Étiquette : Fleuve noir

 

Le zénith… et après ? par Maurice Limat

Fiche de Le zénith… et après ?

Titre : Le zénith… et après ?
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1980
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le zénith… et après ?

« Sur l’immense astroport, c’est le silence. Le silence et la nuit.

Une accalmie. Aucun engin ne se pose ni ne s’envole. L’heure est avancée, le ciel bas. Il fait lourd. À peine si, de temps à autre, par une déchirure de nuage, on entrevoit une petite étoile qui, très vite, se cache, comme apeurée.

L’aire géante est balayée par les rayons des balises lumineuses. Mais, à l’écart, à l’extrémité du vaste champ aménagé pour recevoir les interplanétaires, une zone particulière.

L’interdit.

Placé de telle sorte que l’éclairage ne l’atteint pas. Partout, l’ombre.

Tout est plongé dans le noir. On distingue pourtant une masse sphérique qui est
vraisemblablement un astronef en position de départ.

Très en avant, à la limite de l’astroport proprement dit, il y a cependant un panneau lumineux qui irradie dans la nuit, placé face aux installations portuaires, visible et lisible de très loin. »

Extrait de : M. Limat. « Le zénith… et après. »

Le troubadour de minuit par Maurice Limat

Fiche de Le troubadour de minuit

Titre : Le troubadour de minuit
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le troubadour de minuit

« Le vent a presque entièrement balayé le ciel. Quelques nuages passent encore, chassés par le plus grand des souffles.

La Lune triomphe. Quasi pleine. Bloc de métal luminescent qui burine de son acier champs et forêts, rivières et vallons et au-dessus de tout cela, sur une colline aiguë,
le château. Orgueil et sécurité des sires de Crèvecœur.

Amaury de Crèvecœur, chacun le sait dans son domaine, est à la chasse, plaisir le plus total des seigneurs de ce siècle treizième. Il court le sanglier, le cerf, le loup, en compagnie de son voisin domanial messire de Mortemer.

On chuchote qu’en fait ladite randonnée n’est qu’un prétexte et que les deux féodaux ont convenu une union entre Yolaine, nièce et pupille de Crèvecœur, et Igor, héritier de
Mortemer.  »

Extrait de : M. Limat. « Le Troubadour de minuit.  »

Le sphinx des nuages par Maurice Limat

Fiche de Le sphinx des nuages

Titre : Le sphinx des nuages
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le sphinx des nuages

« — Ça va se gâter !

— Qu’est-ce que tu racontes ?

— Là-bas… Tiens ! Prends les jumelles !

— Qu’est-ce que tu as vu ? Ah ! Près des collines… Eh ben mon vieux ! si c’est ça qui t’inquiète !

Ghislaine se mit à rire :

— Qu’est-ce qu’il a repéré, notre brillant aéronavigateur ?

Olivier lui tendit l’instrument d’optique :

— Regarde, chérie… Voilà ce qui fait croire au seigneur Jo qu’un cyclone se prépare !

La jeune femme observa une minute, rendit les jumelles à Jo :

— Pas bien méchant, ce petit nuage ! Et le ciel est si bleu !

— De toute façon, reprit Olivier, nous serons à terre avant une heure… à un quart d’heure près…

Jo grogna :

— Brûle ! au lieu de disserter ! Tu n’es pas encore en chaire, futur prof ! Brûle !

— Bon ! Bon ! Ne râle pas ! »

Extrait de : M. Limat. « Le Sphinx des nuages. »

Le sang vert par Maurice Limat

Fiche de Le sang vert

Titre : Le sang vert
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1963
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le sang vert

« — Jamais plus…

Le front au hublot, Liane contemplait l’étendue noire où les astres piquetaient leurs gemmes, fixes comme des regards de statues.

Et l’expression désabusée s’était exhalée de son cœur. Sans s’en rendre compte, elle avait dû parler tout haut. Elle n’entendait pas, dans le couloir de l’astronef, le pas de Génio, le vrombissement incessant rongeant tous les bruits. Et puis le revêtement de plastique permettait de s’approcher en silence.

Un bras viril glissa le long de la taille de la jeune femme. Instinctivement, elle sursauta et se rassura en le reconnaissant :

— Pourquoi ces soupirs, chérie ? Te voilà mélancolique…

Il était grand, solide. Ses cheveux noirs et abondants de Latin se plantaient assez bas sur le front, lui donnant une impression de rudesse démentant la grâce des traits. »

Extrait de : M. Limat. « Le sang vert. »

Le sang du soleil par Maurice Limat

Fiche de Le sang du soleil

Titre : Le sang du soleil
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1959
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le sang du soleil

« L’idée était bizarre et Alain en conçut un amusement passager. Il y avait beau temps que les humains ne cultivaient plus guère les vieilles légendes. Pourtant, le fils du commodore Frank Maresco admettait qu’il progressait exactement comme ce héros des mythes périmés, chaussé de bottes magiques et franchissant monts et vallées en enjambées de… il n’en savait pas le compte, de telles mesures de distance ne prévalant plus.

Alain Maresco se hâtait. Il avait aperçu la lueur caractéristique d’un vaisseau de l’espace en détresse. Une sorte d’étoile filante tombant à l’extrémité d’une traînée sinusoïde, très irrégulière, cela n’indiquait pas autre chose qu’un cosmonef en perdition, dont le pilote n’était plus maître.

Les humains, d’une planète à l’autre, étaient animés du même instinct ancestral qui les avait, depuis toujours, jetés au secours de leurs semblables en péril. »

Extrait de : M. Limat. « Le Sang du Soleil. »

Le proscrit de Delta par Maurice Limat

Fiche de Le proscrit de Delta

Titre : Le proscrit de Delta
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1980
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le proscrit de Delta

« — Votre nom ?

— Klaus Verdier.

— Votre âge ?

— 27 ans.

— Profession ?

— Ingénieur.

— Appartenance politique ?

— Néant.

— Appartenance religieuse ?

— Néant.

Il y eut un petit temps.

Cet interrogatoire – car c’en était bien un – se déroulait dans un cadre des plus singulier.

Une sorte de caisson métallique, où l’homme interrogé se tenait seul, debout entre deux parois où se voyaient des canalisations, d’innombrables boulons, des appareils compliqués, peu compréhensibles pour le profane mais dont lui-même, eu égard à sa qualité d’ingénieur, devait être susceptible de deviner l’utilité. »

Extrait de : M. Limat. « Le proscrit de Delta. »

Le moulin des damnés par Maurice Limat

Fiche de Le moulin des damnés

Titre : Le moulin des damnés
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1965
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le moulin des damnés

« Le vent venait de la mer. Les arbres l’attestaient. Tous, ils avaient pris la même inclinaison et, même quand c’était le calme sur les landes, ils restaient ainsi penchés, comme accablés de tant de tempêtes.

L’auto filait sur la route plate traversant ce pays qui pouvait être agréable au grand soleil mais, sous ce ciel d’un gris tourmenté, offrait un aspect déprimant. Le terrain morne, qui s’étendait très loin, demeurait sans relief. La mer devait être par-là, sur la droite. On ne la voyait pas. Tout se confondait et le littoral n’était qu’un immense plateau balayé par les rafales, seulement renflé par la falaise vers l’estuaire de la Somme.

Teddy Verano était de méchante humeur. Seul, au volant, il ronchonnait contre cette crevaison qui l’avait retardé. Rentrer à Paris ce soir ? Il était tard. Il était las. Yvonne savait bien qu’il pouvait n’être de retour que le lendemain.

Au besoin, il lui téléphonerait.

Il avait le vent en face et des feuilles se plaquaient au pare-brise. Tout l’agaçait, ce soir. Il en avait fini avec cette ridicule histoire d’adultère, à la station balnéaire la plus proche. »

Extrait de : M. Limat. « Le moulin des damnés. »

Le marchand de cauchemars par Maurice Limat

Fiche de Le marchand de cauchemars

Titre : Le marchand de cauchemars
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1962
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le marchand de cauchemars

« Après être sorti du métro, Charles ne se souvenait plus de rien.

Du moins en ce qui concernait l’itinéraire exact. Parce que les moindres détails de l’aventure demeuraient gravés en lui.

Chose étrange ! en dépit de la netteté de ses souvenirs, il ne parvenait pas à situer la maison, ni la rue, ni même le quartier où tout cela s’était déroulé.

Pourtant, il en était sûr, cela avait existé.

Cela reviendrait certainement s’il pouvait arriver à se souvenir de la station. Le métro, c’est banal, c’est courant pour la vie des Parisiens. Et ce cadre familier où se ruent chaque jour un million de voyageurs, cela produit quelque chose de réconfortant.

Dans le métro, on n’est pas seul, c’est une vérité de La Palice.

Alors, on se sent mieux. Mais dès qu’on en sort, on est jeté dans la vie.

La vie avec ses pièges, ses surprises, ses chausse-trappes.

Ses épouvantes aussi…

Donc il était sorti du métro. Dans la rue. Et il savait où il devait se rendre. Il le savait ce jour-là. Mais après, il n’avait plus jamais pu refaire, même en imagination, le trajet vers l’infernale demeure. »

Extrait de : M. Limat. « Le Marchand de cauchemars. »

Le grand oiseau des galaxies par Maurice Limat

Fiche de Le grand oiseau des galaxies

Titre : Le grand oiseau des galaxies
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1983
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le grand oiseau des galaxies

« Hélène se penche sur le petit lit. Xavier dort encore. Ou peut-être fait-il semblant. Un instant, elle le contemple. Comme toutes les mamans de la Galaxie, depuis les origines du monde jusqu’à cette fin du XXIe siècle.

D’un baiser qui effleure le petit front très pur, elle le réveille. Avec l’impression que ce petit démon malicieux la guettait entre ses paupières mi-closes.

Petites effusions classiques, puis :

— Tu as bien dormi, mon chéri ?

— Oh ! oui, m’man… Et puis, tu sais… Il est venu, je l’ai encore vu cette nuit…

Hélène a pâli. Mais elle ne veut rien lui laisser voir de son émotion :

— Qu’est-ce que tu racontes ? De qui parles-tu ?

— Tu sais bien, m’man. Lui… Le grand oiseau !

Maman hausse les épaules :

— Oui. Bien sûr. Tu as rêvé. Ce n’est pas la première fois… »

Extrait de : M. Limat. « Le grand oiseau des galaxies. »

Le crépuscule des humains par Maurice Limat

Fiche de Le crépuscule des humains

Titre : Le crépuscule des humains
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1963
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le crépuscule des humains

« Le signal ne venait pas. Thierry avait porté à plusieurs reprises la montre-bracelet à son oreille. Et elle venait de lui murmurer : douze heures sept… douze heures sept dix secondes… douze heures sept vingt secondes…

Non, il n’y avait pas d’erreur, elle n’était pas détraquée. Corson, l’ingénieur en chef du département bioélectronique, ne devait pas songer à l’heure, lui, l’expérience en cours l’absorbant totalement. Mais Thierry, en dépit de la passion qu’il apportait habituellement à faire vivre des hybrides de chair et de mécanique, ou des biobots dont le sang vert était de chlorophylle, ne pouvait oublier qu’il avait rendez-vous avec Inès.

D’ailleurs, les camarades du labo, les autres assistants de Corson, commençaient à donner des signes d’impatience, à écouter le ronron de leurs montres, voire à échanger des regards et même des propos étonnés.

— Eh bien, messieurs… ? demanda Corson, intrigué de ce manège. »

Extrait de : M. Limat. « Le crépuscule des Humains. »