Étiquette : Fleuve noir
Les sources de l’infini par François Richard-Bessière

Fiche de Les sources de l’infini
Titre : Les sources de l’infini
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1974
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les sources de l’infini
« Mon nom est Patrice Nel. J’ai 35 ans et je suis kadiste de mon métier. Je n’ai jamais écrit de ma vie, ou si peu, et voilà bien mes difficultés.
C’est Valérie qui m’en a donné l’idée. Non, pas elle précisément, mais plutôt ce que cette fille représente pour moi.
Avec ce cahier, j’ai voulu… heu… comment dirais-je ? j’ai voulu… non, je ne peux pas m’exprimer… je veux seulement dire le besoin que j’éprouve de coucher sur le papier tous les petits événements qui, chaque jour, se rattachent à Valérie.
Je l’aime, mais je n’ai pas encore osé le lui avouer.
Il est vrai que c’est très difficile, d’abord à cause du travail, et aussi parce qu’elle ne me connaît pas assez pour que je me permette de lui faire cet aveu.
Comment pourrais-je la décrire ? Je ne sais pas. »
Extrait de : Richard-Bessière. « Les Sources de l’infini. »
Les seigneurs de la nuit par François Richard-Bessière

Fiche de Les seigneurs de la nuit
Titre : Les seigneurs de la nuit
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1973
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les seigneurs de la nuit
« En ce temps-là, les hommes vivaient dans des cavernes.
En ce temps-là, le ciel était d’un bleu immense et profond, les arbres étaient comme des cathédrales vertes et frémissantes, et les forêts épaisses et ténébreuses étaient le paradis des bêtes hideuses ou belles, craintives ou féroces.
Les fleuves coulaient, environnés de vapeurs métalliques, les aurochs parcouraient la savane dans un bruyant martèlement de sabots, le brasier rouge du soleil dévorait les futaies, craquelait le sol, échauffait les parois rugueuses des montagnes en dents de scie et, la nuit tombée, dans la confuse transsudation stellaire, s’éveillait une autre vie, celle qui se poursuivait dans la nuit carnivore, parmi les glissements, les piétinements, les hurlements et les grondements sinistres. »
Extrait de : Richard-Bessière. « Les Seigneurs de la nuit. »
Les quatre vents de l’éternité par François Richard-Bessière

Fiche de Les quatre vents de l’éternité
Titre : Les quatre vents de l’éternité
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1980
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les quatre vents de l’éternité
« Restez à terre, docteur Le Quérec, n’allez surtout pas en mer. Cette nuit est maudite. »
C’est le conseil que m’avait donné, le matin même à Douarnenez, le vieux Guinard après que je lui eus fait part du petit voyage en mer que j’avais l’intention d’entreprendre à bord de mon voilier.
D’où diable tenait-il cette idée ? Du fait que nous étions le 21 juin, en plein solstice d’été et que, selon les vieilles légendes, cette date serait annuellement vouée aux puissances du Mal ?
Depuis environ une heure, le temps s’était gâté. De lourds nuages noirs montaient à l’horizon, la mer s’agitait, les vagues gonflaient de minute en minute…
En direction de l’est, un éclair a zébré les nues et presque immédiatement le vent a soufflé en rafales. J’avais déjà ramené les voiles et, la barre bien en main, je luttais contre l’assaut des vagues tout en remettant le cap sur Audierne. »
Extrait de : Richard-Bessière. « Les quatre vents de l’Éternité. »
Les pantins d’outre-ciel par François Richard-Bessière

Fiche de Les pantins d’outre-ciel
Titre : Les pantins d’outre-ciel
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1960
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les pantins d’outre-ciel
« La petite fusée ionique se posa sans heurt sur l’aire cimentée du vaste astrodrome de Tel Aviv. Au zénith, un soleil de plomb embrasait le ciel, dardant ses rayons sur un sol brûlant, comme si les feux de l’enfer prenaient un malin plaisir à se manifester continuellement sur cette terre de légende qui conservait toujours l’empreinte divine. Ironie du sort…
On était en 2.099. Le 21e siècle s’achevait, comme tant d’autres, et comme tant d’autres encore il n’avait été ni meilleur ni pire.
L’évolution avait suivi son cours, et si le progrès avait un peu bouleversé et modifié les habitudes de l’homme, celui-ci, dans le fond, était resté le même avec sa ration de temps quotidienne.
Vingt-quatre heures. Pas une de plus, pas une de moins.
Vingt-quatre heures employées à dormir, à manger et à s’occuper, et cela durait depuis l’origine du monde. »
Extrait de : Richard-Bessière. « Les Pantins d’Outre-Ciel. »
Les mutants sonnent le glas par François Richard-Bessière

Fiche de Les mutants sonnent le glas
Titre : Les mutants sonnent le glas
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1961
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les mutants sonnent le glas
« La mule s’arrêta en bas du sentier, juste à l’endroit où apparaissait la piste sinueuse qui se perdait dans le désert de sable et de pierre des hauts plateaux.
Le soleil était au zénith et, malgré l’altitude, la chaleur était presque suffocante. L’homme souffla un instant, sauta au sol et s’empara du havresac accroché au flanc de la mule, tandis que le guide lui désignait la piste d’un geste mesuré.
Son bras s’éleva à la hauteur de l’horizon et il murmura simplement :
— C’est tout droit.
Jolfrid en savait assez pour s’orienter convenablement jusqu’au prochain poste de communication. »
Extrait de : Richard-Bessière. « Les Mutants Sonnent Le Glas. »
Les marteaux de vulcain par François Richard-Bessière

Fiche de Les marteaux de vulcain
Titre : Les marteaux de vulcain
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1969
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les marteaux de vulcain
« — Nous voilà partis, monsieur Bennet. Obéissez, respectez nos accords, et tout se passera très bien.
Il ajoute avant de regagner le poste de pilotage :
— Et vous serez un homme riche !
Son rire gras, énorme, se perd dans le ronronnement des machines. Moi, je reste là, devant œil démesuré d’un hublot ouvert sur le vide infini.
Des myriades d’étoiles piquettent l’espace ténébreux comme des diamants jetés sur un fond de velours.
Des diamants ! Curieuse association d’idée qui me pénètre l’esprit à la manière d’une dague. Je me révolte, je m’insurge et je maudis mon impuissance, et tout cela derrière un sourire qui m’oblige à ravaler ma hargne et ma colère. »
Extrait de : Richard-Bessière. « Les Marteaux de Vulcain. »
Les maîtres du silence par François Richard-Bessière

Fiche de Les maîtres du silence
Titre : Les maîtres du silence
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1965
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les maîtres du silence
« Dès l’instant où l’aiguille s’enfonce dans mon bras, je reste étendu sur le dos, immobile, assistant à l’évanouissement progressif de mes sensations corporelles.
Au niveau fondamental du « conscient », s’ouvrent soudain, tout grands, les arcanes de mes souvenirs, et le détail se superpose au détail, avec une netteté et une précision terrifiantes.
Alors, je ferme les yeux, et le film des récents événements se déroule, comme à l’intérieur d’un gigantesque kaléidoscope, avec l’étrange sensation de me dissoudre dans un tourbillon de couleurs et de mouvements.
C’est ainsi que tout cela a commencé. Avec une statue géante inscrite dans le large rectangle de lumière. »
Extrait de : Richard-Bessière. « Les Maîtres du silence. »
Les lunes de Jupiter par François Richard-Bessière

Fiche de Les lunes de Jupiter
Titre : Les lunes de Jupiter
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1960
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les lunes de Jupiter
« — Qui es-tu ?
— Jean-Pierre Verneuil.
— D’où viens-tu ?
— D’une planète qu’on appelle la Terre.
— Depuis combien de jours es-tu ici ?
— 242.
— Qu’as-tu fait hier ?
— Rien.
— Aujourd’hui ?
— Rien.
— Que feras-tu demain ?
— Dieu seul le sait.
— Qu’espères-tu ?
— La mort, mais elle ne veut pas de moi. »
Extrait de : Richard-Bessière. « Les Lunes De Jupiter. »
Les jardins de l’apocalypse par François Richard-Bessière

Fiche de Les jardins de l’apocalypse
Titre : Les jardins de l’apocalypse
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1963
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les jardins de l’apocalypse
« La « chose » s’étirait, grasse et molle, derrière la fenêtre. Elle collait au grillage fin, comme une création invraisemblable échappée d’un cerveau malade.
Hallucinante.
Karen la considéra avec dégoût jusqu’à ce que sa masse glauque se fût enfin arrachée du treillis protecteur pour s’élancer dans les airs avec cette nonchalance sournoise qui semblait caractériser cette race étrange et mystérieuse.
Ahurissante.
Il en flottait encore quelques-unes dans la rue déserte et abandonnée. Bien moins qu’autrefois, mais l’approche du printemps en faisait toujours surgir de nouvelles, plus colorées, plus lumineuses… plus vivantes aussi, d’une densité égale à celle de l’atmosphère, comme de gros ballons transparents, sans bouche, sans yeux, sans nez, sans oreilles. Rien qu’une membrane fine, toute frémissante, et qui se déformait sans cesse pour prendre brusquement les apparences les plus variées. »
Extrait de : Richard-Bessière. « Les Jardins de l’apocalypse. »
Légion Alpha par François Richard-Bessière

Fiche de Légion Alpha
Titre : Légion Alpha
Auteur : François Richard-Bessière
Date de parution : 1961
Editeur : Fleuve noir
Première page de Légion Alpha
« Le professeur Michael Perkins sortit lentement de la chambre. Il resta un long moment indécis, immobile au milieu du laboratoire, les yeux pleins de larmes, contemplant dans son désespoir les objets de verre et d’acier qui semblaient danser et se déformer devant lui.
Pourquoi avait-il fait cela ?… Pourquoi ?
Il eut soudain l’impression que toute la douleur et toute la misère du monde s’abattaient sur lui comme une masse, et il s’appuya lourdement contre la porte métallique, au-delà de laquelle venait de se jouer le drame.
Maintenant, c’était fini. TOUT était fini.
Que pouvait-il faire à présent ?
Une pensée domina toutes les autres au fond de lui-même, et, comme un homme ivre, il se dirigea vers sa table de travail, hésita une brève seconde, puis décrocha le combiné et composa un numéro. »
Extrait de : Richard-Bessière. « Légion Alpha. »