Étiquette : Gallimard
Une femme sans histoires par C. Priest

Fiche d’Une femme sans histoires
Titre : Une femme sans histoires
Auteur : C. Priest
Date de parution : 1990
Traduction : H. Collon
Editeur : Gallimard
Première page d’Une femme sans histoires
« Alice Stockton se dépêcha d’entrer pour s’abriter de la pluie et atteindre le téléphone avant l’arrêt de la sonnerie. Ses sacs en plastique lourdement chargés heurtèrent le montant de la porte comme elle se poussait à l’intérieur et une fragile poignée en plastique se déchira, provoquant la chute de la laitue posée sur le dessus. Elle déposa le tout dans l’entrée, remit la laitue en place du bout du pied, et claqua la porte derrière elle. Elle avait un besoin urgent de se précipiter aux toilettes, à l’étage, mais c’était sans doute Granville qui appelait. Elle hésita une seconde, le temps de définir l’ordre des priorités, puis laissa tomber par terre le sac en cuir qu’elle portait à l’épaule et fonça vers son bureau. Le téléphone se tut au moment même où elle tendait la main pour décrocher. »
Extrait de : C. Priest. « Une femme sans histoires. »
Le prestige par C. Priest

Fiche de Le prestige
Titre : Le prestige
Auteur : C. Priest
Date de parution : 1995
Traduction : M. Charrier
Editeur : Gallimard
Première page de Le prestige
« Tout a commencé dans un train qui filait vers le nord de l’Angleterre, mais j’ai vite découvert qu’en fait l’histoire remontait à plus de cent ans.
À ce moment-là, je ne me doutais de rien : j’étais en service commandé, suite à un rapport sur un incident survenu dans une secte. La grosse enveloppe que j’avais reçue le matin même reposait sur mes genoux, toujours fermée. Mon père, l’expéditeur, m’avait appelé pour m’en parler, mais j’avais vraiment l’esprit ailleurs. La porte de la chambre à coucher claquait, ma compagne me quittait.
« Oui, papa, avais-je dit, alors que Zelda passait en coup de vent près de moi, un carton plein de mes CD à la main. Poste-le, j’y jetterai un œil. »
Après avoir lu le Chronicle du matin et m’être offert un sandwich et une tasse de café instantané à l’arrivée du chariot de restauration rapide, j’ai ouvert l’enveloppe. Un gros livre de poche en est »
Extrait de : C. Priest. « Le Prestige. »
La séparation par C. Priest

Fiche de La séparation
Titre : La séparation
Auteur : C. Priest
Date de parution : 2002
Traduction : M. Charrier
Editeur : Gallimard
Première page de La séparation
« Par ce jeudi après-midi de mars, la pluie tombait sans discontinuer sur Buxton, qu’elle voilait de nuages bas mouvants, gris et déprimants. Stuart Gratton, assis à une petite table dans la vitrine brillamment éclairée d’une librairie, le dos tourné à la rue, pivotait parfois pour regarder s’écouler le flot lent de la circulation et barboter les piétons, la tête basse, le parapluie au plus près des épaules.
Devant lui, étaient posés une demi-bouteille de vin du Rhin à moitié pleine et un verre presque vide, à côté duquel une unique rose rouge s’épanouissait dans une flûte au long col. À la droite de Stuart, attendait une pile de son dernier ouvrage, un grand format, La Fureur épuisée : l’histoire de l’opération Barbarossa, l’invasion allemande de l’Union soviétique en 1941, racontée de vive voix par quelques survivants ; à sa gauche, tout en bout de table, deux piles plus modestes de livres de poche, des rééditions parues en même temps que le grand format : »
Extrait de : C. Priest. « La séparation. »
Futur intérieur par C. Priest

Fiche de Futur intérieur
Titre : Futur intérieur
Auteur : C. Priest
Date de parution : 1977
Traduction : B. Eisenschitz
Editeur : Gallimard
Première page de Futur intérieur
« Après avoir fait un grand détour pour éviter l’aéroport d’Heathrow, où l’Armée Républicaine Écossaise avait placé une bombe, et les encombrements habituels des voies d’accès à la M 3, Julia Stretton avait été retenue pendant deux heures par les contrôles de la police et de l’armée. Au moment où elle rejoignit l’autoroute, elle avait accumulé un tel retard qu’elle en avait oublié Paul Mason à force de se concentrer sur sa conduite. Elle roula pendant une heure au-dessus de la vitesse autorisée, sans trop se soucier des hélicoptères de la police.
Elle quitta l’autoroute aux environs de Basingstoke et arpenta la nationale en direction de Salisbury à une allure plus modérée. Des nuages bas noyaient les contours des collines les plus élevées, qui surplombaient la plaine grise et brumeuse. On lui avait dit qu’un été froid et humide s’était abattu sur la Grande-Bretagne. Le mois de juillet promet- »
Extrait de : C. Priest. « Futur intérieur. »
L’archipel du rêve par C. Priest

Fiche de L’archipel du rêve
Titre : L’archipel du rêve (Tome 3 sur 5 – L’archipel du rêve)
Auteur : C. Priest
Date de parution : 1999
Traduction : M. Charrier
Editeur : Gallimard
Sommaire de L’archipel du rêve
- L’instant équatorial
- La négation
- Les putains
- Vestige
- La cavité miraculeuse
- La crémation
- Le regard
- La libération
Première page de L’instant équatorial
« Loin au-dessus de la mer et des îles, voguant en plein ciel sur un air juste assez dense pour porter ses énormes avions mais trop ténu pour ses poumons, l’homme s’imaginait parfois capable de comprendre enfin comment fonctionnait le temps.
Mais non. Simple illusion. Brusque intuition dont souffraient beaucoup d’équipages, persuadés qu’une conscience privilégiée de la nature du vortex leur avait été accordée, à eux et à eux seuls. Sensation faussée. Le vortex dépassait l’entendement. On pouvait y pénétrer s’en servir, le quitter ; rien de plus.
Depuis la tourelle arrière pressurisée de l’avion-cargo, assis, le dos tourné à la masse de l’appareil invisible, les hommes guettaient les bombes et les chasseurs ennemis. Théoriquement. La poussée des moteurs était si régulière que le jet semblait quasi immobile ; l’air déplacé emportait si bien leur bruit qu’il devenait presque inaudible. Le monde s’étendait à l’infini en contrebas, paysage illimité se déployant peu à peu. Terres et côtes, mer, îles et nuages, dessinés en vives couleurs contrastées par le soleil de midi, glissaient lentement sous l’appareil. »
Extrait de : C. Priest. « L’archipel du rêve – L’Archipel du Rêve. »
Le glamour par C. Priest

Fiche de Le glamour
Titre : Le glamour (Tome 2 sur 5 – L’archipel du rêve)
Auteur : C. Priest
Date de parution : 1984
Traduction : M. Charrier
Editeur : Gallimard
Première page de Le glamour
« J’essaie de me rappeler quand tout a commencé, en évoquant mon enfance et en me demandant si un événement particulier a fait de moi ce que je suis. Je n’y avais jamais beaucoup pensé avant, parce que, l’un dans l’autre, j’étais heureux. Sans doute grâce à mon père, dont la protection m’évitait de découvrir de quoi il retournait. Je n’avais que trois ans quand j’ai perdu ma mère, mais ce choc-là aussi a été atténué : elle était malade depuis si longtemps que, à sa mort, j’avais l’habitude de passer mes journées avec la nourrice.
Mes souvenirs d’enfance les plus nets sont de très bons souvenirs. À huit ans, j’ai été renvoyé de l’école avec une lettre du médecin scolaire. Une infection virale s’était répandue parmi les élèves, et après examen il s’avérait que j’en étais porteur. On »
Extrait de : C. Priest. « L’archipel du rêve – Le Glamour. »
La fontaine pétrifiante par C. Priest

Fiche de La fontaine pétrifiante
Titre : La fontaine pétrifiante (Tome 1 sur 5 – L’archipel du rêve)
Auteur : C. Priest
Date de parution : 1981
Traduction : J. Chambon
Editeur : Gallimard
Première page de La fontaine pétrifiante
« De ceci au moins je suis sûr :
Je m’appelle Peter Sinclair, je suis anglais et j’ai, ou avais, vingt-neuf ans. Déjà il y a là une incertitude et mon assurance faiblit. L’âge est une variable ; je n’ai plus vingt-neuf ans.
Autrefois je croyais que la force des mots était garante de vérité. Qu’à condition de trouver le mot juste, il ne dépendait que d’un acte de volonté approprié que je parvinsse à consigner sous une forme affirmative tout ce qui était vrai. J’ai appris depuis que les mots n’ont d’autre valeur que celle de l’esprit qui les choisit, de sorte qu’il entre dans l’essence de toute prose d’être une forme d’imposture. Choisir trop soigneusement fait verser dans le pédantisme, ferme l’imagination à de plus larges visions, tandis que l’excès inverse équivaut à convoquer l’anarchie au sein de l’esprit. Si je dois me révéler, je préfère que ce soit selon mes choix plutôt que selon mes aléas. Sans doute pourrait-on dire que de tels aléas sont le produit de l’inconscient et, à ce titre, présentent un intérêt intrinsèque, mais au »
Extrait de : C. Priest. « L’archipel du rêve – La fontaine pétrifiante. »
Faites monter la bière ! par H. Kuttner

Fiche de Faites monter la bière !
Title : Faites monter la bière !
Auteur : H. Kuttner
Date de parution : 1954
Traduction : J. Hérisson, H. Robillot
Editeur : Gallimard
Première page de Faites monter la bière !
« Je crois d’abord voir, autour de son cou maigre, un fouet court dont les extrémités pendent sur son corsage couleur sable. Mais un bout du fouet se soulève paresseusement et je distingue des muscles qui glissent comme des anneaux sous les écailles luisantes, d’un noir violacé.
Sur tout l’horizon s’étendent des dunes arides, de la teinte du crâne de vache que j’ai vu ce matin, planté sur un piquet au bord de la route, mais avec des nuances qui vont du blanc aveuglant à l’ocre. Tout ici a l’air brûlé par le soleil de l’Arizona, même cette corde noirâtre aux reflets d’anthracite. Elle oscille de droite à gauche devant la poitrine de la femme, avec un mouvement lent et répugnant à voir. La femme lève une main griffue et caresse la tête du serpent d’un doigt dont la peau est plus rugueuse encore que celle du reptile. Le serpent se calme. De temps en temps, il darde sa langue, mais demeure immobile.
— Par exemple ! dit la femme. Un soldat qui a peur ? »
Extrait de : H. Kuttner. « Faites monter la bière !. »
Les aventures de Northwest Smith par C. L. Moore

Fiche de Les aventures de Northwest Smith
Titre : Les aventures de Northwest Smith
Auteur : C. L. Moore
Date de parution : 2007
Traduction : G. H. Gallet, S. Collombet
Editeur : Gallimard
Sommaire de Les aventures de Northwest Smith :
- Shambleau
- La soif noire
- Rêve écarlate
- La poussière des dieux
- Julhi
- La nymphe des ténèbres avec F. J. Ackerman
- Le dieu gris et froid
- Yvala
- Paradis perdu
- L’arbre de vie
- La femme-garou
- Chanson sur le mode mineur
Première page de La soif noire
« Northwest Smith appuya sa tête contre le mur de l’entrepôt et scruta le ciel sombre de la nuit vénusienne. Le quartier des quais était très calme ce soir, très dangereux. Smith n’entendait d’autre bruit que le clapotis éternel de l’eau contre les pilotis, mais il savait que de nombreux périls, comme le risque d’une mort subite, guettaient silencieusement dans l’ombre vivante ; peut-être éprouvait-il un certain mal du pays à regarder les nuages qui cachaient un bel astre vert suspendu à l’horizon : la Terre, sa planète natale. S’il y pensait, il devait s’adresser un léger sourire ironique dans l’obscurité, car Northwest Smith n’avait plus d’attache là-bas, et la Terre ne l’aurait pas accueilli avec beaucoup de bienveillance en ce moment.
Il était tranquillement assis dans le noir. Au-dessus de lui, dans le mur de l’entrepôt, une fenêtre mal éclairée projetait un rectangle de blancheur sur le quai humide. Smith recula dans l’angle d’ombre sous les rayons obliques, se tenant un genou. Bientôt, il entendit des pas légers. »
Extrait de : C. L. Moore. « Les aventures de Northwest Smith. »
Jirel de Joiry par C. L. Moore

Fiche de Jirel de Joiry
Titre : Jirel de Joiry
Auteur : C. L. Moore
Date de parution : 1969
Traduction : G. H. Gallet
Editeur : Gallimard
Sommaire de Jirel de Joiry :
- Le baiser du dieu noir
- L’ombre du dieu noir
- Le ténébreux pays
- Hellsgarde
- Jirel face à la magie
- La quête de la pierre-étoile avec H. Kuttner
Première page de Jirel de Joiry
« Ils amenèrent le seigneur de Joiry qui se débattait entre deux hommes d’armes, solidement agrippés aux cordes liant les bras vêtus de mailles de leur captif. Ils se frayèrent un chemin parmi les monceaux de morts et traversèrent la grande salle vers l’estrade surmontée d’un dais, sous lequel le vainqueur était assis ; par deux fois, ils faillirent glisser dans le sang répandu sur les dalles. Lorsqu’ils s’arrêtèrent devant le personnage en armure qui était sur l’estrade, le seigneur de Joiry haletait et la voix qui résonnait sourdement sous son heaume était rauque de rage et de désespoir.
Guillaume le victorieux s’appuya sur sa grande épée, les mains croisées sur la garde, et considéra, narquois, le captif furieux qui était devant lui. Guillaume était un homme de grande taille et il paraissait encore plus grand dans son armure ensanglantée. Il y avait aussi du sang sur son visage dur et balafré, et un large sourire fendait de sa blan »
Extrait de : C. L. Moore. « Jirel de Joiry. »