Étiquette : Fleuve noir
Les êtres vagues par B. R. Bruss

Fiche de Les êtres vagues
Titre : Les êtres vagues
Auteur : B. R. Bruss
Date de parution : 1972
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les êtres vagues
« Dhor Bophals avançait d’un pas rapide sur la piste et tenait la créature par la main. Ce qui n’est, d’ailleurs, qu’une façon de dire car la piste était quasi inexistante, et car la créature n’avait, à proprement parler, pas de mains.
À l’horizon, un ciel extraordinaire. D’abord, tout au ras des montagnes à la crête onduleuse, une bande horizontale et étincelante, qui semblait faite d’une feuille d’or plaquée sur la voûte céleste. Cette bande d’une luminosité extrême se fondait insensiblement dans une autre, un peu moins brillante, et qui avait la couleur et la limpidité de l’émeraude. Plus haut, l’espace devenait bleu, un bleu qui, peu à peu, s’assombrissait pour, finalement, virer au noir. Et, dans ce noir, des étoiles de plus en plus nombreuses. Au zénith, elles fourmillaient. »
Extrait de : B. R. Bruss. « Les Êtres Vagues. »
Les enfants d’Alga par B. R. Bruss

Fiche de Les enfants d’Alga
Titre : Les enfants d’Alga
Auteur : B. R. Bruss
Date de parution : 1968
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les enfants d’Alga
« Paris est une belle ville. Plus belle que je ne l’aurais cru.
Je m’appelle Jean Hornet. Du moins provisoirement. Mais tous mes papiers sont en règle. Mon passeport, ma carte d’identité, mon permis de conduire, mon acte de naissance. Et j’ai vingt-six ans.
Il est agréable d’avoir vingt-six ans dans une ville aussi belle que Paris, et dans une saison aussi plaisante que cette saison-ci. Depuis mon arrivée, le soleil brille dans un ciel d’un bleu très tendre.
J’ai un solide compte en banque. Et même un compte très solide. Ne suis-je pas le fils unique d’Arthur Hornet, qui fit une fortune colossale en vendant des brevets d’inventions – mais qui, hélas ! est mort il y a six mois. Il périt dans le tremblement de terre qui ravagea une toute petite partie de la côte californienne – malheureusement celle où il avait sa somptueuse résidence, qui fut anéantie de fond en comble. »
Extrait de : B. R. Bruss. « Les enfants d’Alga. »
Les centauriens sont fous par B. R. Bruss

Fiche de Les centauriens sont fous
Titre : Les centauriens sont fous
Auteur : B. R. Bruss
Date de parution : 1969
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les centauriens sont fous
« Je ne peux pas dire que je n’ai pas eu peur. J’ai même eu très peur.
Il est vrai que je n’avais encore jamais été mêlé à un de ces événements dramatiques au cours desquels la vie de ceux qui en sont les acteurs se trouve comme suspendue à un fil ténu.
Il y eut d’abord cette grosse secousse, dans l’instant même où Sirlos, le spécialiste des radars, venait de pénétrer dans la cabine de commandement.
Sirlos ouvrit une bouche ronde au milieu de sa grosse tête ronde et chauve. Il resta pendant deux ou trois secondes, comme nous tous, incapable de proférer une parole. Puis il balbutia :
— Sur le radar… À l’instant… Trois astronefs… Qui doivent être des destroyers centauriens… »
Extrait de : B. R. Bruss. « Les centauriens sont fous. »
Le trappeur galactique par B. R. Bruss

Fiche de Le trappeur galactique
Titre : Le trappeur galactique
Auteur : B. R. Bruss
Date de parution : 1967
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le trappeur galactique
« Lira Loser frappa à la porte de la chambre de son père. Au bout d’un moment elle entendit un grognement, puis :
— Qu’est-ce que c’est ?
— Quelqu’un qui veut te voir.
— Qui ça ?
— Un reporter. Il s’appelle Joe Frinton.
— Connais pas. Dis-lui que je n’ai pas le temps. Dis-lui que je ne pourrai pas le voir. Dis-lui que je ne reçois personne.
— Il est venu tout exprès sur la planète Suad.
— Qu’est-ce qu’il veut ?
— Il veut t’interviewer. »
Extrait de : B. R. Bruss. « Le trappeur galactique. »
Le soleil s’éteint par B. R. Bruss

Fiche de Le soleil s’éteint
Titre : Le soleil s’éteint
Auteur : B. R. Bruss
Date de parution : 1965
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le soleil s’éteint
« Vénus… Poste 110-8 B-30… Vénus… M’entendez-vous ?… Répondez, je vous prie…
Rien… Rien d’autre qu’un faible grésillement dans les écouteurs.
Elf Blend secoua la tête, d’un air désespéré. Il resta encore un moment, le casque d’écoute sur la tête. Il s’efforça de ne plus penser à rien, de devenir aussi impersonnel, aussi monotone, aussi dépourvu de signification que le petit bourdonnement qui pénétrait dans ses oreilles. Il répéta machinalement :
Vénus, répondez… Rien, toujours rien.
Il interrompit le contact et enleva son casque d’un geste presque coléreux, puis le posa devant lui sur la table.
Il resta un instant immobile, en proie à des pensées de plus en plus lourdes, de plus en plus insupportables. Machinalement, il regarda sa montre. »
Extrait de : BR Bruss. « Le soleil s’eteint. »
Le mystère des sups par B. R. Bruss

Fiche de Le mystère des sups
Titre : Le mystère des sups
Auteur : B. R. Bruss
Date de parution : 1967
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le mystère des sups
« Surno Maaler était un jeune homme de vingt-quatre ans, assez grand, très brun, plutôt maigre, mais néanmoins musclé. Son visage exprimait à la fois l’énergie, l’intelligence et une certaine mélancolie. Il avait de magnifiques yeux noirs.
Il achevait ses études à l’École d’Aéronautique de Souand, une grande ville située non loin de l’endroit où s’élevait autrefois Genève, et près du lac qui avait porté ce même nom. Il venait de regagner la maison familiale, après une longue journée de travail dans un laboratoire.
Près de lui, sur le divan où il était assis, se tenait sa sœur, Gola. Elle avait vingt-trois ans. Elle lui ressemblait beaucoup : mêmes cheveux et mêmes yeux noirs, même expression d’intelligence et de mélancolie. C’était une fille très belle et qui portait avec élégance le classique costume des élèves des grandes écoles : une combinaison de tissu synthétique de couleur bleue, avec des parements jaunes. »
Extrait de : BR Bruss. « Le Mystère des Sups. »
Le mur de la lumière par B. R. Bruss

Fiche de Le mur de la lumière
Titre : Le mur de la lumière
Auteur : B. R. Bruss
Date de parution : 1962
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le mur de la lumière
« L’homme marchait sur une sorte de mousse rouge, de mousse écarlate, très élastique et qui tapissait le sol à perte de vue. Il marchait depuis une heure, et il commençait à se dire :
« C’est stupide… Je ne sais pas où je suis… Je ne sais pas où je vais… Je ne sais pas ce que je trouverai… »
Il s’arrêta et regarda autour de lui. Partout les mêmes espaces, recouverts de ces étranges végétaux rouges. Sur la gauche, mais assez loin, quelque chose qui ressemblait à une chaîne de montagnes, à une succession de collines arrondies, rouges elles aussi. Devant lui, plus près – à deux kilomètres, peut-être – une forêt, en tout cas une masse de végétaux beaucoup plus hauts et d’un rouge plus sombre que la mousse. Sur la droite, d’autres collines, très loin, celles-là. »
Extrait de : B. R. Bruss. « Le mur de la lumère. »
Le mort qu’il faut tuer par B. R. Bruss

Fiche de Le mort qu’il faut tuer
Titre : Le mort qu’il faut tuer
Auteur : B. R. Bruss
Date de parution : 1971
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le mort qu’il faut tuer
« J’étais, en cette fin d’après-midi, dans mon cabinet médical. Le dernier client venait de partir. La sonnerie du téléphone retentit.
Je pensai que c’était Lucie, ma fiancée. Quand elle voulait m’inviter à dîner chez ses parents, elle m’appelait toujours vers cette heure-là. Je décrochai.
— Docteur Blaine ?
— C’est moi.
J’avais reconnu aussitôt la voix du professeur. Une voix assez sèche, et pourtant plutôt musicale, une voix distante, un peu hautaine, et pourtant affable.
— Vous n’êtes pas souffrant, professeur ? demandai-je.
— Nullement. Je vais me tuer dans deux minutes. Je tenais à en aviser quelqu’un. »
Extrait de : B. R. Bruss. « Le mort qu’il faut tuer. »
Le grand Kirn par B. R. Bruss

Fiche de Le grand Kirn
Titre : Le grand Kirn
Auteur : B. R. Bruss
Date de parution : 1958
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le grand Kirn
« Si je n’ai pas apporté plus tôt mon témoignage écrit – alors que pourtant, de tous côtés, on me pressait de le faire – sur les événements singuliers et dramatiques dont notre planète a été le théâtre en 1996 et 1997, c’est parce que depuis trois ans, à la suite du terrible choc nerveux que j’avais subi, je me trouvais hors d’état de tenir une plume et de rassembler mes idées.
Complètement guéri aujourd’hui, je considère qu’il est de mon devoir d’apporter ma contribution à l’histoire d’une période dont bien des aspects demeurent encore obscurs pour le grand public.
À la vérité, je n’apprendrai rien d’essentiel à personne. Les faits, dans leur ensemble, sont archiconnus. »
Extrait de : B. R. Bruss. « Le grand Kirn. »
Le grand feu par B. R. Bruss

Fiche de Le grand feu
Titre : Le grand feu
Auteur : B. R. Bruss
Date de parution : 1964
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le grand feu
« – J’ai faim, dit Fristliss.
Sa mère ne répondit pas. Elle était en train de regarder par-dessus le rebord de l’espèce de balcon. Mais ce qu’elle voyait ne l’intéressait guère. Il y avait si longtemps qu’elle contemplait ainsi le paysage, qu’elle finissait par ne plus le voir.
– J’ai faim, répéta Fristliss.
– Patiente encore un peu.
Elle eut un mouvement d’humeur, un petit geste d’irritation qui fit craquer ses jointures.
– Ça fait au moins deux ans que je n’ai pas mangé, dit Fristliss. »
Extrait de : B. R. Bruss. « Le grand feu. »