nuits par Robert-Louis Stevenson

Fiche de Nouvelles mille et une nuits

Titre : Nouvelles mille et une nuits
Auteur : Robert-Louis Stevenson
Date de parution : 1882
Traduction :
Edition : BnF

Sommaire de Nouvelles mille et une nuits

  • Le club du suicide
  • Le diamant du rajah

Première page de Le club du suicide

« Lors de son séjour, à Londres, le prince Florizel de Bohême conquit l’affection de toutes les classes de la société par le charme de ses manières, la culture de son esprit et sa générosité. Ce qu’on savait de lui suffisait à révéler un homme supérieur ; encore ne connaissait-on qu’une bien petite partie de ses actes. Malgré son calme apparent dans les circonstances ordinaires de la vie et la philosophie avec laquelle il considérait toutes les choses de. ce monde, le prince de Bohême aimait l’aventure, et ses goûts sous ce rapport ne cadraient guère avec le rang où l’avait placé sa naissance.
De temps en temps, lorsqu’il n’y avait de pièce amusante à voir dans aucun des théâtres de Londres, lorsque la saison n’était favorable ni à la chasse ni à la pêche, ses plaisirs de prédilection, il proposait à son grand écuyer, le colonel Geraldine, une excursion nocturne. Geraldine
était la bravoure même ; il accompagnait volontiers son maître. »

Extrait de : R.-L. Stevenson. « Nouvelles Mille et Une Nuits. »

Le roman du Prince Othon par Robert-Louis Stevenson

Fiche de Le roman du Prince Othon

Titre : Le roman du Prince Othon
Auteur : Robert-Louis Stevenson
Date de parution : 1885
Traduction :
Edition : BnF

Première page de Le roman du Prince Othon

« Vous chercheriez en vain sur la carte d’Europe l’État de Grunewald. Principauté indépendante et membre infinitésimal de l’Empire d’Allemagne, ayant joué pendant quelques siècles son rôle dans les discordes européennes, elle disparut enfin à la maturité des âges et sous la baguette magique de certains diplomates déplumés, comme disparaît un spectre à l’aube. Moins fortunée que la Pologne, elle n’a légué aucun regret à la mémoire des hommes, et jusqu’au souvenir même de ses frontières s’est effacé.

C’était un lambeau de territoire montagneux, couvert d’épaisses forêts. Maints cours d’eau prenaient naissance dans ses vallons, et animaient ses moulins. Elle possédait une ville, Mittwalden, et nombre de hameaux, se reliant entre eux çà et là au-dessus des torrents par un pont couvert, et dont les toits bruns et rouges semblaient grimper les uns sur les autres le long de la montée ardue. »

Extrait de : R.-L. Stevenson. « Le Roman du Prince Othon. »

A la pagaie par Robert-Louis Stevenson

Fiche de A la pagaie

Titre : A la pagaie
Auteur : Robert-Louis Stevenson
Date de parution : 1878
Traduction :
Edition : BnF

Première page de A la pagaie

« Nous produisîmes une grande agitation dans les docks d’Anvers. Un arrimeur et un groupe de portefaix des docks enlevèrent nos deux « canoës » et coururent à l’embarcadère. Derrière eux venait une foule d’enfants, poussant des hourras. La Cigarette partit au milieu d’un clapotis de petites vagues qui se brisaient. L’instant d’après, l’Aréthuse la suivait. Un vapeur descendait le fleuve ; des hommes, sur le tambour, crièrent de rauques avertissements, l’arrimeur et ses portefaix, sur le quai, nous braillaient de prendre garde. Mais, en quelques coups de pagaie, les canoës étaient hors d’atteinte au milieu de l’Escaut, et nous laissions derrière nous tous les vapeurs, et les arrimeurs et les autres vanités du rivage.
Le soleil brillait d’un vif éclat ; la marée faisait gaillardement ses quatre milles à l’heure :
le vent soufflait régulièrement avec, de temps en temps, des rafales. Pour ma part, je n’avais jamais été de ma vie à la voile dans un canoë, et ma première expérience, au beau milieu de ce large fleuve, ne se faisait pas sans me causer quelque appréhension. »

Extrait de : R.-L. Stevenson. « À la pagaie. »

Voyage de fiançailles au XXe siècle par Albert Robida

Fiche de Voyage de fiançailles au XXe siècle

Titre : Voyage de fiançailles au XXe siècle
Auteur : Albert Robida
Date de parution : 1892
Editeur : BnF

Première page de Voyage de fiançailles au XXe siècle

« Vers le commencement de l’année 1954, le jeune Georges Lorris, charmant garçon pourtant, causa d’assez ennuyeuses préoccupations à M. Philoxène Lorris son père, à l’illustre Philox-Lorris, comme on l’appelle par abréviation, — l’une
des plus hautes figures de la grande industrie scientifique, l’inventeur de tant de grandes choses, comme notre précieux téléphonoscope, comme les tubes électriques qui ont remplacé les lignes ferrées d’antan, comme l’aérofléchette, la dernière simplification de la lourde aéronef des commencements de la navigation aérienne, — l’illustre chimiste qui vient de découvrir enfin et se propose de propager par culture et inoculation l’inestimable microbe de la santé, bacille en double, virgule solidement armé pour la lutte, agile et féroce ennemi des autres microbes, — le grand homme qui bouleverse actuellement toutes les vieilles traditions et tous les systèmes militaires, en inaugurant, après l’ère des engins effroyables et des explosifs terrifiants que nous venons de traverser, l’ère de la guerre miasmatique faite par le corps médical offensif, aidé de quelques régiments venant en seconde ligne pour ramasser, les ennemis malades et recueillir le fruit des victoires. »

Extrait de : A. Robida. « Voyage de fiançailles au XXe siècle. »

Mesdames nos aïeules par Albert Robida

Fiche de Mesdames nos aïeules

Titre : Mesdames nos aïeules
Auteur : Albert Robida
Date de parution :
Editeur : BnF

Première page de Mesdames nos aïeules

« Il n’y a de nouveau dans ce monde que ce qui a suffisamment vieilli, a dit, non pas un grand philosophe mais une femme, la couturière de Joséphine de Beauharnais, épouse de Napoléon Bonaparte, consul de la République française, lequel pensait de même, puisqu’il ressuscita l’Empire de Rome.
Et conformément à cet axiome profond, la couturière de Joséphine montait ou plutôt descendait chercher très loin dans le passé, chez mesdames les Grecques et les Romaines, les nouveautés élégantes vieilles de deux mille années, destinées à tourner la tête des salons et promenades de Paris, à charmer les Parisiennes et aussi les Parisiens, et à faire le tour du monde enfin, tout comme les pompons, les baïonnettes et les drapeaux des voltigeurs français de la même époque, qui furent des touristes forcenés. »

Extrait de : A. Robida. « Mesdames nos aïeules. »

La part du hasard par Albert Robida

Fiche de La part du hasard

Titre : La part du hasard
Auteur : Albert Robida
Date de parution : 1888
Editeur : BnF

Première page de La part du hasard

« D’une voiture arrêtée sous un bec de gaz de la rue Bonaparte, Eugène Gardel venait de descendre, Ses hautes guêtes bouclées jusqu’aux genoux, son chapeau de feutre à larges ailes, le havresac tenu par un bras passé dans les courroies et l’immense parapluie à pique, décoloré et fané par beaucoup de soleils et beaucoup de pluies, de bourrasques et de temps gris, indiquaient suffisamment un peintre et un paysagiste.
Il aidait déjà le cocher à, faire glisser de l’impériale du fiacre une grande caisse de peintre, en simple sapin, assez vaste pour contenir les effets son propriétaire et ses couvres. La caisse était, lourde ; ou bien Gardel possédait une considérable
garde-robe, ou il avait beaucoup travaillé ; le cocher qui l’aidait à la hisser jusqu’à son quatrième étage, le dernier de la maison, grenier à part, murmura dès le premier palier, grommela au second ; grogna au troisième et jura au quatrième, en arrivant écarlate et essoufflé à la porte de son voyageur. »

Extrait de : A. Robida. « La Part du hasard. »