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Sauvagerie par J. G. Ballard

Fiche de Sauvagerie

Titre : Sauvagerie
Auteur : J. G. Ballard
Date de parution : 1988
Traduction : R. Louit
Editeur : Tristram

Première page de Sauvagerie

« Extrait du journal médico-légal du Dr Richard Greville, consultant psychiatre adjoint. Police de Londres.

25 août 1988. Par où commencer ? On a déjà tant écrit sur le massacre de Pangbourne, ainsi qu’il est désormais connu dans les tabloïds du monde entier, que j’ai du mal à avoir une vision nette de ce tragique événement. Au cours des deux derniers mois, il y a eu tant d’émissions de télévision à propos des trente-deux habitants assassinés de cette luxueuse résidence à l’ouest de Londres, tant de spéculations concernant l’enlèvement de leurs treize enfants, qu’il ne reste guère de place pour une seule hypothèse nouvelle.

Toutefois, comme le secrétaire général du Home Office me l’a bien fait comprendre ce matin, on ignore à peu près tout des mobiles et de l’identité des assassins. »

Extrait de : J. G. Ballard. « Sauvagerie. »

Le rêveur illimité par J. G. Ballard

Fiche de Le rêveur illimité

Titre : Le rêveur illimité
Auteur : J. G. Ballard
Date de parution : 1979
Traduction : R. Louit
Editeur : Presses Pocket

Première page de Le rêveur illimité

« Et d’abord, pourquoi ai-je volé l’avion ?
Si j’avais su que, dix minutes seulement après avoir décollé de l’aéroport de Londres, l’appareil en flammes irait s’abîmer dans la Tamise, serais-je quand même monté dans le cockpit ? Peut-être, dès ce moment, pressentais-je les étranges événements qui allaient se dérouler dans les heures qui suivirent mon sauvetage.
Je me tiens au centre de cette commune située en bordure du fleuve, et maintenant déserte. En voyant se refléter, dans les vitres d’un proche supermarché, les lambeaux de ma combinaison de pilote, je me rappelle avec précision le moment où j’ai pénétré dans ce hangar non gardé, à l’aéroport. Il y a une semaine, mon esprit était aussi froid et aussi tendu que le plafond métallique au-dessus de ma tête. Tandis que je m’attachais au siège du pilote, je savais que toute une vie d’échecs et de faux départs allait enfin laisser la place au plus simple, au plus mystérieux de tous les actes : le vol ! »

Extrait de : J. G. Ballard. « Le réveur illimité. »

Le livre d’or par J. G. Ballard

Fiche de Le livre d’or

Titre : Le livre d’or de la science-fiction
Auteur : J. G. Ballard
Date de parution : 1980
Traduction : R. Louit
Editeur : Presses Pocket

Sommaire de Le livre d’or

  • L’homme subliminal
  • L’homme saturé
  • Treize pour le centaure
  • Chronopolis
  • Fin de partie
  • Demain, dans un million d’années
  • Le jour de toujours
  • Un assassin très comme il faut
  • Le Vinci dispary
  • Perte de temps
  • Le géant noyé
  • La cage de sable
  • Les statues qui chantent
  • Amour et napalm : export USA

Première page de L’homme subliminal

«  Les signaux, docteur ! Avez-vous vu les signaux ? » Le front barré par la contrariété, le docteur Franklin pressa l’allure et se hâta de descendre le perron de l’hôpital pour gagner les files de voitures en stationnement. Il apercevait du coin de l’œil le jeune homme en jean taché de peinture et en sandales effilochées, qui agitait le bras de l’autre côté de l’allée.

« Les signaux, docteur Franklin ! »

Tête baissée, Franklin évita un couple d’âge mur qui s’approchait de la sortie de la consultation. La voiture du médecin était garée à plus de cent mètres de là. Trop fatigué pour se mettre à courir, Franklin se laissa rattraper par le jeune homme. »

Extrait de : J. G. Ballard. « Le livre d’or de la science-fiction. »

La trilogie du béton par J. G. Ballard

Fiche de La trilogie du béton

Titre : La trilogie du béton – intégrale
Auteur : J. G. Ballard
Date de parution : 2015
Traduction : R. Louit, G. Fradier
Editeur : Gallimard

Sommaire de La trilogie du béton

  • Crash !
  • L’île de béton
  • I. G. H.

Première page de Crash !

« Vaughan est mort hier dans son dernier accident. Le temps que dura notre amitié, il avait répété sa mort en de multiples collisions, mais celle-là fut la seule vraie. Lancée vers la limousine de l’actrice, sa voiture a franchi le garde-corps du toboggan de l’aéroport de Londres et plongé à travers le toit d’un car rempli de voyageurs. Les corps broyés en grappes des touristes, comme une hémorragie du soleil, étaient toujours plaqués sur les sièges de vinyle lorsque je me suis frayé un chemin parmi les techniciens de la police, une heure plus tard. Cramponnée au bras de son chauffeur, l’actrice Elizabeth Taylor, avec qui Vaughan avait depuis tant de mois rêvé de mourir, se tenait à l’écart sous les feux tournants de l’ambulance. Quand je me suis penché au-dessus de Vaughan, elle a porté une main gantée à sa gorge.
Voyait-elle, dans la position du corps, la formule de mort que Vaughan avait conçue pour elle ? Les dernières semaines de sa vie, Vaughan ne pensait qu’à la mort de l’actrice, à ce sacre des blessures qu’il avait mis en scène avec la dévotion d’un chef du protocole. »

Extrait de : J. G. Ballard. « La trilogie de béton : Crash, L’île de béton, I.G.H. »

I. G. H. par J. G. Ballard

Fiche de I. G. H.

Titre : I. G. H. (Tome 3 sur 3 – Béton)
Auteur : J. G. Ballard
Date de parution : 1975
Traduction : R. Louit
Editeur : Presses Pocket

Première page de I. G. H.

« PLUS tard, installé sur son balcon pour manger le chien, le Dr Robert Laing réfléchit aux événements insolites qui s’étaient déroulés à l’intérieur de la gigantesque tour d’habitation au cours des trois derniers mois. Maintenant que les choses avaient repris leur cours normal, il constatait avec surprise l’absence d’un début manifeste, d’un seuil précis au-delà duquel leurs existences avaient pénétré dans une dimension nettement plus inquiétante. Avec ses quarante étages et ses mille appartements, ses piscines et son supermarché, sa banque et son école primaire – tout cela, en fait, livré à l’abandon en plein ciel –, la tour n’offrait que trop de possibilités de violences et d’affrontements. Son propre deux-pièces au vingt-cinquième étage était bien le dernier endroit que Laing eût envisagé comme théâtre d’un premier
accrochage. S’il avait acheté, après son divorce, cette cellule hors de prix, fichée comme à l’aveuglette dans le front de falaise de l’immeuble, c’était précisément à cause de sa tranquillité et de son anonymat. »

Extrait de : J. G. Ballard. « I.G.H. – Béton. »

Crash ! par J. G. Ballard

Fiche de Crash !

Titre : Crash ! (Tome 1 sur 3 – Béton)
Auteur : J. G. Ballard
Date de parution : 1973
Traduction : R. Louit
Editeur : Gallimard

Première page de Crash !

« Vaughan est mort hier dans son dernier accident. Le temps que dura notre amitié, il avait répété sa mort en de multiples collisions, mais celle-là fut la seule vraie. Lancée vers la limousine de l’actrice, sa voiture a franchi le garde-corps du toboggan de l’aéroport de Londres et plongé à travers le toit d’un car rempli de voyageurs. Les corps broyés en grappes des touristes, comme une hémorragie du soleil, étaient toujours plaqués sur les sièges de vinyle lorsque je me suis frayé un chemin parmi les techniciens de la police, une heure plus tard. Cramponnée au bras de son chauffeur, l’actrice Elizabeth Taylor, avec qui Vaughan avait depuis tant de mois rêvé de mourir, se tenait à l’écart sous les feux tournants de l’ambulance. Quand je me suis penché au-dessus de Vaughan, elle a porté une main gantée à sa gorge.

Voyait-elle, dans la position du corps, la formule de mort que Vaughan avait conçue pour elle ? Les dernières semaines de sa vie, Vaughan ne pensait qu’à la mort de l’actrice, à ce sacre des blessures qu’il avait mis en scène avec la dévotion d’un chef du protocole. »

Extrait de : J. G. Ballard. « Crash ! – Béton. »

Crétins en marche par C. M. Kornbluth

Fiche de Crétins en marche

Titre : Crétins en marche
Auteur : C. M. Kornbluth
Date de parution : 1984
Traduction : R. Louit
Editeur : Denoël

Sommaire de Crétins en marche

  • Crétins en marche par C. M. Kornbluth
  • A chacun son enfer par A. Bester

Première page de Crétins en marche

« Certaines choses n’avaient pas changé. Un tour de potier restait un tour de potier, l’argile restait l’argile. Efim Hawkins avait construit son atelier près de Goose Lake, qui offrait une mince bande de bonne argile grasse et un étroit rivage de sable blanc. Il alluma trois fours-couloirs avec des charbons provenant de la plantation de saules. La saulaie servait également à de longues promenades pendant que les fours refroidissaient ; s’il restait à proximité, il ne résistait pas à l’envie d’ouvrir les portes avant l’heure pour juger de l’effet de la cuisson sur telle forme nouvelle ou tel nouveau vernis, et alors – ping ! – forme ou vernis étaient bons pour la pile de tessons, derrière ses bacs à barbotine. »

Extrait de : C. M. Kornbluth. « Crétins en marche. »

Substance mort par P. K. Dick

Fiche de Substance mort

Titre : Substance mort
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1977
Traduction : R. Louit
Editeur : Gallimard

Première page de Substance mort

« C’était un type qui passait ses journées à se secouer les poux des cheveux. Le toubib lui dit qu’il n’avait pas de poux dans les cheveux. Après être resté huit heures sous la douche, debout sous l’eau chaude à souffrir le martyre, heure après heure, à cause de ses poux, il sortait et se séchait, et il trouvait encore des poux dans ses cheveux ; en fait, il en trouvait partout. Un mois plus tard, il en avait dans les poumons.
Comme il n’avait rien d’autre à faire, rien pour s’occuper l’esprit, il se lança dans une estimation théorique du cycle de vie de ses parasites et, armé de l’Encyclopaedia Britannica, il chercha à déterminer précisément à quelle race ils appartenaient. La maison en était pleine, à présent. Il se documenta sur de nombreuses espèces et, après avoir repéré quelques-unes des bestioles au-dehors, il parvint à la conclusion qu’il s’agissait d’aphides : les pucerons vrais. Quand il se fut mis cette idée en tête, il ne voulut jamais en démordre, quoi qu’on pût lui dire… par exemple : « Les aphides ne s’en prennent pas à l’homme. »

Extrait de : P. K. Dick. « Substance Mort. »

Message de Frolix 8 par P. K. Dick

Fiche de Message de Frolix 8

Titre : Message de Frolix 8
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1970
Traduction : R. Louit
Editeur : J’ai lu

Première page de Message de Frolix 8

« — Je ne veux pas passer l’examen, dit Bobby.
Il le faut pourtant, pensait son père. Si l’on veut que quelque espoir subsiste pour l’avenir de notre famille, longtemps après notre mort – la mienne et celle de Kleo.
— Prenons les choses de la façon suivante, dit-il à haute voix tout en évoluant parmi la foule qui encombrait le trottoir roulant en direction du Bureau fédéral des qualifications du personnel. Les capacités varient selon les gens. (Cela, il était bien placé pour le savoir.) Mes capacités, par exemple, sont très limitées. Je n’accède même pas au classement officiel G-1, qui est le plus bas de tous.
La chose était pénible à admettre, mais il le fallait. Il fallait faire comprendre à son fils l’importance vitale de l’examen.
— Aussi, n’ai-je aucune qualification. J’ai un petit travail en dehors du gouvernement… pas grand-chose, vraiment. Tu ne veux pas devenir comme moi quand tu seras grand ? »

Extrait de : P. K. Dick. « Message de Frolix 8. »

La trilogie divine par P. K. Dick

Fiche de La trilogie divine

Titre : La trilogie divine
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 2002
Traduction : R. Louit, A. Dorémieux, G. Goullet
Editeur : Denoël

Sommaire de La trilogie divine

  • SIVA
  • L’invasion divine
  • La transmigration de Timothy Archer

Première page de SIVA

« La dépression nerveuse de Horselover Fat commença le jour où Gloria lui téléphona pour savoir s’il avait du Nembutal. Il lui demanda pourquoi elle en voulait et elle répon- dit qu’elle avait l’intention de se tuer. Elle appelait tous les gens qu’elle connaissait. Elle avait déjà trouvé cinquante comprimés, mais il lui en fallait encore trente ou quarante, par mesure de précaution.
Horselover Fat conclut aussitôt que c’était sa manière à elle d’appeler au secours. Fat vivait depuis des années dans l’illusion qu’il pouvait aider les gens. Son psychiatre lui avait dit un jour qu’il irait mieux en arrêtant deux choses : la dope (il en prenait toujours) et essayer d’aider les gens (il continuait à essayer).
Or il n’avait pas de Nembutal. Ni aucun somnifère. Il ne prenait jamais de somnifère, mais des amphés. »

Extrait de : P. K. Dick. « La Trilogie divine. »