Étiquette : Marcel
De la poussière à la chair par R. Bradbury
Fiche de De la poussière à la chair
Titre : De la poussière à la chair
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 2001
Traduction : P. Marcel
Editeur : Denoël
Première page de De la poussière à la chair
« LA BELLE EST VENUE
Dans le grenier où la pluie touchait doucement le toit, les jours de printemps, et où l’on pouvait sentir le manteau de neige dehors, à quelques centimètres de soi, les nuits de décembre, existait Mille fois Trisïeule. Elle ne vivait pas, pas plus qu’elle n’était morte à jamais, elle… existait.
Et à présent, devant la proximité du Grand Événement, l’avènement de la Grande Nuit, l’éruption imminente de la Grande Réunion, elle se devait de recevoir de la visite !
« Prête ? J’arrive ! » appela Timothy d’une petite voix, sous une trappe qui tremblait. « Oui ? »
Silence. La momie égyptienne ne broncha pas.
Elle se dressait appuyée dans un coin sombre comme un antique prunier desséché, ou une planche à repasser roussie, abandonnée, mains et poignets ligotés sur son sein tari comme le lit d’un fleuve, captive du temps, ses yeux de simples fentes »
Extrait de : R. Bradbury. « De la poussière à la chair. »
Elle qui chevauche les tempêtes par L. Tuttle et G. R. R. Martin
Fiche d’Elle qui chevauche les tempêtes
Titre : Elle qui chevauche les tempêtes
Auteur : L. Tuttle et G. R. R. Martin
Date de parution : 1981
Traduction : P. Marcel
Editeur : Gallimard
Première page d’Elle qui chevauche les tempêtes
« La tempête avait fait rage durant la plus grosse partie de la nuit.
Dans le grand lit qu’elle partageait avec sa mère, l’enfant était couchée sous la rêche couverture d’alguelaine, éveillée, l’oreille tendue. Le crépitement de la pluie sur les minces planches en bois-citron de la cabane était régulier et insistant ; elle entendait parfois le lointain grondement des coups de tonnerre, et quand la foudre flamboyait, de minces rais de clarté filtraient entre les volets pour illuminer la petite pièce. Quand ils s’effaçaient, l’obscurité retombait.
L’enfant entendit le goutte-à-goutte de l’eau sur le sol, et elle sut que le toit avait une nouvelle fuite. La dure terre battue se changerait en boue, et sa mère serait furieuse, mais elles n’y pourraient rien. Sa mère ne savait pas réparer les toits, et elles n’avaient pas les moyens de louer les services de quelqu’un. Un jour, lui disait sa mère, leur cabane à bout de forces s’écroulerait sous la violence des tempêtes. « Ce jour-là, nous irons retrouver ton père », répétait-elle. La petite fille ne se souvenait pas très bien de son père, mais sa mère en parlait souvent. »
Extrait de : L. Tuttle et G. R.R. Martin. « Elle qui chevauche les tempêtes. »
Tempête d’une nuit d’été par P. Anderson
Fiche de Tempête d’une nuit d’été
Titre : Tempête d’une nuit d’été
Auteur : P. Anderson
Date de parution : 1974
Traduction : P. Marcel
Editeur : Presses Pocket
Première page de Tempête d’une nuit d’été
« TONNERRE ET ÉCLAIRS. UNE LANDE QUI ATTEND LA FOUDRE
CE fut une longue journée morose, rythmée périodiquement par les échanges de canonnades entre les armées en présence. Il n’y eut pas d’autre signe de guerre. Rupert avait d’abord attendu les régiments du Yorkshire ; par la suite, c’est l’aube qu’il attendit, sachant que d’ici là la faim, et le souvenir des défaites qu’il leur avait déjà infligées, rongeraient ses ennemis pour lui.
Mais alors que le soir s’avançait, des nuages bleu foncé s’amassèrent en travers des cieux. Un vent triste hululait sous leur panse, et ricanait doucement entre les ajoncs. Les ténèbres flambèrent et tonnèrent. C’est Dieu qui maintenant va déchaîner Sa propre artillerie, songea Rupert. Mêlée au fracas de l’orage, une rumeur lui parvint, aussi pénétrante mais plus sèche que celle des cieux en fureur. La mitraille des tambours qui accompagnent un hymne des Têtes-Rondes y fait réponse. Ils »
Extrait de : P. Anderson. « Tempête d’une nuit d’été. »