Étiquette : Fleuve noir
Relais Minos III par Richard-Bessière

Fiche de Relais Minos III
Titre : Relais Minos III
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1958
Editeur : Fleuve noir
Première page de Relais Minos III
« L’homme avait entendu à plusieurs reprises les chiens grogner dans la cour, mais il n’y avait pas trop prêté attention, affairé qu’il était à écouter les dernières informations du soir, débitées sur un ton neutre par un speaker chauve au visage inexpressif.
Il coupa bientôt le contact de son televista et s’apprêtait à bourrer sa pipe lorsque les chiens grognèrent à nouveau, dans le silence de la nuit. Ils allaient finir par réveiller sa femme qui était déjà couchée. Alors l’homme reposa sa pipe de bruyère avant de se diriger vers la grande baie vitrée surplombant le jardin.
La nuit était noire, et une légère brise secouait les grands arbres que l’hiver avait dépouillés, et qui formaient une masse compacte dans la direction de l’autoroute. »
Extrait de : Richard-Bessière. « Relais Minos III. »
Réaction déluge par François Richard-Bessière

Fiche de Réaction déluge
Titre : Réaction déluge
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1959
Editeur : Fleuve noir
Première page de Réaction déluge
« J’avais accepté de passer la soirée chez des amis dans les environs de Chicago, ma ville natale. Réception très simple, très amicale, chez de vieilles connaissances où, pour une fois, il n’avait été nullement question de discuter littérature ou philosophie. J’ai toujours eu horreur des gens qui se croient obligés de parler maladie dès qu’ils se trouvent en présence d’un médecin, politique avec un ministre ou agriculture avec un fermier de l’Ouest.
Or, bien que je sois un auteur de science-fiction, et que j’écrive volontiers des opéras cosmiques, néologisme dont je revendique la paternité, nul n’avait cru bon de mettre la conversation sur ce sujet, et j’en avais été heureux.
Non, pour une fois, les sujets avaient été variés, et je n’insisterai pas outre-mesure sur cette soirée, sinon pour dire qu’elle fut d’une part très agréable pour moi, et d’autre part qu’elle constitua le point de départ de ma… enfin de mon histoire.
Car, en effet, c’est en quittant mes amis que tout a commencé. »
Extrait de : Richard-Bessière. « Réaction déluge. »
Planète de mort par François Richard-Bessière

Fiche de Planète de mort
Titre : Planète de mort
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1957
Editeur : Fleuve noir
Première page de Planète de mort
« John Dixley émergea en coup de vent de l’ascenseur électromagnétique qui venait en l’espace de quelques secondes de le conduire dans l’immense abri souterrain encore occupé par la Cosmic Society.
John avait toujours éprouvé un certain malaise chaque fois qu’il avait été obligé de se rendre dans le blockhaus de la compagnie, situé à près de quatre cents mètres au-dessous de la surface terrestre, il ne manquait jamais d’éprouver cette sorte d’oppression due sans doute à une claustrophobie très développée chez lui. Mais bientôt tout cela ne serait plus qu’un mauvais souvenir, et la Cosmic Society reprendrait sa place dans un immense building actuellement en construction à Long-Island.
La guerre était passée par là, plus meurtrière que jamais, et les hommes de l’an 2080 avaient dû en toute hâte se décider à se réfugier dans les entrailles du globe, afin d’échapper à une destruction totale. »
Extrait de : Richard-Bessière. « Planète de mort. »
Pas de gonia pour les Gharkandes par François Richard-Bessière

Fiche de Pas de gonia pour les Gharkandes
Titre : Pas de gonia pour les Gharkandes
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1964
Editeur : Fleuve noir
Première page de Pas de gonia pour les Gharkandes
« Vous avez ouvert ce livre, intrigué probablement par deux mots de son titre, qui sont « gonia » et « gharkandes ». Mille regrets, mais vous ne les trouverez dans aucun dictionnaire ni dans aucune encyclopédie du XXe siècle.
La sémantique évolue avec les siècles, elle s’enrichit constamment de néologismes et de mots nouveaux, si bien qu’autobus et whisky n’auraient eu aucune signification pour le vaillant légionnaire de César.
Eh bien, voilà ! Vous êtes aujourd’hui ce légionnaire.
Si vous le voulez bien, supposez un instant que vous disposiez d’une machine temporelle et que vous repreniez contact avec la Terre en plein XXIIe siècle. Pour être plus précis, en l’an 2.145 exactement.
Il est possible que vous retrouviez l’un de vos descendants, lointain petit-fils ou vague cousin, mais n’importe qui se fera un plaisir d’éclairer votre lanterne. Par exemple, si vous demandez :
— Qu’est-ce qu’un gonia ?
On vous répondra sans hésiter :
— C’est un terme argotique de notre temps signifiant : âme, ou plutôt l’entité âme-esprit qui anime notre corps matériel. »
Extrait de : Richard-Bessière. « Pas de Gonia pour les Gharkandes. »
On demande un cobaye par François Richard-Bessière

Fiche de On demande un cobaye
Titre : On demande un cobaye
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1970
Editeur : Fleuve noir
Première page de On demande un cobaye
« Ce matin-là, j’avais volontiers dormi le plus tard possible pour retarder le moment crucial qui allait me mettre face à face avec ma logeuse. Et je dois reconnaître qu’il me fallut une certaine dose de courage pour affronter cette vieille sorcière qui m’attendait au bas de l’escalier, armée de son balai et flanquée de son inséparable matou.
Je serrai mon tableau sous mon bras, pris mon courage de l’autre main et essayai de lui sourire.
Ça coûte quand même un effort, de sourire comme ça, je vous l’assure.
— Bonjour, belle journée, n’est-ce pas ? lançai-je tout guilleret.
La vieille chipie me foudroya d’un regard calorique capable de faire fondre un iceberg de la taille de l’Everest.
— La journée serait encore plus belle si je pouvais voir la couleur de votre argent, grinça-t-elle. »
Extrait de : Richard-Bessière. « On demande un Cobaye. »
On a hurlé dans le ciel par François Richard-Bessière

Fiche de On a hurlé dans le ciel
Titre : On a hurlé dans le ciel
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1959
Editeur : Fleuve noir
Première page de On a hurlé dans le ciel
« L’autojet glissa longuement sur la large piste qui descendait en spirales régulières autour du bloc compact la bâtisse brillamment éclairée et prit la direction des bas quartiers.
Dans le ciel nocturne, brillaient des myriades d’étoiles et la lune dessinait un cercle blafard, imprécis, offrant un éternel spectacle qui n’intéressait plus les humains.
Les bergers et les pierrots des temps jadis avaient depuis longtemps disparu de la planète et la blonde Phébé n’inspirait plus personne. Ce n’était plus qu’un bloc de matière comme les autres, roulant dans l’espace selon les lois immuables et connues de tous, une source de richesses inestimables savamment exploitées par l’homme, un monde conquis, étudié, classé, connu dans ses moindres détails, et n’offrant plus le moindre intérêt. »
Extrait de : Richard-Bessière. « On a hurlé dans le ciel. »
Objectif soleil par François Richard-Bessière

Fiche de Objectif soleil
Titre : Objectif soleil
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1956
Editeur : Fleuve noir
Première page de Objectif soleil
« Le Colonel Garland fit entrer Mac Norton dans son bureau. Ses doigts boudinés ne cessaient de pianoter nerveusement sur le meuble tandis qu’il lui parlait d’une voix cassée :
— Écoutez, mon cher Franck, j’ai passé une partie de la nuit à lire votre rapport, et j’ai dû avaler une bonne moitié d’un tube d’aspirine pour essayer de comprendre votre histoire. J’avais parfois l’impression que mon cerveau allait éclater. Donnez-moi un peu de feu.
Il était de notoriété publique que Garland n’avait jamais sur lui ni briquet ni allumettes. Après avoir lancé au plafond quelques bouffées denses de fumée, il reprit :
— Le F.B.I. vous charge d’une mission vraiment de tout repos, et vous revenez six mois plus tard en nous racontant une histoire invraisemblable. Franck, j’ai personnellement une grande admiration pour vous, nous avons fait la guerre ensemble et j’ai eu l’occasion de vous apprécier. Vous avez toujours été un de nos meilleurs agents secrets. Je suis tout prêt à vous éviter des ennuis, mais pour l’amour du ciel, comprenez que j’ai besoin d’explications. »
Extrait de : Richard-Bessière. « Objectif soleil. »
N’accusez pas le ciel par François Richard-Bessière

Fiche de N’accusez pas le ciel
Titre : N’accusez pas le ciel
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1964
Editeur : Fleuve noir
Première page de N’accusez pas le ciel
« La nouvelle arriva comme une bombe à l’instant même où je m’apprêtais à me mettre au lit.
La sonnerie du visiophone retentit violemment et je repérai d’un coup d’œil sur le cadran sélecteur le numéro d’appel.
Cela émanait de la tour de contrôle du gigantesque spatiodrome.
Je grognai, pris le temps de dénouer ma cravate, puis branchai la communication en 3-D.
Le visage criblé de taches de rousseur d’un jeune sergent m’apparut immédiatement en même temps qu’une voix empreinte d’émotion résonnait dans le coffre mural :
— Commandant, un message en provenance du troisième relais nous annonce le retour de la 248-B-26. »
Extrait de : Richard-Bessière. « N’accusez Pas Le Ciel. »
N’aboyez pas trop fort Mr Brenton par François Richard-Bessière

Fiche de N’aboyez pas trop fort Mr Brenton
Titre : N’aboyez pas trop fort Mr Brenton
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir
Première page de N’aboyez pas trop fort Mr Brenton
« C’était un combat à mort. L’un des deux hommes avait déjà mordu la poussière. Il avait glissé et, presque immédiatement, un éperon d’acier lui avait troué l’épaule. Dominant sa douleur il s’était relevé d’un bond, face à son adversaire, lequel, à présent, et devant le sang qui coulait, croyait tenir la victoire. Il se déportait rapidement, à droite, à gauche afin d’affaiblir les réflexes physiques et moraux de son adversaire.
Il donna encore un coup de pied mais l’ergot d’acier n’atteignit pas l’autre homme. Celui-ci s’était reculé, brusquement, évitant ainsi le coup mortel lancé avec force et précision. II contre-attaqua à son tour, utilisant la longue pointe d’acier nouée à son avant-bras et qu’il maintenait solidement de ses doigts. Car, pour ce combat, tous deux avaient été armés de solides et tranchants éperons. Curieusement, cela rappelait les combats de coqs d’autrefois. »
Extrait de : Richard-Bessière. « N’aboyez pas trop fort, Mr. Brenton. »
Les survivants de l’au-delà par François Richard-Bessière

Fiche de Les survivants de l’au-delà
Titre : Les survivants de l’au-delà
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1982
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les survivants de l’au-delà
« C’était une bien belle demeure. Et pourtant s’il m’avait été donné de prolonger mon existence sur ce monde, rien ne m’aurait convaincu d’y remettre les pieds. Car c’est là, dans cette demeure, que tout a commencé. Elle est, en effet, le point de départ de cette ténébreuse histoire.
A cette époque-là, je ne croyais en rien. Ni aux fantômes, ni à la survie de l’âme après la mort et encore moins à la réincarnation. Tout cela, pour moi, appartenait à la rêverie, à une sorte de philosophie qui se voulait apaisante, tout simplement imaginée pour calmer les inquiétudes de l’homme quant à son devenir après le dernier battement de cœur.
Pour moi, il n’y avait rien, plus rien au-delà de la tombe. Comme une montre dont le ressort est cassé. Irréparable, on s’en débarrasse et l’on y pense plus. »
Extrait de : Richard-Bessière. « Les Survivants De l’Au-Dela. »