Étiquette : Deutsch
Destination fin du monde par R. Silverberg

Fiche de Destination fin du monde
Titre : Destination fin du monde
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1972
Traduction : M. Deutsch
Editeur : Le passager clandestin
Première page de Destination fin du monde
« Nick et Jane se réjouissaient d’être allés voir la fin du monde parce qu’ils disposaient d’un bon sujet de conversation pour la fête chez Mike et Ruby. On aime avoir quelque chose à raconter au cours d’une soirée. Et Mike et Ruby en organisent d’excellentes. Ils ont une maison superbe, l’une des plus belles du voisinage. Une demeure qui convient à toutes les saisons, à tous les états d’âme. Leur coin à eux. Avec beaucoup de place tant à l’intérieur qu’à l’extérieur : la liberté des grands espaces. Le salon aux poutres apparentes, point focal de toutes les activités, est fait sur mesure, avec une fosse pour le canapé et une cheminée. Et il y a une salle à manger avec, là aussi, poutres apparentes et lambris. Plus un bureau. Sans compter une vaste chambre à coucher avec dressing-room de quatre mètres sur quatre et salle de bains particulière. Du dehors, l’architecture pleine masse est impressionnante. Un patio. Un jardin boisé de deux ares. Les fêtes que Mike et Ruby organisent chaque mois sont de grands moments. Nick et Jane attendirent qu’il y ait assez de monde, puis elle lui donna un coup de coude et il s’exclama d’un ton enjoué : « Vous savez ce qu’on a fait la semaine dernière ? Je vous le donne en mille : on est allés voir la fin du monde. »
Extrait de : R. Silverberg. « Destination fin du monde. »
Le livre d’or par N. Spinrad

Fiche de Le livre d’or
Titre : Le livre d’or de la science fiction
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 1978
Traduction : P. Duvic, M. Deutsch, J. Guiod, J. Chambon, F.-M. Watkins
Editeur : Pocket
Sommaire de Le livre d’or
- Le dernier des Romani
- Subjectivité
- Les anges du Cancer
- Le dernier hurrah de la horde d’or
- Le grand flash
- L’herbe du temps
- Continent perdu
- Nulle part où aller
- La beauté de la chose
- Souvenir de famille
- Tous les sons de l’arc-en-ciel
- Black out
Première page de Le dernier des Romani
« La route fut longue et la chaleur accablante, dit l’homme à la moustache gominée. Un Collins, garçon, s’il vous plaît.
Le serveur adipeux tendit la main vers la console, pressa le bouton « Collins », et demanda :
— Gin, rhum, vodka ou grawa ?
— Gin, bien sûr, dit l’homme à la moustache gominée. Faire un Collins au grawa, non mais ! (Il alluma un grand cigare vert olive.)
Le garçon pressa le bouton « gin » et tapota le servobar. Le récipient de plastique transparent plein de liquide brumeux surgit par l’orifice de service du comptoir.
L’homme à la moustache noire et gominée regarda le verre, puis la console, puis le garçon.
— Ne me tenez pas pour impoli, l’ami, dit-il, mais je me suis toujours demandé pourquoi il y a encore des serveurs, quand n’importe qui pourrait appuyer sur ces stupides boutons. »
Extrait de : N. Spinrad. « Le livre d’or de la science-fiction. »
Au coeur de l’orage par N. Spinrad

Fiche d’Au coeur de l’orage
Titre : Au coeur de l’orage
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 1979
Traduction : P. Duvic, F. Straschitz, P. Alpérine, D. Halin, M. Deutsch
Editeur : Pocket
Sommaire d’Au coeur de l’orage
- Expansion
- Enfant de l’esprit
- L’égalisateur
- Question de technique
- Agonie
- Thérapie
- Chéri, recommençons !
- Le syndrome infernal
- Les héros ne meurent qu’une fois
- Les portes de l’univers
- Au coeur de l’orage
- Sur la route de Mindalla
- En terrain neutre
- L’âge de l’invention
- Impasse
- L’entropie, bébé, quel pied d’acier !
Première page d’Expansion
« En flottant, le capitaine Peter Reed se rapprocha du grand hublot central d’observation de la sphère de commandement.
Devant lui, emplissant la moitié de son champ visuel, se trouvait la planète Maxwell, avec ses continents verdoyants et ses mers bleues qui lui rappelaient la Terre.
Il secoua sa tête chenue. La Terre était à cinquante années-lumière, autrement dit à soixante-dix ans, ou encore à quatre mois seulement. Reed haussa les épaules, ce qui n’était guère facile pour un homme de soixante-dix ans qui tombait en chute libre. Soixante-dix ans, autrement dit huit cents ans.
Il ne put s’empêcher d’éclater de rire. Cinquante années subjectives dans l’espace, pensa-t-il, huit cents ans de temps objectif, et, pour moi, cela a toujours quelque chose de surprenant.
Comme il regardait, un grain de lumière se détacha du disque de Maxwell en suivant une parabole ascendante. »
Extrait de : N. Spinrad. « Au coeur de l’orage. »
Le livre d’or par F. Leiber

Fiche de Le livre d’or
Titre : Le livre d’or de la science fiction
Auteur : F. Leiber
Date de parution : 1982
Traduction : M. Deutsch, C. Tournier, D. Riche, R. Lathière, P. Billon, P. J. Izabelle, Y. Hersant
Editeur : Pocket
Sommaire de Le livre d’or
- Le vaisseau lève l’ancre à minuit
- La maison d’hier
- Le jour du professeur Kometevsky
- Une balle à son nom
- La vieille petite miss Macbeth
- Essayez de changer le passé
- Nos vacances en soucoupe
- Le matin de la damnation
- Créativité pour les chats
- Les lunettes du professeur Dragonet
- Chants secrets
- Les corridors noirs
- La racine carrée du cerveau
- Amérique la belle
- Voyage de nuit
Première page de Le vaisseau lève l’ancre à minuit
« Ceci est l’histoire d’une femme qui était belle. Et d’un monstre.
C’est aussi l’histoire de quatre habitants de la planète Terre – stupides, égoïstes, enfermés dans leur contexte social. Nous quatre : Es qui était plus ou moins une artiste, Gene qui étudiait les atomes – et qui était en révolte contre le monde et contre lui-même –, Louis qui philosophait et Larry – c’est moi – qui essayait d’écrire des livres.
C’était en août – un mois d’août étrange et étouffant – que nous avions fait la connaissance d’Helen. La date est fixée dans ma mémoire car notre petite ville venait de voir sa torpeur de bourgade du Midwest troublée par une série d’accès de panique, ce genre de grandes peurs qui suscitent une vague de faits divers insolites dans les journaux ou qui en sont le produit – il est malaisé de dire où est la cause et où est l’effet. »
Extrait de : F. Leiber. « Le livre d’or. »
Le tertre maudit par R. E. Howard

Fiche de Le tertre maudit
Titre : Le tertre maudit
Auteur : R. E. Howard
Date de parution : 1985
Traduction : F. Truchaud, J. Papy, J. Marigny, M. Deutsch, R. Lathière
Editeur : Fleuve noir
Sommaire de Le tertre maudit
- Lance et croc
- La malédiction de la mer
- Du fond des abîmes
- En replis tortueux
- Coup double
- Le coeur de Jim Garfield
- Pour l’amour de Barbara Allen
- Le tertre maudit
- Le monolithe noir
- Une sonnerie de trompettes
- Le cavalier-tonnerre
- La vallée perdue
Première page de Lance et croc
« A-aea était tapie près de l’entrée de la caverne et observait Ga-nor avec des yeux émerveillés. L’occupation de Ga-nor l’intéressait autant que Ga-nor lui-même. Quant à celui-ci, il était trop accaparé par son travail pour remarquer la présence d’A-aea. Une torche fichée dans une niche de la paroi éclairait parcimonieusement la vaste caverne ; à sa lumière, Ga-nor était en train de tracer péniblement des silhouettes sur le mur. Avec un morceau de silex, il grattait la pierre et dégageait les contours ; puis, avec un bout de bois trempé dans de l’ocre, il complétait la silhouette. Le résultat était grossier, mais témoignait d’un réel génie artistique qui cherchait à s’exprimer de toutes ses forces.
C’était un mammouth qu’il s’efforçait de représenter ; les yeux de la petite A-aea s’écarquillèrent d’étonnement et d’admiration. C’était stupéfiant ! Même si l’animal ne reposait que sur trois pattes et »
Extrait de : R. E. Howard. « Le tertre maudit. »
La nef d’Ishtar par A. Merritt

Fiche de La nef d’Ishtar
Titre : La nef d’Ishtar
Auteur : A. Merritt
Date de parution : 1924
Traduction : M. Deutsch
Editeur : J’ai lu
Première page de La nef d’Ishtar
« Un parfum étrange s’exhalait de la pierre en une volute dont la caresse effleurait le visage de Kenton comme une main câline. Ce parfum, dont l’odeur insolite et mystérieusement troublante évoquait des images furtives et jamais vues, des arabesques de pensées qui s’évanouissaient avant d’être appréhendées, il l’avait senti dès l’instant où il avait sorti de sa caisse l’objet que Forsyth, le vieil archéologue, avait exhumé du linceul de sable recouvrant l’antique Babylone et lui avait expédié.
Une fois encore, Kenton examina le bloc. Un mètre vingt de long, une hauteur un peu supérieure, une largeur imperceptiblement inférieure. Il était d’un jaune éteint et le poids des siècles lui était un voile presque visible. Une seule de ses faces portait une inscription d’une douzaine de lignes parallèles, des cunéiformes archaïques gravés sous le règne de Sargon d’Akkad quelque six mille ans plus tôt si les déductions de Forsyth étaient exactes. La surface de la pierre était crevassée, grêlée et les caractères aigus à demi effacés.
Kenton se pencha davantage au-dessus du monolithe et les arabesques parfumées l’enserrèrent plus étroitement, s’accrochant à lui comme un buisson de vrilles, comme de minuscules doigts nostalgiques et suppliants, des doigts qui imploraient… »
Extrait de : A. Merritt. « La nef d’Ishtar. »
5 nouvelles T.2 par E. Hamilton

Fiche de 5 nouvelles T.2
Titre : 5 nouvelles T.2
Auteur : E. Hamilton
Date de parution :
Traduction : L. Terrier, P. Alpérine, M. Deutsch
Editeur : Free Feel Good
Sommaire de 5 nouvelles T.2
- Comment est-ce là-haut ?
- Matériel humain
- Quand on est du métier
- Dans l’abîme du passé
- L’auberge hors du monde
Première page de Comment est-ce là-haut ?
« Je ne voulais pas mettre mon uniforme en quittant l’hôpital, mais je n’avais pas d’autres vêtements là-bas, et j’étais trop heureux d’en sortir sans discuter là-dessus. Mais dès que je fus dans l’avion qui m’emmenait à Los Angeles, je regrettai de l’avoir sur le dos.
Les gens me dévisageaient et se mettaient à chuchoter. L’hôtesse m’adressa un large sourire tout particulier. Elle avait dû signaler ma présence au pilote, car il sortit pour venir me serrer la main en disant :
— J’imagine qu’un vol comme celui-ci c’est de la petite bière pour vous.
Un petit homme entra, chercha une place d’un coup d’œil circulaire, et prit celle qui était à côté de moi. C’était un gars à lunettes de cinquante ou soixante ans, un gars maniaque qui mit bien dix minutes à s’installer. Puis il me regarda et contempla mon uniforme et le petit bouton de cuivre sur lequel était écrit le chiffre DEUX.
— Ah, dit-il, vous avez fait partie de l’équipe de l’Expédition n° 2 !
Puis, comme si cette idée venait soudain de lui traverser l’esprit : »
Extrait de : E. Hamilton. « 5 Nouvelles T.2. »
Les enfants d’Icare de A. C. Clarke

Fiche de Les enfants d’Icare
Titre : Les enfants d’Icare
Auteur : A. C. Clarke
Date de parution : 1954
Traduction : M. Deutsch
Editeur : J’ai lu
Première page de Les enfants d’Icare
« Il y avait un demi-million d’années que le volcan qui avait fait surgir Taratua des profondeurs du Pacifique était endormi. Et pourtant, songeait Reinhold, un brasier plus ardent que celui qui avait présidé à la naissance de l’île allait la submerger avant peu. Son regard se posa sur l’aire de lancement, s’éleva en suivant le monumental berceau qui ceinturait encore la Christophe Colomb. À soixante mètres au-dessus du sol, le nez de la fusée accrochait les derniers rayons du soleil déclinant. C’était l’une des dernières nuits qu’elle connaîtrait : bientôt, elle voguerait dans le soleil éternel de l’espace.
Tout était paisible sous les hauts palmiers couronnant l’arête rocheuse de l’île. Les seuls bruits que l’on entendait étaient la rumeur trépidante d’un compresseur pneumatique qui se mettait occasionnellement en marche ou un appel assourdi lancé par un technicien. Reinhold avait fini par aimer ces palmiers blottis les uns contre les autres et il venait presque tous les soirs contempler son petit royaume. L’idée qu’ils seraient désintégrés quand la »
Extrait de : A. C. Clarke. « Les enfants d’Icare. »
Le livre d’or par C. L. Moore et H. Kuttner

Fiche de Le livre d’or
Titre : Le livre d’or de la science-fiction
Auteur : C. L. Moore et H. Kuttner
Date de parution : 1979
Traduction : F. Straschitz, M. Deutsch, A. Dorémieux, A. Guillot-Coli
Editeur : Pocket
Sommaire de Le livre d’or :
- Impasse
- Un bon placement
- Gallegher bis
- Problème de logement
- L’heure des enfants
- Ce qu’il vous faut
- En direct avec le futur
- Il se passe quelque chose dans la maison
- Juke-box
- Ne vous retournez pas
- Androide
- Sinon
Première page d’Impasse
« Thor était le premier robot qui ne fût pas devenu fou. Il aurait sans doute été préférable qu’il suive l’exemple de ses prédécesseurs.
La difficulté, bien sûr, était de créer une machine pensante suffisamment complexe sans toutefois être trop compliquée. Balder IV avait été le premier robot que l’on pût qualifier de « réussi », mais au bout de trois mois, son comportement devint imprévisible ; il répondait de travers aux questions et passait la majeure partie de son temps à regarder fixement devant lui. Lorsqu’il devint activement destructeur, la firme prit des mesures. Bien entendu, un robot en duralliage est indestructible, mais on l’enterra sous une épaisse couche de béton. Et encore fallut-il appeler Mars II à l’aide en attendant que le béton ait pris.
Les robots fonctionnaient, certes. Pendant un certain temps. Ensuite, une curieuse forme de dépression mentale se faisait jour en eux, et ils devenaient fous. La firme ne pouvait même pas récupérer les pièces détachées : même une torche à acétylène ne pouvait entamer le duralliage une fois qu’il avait durci ; vingt-huit robots dormaient donc sous le béton, avec leurs pensées de fous ; Harnahan, l’ingénieur en chef, disait que cela lui rappelait la geôle de Reading. »
Extrait de : C. L. Moore et H. Kuttner. « Le livre d’or de la SF. »
La dernière aube par C. L. Moore

Fiche de La dernière aube
Titre : La dernière aube
Auteur : C. L. Moore
Date de parution : 1957
Traduction : M. Deutsch
Editeur : Pocket
Première page de La dernière aube
« Au bout d’un moment, le tangage du car prit un rythme auquel je pouvais m’adapter. Chaque fois que je faisais un mouvement, la poussière jaillissait de mon pantalon de coton ; il y avait encore suffisamment de lumière dans la nuit brûlante pour que je distingue sous mes ongles la terre des vergers de l’Ohio. Et je pensai : je porte le deuil. Demandez-moi pourquoi ces vêtements noirs. Je porte le deuil de ma vie. C’était… c’était dans quoi ? Ah oui ! Masha dans Goéland.
Le car ferraillait. Et il puait. La sueur et l’insecticide. L’insecticide était fourni par le gouvernement : il ne fallait pas que les agros introduisent de parasites nuisibles dans les cultures de l’Illinois. Il avait en outre l’avantage de décourager les poux et la vermine dont les passagers étaient porteurs – et qui laissaient d’ailleurs la plupart d’entre nous indifférents : sinon, nous n’aurions pas été des agros.
Je m’étais habitué aux cahots et à l’odeur. Carré dans mon siège, j’avais fermé les yeux, fait le vide en moi et commencé à ne penser à rien quand une petite bagarre éclata brusquement dans le car. J’avais l’impression que quelqu’un était à genoux sur ma poitrine. Des gens m’écrasaient, riant et pous- »
Extrait de: C. L. Moore. « La dernière aube. »