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Des ogres et des géants par Gudule
Fiche de Des ogres et des géants
Titre : Des ogres et des géants (Contes et Légendes)
Auteur : A. « Gudule » Liger-Belair
Date de parution : 2008
Editeur : Nathan
Sommaire de Des ogres et des géants :
- Le samouraï noir
- David et Goliath
- Le roi aux cent bouches
- Ulysse et le cyclope
- Pourquoi et dans quelles circonstances Gargan, le géant débonnaire, s’éprit de Thuata, la petite druidesse mangeuse de chair humaine
- Le réveil de Mama Zimbala
- Smyrna la gourmande
- Comment le dieu Thor apprit l’humilité
- Haladjianiskaïa
- L’homme heureux
- Le golem
- Le géant qui avait mangé la Lune
- Le trésor des trois grottes
- Le prince et le rossignol
Première page de Le samuraï noir
« VOUS CONNAISSEZ, bien sûr, l’histoire du Petit Poucet. Mais savez-vous qu’il existe une version asiatique de ce conte, antérieure sans doute à la nôtre et plus cruelle encore ?
La voici, telle que nous l’a rapportée de ses voyages en Extrême-Orient l’explorateur Marco Polo.
Un jour naquit, dans une famille de modestes paysans déjà pourvue de nombreux enfants, un petit garçon que l’on nomma Yun. Or, par un inexplicable phénomène, il ne grandit pas, gardant, au fil des semaines, des mois et des années, sa taille de nouveau-né. Cela ne faisait point l’affaire de ses parents, dont les travaux des champs étaient le seul revenu ! Certes, leur rejeton était gracieux, intelligent et d’agréable compagnie, mais chez les pauvres gens, ces vertus ne valent pas deux bras solides pour labourer la terre et deux jambes bien plantées pour tirer la charrue. »
Extrait de : Gudule. « Contes et Légendes – Des ogres et des géants. »
De la peur par Gudule
Fiche de De la peur
Titre : De la peur (Contes et Légendes)
Auteur : A. « Gudule » Liger-Belair
Date de parution : 2000
Editeur : Nathan
Sommaire de De la peur :
- La petite fille sans tête
- Le festin du squelette
- L’ogre du bois-minuit
- Le monstre du puit
- Le diable et le bûcheron
- La bête aux crocs rouges
- La chambre ardente
- Le pendu de San Miguel
- Le boucher de Delft
- Le spectre aux cheveux d’or
- Histoire de la gredine qui fit la nique au diable
- Le petit bossu qui cachait une fée dans sa bosse
- Le chat qui souriait en montrant toutes ses dents
- L’homme sans visage
- Les veilleurs de l’abîme
Première page de La petite fille sans tête
« Que d’enfants ont tremblé, le soir, à la veillée, en écoutant ce refrain ! Lorsque la lune éclaire de ses rayons blafards les rochers que creuse la mer, ressac après ressac… Lorsque la campagne déserte se peuple de chimères : esprits, fantômes, ogres, korrigans… Lorsque, dans les chaumières bien closes, les lueurs mouvantes du foyer dansent sur les visages et que la voix des vieilles chevrote dans la nuit…
Que d’enfants ont senti, entre leurs omoplates, passer le frisson glacé de la peur !
Blottis l’un contre l’autre dans le grand lit bateau, Yorrick et Jeannette cherchaient en vain le sommeil. Depuis longtemps, déjà, la maison s’était tue. Leur mère et leur grand-mère avaient gagné les chambres où elles couchaient seules, étant veuves de marins. Un silence angoissant remplaçait les rumeurs domestiques parvenant en journée de la cuisine.
Minuit sonna à l’horloge du clocher. »
Extrait de : Gudule. « Contes et Légendes – De la peur. »
La ménopause des fées par Gudule
Fiche de La ménopause des fées
Titre : La ménopause des fées
Auteur : A. « Gudule » Liger-Belair
Date de parution : 2005
Editeur : Bragelonne
Sommaire de La ménopause des fées :
- Le crépuscule des dieux
- Crimes et chatouillements
- La nuit des porcs vivants
Première page de Le crépuscule des dieux
« OÙ LE LECTEUR APPREND QUI EST M. MERLIN ET LA RAISON DE SES EMBARRAS GASTRIQUES.
M. Merlin leva sa canette et rota.
« Enchanté ! » dit-il avec un gros rire.
C’était son habitude. Une habitude vieille de plusieurs siècles. Lorsqu’il rotait, il disait toujours : « En-chanté », puis il se marrait. À force, Vivi ne l’entendait même plus. Et quand bien même ? Lorsqu’on passe sa vie dans une poubelle, est-on en mesure de faire la leçon aux autres ?
Dans le meilleur des cas, elle ajoutait : « … rrine de lapin », en soupirant.
Jadis – à l’époque bénie où les fées portaient voiles de brume sur leur corps diaphane et rayons de lune en diadème –, elle eût réagi différemment. Avec moins de résignation, plus de hargne. Mais, en ce temps-là, la question ne se posait pas : Merlin savait encore se tenir en société. Il avait de la prestance et ne soulageait pas sa panse à tout propos. Vivi se souvenait même – Dieu, que tout cela était loin ! – avoir éprouvé des sentiments pour « le plus grand nécromant de l’univers », comme elle se plaisait à le surnommer. De l’admiration, du respect, et jusqu’à une certaine attirance physique, malgré sa barbe blanche et sa solennité somme toute peu aguichante. »
Extrait de : Gudule. « La ménopause des fées – intégrale. »
Le club des petites filles mortes par Gudule
Fiche de Le club des petites filles mortes
Titre : Le club des petites filles mortes
Auteur : A. « Gudule » Liger-Belair
Date de parution : 2008
Editeur : Bragelonne
Sommaire de Le club des petites filles mortes :
- La baby-sitter
- Repas éternel
- La petite fille aux araignées
- Dancing Lolita
- Gargouille
- Entre chien et louve
Première page de La baby-sitter
« Quand Maman fronce les sourcils, ça lui donne un regard triste. Mais l’expression de grande tendresse, d’ineffable douceur, demeure. Elle s’accentue, même.
— Vous aimez les enfants, n’est-ce pas ? s’enquiert-elle.
Le visage de Lucie s’épanouit :
— Je les adore !
Elles se sourient. La spontanéité de l’une est allée droit au cœur de l’autre.
Maman pose la main sur l’épaule juvénile que ne couvre, en ce mois d’août torride, que le coton léger d’un tee-shirt, et entraîne la babysitter avec des mines de conspiratrice. Toutes deux se penchent à la fenêtre qui donne sur le jardin.
— Regardez si elle est mignonne, ma Violette !
Au milieu du gazon parsemé de boutons d’or, une fillette est accroupie et joue avec un chat, auquel elle fredonne une comptine. Sa voix fluette s’élève, délicieusement fraîche dans la chaleur pesante de cette fin d’après-midi. »
Extrait de : Gudule. « Le Club des petites filles mortes – l’intégrale. »
Amour, magie et sorcellerie par Gudule
Fiche de Amour, magie et sorcellerie
Titre : Amour, magie et sorcellerie (Tome 1 sur 2 – Valentin Letendre)
Auteur : A. « Gudule » Liger-Belair
Date de parution : 2006
Editeur : Plon
Première page de Amour, magie et sorcellerie
« – Encore dans la lune, monsieur Letendre ? Qu’y a-t-il donc de si passionnant, là-haut ?
Toute la classe éclate de rire – excepté l’intéressé, à mille lieues du cours de français et des plaisanteries de ce blaireau de Pajol dont le dada, tout le collège le sait, est d’humilier ses élèves en public.
– Alors ? insiste le prof, surpris par son mutisme. Tu as perdu ta langue ?
Contrairement à son habitude, Valentin ne réplique pas. Il se contente de lui décocher un regard glacé qui coupe court à l’interrogatoire. Vexé, le prof sort son carnet de notes.
– Comme tu voudras… Mais je te préviens : tu auras un zéro en expression orale !
Ça, Valentin s’en fout éperdument. Tout ce qu’il demande, c’est qu’on lui fiche la paix. Qu’on l’oublie. Qu’on le laisse attendre quatre heures et demie sans essayer, surtout, de lui tirer les vers du nez. »
Extrait de : Gudule. « Valentin Letendre – Amour, magie et sorcellerie. »
J’ai 14 ans et je suis détestable par Gudule
Fiche de J’ai 14 ans et je suis détestable
Titre : J’ai 14 ans et je suis détestable
Auteur : A. « Gudule » Liger-Belair
Date de parution : 2000
Editeur : Flammarion
Première page de J’ai 14 ans et je suis détestable
« Moi
Marre.
Marre des parents, des profs, des copains. Marre de moi, de ma peau. De mon acné. De mes cheveux gras. De ma tronche, toujours la même et toujours aussi moche. De mes kilos en trop qui s’ajoutent aux kilos en trop, à coups de Carambars, de Smarties et de fraises Tagada.
Sale gueule, voilà comment je mériterais qu’on m’appelle. Léa Sale gueule. Quand je me rencontre dans un miroir, je n’ai qu’une seule envie : me fiche des baffes. Je déteste les miroirs.
Je me déteste.
Tout le monde me déteste. Ils ont raison.
J’ai quatorze ans et je suis détestable. »
Extrait de : Gudule. « J’ai 14 ans et je suis detestable. »
Les poilantes aventures de René le virus par Gudule
Fiche de Les poilantes aventures de René le virus
Titre : Les poilantes aventures de René le virus
Auteur : A. « Gudule » Liger-Belair
Date de parution : 1996
Editeur : Bayard
Première page de Les poilantes aventures de René le virus
« C’est un bruit de dispute qui me réveille en sursaut :
— Ose le répéter, que mon père sent la crotte !
— Ouais, ton père sent la crotte, et même la super-crotte !
En bâillant, je risque un œil hors de la fleur de marronnier où je m’étais assoupi, par ce tranquille après-midi de printemps. Je me penche, je regarde, et qu’est-ce que je vois ? Une sorte de tourbillon où s’emberlificotent deux têtes, quatre bras et quatre jambes, qui s’agitent dans tous les sens.
Eh bien, en voilà une belle bagarre !
Pif, paf, boum, les coups pleuvent. Autour des belligérants, un attroupement s’est formé et les encouragements fusent :
— Vas-y, Clovis, casse-lui la margoulette !
– Démolis-lui le portrait ! »
Extrait de : Gudule. « Les poilantes aventures de René le virus. »
La vie à reculons par Gudule
Fiche de La vie à reculons
Titre : La vie à reculons
Auteur : A. « Gudule » Liger-Belair
Date de parution : 1994
Editeur : Le livre de poche
Première page de La vie à reculons
« Encore merci de votre compréhension », dit la jeune femme en s’apprêtant à sortir du bureau du principal au bras de son mari.
Elle a les yeux d’un bleu intense, lumineux, couleur fonds sous-marins. Le fin treillis de rides qui les souligne précocement détonne dans son visage encore juvénile. Ces yeux-là ont beaucoup pleuré. Ils sont restés ouverts dans le noir durant des nuits et des nuits d’insomnie, à ressasser leur angoisse, leur révolte, des questions auxquelles rien ni personne ne peut répondre : pourquoi lui ? pourquoi MON enfant ?
« Ne vous tracassez pas, répond doucement le principal, je préviendrai ses professeurs ce soir, en réunion. Et vous pouvez leur faire confiance, le secret sera bien gardé. »
La mère a un sourire de reconnaissance navrée :
« Nous avons beaucoup réfléchi, son père et moi, avant de prendre cette décision. Elle est le fruit de douloureuses expériences. Jouer la carte de la transparence, plus jamais ! Vous n’avez pas idée de ce que cet enfant a enduré ! »
Extrait de : Gudule. « La vie à reculons. »
Ne vous disputez jamais avec un spectre par Gudule
Fiche de Ne vous disputez jamais avec un spectre
Titre : Ne vous disputez jamais avec un spectre
Auteur : A. « Gudule » Liger-Belair
Date de parution : 1997
Editeur : Le livre de poche
Première page de Ne vous disputez jamais avec un spectre
« On déménage !
Déménager, je trouve ça génial. Surtout que là où on vit, c’est vraiment pas la joie. Imaginez une H.L.M. aux trois quarts déglinguée, dans une cité pourrie. On habite au huitième étage, et la moitié du temps, l’ascenseur tombe en panne. L’autre moitié, c’est la colonne du videordures qui se bouche. Résultat : quand on n’a pas une demi-heure d’escalade pour arriver chez soi, on est envahis par les ordures des voisins, qui atterrissent dans notre cuisine.
Mais le pire de tout, c’est la bande à Manu. Une dizaine de loustics complètement cinglés. Ils ont beau être à peine plus vieux que moi, ils font la loi dans la cité, et fichent la trouille même aux adultes.
Tout le monde, ici, rêve d’aller vivre ailleurs. Mais personne ne peut, à cause du prix des loyers. Aussi, quand papa est arrivé, un soir, en brandissant la lettre du notaire, on s’est dit que, nous, on avait une sacrée veine ! »
Extrait de : Gudule. « Ne vous disputez jamais avec un spectre. »
La bibliothécaire par Gudule
Fiche de La bibliothécaire
Titre : La bibliothécaire
Auteur : A. « Gudule » Liger-Belair
Date de parution : 1995
Editeur : Le livre de poche
Première page de La bibliothécaire
« Guillaume ? »
Pas de réponse. Affalé sur sa table, la tête posée sur ses bras repliés, Guillaume dort comme un bébé.
« Guillaume ! Je te signale que tu ronfles ! »
Toute la classe éclate de rire, ce qui tire le ronfleur en question de sa somnolence. Il sursaute, ouvre les yeux, se redresse, regarde autour de lui d’un air stupide. Et se retrouve nez à nez avec M. Pennac, son prof de français.
« Je vois avec plaisir que tu reviens parmi nous », commente ce dernier, le sourire moqueur.
Puis, s’adressant aux autres :
« Si nous demandions à ce jeune homme, qui s’est sûrement couché trop tard hier, de nous raconter les rêves qu’il vient de faire ? Je suis sûr que c’est très intéressant ! »
Brouhaha approbateur. Les élèves de cinquième apprécient, de toute évidence, l’humour narquois de leur professeur.
« Mais… monsieur…, bredouille l’intéressé. »
Extrait de : Gudule. « La bibliothécaire. »