Étiquette : J'ai lu
Point de rupture par A. C. Clarke et P. Preuss

Fiche de Point de rupture
Titre : Point de rupture (Tome 1 sur 6 – Base Vénus)
Auteur : A. C. Clarke et P. Preuss
Date de parution : 1987
Traduction : J.-P. Pugi
Editeur : J’ai lu
Première page de Point de rupture
« — Le mot Sparta évoque-t-il quelque chose de particulier, pour vous ?
La jeune femme assise sur une chaise de pin verni regardait par la haute fenêtre et la clarté blafarde réverbérée par le paysage hivernal dépouillait son visage de toutes ses couleurs.
En attendant une réponse, l’homme qui l’interrogeait tiraillait sa courte barbe poivre et sel et la lorgnait par-dessus ses lunettes. Ce personnage débonnaire installé derrière un bureau de chêne plus que centenaire ne manifestait pas la moindre hâte et semblait avoir l’éternité devant lui.
— Évidemment.
La fille avait un visage ovale, avec des sourcils bien marqués et des yeux bruns. Sous son nez retroussé, l’absence de fard apportait de l’innocence à ses lèvres pleines. Sa chevelure brune qui tombait en mèches raides sur ses joues et sa robe de chambre informe ne parvenait pas à atténuer sa beauté.
— Que signifie-t-il ?
— Quoi ?
— Le mot Sparta. Que représente-t-il pour vous ?
— C’est mon nom. »
Extrait de : A. C. Clarke et P. Preuss. « Base Vénus – Point de rupture. »
La ruche d’Hellstrom par F. Herbert

Fiche de La ruche d’Hellstrom
Titre : La ruche d’Hellstrom
Auteur : F. Herbert
Date de parution : 1973
Traduction : R. Latour
Editeur : J’ai lu
Première page de La ruche d’Hellstrom
« L’homme aux jumelles avançait en se tortillant sur le ventre parmi les herbes brunes chauffées par le soleil et peuplées d’insectes. Il n’aimait pas les insectes, mais il les ignorait pour atteindre son objectif, l’ombre des chênes qui couronnaient la crête, sans troubler l’ordonnance de la végétation qui le dissimulait ; tant pis si celle-ci faisait pleuvoir sur sa peau des petites bêtes rampantes ou collantes.
Sa figure étroite, basanée, à rides marquées, trahissait son âge – cinquante et un ans – que n’auraient révélé ni ses cheveux noirs huileux qui apparaissaient sous un panama kaki, ni ses gestes vifs et assurés.
Parvenu sur la crête, il respira plusieurs fois à fond tout en essuyant les verres de ses jumelles avec un mouchoir propre. Puis il écarta les herbes sèches, régla ses jumelles et les orienta vers la ferme qui occupait toute la vallée en contrebas. Son examen se trouva compliqué à la fois par la brume de chaleur d’un après-midi d’automne et par ses jumelles, des 10/60 de fabrication spéciale. »
Extrait de : F. Herbert. « La ruche d’Hellstrom. »
Les seigneurs de la guerre par G. Klein

Fiche de Les seigneurs de la guerre
Titre : Les seigneurs de la guerre
Auteur : G. Klein
Date de parution : 1971
Editeur : J’ai lu
Première page de Les seigneurs de la guerre
« Le Monstre pleurait comme un petit enfant. Non du remords d’avoir tué trois douzaines d’hommes, mais de se sentir si loin de sa planète natale. Cette détresse, Corson pouvait la comprendre : il lui fallait user de toute son énergie pour ne pas la partager.
Ses mains tâtèrent le sol dans l’obscurité, lentement, craignant de se blesser aux herbes, tranchantes comme des rasoirs selon les Instructions. Elles reconnurent un espace libre. Et alors seulement, avec une lenteur infinie, il avança un peu. Au-delà, l’herbe était douce comme une fourrure. Surpris, Corson retira la main. Les herbes devaient être dures et coupantes. Uria était un monde hostile, dangereux. Selon les Instructions, des herbes douces devaient signifier un piège. Uria était en guerre avec la Terre.
La question la plus pressante était de savoir si les indigènes avaient déjà décelé l’arrivée du Monstre et de Georges Corson. Le Monstre était de taille à leur tenir tête. Mais pas Corson. Il refit pour la vingtième fois le même calcul : les indigènes avaient vu le navire s’abîmer dans un océan de flammes et ils »
Extrait de : G. Klein. « Les seigneurs de la guerre. »
Le long voyage par G. Klein

Fiche de Le long voyage
Titre : Le long voyage (Tome 3 sur 3 – La saga d’Argyre)
Auteur : G. Klein
Date de parution : 1964
Editeur : J’ai lu
Première page de Le long voyage
« Il rentrait à la maison. Il n’y avait pas d’autre façon d’appeler la fin de son voyage. Ç’avait été un voyage particulièrement long et ennuyeux qui maintenant tirait sur sa fin. Il pouvait presque apercevoir la maison.
Oh, il ne la verrait pas au détour d’un chemin, au creux d’un vallon, sous un toit de tuiles rouges et des volets peints en vert, un chien se chauffant au soleil devant la porte ! Il la verrait seulement apparaître dans son télescope et grandir, passer de l’état d’un minuscule point lumineux à celui d’une bille perdue entre d’autres billes, puis devenir aussi grosse qu’une balle de ping-pong ; et alors, les couleurs commenceraient à s’inscrire, le bleu brillant des mers, et les taches irrégulières des continents saupoudrés de nuages, et un jour elle occuperait le ciel entier, les haut-parleurs se mettraient à crépiter des appels d’inconnus, et il imaginait l’excitation qui régnerait en bas, la nouvelle courant sur les câbles et dans l’atmosphère, les visages émerveillés des gens qui regarderaient le ciel avec une certaine fierté comme si les étoiles leur appartenaient déjà. »
Extrait de : G. Klein. « La saga d’Argyre – Le long voyage. »
Les voiliers du soleil par G. Klein

Fiche de Les voiliers du soleil
Titre : Les voiliers du soleil (Tome 2 sur 3 – La saga d’Argyre)
Auteur : G. Klein
Date de parution : 1961
Editeur : J’ai lu
Première page de Les voiliers du soleil
« Depuis plusieurs jours, le grand navire interplanétaire avait dépassé l’orbite de Mars. Il se dirigeait vers la ligne imaginaire qui partage le système solaire au niveau de la chaîne des astéroïdes : d’un côté, les planètes intérieures, Mercure, Vénus, la Terre et Mars, leurs satellites et quelques planétoïdes se pressent tout près du soleil dans une région gavée de lumière et de chaleur ; de l’autre, tournent, solitaires et dédaigneuses, les planètes extérieures, mondes géants comme Jupiter, Saturne et Uranus, ou mondes glacés comme Neptune et Pluton.
Le grand navire spatial allait franchir cette ligne imaginaire. Des siècles plus tôt, sur les océans de la Terre, des voiliers de haut bord traversaient une autre limite abstraite : l’équateur. La ligne imaginaire est comme l’équateur du système solaire : elle sépare deux pôles ; l’un des pôles est le soleil avec son cortège de mondes peuplés ; l’autre est une région ombreuse où le soleil n’apparaît plus que comme une étoile que l’on peut aisément confondre avec les autres, un océan illimité qui s’étend jusqu’aux étoiles et, au-delà des étoiles, vers d’autres »
Extrait de : G. Klein. « La saga d’Argyre – Les voiliers du soleil. »
Le rêve des forêts par G. Klein

Fiche de Le rêve des forêts
Titre : Le rêve des forêts (Tome 1 sur 3 – La saga d’Argyre)
Auteur : G. Klein
Date de parution : 1960
Editeur : J’ai lu
Première page de Le rêve des forêts
« Mars
Le coptère survolait l’extrémité de la Mare Sirenum lorsque l’accident survint. L’instant d’avant, ses larges pales transparentes battaient l’air raréfié de Mars, dans un froissement soyeux de papier chiffonné. Il volait à trois cents mètres d’altitude, et le pilote, attentif aux accidents du sol, négligeait de surveiller les afficheurs collimatés sur la bulle. Puis les indices s’affolèrent. Il y avait pourtant peu de vent. Le ciel calme offrait cette couleur bleu sombre qui caractérise les horizons de Mars sous ces latitudes. Les collines qui bordent au sud la Mare Sirenum se détachaient nettement sur la plaine rouge. Aucune nuée de sable ne courait le désert.
Le pilote ne réagit que lorsqu’un tintement retentit dans ses écouteurs. Des voyants clignotèrent, rouges, sur le pare-brise. L’appareil perdait de l’altitude. Ses immenses pales, aussi légères que les élytres d’insectes de la Terre, commencèrent à vibrer. Il oscilla, incertain de son appui sur l’air ténu. »
Extrait de : G. Klein. « La saga d’Argyre – Le rêve des forêts. »
Shambleau par C. L. Moore

Fiche de Shambleau
Titre : Shambleau
Auteur : C. L. Moore
Date de parution : 1953
Traduction : G. H. Gallet
Editeur : J’ai lu
Sommaire de Shambleau :
- Shambleau
- Songe vermeil
- L’arbre de vie
- La soif noire
- Paradis perdu
- La poussière des dieux
- Julhi
- Le dieu gris
- Ivala
Première page de Shambleau
« — Shambleau !… Ah ! Shambleau !…
La clameur sauvage de la foule rebondissait de mur en mur dans les rues étroites de Lakkdarol, et le choc de lourdes bottes sur le pavage de lave rougeâtre accompagnait sinistrement ce hurlement croissant :
— Shambleau ! Shambleau !
Northwest Smith l’entendit se rapprocher et d’une enjambée gagna le porche le plus voisin, posant une main méfiante sur la crosse de son pistolet thermique. Ses yeux pâles se rétrécirent. Les bruits étranges étaient assez communs dans les rues de la plus récente des colonies terriennes sur Mars — une petite ville frustre et rouge, où n’importe quelle catastrophe pouvait surgir et, très souvent, survenait. Mais Northwest Smith, dont le nom était connu et considéré dans tous les mauvais lieux d’une demi-douzaine de planètes, était un homme prudent, en dépit de sa réputation. Il s’adossa au mur, empoigna son arme et écouta le cri qui se rapprochait en grandissant. »
Extrait de : C. L. Moore. « Shambleau. »
La nuit du jugement par C. L. Moore

Fiche de La nuit du jugement
Titre : La nuit du jugement
Auteur : C. L. Moore
Date de parution : 1952
Traduction : F. Straschitz
Editeur : J’ai lu
Première page de La nuit du jugement
« Du haut de leur passé immémorial, les portraits des cent empereurs d’Ericon regardaient gravement Juille traverser, dans un cliquetis d’éperons, la pénombre colorée de leur sanctuaire.
— Vous m’écouteriez, si j’étais un homme, dit Juille sans tourner la tête.
Il n’y eut pas de réponse.
— Vous désiriez un fils, rappela Juille.
Elle entendit l’écho lointain de ses paroles revenir des hautes arches où la lumière du soleil ruisselait à travers des plastiques couleur de joyaux.
— Je sais, je sais, dit le vieil empereur derrière elle. Lorsque j’avais ton âge, j’étais fou, moi aussi.
Se retournant un instant, Juille lui adressa un beau sourire. Elle était heureuse de voir que son père redevenait parfois l’homme fier et terrible qu’il avait été jadis.
Du haut de leurs niches aux parois de cristal, les ancêtres la regardaient avancer à grands pas. Ces hommes avaient conquis la Galaxie de dure lutte, monde après monde. Ces grands guerriers avaient »
Extrait de : C. L. Moore. « La nuit du jugement. »
Prométhée en orbite par H. Harrison

Fiche de Prométhée en orbite
Titre : Prométhée en orbite
Auteur : H. Harrison
Date de publication : 1976
Traduction : F.-M. Watkins
Editeur : J’ai lu
Première page de Prométhée en orbite
« BAIKONOUR, URSS
— Bon Dieu… c’est énorme, murmura Harding. Jamais je n’aurais pensé qu’un truc puisse être aussi gros.
Enorme était peu dire. Un gratte-ciel scintillant dans l’immense plaine ; une tour de métal aveugle qui écrasait les bâtiments alentour. Pas de construction ; un vaisseau spatial. 20 000 tonnes qui allaient bientôt cracher le feu en rugissant, frémir et s’élever, d’abord lentement, puis de plus en plus vite, et monter comme une flèche dans l’espace. Le plus grand vaisseau spatial que l’homme avait jamais construit ou même rêvé.
Tout gigantesque que fût leur quadri-réacteur, il avait l’air d’une puce à côté, d’une mouche bourdonnante autour d’un clocher. Six fusées de lancement étincelantes, toutes identiques, toutes plus grandes que le plus grand vaisseau spatial américain jamais construit. En vol, les cinq fusées extérieures tomberaient une fois leur carburant consumé, laissant la plus centrale propulser la charge. Mais charge était un mot trop trivial pour ce Prométhée ; Prométhée le mortel avait volé le feu des dieux et l’avait ramené sur terre. Maintenant Prométhée la machine ferait le tour de la terre à 35 860 kilomètres d’altitude, tendrait ses bras d’argent et s’emparerait de l’énergie solaire pour en faire cadeau aux hommes. La réponse au problème d’énergie de l’humanité, l’ultime solution qui fournirait un courant illimité. A jamais. »
Extrait de : H. Harrison. « Prométhée En Orbite. »
Le rat en acier inox se venge par H. Harrison

Fiche de Le rat en acier inox se venge
Titre : Le rat en acier inox se venge (Tome 2 sur 11 – Ratinox)
Auteur : H. Harrison
Date de publication : 1970
Traduction : E. Chédaille
Editeur : J’ai lu
Première page de Le rat en acier inox se venge
« Je faisais la queue, aussi discipliné que les autres contribuables, argent et déclaration bien en main. Ici on utilisait toujours ce bon vieux papier-monnaie, coutume locale qui allait coûter cher à mes clients. J’étais en train de me gratter sous la barbe postiche qui me démangeait abominablement, quand le type qui me précédait s’écarta du guichet. J’eus quelque difficulté à libérer mon index de la colle sans arracher la barbe.
— Au suivant, au suivant, passez la monnaie, fit aigrement l’employée au visage de fouine en tendant la main avec impatience.
— Petit changement de programme, dis-je en laissant tomber billets et paperasse pour révéler ~ l’énorme 75 sans recul. C’est vous qui allez me verser la totalité des impôts que vous venez d’extorquer aux moutons qui peuplent cette planète arriérée.
Je souriais pour montrer que je ne plaisantais pas ; elle étrangla un cri et se mit à farfouiller dans sa caisse. Ce sourire découvrait mes dents sur lesquelles j’avais passé un vernis rouge vif destiné à la mettre dans les meilleures dispositions. Déjà l’argent s’amoncelait sous mon nez et j’entrepris d’en bourrer mon vaste manteau où s’étageaient de nom- »
Extrait de : H. Harrison. « Ratinox – Le rat en acier inox se venge. »