Étiquette : Moorcock
La revanche de la rose par M. J. Moorcock
Fiche de La revanche de la rose
Titre : La revanche de la rose (Tome 6 sur 10 – Cycle d’Elric)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1991
Traduction : E. C. L. Meistermann
Editeur : Pocket
Première page de La revanche de la rose
« DE L’AMOUR, LA MORT, LA GUERRE ET L’EXIL ; LE LOUP BLANC RENCONTRE UN MODESTEMENT FÂCHEUX ÉCHO DU PASSÉ.
Loin de la paix inconcevable de Tanelorn, loin de Bas’lk et de Nishvalni-Oss, de Valédéria, toujours plus vers l’Est, file le Loup Blanc de Melniboné, hurlant son chant sanglant et hideux, pour se délecter de la douceur du sang répandu…
… C’en est fini. Le prince albinos reste penché en avant sur la selle, comme sous le poids de son appétit démesuré de carnage ; comme honteux d’abaisser les yeux sur un massacre aussi profondément impie.
Des puissantes Hordes Haghan’iin, pas une âme n’a survécu plus d’une heure à la victoire certaine qu’elles avaient déjà célébrée. (Comment pouvaient-elles ne pas l’emporter, alors que l’armée du seigneur Elric ne représentait qu’un fragment de leurs propres forces ?) »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Cycle d’Elric – La revanche de la rose. »
La sorcière dormante par M. J. Moorcock
Fiche de La sorcière dormante
Titre : La sorcière dormante (Tome 5 sur 10 – Cycle d’Elric)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1977
Traduction : M. Demuth
Editeur : Pocket
Première page de La sorcière dormante
« PRINCE PÂLE SUR UNE GRÈVE AU CLAIR DE LUNE
Dans le ciel, une lune froide drapée de nuages baignait de sa pâle lumière une mer plate. Un vaisseau était à l’ancrage au large d’une côte inhabitée.
Depuis le pont, on descendait un canot qui se balançait au bout des harnais. Deux personnages enveloppés de longues capes observaient les hommes de l’équipage tout en s’efforçant de maintenir leurs chevaux dont les sabots claquaient sur le pont instable. Les montures renâclaient en roulant des yeux apeurés.
Le plus petit des deux hommes raccourcit encore la bride et grommela : « Pourquoi était-ce nécessaire ? Nous aurions pu débarquer à Trepesaz. Ou tout au moins dans un port de pêche qui ait une auberge, aussi humble.
— Parce que, ami Tristelune, je désire que notre arrivée à Lormyr soit secrète. Si Theleb K’aarna a »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Cycle d’Elric – La sorcière dormante. »
Elric le nécromancien par M. J. Moorcock
Fiche d’Elric le nécromancien
Titre : Elric le nécromancien (Tome 4 sur 10 – Cycle d’Elric)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1977
Traduction : F. Straschitz, M. Demuth
Editeur : Pocket
Première page d’Elric le nécromancien
« LE SONGE DU COMTE AUBEC
Depuis la fenêtre sans vitre de la tour de pierre, on pouvait apercevoir le grand fleuve qui sinuait entre des rives imprécises et brunes, se perdant dans le hallier vert et dense qui montait vers la masse plus sombre de la forêt pour venir s’y fondre progressivement. Et la falaise surgissait à son tour de la forêt, grise d’abord, puis d’un vert pâle, toujours plus haute, s’assombrissant en se couvrant de lichens pour rencontrer enfin les rocs les plus bas et les plus massifs, à la base du château. Le château dominait le pays dans trois directions. Il détournait le regard du fleuve, aussi bien que des rochers ou de la forêt car ses murailles étaient hautes, taillées dans le granit épais, et ses tours étaient denses et projetaient leurs ombres l’une sur l’autre.
Aubec de Malador s’en émerveillait et se demandait comment des bâtisseurs humains avaient pu construire cela, si ce n’est par la sorcellerie. Mystérieux et sombre, le château semblait sur ses gardes car il était au bord même du monde. »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Cycle d’Elric – Elric le Nécromancien. »
Le navigateur sur les mers du destin par M. J. Moorcock
Fiche de Le navigateur sur les mers du destin
Titre : Le navigateur sur les mers du destin (Tome 3 sur 10 – Cycle d’Elric)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1976
Traduction : F. Straschitz
Editeur : Pocket
Première page de Le navigateur sur les mers du destin
« On eût dit qu’il se tenait dans une immense caverne dont les parois et la voûte étaient constituées de couleurs sombres et changeantes qui parfois se désagrégeaient pour laisser pénétrer des rayons de lune. Que ces parois ne fussent que des nuages amoncelés au-dessus des montagnes et de l’océan, il était difficile de le croire, quand bien même la lumière de la lune les transperçait, les éclaboussait et laissait voir la mer noire et tumultueuse qui baignait le rivage sur lequel il se tenait.
Grondement de tonnerre lointain ; lueurs d’éclairs lointains ; petite pluie fine ; et les nuages jamais en repos : de noirs comme le jais à blancs comme la mort ils bouillonnaient lentement, comme les mantes d’hommes et de femmes livrés à un menuet extatique et cérémonieux. L’homme debout sur les galets de cette morne grève songeait à des géants dansant sur la musique de l’orage lointain, et il ressentait ce que doit ressentir celui qui par mégarde pénètre dans un lieu où les dieux se récréent. Il abaissa les yeux des nuages à l’océan. »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Cycle d’Elric – Le navigateur sur les mers du destin. »
La forteresse de la perle par M. J. Moorcock
Fiche de La forteresse de la perle
Titre : La forteresse de la perle (Tome 2 sur 10 – Cycle d’Elric)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1989
Traduction : F. Straschitz
Editeur : Pocket
Première page de La forteresse de la perle
« Agonie d’un Seigneur perdu
C’était dans Quarzhazaat la solitaire, destination de maintes caravanes et port où bien peu touchaient, qu’Elric, Empereur héréditaire de Melniboné, dernier d’un sang plus que dix fois millénaire, gisait prêt à mourir. Les drogues et herbes qui à l’ordinaire le sustentaient, il les avait épuisées dans les derniers jours de son long voyage au travers des confins méridionaux du Désert des Soupirs, et il ne s’était pas trouvé en mesure de les remplacer dans cette cité fortifiée plus célèbre pour ses trésors que pour sa douceur de vivre.
Lentement, faiblement, le prince albinos étira ses doigts couleur d’ossements vers la lumière, suscitant les feux du sanglant joyau serti dans l’Anneau des Rois, ultime symbole traditionnel qui lui restait de ses responsabilités d’antan, puis sa main retomba. C’était comme s’il avait eu le bref espoir que l’Actorios serait en mesure de lui redonner vie, mais »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Cycle d’Elric – La forteresse de la perle. »
Elric des Dragons par M. J. Moorcock
Fiche d’Elric des Dragons
Titre : Elric des Dragons (Tome 1 sur 10 – Cycle d’Elric)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1972
Traduction : F. Straschitz
Editeur : Pocket
Première page d’Elric des Dragons
« Un roi mélancolique que sa cour s’évertue à divertir
Un teint d’une pâleur mortelle. De longs cheveux d’une blancheur laiteuse, qui tombent plus bas que les épaules. Des yeux en amande, de tristes yeux couleur de rubis, dans un beau et long visage. Deux fines mains de cette même blancheur cadavérique, qui émergent des manches vagues d’une robe jaune pour reposer sur les bras d’un fauteuil en rubis massif.
Les yeux pourpres sont inquiets. Parfois une main se lève pour palper le heaume léger qui recouvre les boucles blanches : un heaume fait d’un alliage verdâtre moulé dans l’attitude d’un dragon qui prend son envol. Cette main qui caresse distraitement la couronne impériale s’orne d’un anneau sur lequel est montée cette pierre rare d’Actorios, dont le noyau parfois s’esquisse puis s’estompe, aussi insaisissable que la volute de fumée, aussi »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Cycle d’Elric – Elric des Dragons. »
Légendes de la fin des temps par M. J. Moorcock
Fiche de Légendes de la fin des temps
Titre : Légendes de la fin des temps (Tome 4 sur 4 – Danseurs de la fin des temps)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1976
Traduction : E. Gille
Editeur : Denoël
Première page de Légendes de la fin des temps
« Où Werther est inconsolable
« Vous savez encore amuser les gens, Werther, et c’est cela l’essentiel », dit Maîtresse Christia en soulevant ses jupes pour révéler sa surprise.
Il était assez rare que Werther de Goethe donnât un divertissement (quoique celui-ci fût typique – il s’appelait Pluie) et rare aussi que la Concubine éternelle pensât en termes d’individu pour plaire à son amant du jour.
« Vous aimez ? » demanda-t-elle pendant qu’il se penchait sur ses cuisses.
Werther lui répondit d’une voix presque animée, en tout cas plus que de coutume. « Oui. » Ses doigts pâles coururent sur les tatouages, inspirés en gros par le thème de la Jeune Fille et la Mort, mais où »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Danseurs de la fin des temps – Légendes de la fin des temps. »
La fin de tous les chants par M. J. Moorcock
Fiche de La fin de tous les chants
Titre : La fin de tous les chants (Tome 3 sur 4 – Danseurs de la fin des temps)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1976
Traduction : E. Gille
Editeur : Denoël
Première page de La fin de tous les chants
« Où Jherek Carnelian et Mrs. Amelia Underwood
communient, dans une certaine mesure, avec la nature.
« Je pense sincèrement, Mr. Carnelian, que nous devrions au moins essayer de les manger crus, pas vous ? »
Mrs. Amelia Underwood, du plat de la main gauche, lissa sur son oreille son épaisse chevelure auburn et, de la main droite, arrangea autour de ses chevilles les plis de sa jupe en haillons. La vivacité de son geste aurait pu passer pour un mouvement d’humeur ; ses yeux gris eurent cet éclat métallique que l’on voit dans les prunelles des loups. Elle donnait l’impression de se maîtriser à l’excès et ce fut avec un petit air pincé qu’elle se percha sur un bloc de calcaire vierge pour regarder Jherek Carnelian qui, vautré dans le sable d’une plage du paléozoïque, transpirait sous les rayons brûlants de l’énorme soleil silurien (ou peut-être dévonien). »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Danseurs de la fin des temps – La fin de tous les chants. »
Les terres creuses par M. J. Moorcock
Fiche de Les terres creuses
Titre : Les terres creuses (Tome 2 sur 4 – Danseurs de la fin des temps)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1974
Traduction : E. Gille
Editeur : Denoël
Première page de Les terres creuses
« Où Jherek Carnelian continue d’être amoureux
— Vous avez lancé une nouvelle mode, je le crains, mon cher.
L’Orchidée de Fer fit glisser sur sa peau lisse les draps de zibeline et, d’un pied svelte, les poussa au bas du lit.
— Je suis si fière de vous. Quelle mère ne le serait pas ? Vous êtes un fils si savant et succulent.
Jherek soupira, de l’autre bord du lit sur lequel il était couché, le visage à demi enfoui dans l’énorme amas duveteux d’oreillers. Il était pâle. Il était pensif.
— Merci, ô la plus éclatante des fleurs, le plus révéré des métaux.
Il parlait d’une petite voix.
— Mais, vous vous languissez encore, dit-elle avec sympathie, de votre Mrs. Underwood.
— C’est vrai.
— Rares sont ceux qui pourraient entretenir aussi bien une telle passion. Le monde en attend »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Danseurs de la fin des temps – Les terres creuses. »
Une chaleur venue d’ailleurs par M. J. Moorcock
Fiche d’Une chaleur venue d’ailleurs
Titre : Une chaleur venue d’ailleurs (Tome 1 sur 4 – Danseurs de la fin des temps)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1972
Traduction : E. Gille
Editeur : Denoël
Première page d’Une chaleur venue d’ailleurs
« Une conversation avec l’Orchidée de Fer
Les camaïeux de bruns de leurs vêtements s’harmonisaient avec la couleur crème de la plage en poudre d’os sur laquelle ils étaient assis. Non loin une mer blanche et miroitante chuchotait doucement. C’était l’après-midi.
Entre l’Orchidée de Fer et son fils, Jherek Carnelian, les reliefs d’un déjeuner : sur une nappe damassée, dans des plats d’ivoire, du poisson à la chair pâle, des pommes de terre, des meringues, de la glace à la vanille et, agressivement jaune au milieu de tout cela, un citron.
Avec un sourire de ses lèvres ambrées, l’Orchidée de Fer demanda, la main tendue vers une huître :
— Qu’entendez-vous par « vertueux », mon amour ?
Sa main parfaite, poudrée d’or très pâle, hésita un instant au-dessus de l’huître, puis se retira. Elle la porta à sa bouche pour étouffer un léger bâillement. »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Danseurs de la fin des temps – Une chaleur venue d’ailleurs. »