Étiquette : French Pulp

 

L’enfer du décor par G. J. Arnaud

Fiche de L’enfer du décor

Titre : L’enfer du décor (Tome 51 sur 78 – Special Police)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1977
Editeur : French Pulp

Première page de L’enfer du décor

« La première fois où Lucie Maurin osa faire son pain fut un jour fertile en émotions et pas seulement à cause de cette tentative de vouloir rompre un autre lien, un de plus, avec la société contemporaine, mais aussi et surtout à cause du jeu étrange qu’imaginèrent les enfants. Il faisait un temps ensoleillé et sec, avec un mistral léger qui ne pourrait qu’activer le tirage. Florent et Olga, son fils et sa fille de dix-huit ans, l’aidèrent à transporter les fagots de sarments de vigne qu’elle enfouissait dans le vieux four que son mari avait longuement réparé durant la semaine. Curieux, les autres gamins du hameau l’entourèrent, ce qui ajouta à l’énervement de la jeune femme. Son papier de journal humide refusa de s’enflammer et elle dut aller en chercher d’autres. Puis elle se rendit compte qu’elle avait trop serré les fagots et qu’ils flambaient mal avec une fumée épaisse qui n’était pas entièrement aspirée par la hotte de la cheminée. Elle tisonna avec une longue perche et d’un coup, tout s’embrasa et, le visage cramoisi, elle recula de quelques pas avec satisfaction. Il lui fallait au moins trois cents degrés pour cuire son pain mais elle ne possédait pas de thermomètre capable de contrôler une telle température. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « L’Enfer du décor – Special Police. »

Tendres termites par G. J. Arnaud

Fiche de Tendres termites

Titre : Tendres termites (Tome 36 sur 78 – Special Police)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1972
Editeur : French Pulp

Première page de Tendres termites

« Lorsque arrivait 5 heures, Valérie avait toujours une sorte de remords de devoir rentrer au village. Elle prolongeait inutilement cet instant tandis que Clotilde Saint-Rémy, installée dans l’ombre du saule, faisait semblant de lire en toute sérénité. Valérie allait chercher son vélomoteur sur le côté de la maison, traversait les hautes herbes dans le feu d’artifice des sauterelles aux ailes rouges, vertes, bleues, s’approchait à regret du fauteuil de l’infirme. Clotilde écoutait le chant de grillon de la chaîne, relevait la tête.

— Vous partez, Valérie ?

— Madame est sûre qu’elle n’aura besoin de rien ? Son plateau est prêt. Tout est dans le réfrigérateur. J’ai coupé le gaz à la bouteille et tout est en ordre.

— Merci, Valérie, ne vous faites pas de souci. La petite comédie quotidienne l’agaçait tout en lui apportant le signal imperceptible du début de sa solitude. Seize heures avant que la femme de ménage ne revienne. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Tendres termites – Special Police. »

Le fric noir par G. J. Arnaud

Fiche de Le fric noir

Titre : Le fric noir (Tome 65 sur 76 – Espionnage / Le Commander)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1981
Editeur : French Pulp

Première page de Le fric noir

« Déjà à Foggia elle avait tourné en rond à la sortie de l’autoroute, se heurtant sans arrêt à des barrages de carabiniers ou de parachutistes qui battaient la semelle devant des chevaux de frise ou des herses mobiles. Ils allumaient de petits feux sur le bas-côté neigeux de la chaussée et pendant que deux ou trois parlementaient avec les automobilistes, d’autres, accroupis, se réchauffaient les mains ou faisaient même griller de la nourriture, quelque chose enfilé sur des brochettes improvisées.

La Mamma avait cru bien faire en prenant l’autoroute du soleil qui desservait Bari et Tarente, mais d’autres avaient eu la même idée qu’elle et elle avait aperçu des dizaines de caravanes en route vers les lieux du tremblement de terre, le triangle maudit, la zone détruite entre Naples, Benevento et Potenza. Il y avait aussi des camions, des fourgonnettes, de simples voitures remplies à craquer de couvertures surtout, de vêtements chauds, de nourriture et de médicaments. Des immatriculations de partout, même de Suède et de Pologne. Elle ne savait pas comment ils avaient fait ceux-là avec leur Polski. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Le Fric noir – Espionnage / Le Commander. »