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Miasmes de mort par R. Matheson

Fiche de Miasmes de mort

Titre : Miasmes de mort
Auteur : Richard Matheson
Date de parution : 1978
Traduction : A. Dorémieux, D. Hersant, M. Deutsch, B. Martin
Editeur : Casterman

Sommaire de Miasmes de mort

  • Journal d’un monstre
  • Derrière l’écran
  • L’habit fait l’homme
  • La maison du crime
  • La maison enragée
  • Frère de la machine
  • Appel longue distance
  • Intrusion
  • Une armée de conspirateurs
  • Les enfants de Noah
  • Cauchemar à six mille mètres
  • Sans paroles

Première page de L’habit fait l’homme

« J’allai me réfugier sur la terrasse pour fuir le caquetage des buveurs de cocktails.

Je m’assis dans un coin obscur, j’étirai mes jambes et poussai un soupir de profond ennui.

La porte donnant sur la terrasse se rouvrit ; un homme sortit en titubant de la pièce emplie d’une gaieté bruyante et alla s’appuyer contre la balustrade pour regarder la ville qui s’étendait au-dessous de lui.

« Oh ! mon Dieu ! » murmura-t-il en passant une main molle dans ses cheveux clairsemés. Il secoua la tête d’un air las en contemplant la lumière qui brillait au sommet de l’Empire State Building. »

Extrait de : R. Matheson. « Miasmes de mort. »

Les seins de glace par R. Matheson

Fiche de Les seins de glace

Titre : Les seins de glace
Auteur : Richard Matheson
Date de parution : 1954
Traduction : F. M. Watkins
Editeur : Gallimard

Première page de Les seins de glace

« Il faisait plutôt frisquet, ce jour-là, je m’en souviens. Le ciel était légèrement couvert ; les falaises paraissaient grisâtres sous leur voile de brume. C’est sans doute pour ça qu’il n’y avait pas foule sur la plage. De plus nous étions en semaine, avant les vacances scolaires. Le mois de juin, quoi ! Tout compte fait, vous voyez le tableau : une immense étendue de sable où nous étions seuls, elle et moi.

J’avais commencé par lire. Mais ça devenait rasant. Abandonnant mon livre, je restai assis, les bras noués autour des genoux, à me régaler du point de vue.

Elle portait un maillot une pièce. Elle devait faire dans les un mètre soixante-cinq. Mince, mais bien roulée. Elle paraissait fascinée par les vagues. Ses cheveux blonds, coupés court, voletaient légèrement sous la brise. »

Extrait de : R. Matheson. « Les seins de glace. »

Les mondes macabres par R. Matheson

Fiche de Les mondes macabres

Titre : Les mondes macabres
Auteur : Richard Matheson
Date de parution : 1974
Traduction : B. Martin, A. Dorémieux, M.Deutsch, P. Billon, C. Renard, R. Lathière
Editeur : Casterman

Sommaire de Les mondes macabres

  • Quand le veilleur s’endort
  • La robe de soie blanche
  • Mamour, quand tu es près de moi
  • Escamotage
  • Une maison de haut vol
  • Nef de mort
  • Cher journal
  • Cycle de survie
  • Danse macabre
  • Une histoire mémorable
  • Jours disparus
  • Au bord du précipice
  • Deus ex machina
  • La fille de mes rêves
  • Onde de choc
  • Appuyez sur le bouton
  • Thérèse
  • Gibier

Première page de Quand le veilleur s’endort

« Si un observateur avait survolé la ville à cette heure du jour, qui ressemblait à toute autre journée de l’an 3850, il aurait pu penser que la vie s’était totalement éteinte.
Passant au-dessus des tours épargnées par la rouille, il aurait cherché en vain la moindre trace d’activité humaine. Son regard aurait balayé les larges rubans des autoroutes qui s’entrecroisaient les unes par-dessus les autres comme la trame de quelque gigantesque métier à tisser. Mais il n’y aurait pas eu d’automobiles en vue ; rien que des voies désertes et des feux de circulation dont les couleurs se succédaient en cliquetant, réglant mécaniquement la marche des véhicules absents.
En perdant de l’altitude pour décrire des lacets parmi les tours étincelantes, il eût pu voir les trottoirs roulants, le tournoiement calculé des énormes ventilateurs des rues, qui assuraient la chaleur en hiver, la fraîcheur en été, les petites portes qui s’ouvraient et se refermaient, les jets d’eau des parcs dressant leurs colonnes bien disciplinées dans l’air. »

Extrait de : R. Matheson. « Les mondes macabres. »

Le livre d’or par R. Matheson

Fiche de Le livre d’or

Titre : Le livre d’or de la science fiction
Auteur : Richard Matheson
Date de parution : 1981
Traduction : A. Dorémieux, D. Riche, B. Martin, A. Rosenblum, M. Deutsch, R. Durand, P. Hebert, P. J. Izabelle, N. Dudon, R. Lathière
Editeur : Pocket

Sommaire de Le livre d’or

  • Journal d’un monstre
  • La chose
  • Les déshéritiers
  • Paille humide
  • Le dernier jour
  • Lazare n°II
  • L’homme qui a fait le monde
  • Le zoo
  • Le test
  • Le conquérant
  • Funérailles
  • Moutons de Panurge
  • Le distributeur
  • Rien de tel qu’un vampire
  • Deadline
  • Le pays de l’ombre
  • Appuyez sur le bouton
  • Bobby
  • Ce que je crois

Première page de Journal d’un monstre

« X – Aujourd’hui maman m’a appelé monstre. Tu es un monstre elle a dit. J’ai vu la colère dans ses yeux. Je me demande qu’est-ce que c’est qu’un monstre.

Aujourd’hui de l’eau est tombée de là-haut. Elle est tombée partout j’ai vu. Je voyais la terre dans la petite fenêtre. La terre buvait l’eau elle était comme une bouche qui a très soif. Et puis elle a trop bu l’eau et elle a rendu du sale. Je n’ai pas aimé.

Maman est jolie je sais. Ici dans l’endroit où je dors avec tout autour des murs qui font froid j’ai un papier. Il était pour être mangé par le feu quand il est enfermé dans la chaudière. Il y a dessus FILMS et VEDETTES. Il y a des images avec des figures d’autres mamans. Papa dit qu’elles sont jolies. Une fois il l’a dit.

Et il a dit maman aussi. Elle si jolie et moi quelqu’un de comme il faut. Et toi regarde-toi il a dit et il avait sa figure laide de quand il va battre. J’ai attrapé son bras et j’ai dit tais-toi papa. Il a tiré son bras et puis il est allé loin où je ne pouvais pas le toucher. »

Extrait de : R. Matheson. « Le livre d’or de la SF. »

Le jeune homme, la mort et le temps par R. Matheson

Fiche de Le jeune homme, la mort et le temps

Titre : Le jeune homme, la mort et le temps
Auteur : Richard Matheson
Date de parution : 1975
Traduction : R. Blunden
Editeur : Gallimard

Première page de Le jeune homme, la mort et le temps

« La route de Long Valley défile sous mes pneus. Belle journée ; soleil radieux, ciel bleu. Je longe des barrières peintes en blanc. Un cheval m’examine. Les verts pâturages de la région de Los Angeles. La route monte et descend. Dimanche matin. Paisible. Des poivriers bordent la route, leur feuillage caressé par la brise.

La sortie ne doit plus être loin. Fini, Bob et Mary, fini leur maison, mon petit bungalow au fond du parc ; fini Kit qui venait me rendre visite pendant que je travaillais, cognait des sabots, soupirait, hennissait, gémissait, puis, n’ayant pas réussi à attirer mon attention, cognait son museau contre le mur dans l’espoir d’obtenir quelque friandise. Fini, tout ça.

La descente finale et le dernier cassis de ralentissement. Devant moi, l’autoroute de Ventura et le vaste monde. Adios Amigos peint sur le panneau surplombant le portail. Adieu, Hidden Hills. »

Extrait de : R. Matheson. « Le jeune homme, la mort et le temps. »

La maison des damnés par R. Matheson

Fiche de La maison des damnés

Titre : La maison des damnés
Auteur : Richard Matheson
Date de parution : 1971
Traduction : P. Reumaux
Editeur : J’ai lu

Première page de La maison des damnés

« Depuis 5 heures, ce matin-là, il pleuvait à verse. Un temps à la Brontë, pensa le Dr Barrett en réprimant un sourire. Tout lui donnait l’impression d’être un personnage sorti d’un roman noir à la mode : la pluie battante, le froid, les deux heures de trajet depuis Manhattan dans l’une des longues limousines noires de Deutsch, aux sièges capitonnés de cuir. L’interminable attente dans ce corridor où des hommes et des femmes qui faisaient à peine attention à lui entraient et sortaient en hâte de la chambre de Deutsch avec des mines affolées.

Il tira sa montre de la poche de sa veste et ouvrit le bottier. Il y avait plus d’une heure qu’il était là. Que diable Deutsch lui voulait-il ? Probablement quelque chose en rapport avec la parapsychologie. »

Extrait de : R. Matheson. « La maison des damnés. »

L’homme qui rétrécit par R. Matheson

Fiche de L’homme qui rétrécit

Titre : L’homme qui rétrécit
Auteur : Richard Matheson
Date de parution : 1956
Traduction : J. Chambon, C. Elsen
Editeur : Denoël

Première page de L’homme qui rétrécit

« Il crut d’abord à un raz de marée. Puis il se rendit compte que le ciel et l’océan restaient visibles en transparence ; il s’agissait en fait d’un rideau d’embruns qui se précipitait sur le bateau.

Il prenait un bain de soleil sur le toit de la cabine et c’était par pure coïncidence qu’il s’était soulevé sur un coude et avait vu la chose approcher.

« Marty !» cria-t-il. Pas de réponse. Il traversa précipitamment le bois surchauffé et se laissa glisser sur le pont. « Hé ! Marty ! »

Le rideau d’embruns n’avait rien de menaçant, mais un obscur instinct lui commandait de l’éviter. Il contourna la cabine à toute vitesse, grimaçant sous la douleur qu’infligeaient à ses pieds nus les planches brûlantes. Engagé dans une véritable course.

Qu’il perdit. Un instant en plein soleil, voilà qu’il se retrouvait l’instant suivant aspergé par un crachin tiède et diamantin.

Et puis plus rien. Il resta un instant immobile, couvert de gouttelettes étincelantes, à regarder le nuage glisser sur l’eau. Soudain, il frissonna et baissa les yeux. Il ressentait un curieux picotement sur la peau. »

Extrait de : R. Matheson. « L’homme qui retrecit. »

Jour de fureur par R. Matheson

Fiche de Jour de fureur

Titre : Jour de fureur
Auteur : Richard Matheson
Date de parution : 1953
Traduction : F.-M. Watkins
Editeur : Gallimard

Première page de Jour de fureur

« 1 h du matin

Le clair de lune brillait sur sa figure, pendant qu’il jouait une marche funèbre. Mais il n’y avait pas de piano. Rien que l’étroit lit de camp sur lequel il était allongé ; en guise de matelas, une simple couverture brune pliée en deux. Sa tête reposait sur un mince oreiller. Le rayon de lune qui tombait de biais sur son corps éclairait ses mains maigres qui jouaient du Chopin sur ses cuisses. La salle était silencieuse, mais la musique résonnait dans sa tête.

Vincent avait une abondante chevelure noire en désordre et des yeux sombres. Vingt-six ans. Sa figure semblait avoir été sculptée par un artiste qui n’avait pas su s’arrêter une fois son œuvre achevée et qui, cherchant la perfection, avait taillé jusqu’à l’extrême finesse des oreilles et des narines diaphanes, des lèvres et un menton fragiles comme du verre, prêts à se briser au moindre choc ; le tout d’un blanc d’albâtre, d’ivoire. »

Extrait de : R. Matheson. « Jour de fureur. »

Je suis une légende par R. Matheson

Fiche de Je suis une légende

Titre : Je suis une légende
Auteur : Richard Matheson
Date de parution : 1954
Traduction : N. Serval
Editeur : Gallimard

Première page de Je suis une légende

« Lorsque le ciel  – comme c’était le cas ces jours-ci  – était nuageux, Robert Neville ne se rendait pas toujours compte de l’approche du soir, et parfois ils auraient pu envahir les rues avant qu’il ne fût rentré chez lui.

S’il avait eu l’esprit plus précis, il aurait pu calculer approximativement le moment de leur arrivée ; mais il avait gardé la vieille habitude de s’en remettre à la couleur du ciel. Par temps couvert, cette méthode n’était pas sûre et c’est pourquoi, ces jours-là, il préférait ne pas s’éloigner de sa demeure…

Il fit le tour de la maison, une cigarette collée au coin de la bouche, et examina chaque fenêtre pour s’assurer qu’aucune planche ne manquait : après certains assauts particulièrement violents, il arrivait que plusieurs fussent fendues ou à demi arrachées. Il lui fallait alors les remplacer, et il détestait cela. Aujourd’hui, une seule manquait. « Curieux », pensa-t-il… »

Extrait de : R. Matheson. « Je suis une légende. »

Echos par R. Matheson

Fiche de Echos

Titre : Echos
Auteur : Richard Matheson
Date de parution : 1958
Traduction : J.-P. Gratias
Editeur : Rivages

Première page de Echos

« Le jour où tout a commencé – un chaud samedi d’août – j’avais quitté mon travail peu après midi. Je m’appelle Tom Wallace ; je travaille au service de documentation de l’usine d’Aviation Nord-Américaine, à Inglewood, en Californie. À ce moment-là, nous habitions à Hawthorne, dans une résidence. La maison que nous louions appartenait à l’une de nos voisines, Mildred Sentas. En général, je faisais l’aller-retour entre mon domicile et l’usine en compagnie d’un autre voisin, Frank Wanamaker, chacun de nous utilisant sa voiture à tour de rôle. Mais Frank n’aimait pas travailler le samedi, et ce jour-là, il avait réussi à se faire excuser. C’est donc seul que je rentrai chez moi.

En abordant Tulley Street, j’aperçus devant notre porte une vieille voiture à la carrosserie bien briquée, et je sus que Philip, le frère d’Anne, était venu nous rendre visite. Philip était étudiant en psychologie à l’Université de Californie, à Berkeley, et il descendait parfois à Los Angeles pour le week-end. C’était la première fois qu’il venait nous voir dans notre nouvelle maison ; nous avions emménagé deux mois plus tôt seulement. »

Extrait de : R. Matheson. « Échos. »