Étiquette : Denoël
L’étrangère par G. R. Dozois

Fiche de L’étrangère
Titre : L’étrangère
Auteur : G. R. Dozois
Date de parution : 1978
Traduction : J. Guiod
Editeur : Denoël
Sommaire de L’étrangère
« Joseph Farber rencontra pour la première fois Liraun Jé Genawen pendant la cérémonie de l’Alàntene, la Pâque du solstice d’hiver, l’Ouverture-des-Portes-de-Mn, qui se déroulait annuellement dans l’ancienne ville d’Aei, sur le rivage nord de Shasine, sur le monde de Lisle. «Lisle» était le nom terrien, bien entendu, donné en l’honneur du sénateur Lisle Harris, le premier humain à visiter cette planète, et entré en usage parmi les Terriens expatriés d’Aei parce qu’ils avouaient avoir beaucoup de mal à prononcer le nom indigène, Weinunach, «Foyer fertile ».
Farber se trouvait sur Weinunach — ou «Lisle» — depuis un peu plus d’une semaine et il ne s’était rendu qu’en de rares occasions en dehors de l’Enclave, ce quartier — ou ghetto, comme l’on voudra — exclusivement réservé aux Terriens. Ce soir, l’ennui et l’abattement s’étaient conjugués pour l’obliger enfin à se bouger un peu : il s’était mêlé à un groupe d’expatriés qui se rendaient à l’Alàntene, en partie parce que Brody lui avait assuré que «les Cian donnaient toujours un bon spectacle » et en partie parce qu’il redoutait de se perdre irrémédiablement sans guide. »
Extrait de : G. R. Dozois. « L’Etrangère. »
Migrations par A. Blackwood

Fiche de Migrations
Titre : Migrations
Auteur : A. Blackwood
Date de parution : 1967
Traduction : J. Parsons
Editeur : Denoël
Sommaire de Migrations
- Sortilèges et métamorphoses
- Max Hensig
- L’indiscret
- Confession
- Migrations
Première page de Sortilèges et métamorphoses
« Il semble que certaines personnes parfaitement quelconques, ne présentant aucune prédisposition à l’aventure puissent, une fois ou deux, au cours de leur paisible existence, connaître une expérience étrange à vous couper la respiration, à vous faire détourner les yeux ! John Silence, le médecin-psychiatre, était plus particulièrement à l’affût, pour les ajouter à sa collection, des cas de cette nature, car ils intéressaient en lui des sentiments profondément humains, ils éveillaient sa sympathie, mettaient sa patiente perspicacité au défi. Il parvenait ainsi à découvrir l’existence de problèmes étrangement complexes et d’un puissant intérêt pour une meilleure connaissance de l’homme.
Il aimait remonter aux sources cachées des cas qui semblaient précisément trop curieux et trop fantastiques pour être croyables. C’était chez lui une véritable passion de débrouiller la contexture intime des phénomènes les plus déroutants et de soulager en même temps la souffrance de ses semblables. Ce qu’il découvrait était souvent extrêmement étrange. »
Extrait de : A. Blackwood. « Migrations. »
Le wendigo par A. Blackwood

Fiche de Le wendigo
Titre : Le wendigo
Auteur : A. Blackwood
Date de parution : 1972
Traduction : J. Parsons
Editeur : Denoël
Sommaire de Le wendigo
- Le wendigo
- Celui que les arbres aimaient …
- La danse de mort
- Complice par omission
- Passage pour un autre monde
Première page de Le wendigo
« Cette année-là, bien des chasseurs arrivèrent au terme de leur expédition sans avoir pu relever seulement une fois des traces fraîches. Les élans étaient en effet anormalement craintifs. Tous ces nemrods durent regagner le sein de leur famille avec les excuses les meilleures, suggérées par les circonstances ou soufflées par leur imagination. Tout comme les camarades, le docteur Cathcart revint sans le moindre trophée ; mais il rapportait en revanche le souvenir d’une expérience qui valait mieux à ses yeux que toutes les têtes d’élan. À cette époque, le docteur Cathcart, d’Aberdeen, s’intéressait, en dehors des cervidés, à d’autres questions : les bizarreries de l’esprit humain, par exemple. Pourtant l’histoire qu’on va lire ne figure pas dans son livre sur l’Hallucination collective : il considérait qu’il avait été trop intimement mêlé à l’affaire pour pouvoir formuler un jugement compétent. C’est du moins ce qu’il confia à l’un de ses confrères. »
Extrait de : A. Blackwood. « Le Wendigo. »
Le camp du chien par A. Blackwood

Fiche de Le camp du chien
Titre : Le camp du chien
Auteur : A. Blackwood
Date de parution : 1975
Traduction : J. Parsons
Editeur : Denoël
Sommaire de Le camp du chien
- La folie de Jones
- Le camp du chien
- La vallée perdue
Première page de La folie de Jones
« L’aventure va au-devant de l’aventureux, les événements mystérieux surgissent devant ceux qui, par don d’émerveillement ou par imagination, en guettent l’arrivée ; mais la plupart des gens passent devant des portes entrebâillées en les croyant closes et ne prennent pas garde aux vagues frémissements du grand rideau des apparences qui dissimule le monde des causes premières.
Il faut aux hommes une sensibilité exacerbée par des souffrances intimes exceptionnelles ou due à une tendance naturelle héritée d’un lointain passé pour leur faire prendre, bon gré mal gré, conscience d’un monde plus vaste qui se trouve là, à leur portée, et leur apprendre qu’à tout instant une combinaison fortuite d’états d’âme et de forces peut les inciter à franchir cette frontière mouvante.
Toutefois, certains hommes sont nés avec, au fond de leur cœur, cette terrible certitude et n’ont besoin d’aucun apprentissage. Jones appartenait sans aucun doute à cette élite. »
Extrait de : A. Blackwood. « Le camp du chien. »
Elève de quatrième … dimension par A. Blackwood

Fiche de Elève de quatrième … dimension
Titre : Elève de quatrième … dimension
Auteur : A. Blackwood
Date de parution : 1964
Traduction : J. Parsons
Editeur : Denoël
Sommaire de Elève de quatrième … dimension
- L’affaire Pikestaffe
- Les saules
- Le piège du destin
- La veille du premier mai
- Le vieil homme des visions
- L’histoire du fantôme de la femme
- La vallée des bêtes sauvages
Première page de L’affaire Pikestaffe
« La remarquable longévité des gouvernantes mériterait d’éveiller l’intérêt d’un physiologiste : peut-être pourrait-il proposer des explications. Il y a longtemps que les garçons, les filles, confiés à leur garde sont parvenus à l’âge adulte, mariés, pères et mères de famille, et elles sont toujours en vie. Cinquante années après que l’une de ces femmes eut commencé son éducation, son ancien élève disait : « C’est à croire qu’elle s’accroche à l’existence… Oh ! nous nous occupons d’elle, bien sûr. Elle ne manque de rien ! »
Les « enfants distingués » d’une « famille distinguée » avaient ainsi continué à s’occuper de leur ancienne gouvernante, miss Helena Speke. »
Extrait de : A. Blackwood. « Elève de quatrième… dimension. »
La machine à filmer le temps par T. L. Sherred

Fiche de La machine à filmer le temps
Titre : La machine à filmer le temps
Auteur : T. L. Sherred
Date de parution : 1984
Traduction : G. Lebec
Editeur : Denoël
Sommaire de La machine à filmer le temps
- La machine à filmer le temps par T. L. Sherred
- Les enfants de la nuit par F. Pohl
Première page de La machine à filmer le temps
« Une voiture de l’état-major vint chercher le capitaine à l’aéroport. Elle roula très vite et longtemps. Dans une pièce exiguë, silencieuse, le général était assis, crispé, raide comme un cierge. Dehors, dans la nuit, au bas de marches luisantes de givre, le commandant attendait. Dans un gémissement de pneus, la voiture s’immobilisa. Capitaine et commandant grimpèrent ensemble l’escalier d’un pas vif. Ni paroles ni saluts ne furent échangés. Le général se leva, main tendue, et le capitaine ouvrit sa serviette pour lui remettre une épaisse liasse de feuillets. Le général les compulsa nerveusement puis cracha un ordre au commandant qui disparut dans le couloir où l’on entendit résonner sa voix rauque au débit saccadé. L’homme aux lunettes pénétra dans la pièce et le général lui tendit le paquet de feuilles qu’il tria d’un doigt expert. Sur un signe du général, le capitaine sortit, un fier sourire sur son visage juvénile, creusé par la fatigue. »
Extrait de : T. L. Sherred. « La Machine à filmer le temps. »
Retour des étoiles par Stanislas Lem

Fiche de Retour des étoiles
Titre : Retour des étoiles
Auteur : Stanislas Lem
Date de parution : 1968
Traduction : M. de Wieysa
Editeur : Denoël
Première page de Retour des étoiles
« Je n’avais aucun vêtement, même pas de manteau. Ils avaient dit que ça ne valait pas la peine. Ils ne m’autorisèrent qu’à garder mon pull-over noir, ça pourrait aller. Et je dus me bagarrer pour la chemise. Je leur dis que je m’habituerais petit à petit. Au milieu du passage, sous le ventre du navire, nous nous arrêtâmes, bousculés, Abs me tendit sa dextre avec un sourire entendu.
— Sois prudent…
De ça aussi, je me souvenais. Je ne lui écrasai pas les doigts. J’étais tout à fait tranquille. Il voulut dire encore quelque chose. Je lui épargnai cette peine en me retournant, comme si je n’avais rien remarqué. Je pris l’escalier pour monter dans le vaisseau. L’hôtesse me conduisit vers l’avant entre les rangées de fauteuils. Je ne voulais pas de cabine séparée. Je me demandais s’ils l’avaient mise au courant. Le fauteuil s’ouvrit silencieusement. Elle arrangea le dossier, me sourit et partit. Je m’assis. »
Extrait de : S. Lem. « Retour des étoiles. »
Le bréviaire des robots par Stanislas Lem

Fiche de Le bréviaire des robots
Titre : Le bréviaire des robots
Auteur : Stanislas Lem
Date de parution : 1961
Traduction : A. Posner
Editeur : Denoël
Sommaire de Le bréviaire des robots
- L’ami
- L’obscurité et la moisissure
- Le marteau
- Le bréviaire des robots
Première page de L’ami
« Je me rappelle encore les circonstances dans lesquelles j’ai connu M. Harden. Ce fut deux semaines après ma nomination d’assistant de l’instructeur de notre club. Je considérais cette nomination comme un grand mérite, car j’étais le plus jeune membre du club, et l’instructeur, M. Egger, me déclara d’emblée, le premier jour de mon engagement, que j’étais suffisamment intelligent et que je connaissais assez bien le bazar (il s’exprima ainsi) pour assurer le service tout seul. Naturellement, il tourna tout de suite les talons. Je devais prendre le service tous les deux jours, de 16 heures à 18 heures, donner des informations techniques aux membres du club et distribuer les cartes Q.D.R. sur présentation des reçus de cotisations payées. Comme je viens de le dire, j’étais très heureux de cet emploi, mais je me rendis compte très vite que mes fonctions ne nécessitaient pas du tout de connaître la radiotechnique car personne ne demandait aucune information. »
Extrait de : S. Lem. « Le bréviaire des robots. »
La voix du maître par Stanislas Lem

Fiche de La voix du maître
Titre : La voix du maître
Auteur : Stanislas Lem
Date de parution : 1968
Traduction : A. Posner
Editeur : Denoël
Première page de La voix du maître
« Je scandaliserai sans doute maints lecteurs en disant ce qui suit, mais je considère que c’est mon devoir. Jamais encore je n’ai écrit de livre de ce genre, et comme ce n’est pas la coutume qu’un mathématicien fasse des confidences d’ordre personnel en tête d’un ouvrage, j’aurais pu sans doute m’en dispenser.
Des circonstances indépendantes de ma volonté m’ont mêlé à des événements que je désire relater. Les raisons pour lesquelles je fais précéder ce récit d’une sorte de profession de foi s’éclaireront par la suite. Lorsqu’on veut parler de soi, il faut choisir un système de références ; ce sera, si vous le voulez bien, la dernière biographie qui m’a été consacrée, due à la plume du professeur Harold Yowitt. Celui-ci me qualifie d’esprit supérieur parce que je me suis toujours attaqué aux problèmes les plus difficiles parmi ceux qui nous sont aujourd’hui accessibles. »
Extrait de : S. Lem. « La voix du maître. »
La cybériade par Stanislas Lem

Fiche de La cybériade
Titre : La cybériade
Auteur : Stanislas Lem
Date de parution : 1965
Traduction : D. Sila
Editeur : Denoël
Sommaire de La cybériade
- Comment le monde échappa à la ruine
- La machine de Truri
- La grande rossée
- Les sept croisades de Truri et Clapaucius
- Histoire des trois machines à raconter du roi Génialain
- L’Atruizine ou l’histoire véridique de l’ermite Bonnas lequel voulut faire le bonheur de l’univers et ce qui s’ensuivit
Première page de Comment le monde échappa à la ruine
« Le grand constructeur Trurl conçut un jour une machine qui savait faire tout ce qui commençait par la lettre n. Lorsqu’elle fut prête, afin de la mettre à l’épreuve, il lui demanda de confectionner des nattes, de les nouer avec du nylon – qu’elle-même venait de fabriquer – puis de jeter le tout dans une niche entourée de nappes, de navettes et de nacre. La machine exécuta ces ordres à la lettre. Cependant, n’étant point encore tout à fait assuré de son bon fonctionnement, il lui ordonna de produire tour à tour des nimbes, des nefs, des nacelles, des neutrons, des nez, des nymphes et du natrium. Mais elle ne sut guère exécuter la dernière de ces tâches, et Trurl, fort contrarié, lui demanda des explications.— J’ignore ce qu’est le natrium, répondit la machine, je n’en ai jamais entendu parler.— Allons bon ! Mais c’est du sodium, voyons ! Un métal, un élément chimique… »
Extrait de : S. Lem. « La Cybériade. »