Étiquette : Guillot
Le nez-boussole d’Ulfänt Banderõz par D. Simmons
Fiche de Le nez-boussole d’Ulfänt Banderõz
Titre : Le nez-boussole d’Ulfänt Banderõz
Auteur : Dan Simmons
Date de parution : 2013
Traduction : S. Guillot
Editeur : Robert Laffont
Première page de Le nez-boussole d’Ulfänt Banderõz
« Au cours des ultimes millénaires du Vingt et Unième Éon, lors d’une des innombrables ères chaotiques ayant marqué l’histoire ignorée de la Terre Mourante, tous les signes habituels d’un malheur imminent s’aggravèrent soudainement.
Le grand soleil rouge, toujours lent à se lever, devint plus léthargique que jamais. Tel un vieillard rechignant à sortir de son lit, l’astre boursouflé, certains matins, tremblait, frémissait, titubait, il provoquait des tremblements de terre protestataires qui rayonnaient vers l’ouest à travers les antiques continents depuis les horizons orientaux, secouant jusqu’aux basses chaînes de montagnes usées par le temps et la gravité au point de les faire ressembler à de vieilles molaires. Des taches noires toujours plus nombreuses se mirent à véroler le pâle visage du soleil à son pénible essor, de sorte que des jours entiers finirent par se perdre dans un terne crépuscule marron. »
Extrait de : D. Simmons. « Le Nez-Boussole d’Ulfänt Banderõz. »
Les agents sentimentaux de l’Empire Volyen par D. Lessing
Fiche de Les agents sentimentaux de l’Empire Volyen
Titre : Les agents sentimentaux de l’Empire Volyen (Tome 5 sur 5 – Canopus dans Argo)
Auteur : Doris Lessing
Date de parution : 1983
Traduction : S. Guillot
Editeur : La Volte
Première page de Les agents sentimentaux de l’Empire Volyen
« J’ai demandé à quitter Shikasta – pour me retrouver sur un monde dont la caractéristique dominante est la même que sur Shikasta. Fort bien ! Je vais supporter ce mandat jusqu’au bout. Mais je vous avise par la présente, formellement, de mon aspiration à être envoyé, lorsque j’en aurai fini ici, sur une planète aussi arriérée, éprouvante que vous le souhaiterez, mais dont les populations ne semblent pas souffrir en permanence de démence autodestructrice.
Venons-en maintenant à mon rapport initial. Cela fait cinq V-années que je me trouve ici, et je peux confirmer certains rapports récents selon lesquels notre agent Incent aurait été victime d’une attaque de Rhétorique – ce qui n’a rien d’inhabituel, après tout, ni de forcément malvenu si l’on considère cela comme une inoculation contre pire encore –, mais malheureusement il ne s’en est pas remis, et souffre toujours d’un état résistant de Rhétorique Ondulante. »
Extrait de : D. Lessing. « Les Agents sentimentaux de l’Empire Volyen – Canopus dans Argo. »
L’invention du représentant de la planète 8 par D. Lessing
Fiche de L’invention du représentant de la planète 8
Titre : L’invention du représentant de la planète 8 (Tome 4 sur 5 – Canopus dans Argo)
Auteur : Doris Lessing
Date de parution : 1982
Traduction : S. Guillot
Editeur : La Volte
Première page de L’invention du représentant de la planète 8
« Vous voulez savoir ce que nous inspiraient les Agents canopéens à l’époque de la Glace.
C’était d’ordinaire Johor qui venait, mais lui ou un autre arrivait sans prévenir – et fortuitement, selon toute apparence – pour rester plus ou moins longtemps, et durant ces agréables visites, qu’on attendait toujours avec impatience, nous donnait des conseils, nous montrait comment utiliser plus efficacement les ressources de notre planète, nous suggérait de nouveaux appareils, méthodes et techniques. Et puis partait sans jamais nous dire quand aurait lieu la prochaine visite de Canopus.
Les Agents canopéens ne différaient guère les uns des autres. Moi-même, comme mes rares congénères ayant été emmenés sur d’autres Planètes Colonisées pour y recevoir instruction et formations de diverses natures, savions qu’il fallait reconnaître à tous les fonctionnaires du Service colonial canopéen une indéniable autorité. Mais c’était là l’expression de qualités intimes, non celle de quelque position hiérarchique. »
Extrait de : D. Lessing. « L’invention du Représentant de la Planète 8 – Canopus dans Argo. »
Les expériences siriennes par D. Lessing
Fiche de Les expériences siriennes
Titre : Les expériences siriennes (Tome 3 sur 5 – Canopus dans Argo)
Auteur : Doris Lessing
Date de parution : 1981
Traduction : S. Guillot
Editeur : La Volte
Première page de Les expériences siriennes
« Je suis Ambien II, membre des Cinq.
Je me suis engagée à rédiger un compte-rendu de nos expériences sur Rohanda, connue à cette époque sur Canopus sous le nom de Shikasta.
Je vais employer les divisions temporelles communément admises tant par nous-mêmes que par l’Empire de Canopus :
(1) La période courant jusqu’au premier pic de radiations en provenance d’Andar.
(2) Celle qui s’étend entre le premier et le deuxième pic de radiations – à nouveau en provenance d’Andar.
(3) De la seconde irradiation jusqu’à l’échec de l’Alliance Canopus-Rohanda, aussi connue sous le nom de Catastrophe. On qualifie parfois cette troisième période d’Âge d’Or.
(4) La période de déclin ultérieur – dont traitera l’essentiel de mon rapport.
Je me bornerai simplement à mentionner les expériences menées avant la première irradiation – elles sont dûment documentées dans la rubrique Zoologie Inférieure. »
Extrait de : D. Lessing. « Les Expériences Siriennes – Canopus dans Argo. »
Les mariages entre les zones trois, quatre et cinq par D. Lessing
Fiche de Les mariages entre les zones trois, quatre et cinq
Titre : Les mariages entre les zones trois, quatre et cinq (Tome 2 sur 5 – Canopus dans Argo)
Auteur : Doris Lessing
Date de parution : 1980
Traduction : S. Guillot
Editeur : La Volte
Première page de Les mariages entre les zones trois, quatre et cinq
« Plus encore que des ragots, les rumeurs engendrent des chansons. Nous autres, Chroniqueurs et compositeurs de notre Zone, déclarons qu’avant même que les conjoints de cet exemplaire mariage n’aient pris conscience de ce que les nouvelles directives signifiaient pour eux, les chansons nous avaient déjà envahis, et se diffusaient d’un bout à l’autre de la Zone Trois. Et, bien sûr, il en était de même dans la Zone Quatre.
Du Grand au Petit
Du Haut vers le Bas
De Quatre à Trois
Je ne puis aller.
C’était là une comptine d’enfants. Le lendemain du jour où j’avais appris la nouvelle, je les regardais l’interpréter depuis mes fenêtres. Et l’un d’eux se rua sur moi dans la rue avec une « énigme » qu’il tenait de ses parents : si l’on accouple un cygne et un jars, qui prendra le dessus ? »
Extrait de : D. Lessing. « Les mariages entre les zones trois, quatre et cinq – Canopus dans Argo. »
Un bonheur insoutenable – I. Levin
Fiche de Un bonheur insoutenable
Titre : Un bonheur insoutenable (nouvelle traduction)
Auteur : Ira Levin
Date de parution : 1970
Traduction : S. Guillot
Editeur : Nouveaux Millénaires
Première page de Un bonheur insoutenable
« Des piliers de béton immaculés, grands et moins grands, ceinturaient une vaste place rose où jouaient et s’exerçaient quelque deux cents enfants, encadrés par une douzaine de surveillantes en combinaisons blanches. La plupart d’entre eux – nus, le teint hâlé, les cheveux noirs – rampaient dans des cylindres jaunes et rouges, faisaient de la balançoire ou de la gymnastique par petits groupes ; mais dans un coin ombragé, installés en demi-cercle sur une marelle incrustée dans le sol, quatre gosses en écoutaient parler un cinquième.
« Ils attrapent des animaux, les mangent, et se servent de leurs peaux pour s’habiller, disait celui-ci, un petit garçon de huit ans. Et ils… ils font un truc qui s’appelle “se battre”. Ça veut dire qu’ils se font du mal, exprès, avec leurs mains ou avec des objets. Ils ne s’aiment pas, et ne s’entraident jamais. »
Extrait de : I. Levin. « Un bonheur insoutenable (nouvelle traduction). »
Les armées du jour par B. Hambly
Fiche de Les armées du jour
Titre : Les armées du jour (Tome 3 sur 3 – Le cycle de Darwath)
Auteur : B. Hambly
Date de parution : 1983
Traduction : F. Maillet, S. Guillot
Editeur : Gallimard
Première page de Les armées du jour
« La nuit était paisible. Le vent, qui s’était abattu avec une rare violence sur les montagnes glacées du nord, s’était transformé vers le crépuscule en un timide murmure entre les sombres pins qui emplissaient le sinueux Val de Renweth. À minuit, même ce murmure s’était tu. Les branches noires demeuraient immobiles d’un bout à l’autre de la vallée, lentement recouvertes de givre dans le froid grandissant. Une respiration humaine, à peine visible dans la clarté sans âme des rares étoiles hautaines et lointaines, restait suspendue telle une nuée de diamants autour du visage ou se figeait sur les lèvres en gelée blanche. Dans ce froid perçant, même les loups demeuraient terrés ; le silence s’étendait d’une falaise à l’autre, presque palpable dans ce monde glacial et désolé.
Pourtant, sous les arbres enténébrés, quelque chose avait bougé.
Rudy Solis en avait la certitude. »
Extrait de : B. Hambly. « Le cycle de Darwath – Les armées du jour. »
Les murs des ténèbres par B. Hambly
Fiche de Les murs des ténèbres
Titre : Les murs des ténèbres (Tome 2 sur 3 – Le cycle de Darwath)
Auteur : B. Hambly
Date de parution : 1983
Traduction : F. Maillet, S. Guillot
Editeur : Gallimard
Première page de Les murs des ténèbres
« La scène se passait au Shamrock Bar, à San Bernardino, un samedi soir orageux. La pluie tambourinait doucement contre la vitre, et les lumières criardes se reflétaient sur le trottoir mouillé, au-dehors. Deux motards barbus et une blonde diaphane jouaient au billard dans l’arrière-salle. Rudy Solis liquida sa deuxième bière de la soirée et regarda autour de lui. Il avait perdu quelque chose – à moins qu’on ne le lui ait arraché –, mais il ne se rappelait plus de quoi il s’agissait. Ne subsistait plus qu’une douleur sourde.
Il était fauché et pas encore assez soûl. Derrière le comptoir, Billy May allait et venait le long du rayon garni de verres à moitié vides et de bouteilles de bière, les yeux barbouillés de noir, suivie à la trace par son reflet dans le miroir taché de chiures de mouches ; la dentelle rouge de son soutien gorge dépassait du décolleté de son chandail. Le miroir révélait la faune habituelle du samedi soir, des gens que Rudy connaissait depuis l’école secondaire et même, pour certains, depuis son enfance : Peach McClain, le Hell’s Angel le plus gros du monde, avec sa nana ; Crazy Red, le prof de karaté ; Big Bull, et la bande de l’usine sidérurgique. »
Extrait de : B. Hambly. « Le cycle de Darwath – Les murs des ténèbres. »
Les forces de la nuit par B. Hambly
Fiche de Les forces de la nuit
Titre : Les forces de la nuit (Tome 1 sur 3 – Le cycle de Darwath)
Auteur : B. Hambly
Date de parution : 1982
Traduction : F. Maillet, S. Guillot
Editeur : Gallimard
Première page de Les forces de la nuit
« Gil savait que ce n’était qu’un rêve. Elle n’avait aucune raison d’avoir peur – le danger, le chaos, la terreur aveugle et l’angoisse cauchemardesque qui emplissaient la nuit hurlante n’avaient rien de réel, elle le savait ; cette ville à l’architecture sombre et insolite, cette foule d’hommes et de femmes paniqués qui la bousculaient dans leur fuite sans la voir, n’étaient que la manifestation saisissante de son subconscient surchargé des spectres qui s’évanouiraient avec le jour.
Tout cela, elle le savait ; et pourtant, elle avait peur.
Il lui semblait se trouver au pied d’un escalier de marbre vert, en face d’une cour carrée entourée de hauts bâtiments aux toits pointus. Des gens affolés passaient près d’elle en la bousculant, la repoussaient contre le socle gigantesque d’une statue de malachite sans paraître remarquer sa présence ; hommes et femmes haletants, aux yeux égarés, aux visages terrifiés d’une lividité cadavérique sous la lueur froide de la lune à son dernier quartier. »
Extrait de : B. Hambly. « Le cycle de Darwath – Les forces de la nuit. »
Dead man’s hand par G. R. R. Martin
Fiche de Dead man’s hand
Titre : Dead man’s hand (Tome 7 sur 9 – Wild cards)
Auteur : G. R. R. Martin
Date de parution : 1990
Traduction : S. Guillot
Editeur : Nouveaux Millénaires
Première page de Dead man’s hand
« Les arbres bougeaient, bien qu’il n’y ait pas de vent.
Il ignorait combien de temps il avait marché, ou comment il était arrivé là – mais il s’y trouvait bel et bien, seul, et il avait peur. Il faisait nuit, une nuit plus longue, plus sombre que toutes celles qu’il avait vécues jusque-là. Le clair de lune peignait le paysage en nuances de noir et de gris, mais le satellite terrestre semblait anormalement enflé et arborait la couleur de la chair en décomposition. Il leva une fois les yeux dans sa direction ; à sa grande horreur, il le vit palpiter. Ne plus le regarder. Quoi qu’il fasse, il ne devait plus le regarder.
Il marchait. Encore et encore. La fine herbe grise paraissait s’accrocher à ses pieds nus à chacun de ses pas, s’insinuer volontairement entre ses orteils. »
Extrait de : G. R. R. Martin. « Dead man’s hand – Wild cards. »