Étiquette : Delord-Philippe
Le roi de l’île au sceptre par M. Coney
Fiche de Le roi de l’île au sceptre
Titre : Le roi de l’île au sceptre (Tome 5 sur 5 – Le chant de la Terre)
Auteur : Michael Coney
Date de parution : 1989
Traduction : I. Delord-Philippe
Editeur : Robert Laffont
Première page de Le roi de l’île au sceptre
« Les deux plus grands conteurs de toute l’Angleterre parvinrent au château de Camyliard vers la fin d’un après-midi d’automne.
— Il se prétend roi, dit Merlin.
— Et pourquoi non ? (Nynève contempla la masse lugubre du château fort avec un respect mêlé d’effroi.) C’est bien le genre de demeure où peut loger un roi. Mais pas moi. Même pour tous les titres du monde.
N’ayant que quinze ans à l’époque, il lui restait encore beaucoup à apprendre sur les hommes, mais elle était déjà assez belle pour exercer son pouvoir sur eux.
Le château de cette lande d’ouest dressait sa façade de granit sombre sur un mamelon défoncé. Depuis les remparts, sur trois côtés, on voyait les flots gris et agités de l’Atlantique lécher voracement les falaises. Au nord, le pays de Galles ; au sud, la France. »
Extrait de : M. Coney. « Le roi de l’île au sceptre – Le chant de la Terre. »
Sur le territoire de Milton Lumky par P. K. Dick
Fiche de Sur le territoire de Milton Lumky
Titre : Sur le territoire de Milton Lumky
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1985
Traduction : I. Delord-Philippe, S. Guillot
Editeur : J’ai lu
Première page de Sur le territoire de Milton Lumky
« Au coucher du soleil, un air âcre en provenance du lac vint souffler dans les rues désertes de Montario, dans l’Idaho. Des nuées de mouches jaunes aux ailes effilées l’accompagnaient, s’écrasant contre les pare-brise des autos en circulation. Les conducteurs s’efforçaient de les chasser à coups d’essuie-glaces. Tandis que les réverbères commençaient à illuminer Hill Street, les magasins fermèrent un à un jusqu’à ce qu’il ne reste plus que les drugstores d’ouverts, un à chaque bout de l’agglomération. Le cinéma Louxor, lui, n’ouvrait ses portes qu’à 18 h 30. Les nombreux cafés ne faisaient pas partie de la ville à proprement parler ; ouverts ou fermés, ils appartenaient à la nationale 95 qui empruntait Hill Street.
Le train de nuit de l’Union Pacific, qui reliait Portland à Boise, fit son apparition dans un concert de sifflements et de bruits de ferraille, glissant sur la plus septentrionale des quatorze voies ferrées parallèles. »
Extrait de : P. K. Dick. « Sur le territoire de Milton Lumky. »
La bulle cassée par P. K. Dick
Fiche de La bulle cassée
Titre : La bulle cassée
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1956
Traduction : I. Delord-Philippe
Editeur : 10/18
Première page de La bulle cassée
« Les établissements Looney Luke sont florissants. L’été est là, et Luke est tout disposé, on ne peut plus disposé, à faire affaire avec vous dans ses trois grands garages, tous bourrés d’automobiles. Encore des automobiles, toujours plus d’automobiles… Vous êtes-vous demandé combien peut valoir votre vieille voiture ? Peut-être deux fois plus qu’une Plymouth flambant neuve, une berline Chevrolet à quatre portes ou un break Ford Ranch de luxe personnalisé. Luke fait des affaires sur une grande échelle ces temps-ci, à l’achat comme à la vente. Luke voit grand. Luke est grand !
Avant l’arrivée de Luke, on ne pouvait pas parler de ville. Aujourd’hui, c’est une grande métropole dédiée à l’automobile. Aujourd’hui, tout le monde conduit une DeSoto toute neuve, équipée de vitres et de sièges à commande électrique. Venez voir Luke ! Avant d’émigrer ici, sous le ciel ensoleillé de notre bonne vieille Californie, Luke est né en Oklahoma. Luke est arrivé chez nous en 1946, après notre victoire sur les Japonais. Écoutez son camion sonorisé qui sillonne les rues en montagnes russes. »
Extrait de : P. K. Dick. « La bulle cassée. »
Rock machine par N. Spinrad
Fiche de Rock machine
Titre : Rock machine
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 1987
Traduction : I. Delord-Philippe
Editeur : Le livre de poche
Première page de Rock machine
« LA GRAND-MÈRE TERRIBLE DU ROCK & ROLL
Glorianna O’Toole avait connu des temps de vaches grasses et des temps de vaches maigres.
Aux sommets épisodiques de sa longue carrière, elle avait ouvert la voie à des artistes tels que Pearl le Jefferson Airplane et Bruce Springsteen, et elle avait même sorti deux albums solo de son cru, même si l’un et l’autre avaient été à une année-lumière de décrocher un disque d’or.
Dans les moments creux de son karma, elle en avait été réduite à vendre de l’acide à Haight Ashbury, était restée accrochée aux amphétamines pendant deux ans, et s’était résignée à chanter en voix off dans des publicités télévisées bas de gamme. »
Extrait de : N. Spinrad. « Rock Machine. »
L’autre côté du réel par N. Spinrad
Fiche de L’autre côté du réel
Titre : L’autre côté du réel
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 2015
Traduction : J. Martinache, I. D. Philippe
Editeur : Milady
Sommaire de L’autre côté du réel
- Les avaleurs de vide
- Deus ex
Première page de Les avaleurs de vide
« Dans un scintillement d’arcs-en-ciel lancés par la combinaison-miroir qui lui collait à la peau, dans un tourbillon de cape noire, Jofe D’mahl surgit de l’écran-chatoiement formant la paroi intérieure du grand salon à bord de son vaisseau, accompagné des premières mesures de la Cinquième Symphonie de Beethoven. L’écran se rida en passant par toutes les couleurs du spectre tandis que la chair de D’mahl le traversait, annonçant visuellement sa présence par des lumières stroboscopiques aux reflets mercuriels et aux effets Doppler. Des têtes se tournèrent, des corps se figèrent et la réception s’interrompit le temps d’un long battement de cœur cependant qu’il saluait ses invités d’une légère inclinaison du buste teintée d’ironie. Puis la soirée reprit son rythme lorsqu’il s’avança sur le sol couvert de brouillard et se dirigea vers un plateau flottant chargé de flambois. Il avait fait son entrée.
D’mahl choisit une sphère violette, fourra le flambois dans sa bouche et mordit dans une spongiosité friable, exquise, qui l’emporta, irrésistible lame de velours, vers un orgasme gustatif. Un assortiment inédit, création d’une certaine Lina Wolder, recommandé par Jiz, et, comme d’habitude, elle avait déniché une perle. Il incorpora le »
Extrait de : N. Spinrad. « L’autre côté du réel. »
Deus ex par N. Spinrad
Fiche de Deus ex
Titre : Deus ex
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 1992
Traduction : I. Delord-Philippe
Editeur : Denoël
Première page de Deus ex
« On dit que ce sont les derniers jours, que maman Gaïa a été assassinée par ses rejetons dégénérés, que les récifs sont couverts de cadavres coralliens, que la glace continue à fondre, les eaux à monter et la biosphère à se liquéfier sous le soleil supertropical comme une grosse méduse échouée sur le rivage de Mars.
Nous sommes les descendants et les descendantes de vieux singes moins que sages, c’est sûr. Mais par ailleurs, un de nos livres sacrés dit que nous sommes tous faits de glaise. Vu nos origines, on s’en est donc peut-être pas trop mal tirés ! Et de par mon métier, j’ai acquis la certitude que même les entités de l’Autre Côté jouent seulement de leur mieux les cartes que quelqu’un d’autre leur a données…
Il me revient que c’est là une mauvaise attitude. Mais beaucoup de ceux qui disent ça me payent grassement pour l’adopter dans leurs propres combines. »
Extrait de : N. Spinrad. « Deus Ex. »
Terremer – l’intégrale par U. Le Guin
Fiche de Terremer – l’intégrale
Titre : Terremer – l’intégrale
Auteur : U. Le Guin
Date de parution : 2018
Traduction : J. Bailhache, I. Delord-Philippe, P.-P. Durastanti, P. Dusoulier, S. Guillot, P. R. Hupp, F. Maillet
Editeur : Le livre de poche
Sommaire de Terremer – l’intégrale
- Le sorcier de Terremer
- Les tombeaux d’Atuan
- L’ultime rivage
- Tehanu
- Contes de Terremer
- Le vent d’ailleurs
- Description de Terremer
- Le mot de déliement
- La règle des noms
- La fille d’Odren
- Au coin du feu
- Terremer revisité
Première page de Le sorcier de Terremer
« Les guerriers dans la brume
L’île de Gont, formée d’une seule montagne qui se dresse à cinq mille pieds au-dessus des flots tumultueux de la mer du Nord-Est, est une terre renommée pour ses magiciens. Bien des hommes de Gont ont quitté les bourgades de ses hautes vallées, et les ports de ses sombres baies encaissées, pour s’en aller servir les Seigneurs de l’Archipel dans leurs cités, comme sorciers ou comme mages ; d’autres, préférant l’aventure, sont partis voguer d’île en île, pratiquant leur magie d’un bout à l’autre de Terremer.
Certains disent que parmi eux, le plus grand, et sans nul doute le plus intrépide voyageur, fut celui qu’on appelait Épervier, et qui fut en son temps à la fois Seigneur des Dragons et Archimage. Sa vie est contée dans la Geste de Ged et dans bien des chansons, mais ceci est une histoire d’avant sa renommée, avant que les chansons n’aient été écrites. »
Extrait de : U. Le Guin. « Cycle de Terremer – Terremer – l’intégrale. »
Tehanu par U. Le Guin
Fiche de Tehanu
Titre : Tehanu (Tome 4 sur 6 – Cycle de Terremer)
Auteur : U. Le Guin
Date de parution : 1990
Traduction : I. Delord-Philippe
Editeur : Robert Laffont
Première page de Tehanu
« UN MALHEUR
Après la mort du fermier Silex de la Vallée du Milieu, sa veuve resta à la ferme. Son fils s’était fait marin, et sa fille avait épousé un négociant de Valmouth, de sorte qu’elle vivait seule au domaine de la Chênaie. On racontait qu’elle avait été une personnalité de haut rang dans le pays étranger dont elle était originaire et, en effet, le mage Ogion s’arrêtait souvent à la Chênaie pour la voir ; mais cela ne prouvait rien, car Ogion rendait visite à toutes sortes de pauvres gens.
Elle portait donc un nom étranger, mais Silex l’avait rebaptisée Goha, d’après une petite araignée blanche répandue à Gont. Cela lui allait assez bien : outre qu’elle était menue et avait la peau blanche, c’était une bonne tisseuse de laine de mouton et de poils de chèvre. Aussi était-elle désormais la veuve de Silex, Goha, patronne d’un troupeau de moutons et de pâturages, de quatre champs, d’un verger de poiriers, de deux métairies, de la vieille ferme en pierre sous les chênes et du cimetière familial sur la »
Extrait de : U. Le Guin. « Cycle de Terremer – Tehanu. »