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Le chien courait sur l’autoroute en criant son nom par Pierre Pelot

Fiche de Le chien courait sur l’autoroute en criant son nom

Titre : Le chien courait sur l’autoroute en criant son nom (Tome 5 sur 6 – Les hommes sans futur)
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1984
Editeur : Pocket

Première page de Le chien courait sur l’autoroute en criant son nom

« C’ÉTAIT dans les derniers souffles d’un soir qui hésitait encore, au couchant, entre le rouge vineux de la coagulation et bientôt le noir de la mort. Quelques éclairs silencieux, bien loin, illuminaient de temps à autre, en flashes rasants, ces brumes qui s’enténébraient inexorablement, avalant ciel et mer, cassant tout horizon à jamais disparu au bout de l’océan.
Il faisait bon, pour l’heure. À peine si les haleines puantes des vents retombés se faisaient sentir. De nuit, la lourdeur glauque habituelle du ciel pesait moins aux épaules. La marée clapotait moyennement, ne donnant pas le moindre signe de colère brutale – dans la journée, il avait entendu plusieurs personnes affirmer que l’océan se tiendrait tranquille au moins jusqu’à la prochaine aube. Des personnes qui ne racontaient pas n’importe quoi, et dont la parole méritait quelque crédit : des guetteurs de longue expérience. »

Extrait de : P. Pelot. « Le chien courait sur l’autoroute en criant son nom – Les hommes sans futur. »

Le père de feu par Pierre Pelot

Fiche de Le père de feu

Titre : Le père de feu (Tome 4 sur 6 – Les hommes sans futur)
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1984
Editeur : Denoël

Première page de Le père de feu

« Immobile, bras ballants, Digo regarda s’éloigner la Lando-V ferraillante. Ensuite, il fit un pas de côté, mit sa main gauche dans la poche de sa combinaison avachie, et de la droite s’appuya au pilier de ciment armé qui supportait de son mieux la véranda. La dernière secousse avait fissuré le béton en vrille, du bas jusqu’en haut ; Digo toucha les bords éclatés de la faille et le ciment s’effrita sous ses doigts. Il n’aurait pas fallu éternuer trop fort…
C’était mieux que Nieve ne soit pas là.
Le tourbillon de poussière rouge retomba sans se presser ; quand il fut tout à fait dissipé, la voiture avait disparu au creux d’une dénivellation, derrière les touffes d’épineux et de broussailles en bourrelets épars. »

Extrait de : P. Pelot. « Le père de feu – Les hommes sans futur. »

Soleils hurlants par Pierre Pelot

Fiche de Soleils hurlants

Titre : Soleils hurlants (Tome 3 sur 6 – Les hommes sans futur)
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1983
Editeur : Presses Pocket

Première page de Soleils hurlants

« L’ENFANT venait du Nord, des banlieues de Barrow Creek. (On apercevait les premières maisons blanches à moins d’un mile, comme une barre de lumière sale, tremblante, fantomatique, posée sur l’étendue rousse.) Il devait savoir qu’il ne courait pas le moindre risque, que la route était à lui, pour un moment encore. Il roulait en plein centre du ruban d’asphalte rosâtre, soulevant derrière lui un maigre nuage de poussière, presque rien, aussitôt retombé. À cette distance, impossible de dire s’il s’agissait d’un garçon ou d’une fillette – d’ailleurs, quelle importance ? Il se propulsait sans bruit, pédalant tout ce qu’il savait, juché sur une espèce d’ahurissant tricycle à hautes pattes.

Le premier, l’Aviateur eut l’attention attirée par ce point mouvant. Il cessa de manipuler son Dawson Knife, ses mains s’immobilisèrent. »

Extrait de : P. Pelot. « Soleils hurlants – Les hommes sans futur. »

Saison de rouille par Pierre Pelot

Fiche de Saison de rouille

Titre : Saison de rouille (Tome 2 sur 6 – Les hommes sans futur)
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1982
Editeur : Presses Pocket

Première page de Saison de rouille

« ELLE était revenue à elle une première fois, dans le courant de la nuit. Ensuite, elle avait dû retomber dans l’inconscience; à moins que la terreur et la tension nerveuse accumulées l’aient fait glisser dans le sommeil pour protéger sa raison…

Et voilà qu’elle refaisait surface.

Pour l’instant, la résurgence n’était que pénible – donc, supportable –, mais cela risquait de se déchirer quelque part et de l’engloutir si elle ne rassemblait pas rapidement toutes ses forces. Ses pauvres et maigres forces… Sensation d’étouffement, respiration difficile qui lui mettait la poitrine en feu, elle était là, recroquevillée, enchaînée au fond de quelque puits, avec ce tunnel de pierres noires lancé au-dessus d’elle et menaçant de s’effondrer à tout instant et de l’écrabouiller. »

Extrait de : P. Pelot. « Saison de rouille – Les hommes sans futur. »

Les mangeurs d’argile par Pierre Pelot

Fiche de Les mangeurs d’argile

Titre : Les mangeurs d’argile (Tome 1 sur 6 – Les hommes sans futur)
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1981
Editeur : Presses Pocket

Première page de Les mangeurs d’argile

« Il était vertébré, mammifère et placentaire. Son ancêtre lointain, là-bas, tout là-bas, plus de cent millions d’années avant, était un petit animal aux yeux globuleux qui avait appris à distinguer les couleurs de la jungle. À ce qu’on dit.

Il était singe.

Le temps coula sur une terre métamorphosée, avec de très brutales transformations qui s’opéraient en quelques dizaines de millions d’années seulement.

Ils étaient singes encore, les singes. Mais il avait changé, lui. Il n’avait pas encore de mots pour le dire. Son nouveau nom, « homo », serait trouvé longtemps après : avec des qualificatifs. On le dirait tour à tour « habilis », « erectus », et puis « sapiens ».

Il devint l’homme, mais les singes continuaient d’être singes. La cassure ne fut pas nette, ni la bifurcation évidente. Il y avait le temps. »

Extrait de : P. Pelot. « Les mangeurs d’argile – Les hommes sans futur. »

Ultimes aventures en territoires fourbes par Pierre Pelot

Fiche de Ultimes aventures en territoires fourbes

Titre : Ultimes aventures en territoires fourbes (Tome 5 sur 5 – Konnar le barbant)
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1991
Editeur : Fleuve noir

Première page de Ultimes aventures en territoires fourbes

« Chapitre pour lequel l’intro, qui pourtant volait haut, a été zappée, et définitivement perdue en dépit de toutes nos recherches. Sorry.

Avec sa gueule de métèque, de juif errant, de pâtre grec, et ses cheveux aux quatre vents, Yvil le Viran prenait le frais devant sa tente et se souvenait qu’on l’appelait volontiers « Yvan le Viril » quand il était petit, pour faire drôle. Ça lui faisait plaisir. Non pas que d’aucuns le surnommassent de la sorte jadis, mais de s’en souvenir, lui, aujourd’hui.

Car se rappeler quelque chose, pour Yvil, quelque chose en règle générale, sans parler de l’enfance, c’était l’exploit, osons dire le miracle. Chapitre surnoms, il en portait un autre, et c’était « Tête Chercheuse ». »

Extrait de : P. Pelot. « Ultimes aventures en territoires fourbes – Konnar le barbant. »

Gilbert le barbant, le retour par Pierre Pelot

Fiche de Gilbert le barbant, le retour

Titre : Gilbert le barbant, le retour (Tome 4 sur 5 – Konnar le barbant)
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1991
Editeur : Bragelonne

Première page de Gilbert le barbant, le retour

« Une journée dans la vie de Jollis le Gardien.

«Y a des jours comme ça », était précisément en train de se dire J.L.G., tandis que les premières résonances de la migraine percutaient lourdement les parois de son crâne – et tout se compliqua, en cascade, comme si l’événement ne devait jamais avoir de fin. Le truc fou. Un vrai maléfice.

Le cours des choses passa en surmultiplié. Évidemment, la migraine de J.L.G. aussi. Mais pourquoi cette migraine ? – te demanderas-tu, Lecteur avide de savoir. Et qui est J.L.G. ? ajouteras-tu dans la foulée de ton interrogation.

Questions qu’il n’est sans doute pas inutile de poser dès à présent, ce qui ne va pas manquer d’éclaircir la situation. Surtout si lesdites questions se trouvent être suivies de réponses. Ce qui va être le cas. »

Extrait de : P. Pelot. « Gilbert le Barbant, le retour – Konnar le barbant
Pierre Pelot
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Rollmops dream par Pierre Pelot

Fiche de Rollmops dream

Titre : Rollmops dream (Tome 3 sur 5 – Konnar le barbant)
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1991
Editeur : Bragelonne

Première page de Rollmops dream

« Après une longue et fructueuse réflexion sous un parasol rose à rayures vertes, le Narrateur estime qu’un résumé des chapitres précédents – voire des épisodes…, quasiment des volumes – s’impose.

Toujours soucieux de se situer à la pointe de la technique afin de satisfaire le lecteur, le Narrateur, encore lui, propose dans la foulée deux formes de résumés : une version courte et une version longue, selon un procédé en vigueur dans les salles de cinéma et qui donne plutôt de bons résultats.

RÉSUMÉ (version courte)

Gilbert Lafolette, alias « le Barbant », ou encore « Le Barbant », ainsi que ses potes n’étaient pas, comme dit la litote, dans la merde. »

Extrait de : P. Pelot. « Rollmops Dream – Konnar le barbant. »

Sur la piste des Rollmops par Pierre Pelot

Fiche de Sur la piste des Rollmops

Titre : Sur la piste des Rollmops (Tome 2 sur 5 – Konnar le barbant)
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1991
Editeur : Fleuve noir

Première page de Sur la piste des Rollmops

« Où l’on retrouve Gilbert le Barbant (Lafolette pour l’état civil), monté en grade et devenu fils pratiquement adoptif et spirituel du Grand Konnar. Et si on le retrouve, c’est que sa présence est la moindre des choses au départ de ses nouvelles aventures.

D’accord, nous retrouvons Gilbert, mais juste le temps pour lui de nous dire un mot : — ’alut.

Parce que nous tombons plutôt mal, à un mauvais moment, en pleine rage de dents. À moins qu’il ne s’agisse d’une migraine. Bref, une de ces saletés qui vous rendent tout à fait indisponible à tout et à tous, n’importe quoi et n’importe qui, du dernier tremblement de terre en vadrouille sur les cimes de l’échelle de Richter à Madonna la mythique. C’est pas peu dire. Alors, nous mêmes comme vous autres, en comparaison… »

Extrait de : P. Pelot. « Sur la piste des Rollmops – Konnar le barbant. »

Le fils du grand Konnar par Pierre Pelot

Fiche de Le fils du grand Konnar

Titre : Le fils du grand Konnar (Tome 1 sur 5 – Konnar le barbant)
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1990
Editeur : Bragelonne

Première page de Le fils du grand Konnar

« Nul ne sait, parmi les mortels – qui sont tout de même légion à s’agiter et à faire du bruit entre l’instant où ils tombent au monde et cet autre instant où ils le quittent – où se situe véritablement le pays des Héros.

Nul.

Et même, à bien y réfléchir, parmi les Héros. Car il s’en trouve nombre qui, partis en mission Dieux savent où, en vacances, ou n’importe quoi, ne sont même plus foutus de retrouver leur chemin et de rentrer chez eux – un peu sonnés, sans doute par leurs péripéties sur les continents, plus ou moins déphasés, incapables d’actionner un distributeur de billets qui leur permettrait de sauter dans le premier train pour le voyage de retour. (C’est ainsi que parfois l’on croise, hâves, balbutiants, mal hardés, ces pauvres hères qui vous demandent un euro, se prétendant capables avec ça d’entreprendre le Grand Voyage – et nous les repoussons de notre mépris, feignons de les ignorer, et nous avons bien tort : souventement le fieffé que nous piétinons de notre mépris n’est pas moins qu’un valeureux mais malchanceux Héros, égaré dans les pièges du quotidien sur la terre des mortels.) »

Extrait de : P. Pelot. « Le Fils du Grand Konnar – Konnar le barbant. »