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Tolla par Edmond About

Fiche de Tolla

Titre : Tolla
Auteur : Edmond About
Date de parution : 1855
Editeur : Hachette

Première page de Tolla

« La famille Feraldi n’est pas princière, mais elle marche de pair avec bien des princes. Alexandre Feraldi, comte du Saint-Empire, baron de Vignano, chevalier de l’ordre de Constantin, est un des soixante patriciens inscrits sur les tables du Capitole. Il n’a jamais voulu entrer dans l’armée pontificale, où son père était lieutenant-colonel. Une santé délicate, l’instruction sérieuse qu’il a reçue au collége de Nazareth, et, par-dessus tout, la nécessité de rétablir les affaires de sa famille, lui a fait embrasser l’étude des lois et de la jurisprudence. Le temps n’est plus où l’on trouvait dans chaque Romain l’étoffe d’un soldat, d’un laboureur et d’un jurisconsulte ; mais les patriciens ont conservé le respect des trois arts glorieux qui firent la grandeur de leurs ancêtres. Le comte Feraldi, docteur en droit sans déroger, se maria en 1816 à Catherine Mariani, fille du marquis de Grotta Ferrata. »

Extrait de : E. About. « Tolla. »

Madelon par Edmond About

Fiche de Madelon

Titre : Madelon
Auteur : Edmond About
Date de parution : 1867
Editeur : Hachette

Première page de Madelon

« Le samedi 22 décembre 1839, par un beau soleil couchant, entre quatre et cinq heures, deux jeunes gens de bonne mine discutaient au pied d’un orme des Champs-Élysées. Le plus élégant des deux, M. Belley, était un fils de riche cordonnier, attaché par faveur aux Affaires étrangères, et mille fois plus aristocrate depuis trois ans que le maréchal de Richelieu. L’autre, un peu négligé dans toute sa personne, était le comte de Mayran, démocrate à tous crins, sculpteur passionné et élève de l’atelier de David, en attendant qu’il devînt millionnaire et marquis. Ces messieurs, si éloignés l’un de l’autre par la naissance et l’éducation, étaient liés ensemble comme on l’est à Paris, sans savoir ni comment ni pourquoi ; leur amitié vivait d’un éternel contraste. Pour le moment, ils étaient sous l’impression d’un fait assez étrange qui venait de se passer sous leurs yeux, et qui les avait frappés le plus diversement du monde. »

Extrait de : E. About. « Madelon. »

Les mariages de province par Edmond About

Fiche de Les mariages de province

Titre : Les mariages de Province
Auteur : Edmond About
Date de parution : 1868
Editeur : Hachette

Sommaire de Les mariages de province

  • La fille du chanoine
  • Mainfroi
  • L’album du régiment
  • Etienne

Première page de La fille du chanoine

« Voici dans quelle occasion cette histoire me fut contée par le plus honnête homme de Strasbourg. C’était l’hiver dernier ; nous allions faire en pays badois une de ces battues dont on rapporte un cent de lièvres au moins, sous peine de passer pour bredouille. Celui qui nous donnait cette fête et qui m’y conduisait dans sa voiture était le notaire Philippe-Auguste Riess ; il est mort cette semaine après une agonie de six mois, et la vieille ville démocratique le pleure. Tous ceux qui pensent librement, et il y en a beaucoup dans ce noble coin de la France, recherchaient ses conseils et suivaient ses exemples ; il exerçait amicalement sur ses égaux l’autorité que donne un bon sens infaillible doublé d’une irréprochable vertu. Aucune œuvre de bienfaisance intelligente ne fut entreprise sans son concours : il était l’âme de la digne et patriarcale cité.  »

Extrait de : E. About. « Les mariages de province.  »

La cachette par J.-P. Andrevon

Fiche de La cachette

Titre : La cachette
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 2001
Editeur : Hachette

Première page de La cachette

« Je me suis aperçu trop tard que le lit était occupé.
Mais comme on dit, trop tard, c’est trop tard…
Je m’en suis rendu compte en entendant le sommier grincer sous le poids d’un corps qui remuait. J’étais déjà aux trois quarts sous le lit, conscient que mes jambes en dépassaient encore, gigotant sur le tapis.
Au premier grincement, j’ai éprouvé une telle frousse qu’il m’a semblé que ma vessie allait se relâcher. J’ai pu me retenir, sans savoir comment, moins une ou deux gouttes, qui ne comptent pas. Mes jambes se sont figées, devenues aussi lourdes et aussi mortes que le sombre bois mort dont était fait le lit. Mes bras se sont immobilisés, coudes en angle devant ma figure. Dans la pénombre épaisse, je ne distinguais que mes mains aux doigts raidis plantés dans le plancher. Elles m’ont fait l’effet de »

Extrait de : J.-P. Andrevon. « La cachette. »

Gorilles en péril par J.-P. Andrevon

Fiche de Gorilles en péril

Titre : Gorilles en péril (Tome 5 sur 11 – Planète verte)
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1998
Editeur : Hachette

Première page de Gorilles en péril

« Le maréchal des logis Maréchal et le gendarme Ducrouay virent arriver de loin le camion suspect.

Il était deux heures de l’après-midi. Les deux hommes étaient à cheval sur leur moto à l’arrêt, en bordure de la nationale, sous l’ombre d’un chêne majestueux ayant échappé à plusieurs générations de tronçonneuses. Ils avaient le dos au tournant, devant eux la route s’étirait vers l’ouest, droite et luisante comme un double décimètre de plastique sous le soleil de juin.

« Tu le vois, celui-là ? interrogea Maréchal.

— Hon-hon… », répondit Ducrouay, avec un petit coup d’œil de côté en direction de son supérieur.

Même s’il en avait eu envie, Gilles Ducrouay, nouveau à la brigade de Monteyrac, n’aurait jamais osé une plaisanterie sur le patronyme du maréchal des logis, un vieux de la vieille, qui avait deux fois son âge et était destiné à ne jamais changer de »

Extrait de : J.-P. Andrevon. « Planète verte – Gorilles en péril. »

Les portes de Gandahar par J.-P. Andrevon

Fiche de Les portes de Gandahar

Titre : Les portes de Gandahar (Tome 3 sur 6 – Gandahar)
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1999
Editeur : Hachette

Première page de Les portes de Gandahar

« OÙ L’ON FAIT CONNAISSANCE AVEC KARISSHA, LA PANTHÈRE NOIRE « TRANSFORMÉE »

Karissha feula doucement dans l’air frais du soir.

Tournés vers la voûte jade du ciel, ses yeux absinthe, semblables à des billes de verre, reflétèrent un instant le vol rasant de deux oiseaux piailleurs.

La panthère noire était assise sur une pierre plate que le soleil rouquin avait tiédie avec patience tout au long de la journée. Maintenant, l’astre du jour était près de plonger derrière la barrière dentelée du sombre massif d’Aggar. Encore pâles, les trois lunes émergeaient en triangle : Nasmir la rose, Andimir la violette, Altarandhra l’adamantine.

 Karissha se leva, fit le gros dos. Sur la pierre rousse, ses griffes produisirent une série de cliquetis secs tandis qu’elle les aiguisait. À la surface du rocher, des stries sans nombre indiquaient que le félin y avait ses habitudes. »

Extrait de : J.-P. Andrevon. « Gandahar – Les portes de Gandahar. »

Gandahar et l’oiseau-monde par J.-P. Andrevon

Fiche de Gandahar et l’oiseau-monde

Titre : Gandahar et l’oiseau-monde (Tome 2 sur 6 – Gandahar)
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1997
Editeur : Hachette

Première page de Gandahar et l’oiseau-monde

« OÙ L’ON FAIT CONNAISSANCE AVEC LE HÉROS DE CETTE HISTOIRE : SYLVIN LANVÈRE, CHEVALIER SERVANT DE GANDAHAR

Myrne Ambisextra, souveraine-maîtresse du royaume de Gandahar, envoya chercher Sylvin Lanvère au milieu de l’après-midi.

La journée sur son déclin était d’une grande douceur — comme à vrai dire l’étaient les sept cent quarante-trois autres jours de l’année gandaharienne. Le royaume, situé à une distance raisonnable de l’équateur sur le vaste continent s’étendant du nord au sud de la planète Tridan, ne connaissait en toute saison que la tiédeur exquise d’un automne éternel.

Assis sur un rocher poreux émergeant du sable au bord de l’eau, le chevalier Sylvin suivait des yeux, au-dessus de l’étendue bleu turquoise de la néo-mer de Transparence, le vol capricieux d’une centaine de créatures ailées. Cétonopes, verboiselles, archosaupes ? Le chevalier, à cause de la distance, ne pouvait trancher. Ses yeux d’un gris de métal doux protégés par une main en auvent sur son front, il plissait les paupières d’attention quand une voix s’éleva dans son dos. »

Extrait de : J.-P. Andrevon. « Gandahar – Gandahar et l’Oiseau-Monde. »

Le chat venu du futur par M. et D. Jeury

Fiche de Le chat venu du futur

Titre : Le chat venu du futur
Auteur : M. Jeury et D. Jeury
Date de parution : 1998
Editeur : Hachette

Première page de Le chat venu du futur

« AGENT 777.JOURNAL TÉLÉPATHIQUE,26 JUIN 1997

« Au secours ! hurle Charlie. Miss Sissi va arracher la tête à mon pauvre Rambo ! Louise, viens vite ! »

Je me soulève légèrement de mon coussin pour suivre les événements du jardin. Après tout, je suis ici, en mission, pour observer les deux chiens de la famille Carsac. Rambo et Miss Sissi tiennent chacun par un bout un os long et sec, dépourvu du moindre lambeau de chair. La demoiselle cocker – si on peut appeler demoiselle cette boule de rage – secoue l’os dans tous les sens. Le cou du teckel suit le mouvement, qui se transmet à son corps jusqu’au bout de la queue. Seigneur ! Le jeune humain a raison, cette poison lui dévisse la tête !

Charlie retient la Miss par la peau du dos pour la forcer à lâcher prise. Du même coup, il tire l’os et le teckel, que le cocker continue de secouer comme un prunier.

« Tu vas lâcher mon os, gronde Miss Sissi.

— C’est le mien, sale peste. »

Ces deux pauvres animaux inférieurs ne se rendent pas compte que je lis dans leurs pensées. Ils ne s’en rendent pas compte, mais ça leur porte sur les nerfs, ça les excite, ça les rend plus idiots et plus hargneux que nature. Ils sont insupportables depuis que je farfouille dans leur crâne. »

Extrait de : M. Jeury. « Le chat venu du futur. »

La 13e Royale par C. Renard

Fiche de La 13e Royale

Titre : La 13e Royale
Auteur : C. Renard
Date de parution : 1975
Editeur : Hachette

Première page de La 13e Royale

« QUAND Éric rejoignit François au bar de la piscine, il vit qu’ils étaient cinq ou six parlant et riant. Il rejeta nerveusement sa mèche en arrière, mais François lui tendait une bouteille ouverte et il la prit avec reconnaissance.

« Ce que vous vous ressemblez ! dit une fille.

— Ah ! non, cria François, ça ne va pas commencer ? Tu n’as rien de plus intelligent à dire ? D’ailleurs, c’est faux, Éric et moi, nous ne nous ressemblons pas du tout ; d’abord, j’ai les cheveux courts, il les a longs, et puis, j’ai toujours un foulard autour du cou.

— Monsieur a la gorge fragile ?

— Parfaitement, ma mignonne, et j’envisage de garder mon foulard dans la piscine. »

Éric admirait l’aisance de son frère.

Penser qu’ils se ressemblaient le surprenait toujours. Il voyait devant lui François long, mince, les gestes rapides, ses yeux noirs étincelant de vie, et il se sentait gauche, un peu perdu, et ne pouvait »

Extrait de : C. Renard. « La treizième Royale. »

En cherchant Sybil … par C. Renard

Fiche de En cherchant Sybil …

Titre : En cherchant Sybil …
Auteur : C. Renard
Date de parution : 1975
Editeur : Hachette

Première page de En cherchant Sybil …

« FRANÇOIS entendit l’information sur Europe no 1 à midi et demi. Cela, d’abord, lui sembla invraisemblable. Qu’un immeuble puisse s’écrouler à Paris donne toujours une impression d’irréalité et l’esprit se refuse à l’accepter. Ainsi pensait François en s’introduisant avec peine dans sa voiture, une Vedette de 1955 réputée increvable. Mais la portière fonctionnait mal. Son frère Éric et lui, maigres comme des coucous, se faufilaient aisément derrière le volant ; ensuite, il fallait un certain tour de main pour réussir à la fermer.

La circulation était assez fluide, et François se demandait pourquoi, sur le boulevard Rochechouart à trois heures de l’après-midi, au mois de novembre, il pouvait y avoir aussi peu de voitures ; il conclut que les vacances de la Toussaint devaient bien y être pour quelque chose et en profita pour s’arrêter devant un kiosque à journaux où il acheta un quotidien. »

Extrait de : C. Renard. « En cherchant Sybil … »