Étiquette : Jeter

 

Noir par K. W. Jeter

Fiche de Noir

Titre : Noir
Auteur : K. W. Jeter
Date de parution : 1998
Traduction : M. de Prémonville
Editeur : J’ai lu

Première page de Noir

« Le sexe a pété un câble

À cet instant, alors que l’étincelle bleue du sexe lui électrocutait la langue, le feu se mit à pleuvoir des cieux. À cet instant, tous les autres instants implosèrent dans sa tête. Il se détourna du baiser qui lui remplissait la bouche, de ce goût chaud et métallique de chair codée, et il s’affala contre la fenêtre ; la vitre frissonna de peur et lui renvoya le reflet de son propre visage, spectral.
Il savait ce qui se passait de l’autre côté de la paroi de verre. Qu’il était seul pour affronter cette peur, seul face à ce fantôme et à son baiser ; que les autorités de transit avaient lâché un autre drone dans les airs, au-dessus de la cité – quel que soit son nom –, qui venait clapoter contre ce building comme une mer grise et démontée »

Extrait de : K. W. Jeter. « Noir. »

Madlands par K. W. Jeter

Fiche de Madlands

Titre : Madlands
Auteur : K. W. Jeter
Date de parution : 1991
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : J’ai lu

Première page de Madlands

« Quand Geldt s’est pointé en ville, il puait le sang et la merde. La merde, parce qu’il ne se lavait jamais les mains, où qu’elles aillent se fourrer. Le sang, si on le sentait, c’est qu’on en avait plein le nez par sa faute. Qu’il se lave ou pas n’avait alors plus aucune importance.
Il conduisait une Hudson Hornet 1953 flambant neuve. À moins que ce ne soit la voiture qui l’ait conduit. Elle exhibait des chromes lisses et polis qu’on aurait pu lécher comme des glaces et des ailes aussi rondes que les hanches d’une femme au cœur de pierre. Dans les milieux huppés, on appelait ça un petit bolide. J’étais avec lui quand il l’avait eue, mais par la suite il était arrivé des trucs durs et là, il roulait seul.
— Hé, les mecs, z’avez pas vu Trayne ? »

Extrait de : K. W. Jeter. « Madlands. »

La mante par K. W. Jeter

Fiche de La mante

Titre : La mante
Auteur : K. W. Jeter
Date de parution : 1987
Traduction : A. Dorémieux
Editeur : Denoël

Première page de La mante

« Ils sont là-bas. » Penché au balcon, je scrute la ville. Halos de fumée sanguinolente cernant les édifices. « J’en suis sûr.
— Qui ? » Près de moi crisse la toile de la chaise pliante. Mon ex-épouse se dresse pour se resservir du vin. « Qui est là-bas ? »
Je contemple les tours lointaines. Le ciel où leurs silhouettes se profilent s’est embrasé. Au crépuscule, à en croire divers tarés congénitaux, les frontières s’amenuisent entre cet univers et celui d’à côté. Ce n’est pas faux. Mais cet autre univers plus ténébreux est en nous.
« Deux personnages. » J’ai répondu sans me retourner. « Parmi la foule. » Mais les deux à qui je fais allusion sont spéciaux. Quand le rouge se sera noyé dans une noirceur d’encre, ils rôderont sous les ondulations des néons. En chasse, à la poursuite de ce qui motive leur désir. »

Extrait de : K. W. Jeter. « La mante. »

Horizon vertical par K. W. Jeter

Fiche de Horizon vertical

Titre : Horizon vertical
Auteur : K. W. Jeter
Date de parution : 1989
Traduction : P. K. Rey
Editeur : J’ai lu

Première page de Horizon vertical

« Quand il s’éveilla, il vit des anges copuler dans le ciel.

Axxter laissa se poursuivre encore quelques secondes cette vision des derniers lambeaux de son rêve. Au loin, le soleil perçait par-dessus la barrière de nuages, colorant de rouge le mur de métal contre lequel s’adossait l’épaule de l’homme. Il était resté toute la nuit le corps blotti contre l’acier, comme s’il avait tenté, dans son acrophobie, d’enfouir son épine dorsale dans la texture du bâtiment pour retrouver la présence rassurante de planchers et de plafonds. Dans ses rêves, il tombait en tournant sur lui-même, le long de l’immense arceau, avant de venir s’enfoncer dans les nuages où l’attendaient des visages de nains aux dents prêtes à mordre ; ou alors, dans ses visions les plus agréables, il se voyait dormir, bercé par la gravité, dans un lit aux armatures d’acier. Mais jamais en train de flotter ou de dériver au gré des vents, à tournoyer lentement comme un fœtus replié sur lui-même. Il comprit alors que les anges étaient réels. »

Extrait de : K. W. Jeter « Horizon vertical. »

Une encombrante cargaison par K. W. Jeter

Fiche de Une encombrante cargaison

Titre : Une encombrante cargaison (Tome 3 sur 3 – Star Wars – La guerre des chasseurs de primes)
Auteur : K. W. Jeter
Date de parution : 1999
Traduction : R. Guillaume
Editeur : Fleuve noir

Première page de Une encombrante cargaison

« LE PRÉSENT Pendant les événements de Star Wars :le retour du jedi

Deux chasseurs de primes conversaient dans un bar.

— Les choses ne sont plus ce qu’elles étaient, dit Zuckuss tristement.

Appartenant à une espèce qui respirait de l’ammoniac sur son monde natal, Gand, il avait intérêt à être prudent dans des établissements comme celui-ci. Les alcools et les stimulants qui induisaient un sentiment de bien-être chez les autres créatures le plongeaient souvent dans un état de mélancolie profonde.

Ça pouvait même lui arriver dans un bar haut de gamme, où on tenait compte de la physiologie des clients. Le jeu de lumières « calmant » était déprimant pour Zuckuss, lui rappelant les espoirs déçus de sa jeunesse.

J’avais des ambitions autrefois…, se dit-il, regardant fixement son verre d’alcool bleu sur la table. Où sont-elles passées ?

— Je ne pourrais le dire, fit le compagnon de Zuckuss, le chasseur de primes droïd 4-LOM.

Un verre intact se trouvait devant lui, contenant sans doute de l’eau. Une simple « formalité » : le verre avait déjà été emporté et remplacé deux fois, pour que 4-LOM paye l’addition. C’était la seule façon pour un droïd d’être accepté dans un bar. »

Extrait de : K. W. Jeter. « Star Wars – La guerre des chasseurs de primes – Une encombrante cargaison. »

Le vaisseau esclave par K. W. Jeter

Fiche de Le vaisseau esclave

Titre : Le vaisseau esclave (Tome 2 sur 3 – Star Wars – La guerre des chasseurs de primes)
Auteur : K. W. Jeter
Date de parution : 1998
Traduction : R. Guillaume
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le vaisseau esclave

« LE PRÉSENT… Pendant les événements de Star Wars : Le Retour du Jedi

La peur est un outil de survie.

Par la verrière de son cockpit, Bossk vit le vaisseau de Boba Fett exploser.

Des parasites, dans son comlink, avaient failli assourdir le Trandoshéen. On eût dit un cri d’agonie électronique…

Le vacarme avait duré plusieurs minutes. Il cessa quand le dernier circuit du vaisseau de Boba Fett eut été consumé par l’océan de flammes.

Quand il fut de nouveau capable de s’entendre penser, Bossk regarda l’espace vide, là où volait l’Esclave I. Il aperçut, sur fond d’étoiles, quelques morceaux d’épave.

Il est mort, pensa Bossk, satisfait. Enfin !

Les atomes qui composaient le corps de son rival dérivaient maintenant sans but dans le vide interstellaire. Bossk avait placé suffisamment d’explosifs dans l’Esclave I pour transformer les créatures vivantes qu’il transportait en cendres et en mauvais souvenir.

Sa peur était une réaction illogique. Bossk en était persuadé.

Il est mort. Parti enfumée…

Dans le cockpit du Dent du Molosse, le silence fut rompu par un signal discret émanant du panneau de commande. »

Extrait de : K. W. Jeter. « Star Wars – La guerre des chasseurs de primes – Le vaisseau Esclave. »

L’armure mandalorienne par K. W. Jeter

Fiche de L’armure mandalorienne

Titre : L’armure mandalorienne (Tome 1 sur 3 – Star Wars – La guerre des chasseurs de primes)
Auteur : K. W. Jeter
Date de parution : 1993
Traduction : R. Guillaume
Editeur : Fleuve noir

Première page de L’armure mandalorienne

« LE PRÉSENT… Pendant les Événements de star wars : Le Retour du Jedi

Les marchandises valent plus cher vivantes que mortes…

La règle d’or des chasseurs de primes. Dengar n’avait pas un gros effort à faire pour s’en souvenir.

Surtout en ce moment. Il avait trouvé plus de choses mortes que vivantes dans l’étendue morne et aveuglante de la Mer de Dunes. Ce n’était pas ça qui renflouerait ses comptes en banque.

J’aurais mieux fait de quitter cette misérable planète, se dit-il.

Tatooine n’était pas connue pour porter chance, pas plus à lui qu’aux autres êtres pensants qui s’y étaient fourvoyés.

Pourtant, il avait plus de chance que certains, Dengar devait le reconnaître. Cette vérité lui fut rappelée de façon saisissante quand un poing ganté s’accrocha à sa cheville, le faisant rouler au pied de la dune. »

Extrait de : K. W. Jeter. « Star Wars – La guerre des chasseurs de primes – L’armure Mandalorienne. »

La saignée par K. W. Jeter

Fiche de La saignée

Titre : La saignée (Star Trek – Deep Space Nine)
Auteur : K. W. Jeter
Date de parution : 1993
Traduction : B. Guévin
Editeur : Editions AdA

Première page de La saignée

« LE TROU DE VER POUSSE SON HURLEMENT

Kira le sentit plus qu’elle ne l’entendit, comme si son échine avait vibré à la même fréquence muette. C’était un être vivant. Une fois de plus, sa souffrance l’étreignit.
L’observant de l’extérieur, Kira pouvait voir qu’il ne s’en dégageait nulle lumière – le trou de ver s’était enfoui dans ses propres ténèbres, spasme douloureux de l’espace lui-même.
Kira se pencha sur l’écran. Bashir est là-dedans. Le cours de ses pensées s’était réduit à cette seule idée fixe. À l’intérieur… quelque part… »

Extrait de : K. W. Jeter. « Star Trek – Deep Space Nine – La saignée. »

Machines infernales par K. W. Jeter

Fiche de Machines infernales

Titre : Machines infernales (Tome 1 sur 3 – George Dower)
Auteur : K. W. Jeter
Date de parution : 1987
Traduction : P. K. Rey
Editeur : J’ai lu

Première page de Machines infernales

« À LA RECHERCHE DU SAINT MONKFISH

Mr Dower reçoit une commande

C’est par un matin comme celui-ci, quand l’orage menace, suspendu au-dessus de Londres comme une sentence qui n’attend ni sursis ni pardon et se plaît au contraire à perpétrer son exécution, que Creff, mon factotum, vint interrompre le petit déjeuner qu’il m’avait servi quelques minutes à peine auparavant, pour m’annoncer qu’attendait à la porte un Éthiopien à l’air quelque peu dérangé, venu sans doute pour acheter une montre. »

Extrait de : K. W. Jeter. « George Dower – Machines infernales. »

Instruments de mort par K. W. Jeter

Fiche d’Instruments de mort

Titre : Instruments de mort (Tome 3 sur 3 – Dr Adder)
Auteur : K. W. Jeter
Date de parution : 1987
Traduction : M. Lederer
Editeur : Denoël

Première page d’Instruments de mort

« AVANT

Elle braqua vers le bas-côté et s’arrêta le plus doucement possible. Le cœur serré, elle le regarda se pencher hors de la voiture et, tenant la portière d’une main, vomir sur le bitume. La mâchoire crispée, elle détourna la tête. Ses yeux surprirent leur reflet dans le rétroviseur. Une petite section rectangulaire de son visage qui s’encadrait dans le ciel gris au-delà du pare-brise. Il va falloir que ça se termine. Jusqu’où pourra-t-il aller ? Un réseau de fines rides se forma autour de ses yeux. Et moi, jusqu’où pourrai-je aller ?
Il referma la portière et, les paupières closes, pressa son front contre le tableau de bord capitonné. Du tranchant de la main, il essuya un filet de salive qui coulait sur sa lèvre inférieure. Une infime sensation de peur l’étreignit lorsque, l’examinant de plus près, elle vit une petite traînée de sang sur sa peau luisante.
 »

Extrait de : K. W. Jeter. « Dr Adder – Instruments de mort. »