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Reines et Dragons par L. Davoust et S. Miller

Fiche de Reines et Dragons

Titre : Reines et Dragons
Auteur : Lionel Davoust et Sylvie Miller
Date de parution : 2012
Editeur : Mnémos

Sommaire de Reines et Dragons

  • Le dit du Drégonjon et de son Elfrie par C. Robillard
  • Chuchoteurs du dragon par T. Geha
  • Ophëa par A. Tomas
  • Au cœur du Dragon par A. Fakhouri
  • La grande déesse de fer de la miséricorde par J. Niogret
  • Morflam par P. Bordage
  • Azr’Khila par C. Bousquet
  • Où vont les Reines par V. Gessler
  • Le monstre de Westerham par É. Wietzel
  • Under a Lilac Tree par M. Gaborit
  • Cet œil brillant qui la fixait par N. Dau
  • Les sœurs de la Tarasque par M. Fazi

Première page de Chuchoteurs du dragon

« À la force des bras, Hiodes rencogna une caisse en bois pleine de fèves contre le mur du cellier. Elle assura son pied sur le couvercle et y grimpa. Sa robe rouge, aux couleurs de l’Esflamme du Dragon, accrocha une écharde dans la cloison ; elle ressentit la légère griffure lui mordre la peau mais n’y prêta que peu d’attention.
Son seul objectif était d’atteindre la petite fenêtre, là-haut, et de guetter le point d’horizon qui s’arrêtait en bas de la montagne. De là viendraient les Chuchoteurs.
Le nez collé aux barreaux en fer, elle ne vit qu’une vingtaine d’hommes, torses nus, tirant un petit bateau sanglé à une longue charrette. Une carriole pleine d’outils et de cordes suivait, tractée par un cheval fatigué. Les esclaves solmwens descendaient le navire à peine achevé vers le port de l’estuaire où il mouillerait bientôt. »

Extrait de : Lionel Davoust et Sylvie Miller. « Reines et dragons. »

D’une rive à l’autre par M. Gaborit

Fiche de D’une rive à l’autre

Titre : D’une rive à l’autre
Auteur : M. Gaborit
Date de parution : 2012
Editeur : ActuSF

Première page de D’une rive à l’autre

« Ta victime s’engage dans une impasse. Tu marches dix mètres derrière elle. Tu n’essayes pas d’être discrète. Assommé par la vinasse, le mendiant titube vers son refuge, un montjoie évidé et transformé en nid précaire avec quelques planches pourries et un patchwork de tissus crasseux. Tu plisses le nez, irritée par l’odeur de l’urine et des eaux sales qui forment un ruisseau brunâtre au milieu de la rue. Tu t’immobilises à l’angle et observes la silhouette se faufiler dans son abri.

Ton regard s’attarde sur les façades lépreuses, les fenêtres borgnes et les rares volets fermés qui filtrent quelques rais de lumière. Tu sais que la milice évite de s’engager dans ce quartier condamné dont les maisons insalubres n’abritent plus que des familles misérables, des voleurs au ventre creux et une poignée de meurtriers en quête d’oubli. »

Extrait de : M. Gaborit. « D’une Rive à l’autre. »

Chronique du soupir par M. Gaborit

Fiche de Chronique du soupir

Titre : Chronique du soupir
Auteur : M. Gaborit
Date de parution : 2011
Editeur : Le pré aux clercs

Première page de Chronique du soupir

« Cerne porte une vieille houppelande grise qui traîne jusqu’au sol. Ses bottes légères se meuvent en silence sur les pavés qui mènent jusqu’au taudis. Ses cheveux noirs tombent en mèches plates sur ses épaules, collées à son crâne par la pluie. Ses yeux, deux perles cramoisies, se détachent comme deux tisons sur son visage émacié. Il a le teint pâle, les joues creusées et les narines légèrement dilatées.

Le souffle qui s’échappe de ses lèvres forme un linceul vaporeux autour de sa silhouette comme s’il se mouvait dans le brouillard. Les rares mendiants vautrés dans la ruelle ne détectent qu’un vague mouvement, une ombre furtive qui se confond avec la pierre.

Cerne s’immobilise devant une porte branlante. Sa bouche s’arrondit. Sur sa langue, le souffle s’aiguise pour devenir un courant d’air : la porte tremble et s’ouvre devant lui.

Une pièce unique abrite la famille. Un père, une mère et leur fils qui dorment sur la même paillasse. Contre un mur, une table étroite et trois tabourets. Près de la fenêtre, une armoire rongée par l’humidité et posée sur des cales. »

Extrait de : M. Gaborit. « Chronique du soupir. »

Bohème par M. Gaborit

Fiche de Bohème

Titre : Bohème – l’intégrale
Auteur : M. Gaborit
Date de parution : 2008
Editeur : Gallimard

Sommaire de Bohème

  • Les rives d’Antipolie
  • Revolutsya

Première page de Bohème

« Léon Radurin appartenait au premier régiment de reconnaissance des hussards praguois. Il commandait la septième section des échassiers voltigeurs.

Ses vingt-deux hommes étaient fatigués. Depuis trois jours, la section progressait à travers l’écryme, en territoire ennemi, pour éviter tout contact avec les postes frontières pentapoliens.

Les ruines ralliées une heure plus tôt constituaient la première halte digne de ce nom. Le lieu-dit des Orphelines se résumait à trois piliers de pierre tronqués, limés par les vents du nord. Avant la guerre, on comptait sept autres piliers conçus pour soutenir une vaste plate-forme eiffelienne où travaillaient, de jour comme de nuit, une centaine d’ouvriers praguois. Aucun n’avait survécu aux bombardements des dirigeables pentapoliens. La superstructure et les machines de forage avaient disparu, balayées par les obus de 105. »

Extrait de : M. Gaborit. « Bohême – intégrale. »

Les chroniques des Féals par M. Gaborit

Fiche de Les chroniques des Féals

Titre : Les chroniques des Féals
Auteur : M. Gaborit
Date de parution : 2006
Editeur : Bragelonne

Sommaire de Les chroniques des Féals

  • Coeur de Phénix
  • Le fiel
  • Le roi des Cendres

Première page de Les chroniques des Féals

« Les dernières lueurs du jour incendiaient la ligne d’horizon. L’enfant observait avec mélancolie le spectacle du brasier mourant. Déjà, une brise légère et froide coulait le long de la plaine, entraînant des lambeaux de brume puisés à la rivière proche. Réprimant un frisson, le jeune garçon, penché à la lucarne de la roulotte, pouvait presque entendre le cours d’eau en contrebas…

— Il commence à faire froid, souffla une voix douce.

L’enfant ne se retourna pas, devinant que le regard tendre de sa mère s’était levé des pages de son livre pour se poser sur lui. Enveloppée dans une couverture de laine, elle lisait à l’éclat vacillant d’une bougie, scrutant l’usure de la cire comme le compte à rebours de la nuit. Assise dans un fauteuil de cuir brun qu’elle tenait d’un vieil échevin, elle lui signalait, fidèle, l’instant où il fallait se mettre au lit. Mais son fils préférait continuer à observer le crépuscule. »

Extrait de : M. Gaborit. « Les Chroniques des Féals – l’intégrale. »

Les chroniques des Crépusculaires par M. Gaborit

Fiche de Les chroniques des Crépusculaires

Titre : Les chroniques des Crépusculaires
Auteur : M. Gaborit
Date de parution : 1999
Editeur : J’ai lu

Sommaire de Les chroniques des Crépusculaires

  • Souffre-jour
  • Les danseurs de Lorgol
  • Agone

Première page de Les chroniques des Crépusculaires

« La plupart des intimes de mon défunt père entouraient la couche mortuaire. Vassaux ou simples chevaliers, ils avaient laissé leur terre et leur famille pour venir rendre un dernier hommage au baron de Rochronde.

Des chuchotements discrets saluèrent mon arrivée. Tous me tenaient, en partie, pour responsable de sa mort. Ils dénonçaient comme lui la génération préceptorale dont j’étais le jeune représentant à cette cour. Le collège ne leur inspirait qu’un mépris bruyant, teinté de menaces. Je comprenais si bien leur ressentiment. Préceptorale avait rompu brutalement avec les grandes traditions batailleuses qui faisaient la réputation des collèges du royaume. D’un homme tel que moi, fils de l’un des plus grands barons de ce pays, on avait espéré un digne successeur, un guerrier capable de renforcer les rangs d’une vieille noblesse. « Non, messires… je ne veux pas de vos épées et de vos guerres », songeai-je en surprenant quelques œillades sévères. »

Extrait de : M. Gaborit. « Les chroniques des crépusculaires – l’intégrale. »

Abyme par M. Gaborit

Fiche de Abyme

Titre : Abyme
Auteur : M. Gaborit
Date de parution : 2000
Editeur : Hélios

Sommaire de Abyme

  • Aux ombres d’abyme
  • Renaissance
  • La romance du démiurge

Première page d’Abyme

« UN LÉGER PINCEMENT, JE SUIS REVEILLÉ. AU PIED DE MON LIT, UNE petite créature est juchée à califourchon sur ma cheville. Je me hisse sur les coudes et l’observe, un sourire au coin des lèvres. Elle a vissé ses deux petits bras autour de mon orteil quelle secoue avec dévouement. Je me redresse et la chasse de la main. Ce démon inférieur a accompli sa besogne. Il couine, se laisse glisser le long de la couverture, trotte jusqu’à la fenêtre et disparaît dans l’ombre.

Mes yeux engourdis finissent par s’habituer à l’obscurité. Je me lève en maugréant. Le sommeil est venu trop tard. Tant pis, je m’accommoderai d’une forte liqueur ou d’un café de Morabie en guise de petit-déjeuner. Je quitte la chambre pour me traîner dans des couloirs déserts et défraîchis. Mes pensionnaires ne se lèvent pas avant sept heures, excepté Pertuis qui doit déjà travailler dans la salle commune. »

Extrait de : M. Gaborit. « Abyme – l’intégrale. »

Les cendres de la colère par M. Gaborit

Fiche de Les cendres de la colère

Titre : Les cendres de la colère (Tome 2 sur 2 – Le cycle des ombres)
Auteur : M. Gaborit
Date de parution : 2005
Editeur : Points

Première page de Les cendres de la colère

« L’odeur qui règne dans la cabine du navire indispose l’ophidien. Il n’aime pas venir ici et devoir se frayer un passage dans les étroites coursives qui mènent à l’arrière du vaisseau. La gueule dissimulée sous une large capuche fourrée, il grimace et s’impatiente.
Les humains qui l’entourent sentent la sueur, leur nervosité est palpable. Chez certains il sent aussi la peur.
Leur chef, un Akkylannien au teint pâle, conserve un calme imperturbable. Un abîme sépare le templier de l’ophidien, bien que le destin les ait réunis.
Étrange alliance de circonstance. L’un et l’autre savent qu’une lutte à mort est engagée, qu’il faudra bien, un jour, mettre un terme à ce pacte dans un bain de sang. L’ophidien siffle entre ses crochets. Le templier se lève et marche jusqu’à son bureau, une table en ébène où il s’empare d’un coffret en argent. Il l’ouvre délicatement, en extrait une fiole et la présente à la lumière qui filtre à travers une lucarne. »

Extrait de : M. Gaborit. « Les Cendres de la colère – Le cycle des ombres. »

La faille de Kaïber par M. Gaborit

Fiche de La faille de Kaïber

Titre : La faille de Kaïber (Tome 1 sur 2 – Le cycle des ombres)
Auteur : M. Gaborit
Date de parution : 2004
Editeur : Points

Première page de La faille de Kaïber

« Le corps tout entier de l’enfant tremblait. Il était assis dans les fougères, les cuisses ramenées contre la poitrine, le visage rougi par les larmes. Il ne quittait plus le ciel des yeux. Rien ne pouvait le forcer à revoir les cadavres étendus sur le sentier, à croiser le regard éteint de ses parents et celui, si clair et si fragile, de sa petite sœur. Elle gisait dans le fossé et serrait encore dans une main la marionnette de bois qu’il avait sculptée pour son anniversaire.
La scène n’avait duré qu’une poignée de secondes. À l’heure du souper, ils étaient encore une famille. Il y avait des rires, la voix grave de son père et les soupirs de sa mère. Et puis, la forêt avait soudain vomi des ombres. Des créatures sans visage, vêtues de guenilles.
Des spectres. »

Extrait de : M. Gaborit. « La Faille De Kaïber – Le cycle des ombres. »

Flamboyance par M. Gaborit

Fiche de Flamboyance

Titre : Flamboyance (Tome 2 sur 2 – La cité exsangue)
Auteur : M. Gaborit
Date de parution : 2022
Editeur : Mnémos

Première page de Flamboyance

« Sa fonction a toujours été au cœur de la société abymoise. Il est la figure emblématique d’un équilibre entre deux pouvoirs : le monde d’en haut représenté par la cité d’Abyme, et celui d’en bas incarné par les Abysses où vivent les démons.

Sa fonction proprement dite est de traquer et d’exécuter les invocateurs qui n’ont pas respecté la connivence signée avec un démon. Conformément à la loi des Décades instaurée par le palais d’Acier suite à « l’incident Pertuis », il doit être remplacé tous les dix ans, l’Artificier en place étant le seul en droit de désigner ses héritiers putatifs. Ceux qui ont été choisis auront dès lors toute liberté pour agir et se distinguer ; il s’agit là d’une compétition où tous les coups sont permis, y compris le meurtre. »

Extrait de : M. Gaborit. « La cité exsangue – Flamboyance. »