Étiquette : Heinlein

 

Le vagabond de l’espace par R. A. Heinlein

Fiche de Le vagabond de l’espace

Titre : Le vagabond de l’espace
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1958
Traduction : M. Deutsch
Editeur : Pocket

Première page de Le vagabond de l’espace

« EH oui ! j’ai fini par l’avoir, ce vidoscaphe ! Comment ? Vous allez voir…

— « Papa », avais-je dit un jour, « je voudrais aller sur la Lune. »

— « Bien sûr », me répondit mon père en se replongeant dans « Trois hommes dans un bateau » de Jerome K. Jerome qu’il devait connaître par cœur.

— « S’il te plaît, Papa… Je parle sérieusement…»

Cette fois il ferma le livre, se servant de son doigt comme d’un signet.

— « Je t’ai dit que j’étais d’accord. Vas-y ! »

— « Oui mais… comment ? »

— « Hein ? » Il parut légèrement étonné. « Ça, Clifford, c’est ton affaire ! »

C’était tout à fait Papa ! Le jour où je lui avais dit que j’avais envie d’une bicyclette, il m’avait répondu sans prendre la peine de lever la tête : « Va l’acheter tout de suite. » Alors moi, j’avais bondi sur la boîte à sous de la salle à manger, dans l’intention de prélever la somme nécessaire. »

Extrait de : R. A. Heinlein. « Le vagabond de l’espace. »

Le ravin des ténèbres par R. A. Heinlein

Fiche de Le ravin des ténèbres

Titre : Le ravin des ténèbres
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1970
Traduction : J.-C. Dumoulin, G. H. Gallet
Editeur : Albin Michel

Première page de Le ravin des ténèbres

« La pièce datait du baroque 1980 ; elle était vaste et luxueuse. Près des fausses fenêtres découvrant un paysage simulé se trouvait un lit d’hôpital automatisé. Il semblait déplacé, mais était masqué en majeure partie par un magnifique paravent chinois.

À douze mètres de là, une grande table-bureau contrastait pareillement. Au bout de la table : un fauteuil roulant avec tout un équipement de survie ; des tubes et des fils électriques le reliaient au lit.

Près du fauteuil, installée devant un sténo-bureau mobile, encombré de micros directionnels, d’une machine à transcrire la parole, d’horloge-calendrier, de boutons de contrôle et de divers ustensiles courants, une jeune femme était assise. Elle était belle. »

Extrait de : R. A. Heinlein. « Le ravin des ténèbres. »

Le livre d’or par R. A. Heinlein

Fiche de Le livre d’or

Titre : Le livre d’or de la science fiction
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1981
Traduction : J.-P. Pugi, L. Terrier, C. Jayat, A. Dorémieux
Editeur : Pocket

Sommaire de Le livre d’or

  • Un self made man
  • Sous le poids des responsabilités
  • L’année du grand fiasco
  • De l’eau pour laver
  • Les autres
  • La maison biscornue
  • L’étrange profession de M. Jonathan Hoag

Première page de Un self made man

« Bob Wilson ne vit pas apparaître le cercle.

Il ne vit pas non plus l’étranger en sortir puis venir s’immobiliser derrière lui, pour fixer sa nuque… chose qu’il fit en respirant avec difficulté, comme sous l’emprise d’une émotion puissante et peu commune.

Rien ne permettait à Wilson de se douter qu’une autre personne se trouvait dans sa chambre : tout pouvait en effet lui faire croire le contraire. Il s’était enfermé dans cette pièce dans le but de rédiger sa thèse d’une seule traite. Il y était contraint… car si le lendemain était le dernier jour de délai pour la remise des thèses, la veille encore la sienne n’avait été qu’un simple titre : Étude de certains aspects mathématiques d’une exactitude métaphysique. »

Extrait de : R. A. Heinlein. « Le livre d’or de la science fiction. »

Le chat passe-muraille par R. A. Heinlein

Fiche de Le chat passe-muraille

Titre : Le chat passe-muraille
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1985
Traduction : J.-P. Martin
Editeur : J’ai lu

Première page de Le chat passe-muraille

« — Vous devez tuer un homme : voilà ce que nous voulons.

L’étranger jetait des regards inquiets autour de nous. À mon sens, un restaurant bondé ne convient guère à ce genre de conversation, d’autant moins que le bruit intense ne laisse place qu’à une intimité limitée.

— Je ne suis pas un assassin, dis-je en secouant la tête. Tuer est plutôt un passe-temps, pour moi. Avez-vous dîné ?

— Je ne suis pas ici pour dîner. Je voudrais seulement…

— Je vous en prie, j’insiste.

Il venait m’importuner au beau milieu d’une soirée que je passais en compagnie d’une femme délicieuse ; je lui rendais la monnaie de sa pièce. Il n’est pas bon d’encourager les mauvaises manières ; il faut même les réprimer, avec courtoisie mais fermeté. »

Extrait de : R. A. Heinlein. « Le chat passe-muraille. »

La planète rouge par R. A. Heinlein

Fiche de La planète rouge

Titre : La planète rouge
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1949
Traduction : P. Martin
Editeur : Hachette

Première page de La planète rouge

« Une brise légère brassait l’atmosphère raréfiée de la planète Mars. L’air était déjà frais, sans être vraiment froid. L’hiver ne s’était pas encore installé dans les régions méridionales.

Devant la porte d’un édifice aux formes arrondies, sorte de demi-sphère posée à même le sol, se tenait une étrange créature à l’aspect vaguement humain. Son crâne s’ornait d’une crête bizarre, ses yeux étaient constitués par deux larges lentilles au regard fixe. Le reste du corps était revêtu d’une combinaison grisâtre. Cet être singulier portait à la ceinture une arme qui ressemblait à un pistolet, et serrait sous son bras droit une sorte de ballon. Le faisant passer sous le bras gauche, le personnage ouvrit la porte et pénétra dans le bâtiment.

Dès qu’il y fut entré, de l’air sous pression s’infiltra dans cette petite antichambre, produisant un chuintement doux. »

Extrait de : R. A. Heinlein. « La planète rouge. »

La patrouille de l’espace par R. A. Heinlein

Fiche de La patrouille de l’espace

Titre : La patrouille de l’espace
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1948
Traduction : J. Muray
Editeur : Hachette

Première page de La patrouille de l’espace

« Matt tenait une feuille de papier et lisait :

À Matthew Dodson, salutations.

Ayant satisfait aux tests éliminatoires en vue de notre entrée, à titre de cadet, dans la Patrouille de l’Espace, vous êtes autorisé à vous présenter au commandant, base Terre, camp de Santa Barbara, Colorado, Union nord-américaine, le 1er juillet 2085 au plus tard, afin de subir les épreuves terminales.

Nous vous prions de ne pas oublier que la majorité des candidats échouent en général à ces épreuves et que, en conséquence, il est de votre intérêt de… »

Extrait de : R. A. Heinlein. « La patrouille de l’espace. »

L’enfant tombé des étoiles par R. A. Heinlein

Fiche de L’enfant tombé des étoiles

Titre : L’enfant tombé des étoiles
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1954
Traduction : R. Vivier, P.-P. Durastanti
Editeur : Le livre de poche

Première page de L’enfant tombé des étoiles

« Lummox s’ennuyait et il avait faim. Ce dernier état n’avait rien que de très normal ; les créatures de l’espèce de Lummox étaient toujours disponibles pour une collation, même à la suite d’un repas copieux. S’ennuyer était moins courant, et découlait du fait que son copain et complice, John Thomas Stuart, ne s’était pas montré de la journée, ayant préféré s’éclipser en compagnie de sa petite amie Betty.

Un simple après-midi est vite passé ; Lummox savait prendre sa solitude en patience. Mais les symptômes et leur signification lui étaient bien connus : John Thomas avait atteint l’âge où il consacrerait de plus en plus de temps à Betty – ou toute autre personne du même sexe – et de moins en moins à Lummox ; puis viendrait une longue période pendant laquelle il se ferait presque absent ; enfin surgirait un John Thomas tout nouveau qui, peu à peu, grandirait suffisamment pour devenir un compagnon de jeu appréciable. »

Extrait de : R. A. Heinlein. « L’Enfant tombé des étoiles. »

L’enfant de la science par R. A. Heinlein

Fiche de L’enfant de la science

Titre : L’enfant de la science
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1942
Traduction : A. de Myn
Editeur : Le rayon fantastique

Première page de L’enfant de la science

« HAMILTON FELIX s’arrêta au treizième étage du ministère des Finances, tourna à gauche et s’avança jusqu’à une porte sur laquelle on lisait :
 
BUREAU DES STATISTIQUES ÉCONOMIQUES
SERVICED’ANALYSE ET DE PRONOSTIC
Directeur
PRIVÉ
 
Il frappa suivant un signal convenu et attendit le contrôle visuel. L’attente ne fut pas longue ; la porte s’ouvrit et une voix dit :
« Entrez, Felix. »
Il entra dans le bureau, jeta un coup d’œil à son interlocuteur et remarqua :
« Avec vous, cela fait quatre-vingt-dix-huit.
— Quatre-vingt-dix-huit quoi ?
— Quatre-vingt-dix-huit figures d’enterrement que je rencontre depuis vingt minutes. C’est un jeu que je viens d’inventer.  »

Extrait de : R. A. Heinlein. « L’enfant de la science. »

L’âge des étoiles par R. A. Heinlein

Fiche de L’âge des étoiles

Titre : L’âge des étoiles
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1956
Traduction : H. Bouboulis
Editeur : Pocket

Première page de L’âge des étoiles

« L’institut de recherches prospectives

D’après leurs biographies, les enfants privilégiés par le destin avaient leur voie toute tracée de leur naissance à leur mort. Le petit Napoléon, pieds nus dans sa Corse natale, prévoyait déjà comment il allait gouverner la France. C’était à peu près la même chose pour Alexandre le Grand. Quant à Einstein, il marmonnait des équations au berceau.

C’est peut-être vrai. Moi, en tout cas, j’ai plutôt suivi tant bien que mal le cours des événements.

Dans un vieux livre qui appartenait à mon arrière-grand-père Lucas, j’ai vu un jour l’image d’un homme en tenue de soirée au sommet d’un tremplin de ski. Il avait une expression perplexe comme s’il se demandait avec perplexité : « Mais comment ai-je fait pour monter jusque-là ?  »

Extrait de : R. A. Heinlein. « L’Age des étoiles. »

Job par R. A. Heinlein

Fiche de Job

Titre : Job : une comédie de justice
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1984
Traduction : M. Demuth
Editeur : J’ai lu

Première page de Job

« La fosse ardente mesurait environ sept mètres et demi de long sur trois de large et elle était peut-être profonde de soixante centimètres. Le feu brûlait depuis des heures. Le lit de braises dégageait un souffle de chaleur presque insupportable, même là où je me tenais, à cinq mètres sur le côté, au deuxième rang des touristes.

J’avais cédé mon siège au premier rang à l’une des dames du bateau, trop heureux de m’abriter derrière sa volumineuse personne. Je résistais même à l’envie de battre en retraite encore un peu plus loin… mais je tenais à bien voir les marcheurs du feu. Ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance d’assister à un miracle.

— C’est truqué, dit le Grand Voyageur. Vous allez voir. »

Extrait de : R. A. Heinlein. « Job : une comédie de justice. »