Étiquette : Cycle de l'Ekumen

 

Cinq chemins de pardon par U. Le Guin

Fiche de Cinq chemins de pardon

Titre : Cinq chemins de pardon (Tome 6 sur 7 – Cycle de l’Ekumen)
Auteur : U. Le Guin
Date de parution : 2023
Traduction : M. Surgers
Editeur : L’Atalante

Sommaire de Cinq chemins de pardon

  • Trahisons
  • Jour de pardon
  • Un homme du peuple
  • Libération d’une femme
  • Musique ancienne et les femmes esclaves

Première page de Musique ancienne et les femmes esclaves

« LE DIRECTEUR DU SERVICE des renseignements à l’ambassade ékuménique sur Werel, un homme qui s’appelait Sohikelwenyanmurkeres Esdan sur sa planète d’origine et que, sur Voe Deo, on surnommait Esdardon Aya ou Musique Ancienne, s’ennuyait. Il lui avait fallu une guerre civile et trois ans pour commencer à s’ennuyer, mais il en était arrivé au stade où, dans les rapports qu’il envoyait par ansible aux stabiles de Hain, il se désignait comme directeur du service d’ignorance.
Il avait toutefois réussi à conserver quelques liens clandestins avec des amis dans la Cité Libre, même après que le gouvernement légitimiste avait isolé l’ambassade, empêchant les gens et les informations d’entrer ou de sortir. Au cours du troisième été de la guerre, il était venu transmettre une requête à l’ambassadeur. »

Extrait de : U. Le Guin. « Cycle de l’Ekumen – Cinq chemins de pardon. »

L’anniversaire du monde par U. Le Guin

Fiche de L’anniversaire du monde

Titre : L’anniversaire du monde (Tome 7 sur 7 – Cycle de l’Ekumen)
Auteur : U. Le Guin
Date de parution : 2002
Traduction : P. Dusoulier
Editeur : Robert Laffont

Sommaire de L’anniversaire du monde

  • Puberté en Karhaïde
  • La question de Seggri
  • Un amour qu’on n’a pas choisi
  • Coutumes montagnardes
  • Solitude
  • Musique ancienne et les femmes esclaves
  • L’anniversaire du monde
  • Paradis perdu

Première page de Puberté en Karhaïde

« Par Sov Thade Tage em Ereb, de Rer, en Karhaïde, sur Géthen

J’habite la plus vieille ville du monde. Bien avant qu’il n’y ait des rois en Karhaïde, Rer était une cité, le lieu de rassemblement et de commerce pour tout le Nord-Est, les Plaines et le Pays de Kerm. Il y a quinze mille ans, la Citadelle de Rer était un centre de culture, un refuge, un tribunal. C’est ici que la Karhaïde est devenue une nation, à l’époque de la dynastie royale Geger qui régna mille ans. Au cours de la millième année, Sedern Geger, le non-roi, jeta la couronne dans le fleuve Arre du haut des tours du palais, proclamant la fin de la domination. C’est alors que commença la période qu’on appelle la Floraison de Rer, le Siècle de l’Été. Cette époque prit fin quand le Foyer de Harge accéda au pouvoir et transporta sa capitale au-delà des montagnes, à Erhenrang. L’Ancien Palais est désert depuis des siècles. Mais il se dresse toujours. Rien ne s’écroule à Rer. L’Arre inonde les tunnels urbains chaque année au moment du Dégel, les blizzards hivernaux peuvent accumuler dix mètres de neige, mais la cité perdure[…] »

Extrait de : U. Le Guin. « Cycle de l’Ekumen – L’anniversaire du monde. »

Quatre chemins de pardon par U. Le Guin

Fiche de Quatre chemins de pardon

Titre : Quatre chemins de pardon (Tome 6 sur 7 – Cycle de l’Ekumen)
Auteur : U. Le Guin
Date de parution : 1995
Traduction : M. Surgers
Editeur : L’Atalante

Sommaire de Quatre chemins de pardon

  • Trahisons
  • Jour de pardon
  • Un homme du peuple
  • Libération d’une femme

Première page de Trahisons

«  DE GUERRE, la planète O n’en a pas connu depuis cinq mille ans, et il n’y en a jamais eu sur Gethen. » Elle interrompit sa lecture, à la fois pour reposer ses yeux et parce qu’elle voulait s’habituer à lire lentement au lieu de gober les paquets de mots comme Tikuli gobait sa nourriture. « Il n’y en a jamais eu » : ces mots brillaient en elle, noyés dans une incrédulité sombre, immense, douce. Que serait un monde sans guerre ? Il serait vrai. La paix, c’était la vérité, une vie pour travailler, apprendre, élever des enfants qui travaillent et apprennent. La guerre dévorait le travail, la sagesse, les enfants, niait la vérité. Mais mon peuple, se dit-elle, ne sait que nier. Nés dans l’ombre noire du pouvoir dévoyé, nous faisons de la paix une lumière trop lointaine, un but inaccessible. Nous ne savons que combattre. Toute paix que l’un de nous crée ne sert qu’à nier la guerre qui continue, ombre de l’ombre, mensonge échafaudé. »

Extrait de : U. Le Guin. « Cycle de l’Ekumen – Quatre chemins de pardon. »

Le dit d’Aka par U. Le Guin

Fiche de Le dit d’Aka

Titre : Le dit d’Aka (Tome 4 sur 7 – Cycle de l’Ekumen)
Auteur : U. Le Guin
Date de parution : 2000
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Le livre de poche

Première page de Le dit d’Aka

« De jour, quand Sutty retournait sur Terre, c’était toujours au village. De nuit, c’était dans l’Enclave.
Le jaune du cuivre, le jaune du curcuma et du riz au safran, l’orange du souci, la teinte orangée de la poussière en suspension au-dessus des champs à la tombée du jour, le rouge du henné, le rouge de la passiflore, le rouge du sang séché, le rouge de la boue : telles étaient les nuances de la lumière du soleil durant la journée. Un parfum d’ase fétide. Le gazouillis de la voix de Tata qui cancanait avec la mère de Moti sur la véranda. La main brune immobile d’oncle Hurree posée sur une page blanche. L’œil de Ganesh, petit, porcin, gentil. Une allumette qu’on gratte, l’épaisse volute grise de la fumée d’encens, âcre, piquante, dissipée. Odeurs, visions fugitives, échos qui tramaient ou miroitaient dans sa tête tandis qu’elle parcourait les rues, mangeait, se reposait des vagues de sensations infligées par les quasis auxquels elle devait commuciper, de jour, sous l’autre soleil. »

Extrait de : U. Le Guin. « Cycle de l’Ekumen – Le Dit d’Aka. »

Le nom du monde est forêt par U. Le Guin

Fiche de Le nom du monde est forêt

Titre : Le nom du monde est forêt (Tome 2 sur 7 – Cycle de l’Ekumen)
Auteur : U. Le Guin
Date de parution : 1972
Traduction : H.-L. Planchat
Editeur : Pocket

Première page de Le nom du monde est forêt

« LORSQUE Davidson émergea du sommeil, deux événements de la veille étaient présents dans son esprit, et il les considéra un moment dans les ténèbres. L’un réjouissant : la nouvelle cargaison de femmes venait d’arriver. Croyez-le ou non. Elles étaient ici, dans Centralville, à vingt-sept années-lumière de la terre par NAFAL[1], et à quatre heures du Camp Smith par puce ; la deuxième fournée de femelles de reproduction pour la Colonie de la Nouvelle Tahiti, bien saines et bien propres, deux cent douze têtes de bétail humain de premier choix. Ou du moins, de qualité supérieure. L’autre événement était déprimant : le rapport de l’île du Dépotoir concernant la perte des récoltes, l’érosion massive, un vrai lessivage. La rangée des deux cent douze petites silhouettes baisables, plantureuses et mamelues, s’évanouit dans l’esprit de Davidson, laissant place à la vision d’une pluie torrentielle se déversant sur la terre labourée pour la battre en une boue  »

Extrait de : U. Le Guin. « Cycle de l’Ekumen – Le nom du monde est Forêt. »

Les dépossédés par U. Le Guin

Fiche de Les dépossédés

Titre : Les dépossédés (Tome 3 sur 7 – Cycle de l’Ekumen)
Auteur : U. Le Guin
Date de parution : 1974
Traduction : H.-L. Planchat
Editeur : Le livre de poche

Première page de Les dépossédés

« Il y avait un mur. Il ne semblait pas important. Il était formé de pierres non taillées cimentées sans soin. Un adulte pouvait regarder par-dessus, et même un enfant pouvait l’escalader. Là où il croisait la route, il n’y avait pas de porte, il s’estompait en une simple figure géométrique, une ligne, une idée de frontière. Mais cette idée était réelle. Elle était importante. Durant sept générations il n’y avait rien eu de plus important au monde que ce mur.
Comme tous les murs, il était ambigu, avec ses deux côtés. Ce qui se trouvait à l’intérieur et ce qui était à l’extérieur dépendait du côté du mur d’où l’on regardait.
Vu d’un côté, le mur entourait un champ stérile de soixante acres appelé le Port d’Anarres. Sur ce champ se trouvaient quelques grues flottantes, une aire de lancement et d’atterrissage, trois entrepôts, un garage pour camions et un dortoir. »

Extrait de : U. Le Guin. « Cycle de l’Ekumen – Les dépossédés. »

La main gauche de la nuit par U. Le Guin

Fiche de La main gauche de la nuit

Titre : La main gauche de la nuit (Tome 1 sur 7 – Cycle de l’Ekumen)
Auteur : U. Le Guin
Date de parution : 1969
Traduction : J. Bailhache
Editeur : Le livre de poche

Première page de La main gauche de la nuit

« PLEINS FEUX SUR ERHENRANG

Document tiré des archives de Hain. Transcription du message ansible 01-01101-934-2-Géthen. Rapport adressé au Stabile d’Olloul par Genly Aï, Premier Mobile sur Géthen-Nivôse, cycle hainien 93, année ékuménique 1490-97.
Je donnerai à mon rapport la forme d’un récit romancé. C’est que l’on m’a appris lorsque j’étais petit, sur ma planète natale, que la Vérité est affaire d’imagination. Un fait irréfutable peut être accepté ou refusé suivant le style dans lequel il est présenté – tel cet étrange joyau organique de nos mers dont l’éclat s’avive ou se ternit selon la personnalité de la femme qui le porte : ne peut-il même tomber en poussière ? Les faits ne sont pas plus solides, cohé- »

Extrait de : U. Le Guin. « Cycle de l’Ekumen – La Main gauche de la nuit. »