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Le livre d’or par R. Silverberg

Fiche de Le livre d’or

Titre : Le livre d’or de la science fiction
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1979
Traduction : D. Pemerle, P. Alpérine, M. Demuth, F. Straschitz, B. Martin, P. R. Hupp, L. Malbernard
Editeur : Pocket

Sommaire de Le livre d’or

  • Absolument inflexible
  • Le circuit Macauley
  • Eve et les vingt-trois Adams
  • Le coup du téléphone
  • Je vous donne 1000110
  • Quand les arbres ont des dents
  • La danse au soleil
  • Monade urbaine 158
  • Pousser ou grandir
  • Bon pour le service des organes
  • Voir l’homme invisible
  • Des mondes en cascades
  • Le dybbuk de Mazel Toy IV
  • Schwartz et les galaxies

Première page d’Absolument inflexible

« Le détecteur se mit à rougeoyer dans un coin du petit bureau de Mahler. D’un geste las, il le désigna au type assis légèrement effondré devant sa table de travail : un anachronique à la triste mine, empêtré dans les boursouflures du scaphandre spatial qu’il était contraint de porter.
— Comme vous le voyez, dit Mahler en tapotant sur son bureau, on vient d’en trouver un autre. Vous n’arrêtez pas de nous tomber dessus. Quand vous arriverez sur la lune, vous trouverez un plein Dôme de vos pareils. Depuis que j’ai pris mes fonctions ici, j’en ai envoyé plus de quatre mille là-bas. C’était il y a huit ans, en 2776, ce qui fait une moyenne de cinq cents par an. Il ne se passe pratiquement pas de journée sans qu’il nous en débarque un.
— Et pas un qui n’ait été laissé en liberté, dit l’anachronique. Tous les voyageurs de l’espace qui ont atterri ici ont été expédiés immédiatement sur la lune. Tous. »

Extrait de : R. Silverberg. « Le livre d’or de science fiction. »

Rendez-vous avec Rama par A. C. Clarke

Fiche de Rendez-vous avec Rama

Titre : Rendez-vous avec Rama (Tome 1 sur 4 – Rama)
Auteur : A. C. Clarke
Date de parution : 1973
Traduction : D. Pemerle
Editeur : J’ai lu

Première page de Rendez-vous avec Rama

« DÉFENSE SPATIALE

Tôt ou tard cela devait arriver. Nécessairement. Le 30 juin 1908, Moscou échappa de peu – trois heures et quatre cents kilomètres – à la destruction, ce qui, à l’échelle de l’univers, ne constituait qu’une marge infime. De nouveau, le 12 février 1947, une autre ville russe frôla d’encore plus près la catastrophe lorsque la seconde grande météorite du XXe siècle explosa à moins de quatre cents kilomètres de Vladivostok, produisant une déflagration rivalisant avec celle de la bombe à uranium récemment inventée.
A cette époque, les hommes étaient impuissants à se protéger des derniers obus perdus du bombardement cosmique qui, jadis, avait grêlé le visage de la Lune. Les météorites de 1908 et de 1947 avaient frappé des étendues sauvages et inhabitées ; mais, à la fin du XXIe siècle, il ne restait sur Terre aucune région où pouvait se pratiquer sans dommage le céleste exercice de tir. L’espèce humaine s’était répandue d’un pôle à l’autre. Et donc, inévitablement…
A 9 h 46 G.M.T., au matin du 11 septembre, au cours de l’été exceptionnellement beau que connut l’année 2077, la plupart des habitants de l’Europe furent éblouis par une boule de feu apparue au levant. En quelques secondes, elle fut plus brillante que le soleil et, tandis qu’elle parcourait le ciel – initialement dans un silence total –, elle laissait der- »

Extrait de : A. C. Clarke. « Rama – Rendez-vous avec Rama. »

Le livre d’or par T. Sturgeon

Fiche de Le livre d’or

Titre : Le livre d’or de la science-fiction
Auteur : T. Sturgeon
Date de parution : 1978
Traduction : D. Pemerle, J. Polanis, A. Dorémieux, P. Billon, F. Straschitz
Editeur : Pocket

Sommaire de Le livre d’or :

  • L’île des cauchemars
  • Les ossements
  • Largo
  • Cicatrices
  • Un don particulier
  • M. Costello, héros
  • La musique
  • Parcelle brillante
  • L’autre Célia
  • Un crime pour Llewellyn
  • La fille qui savait
  • Sculpture lente

Première page de L’île des cauchemars

« LE gouverneur visa entre les deux feuilles d’une menthe importée à grands frais, et aligna l’échancrure verte sur le coin de la véranda en bambou et la silhouette d’un homme courbé sur la plage. Il ne disait rien. Cela dura tant, que son visiteur manifesta une certaine inquiétude de ne plus entendre la voix, ou plutôt le bourdonnement confortable du gouverneur. Que faire d’autre, pensa-t-il, sinon regarder cet homme âgé qui, son verre froid contre la joue, observait entre les deux feuilles le batteur de grèves. Que faire d’autre dans cet archipel d’îlots mornes et lumineux, sinon parler. Si on laissait tomber la conversation, on pensait chaleur, on pensait silences scandés par le ressac, bruissement alangui des palmes, ce qui ramenait à la chaleur. Bon sang, pensa-t-il soudain, et ce gouverneur qui s’habille tous les soirs pour dîner, tous les soirs par cette chaleur.

« Pauvre cinglé », grommela le gouverneur.

« Qui ça ? » demanda le visiteur américain. »

Extrait de : T. Sturgeon. « Le livre d’or de la science-fiction. »

La défonce Glogauer par M. J. Moorcock

Fiche de la La défonce Glogauer

Titre : La défonce Glogauer (Tome 2 sur 2 – Karl Glogauer)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1971
Traduction : D. Pemerle
Editeur : J.-C. Lattès

Première page de La défonce Glogauer

« Dans le jardin suspendu, 1971 : Rouge péché

Les entrées d’immigrants du Commonwealth en Grande-Bretagne ont baissé de 22 % en avril. De 2560 en avril dernier, elles sont passées à 1991.
The Guardian, 25 juin 1971

Le doute ramenait toujours Karl Glogauer au Derry and Toms. Sous le soleil d’été, il descendait Kensington Church Street jusqu’à High Street sans un regard pour les boutiques et les cafés. Passé le premier des trois grands magasins, bâtiments sévères, regorgeants et éternels qui, installés côte à côte, bouchaient le ciel, il poussait les hautes portes de verre du deuxième, le Derry. La plus forte de ces places fortes. »

Extrait de : M. J. Moorcock. « Karl Glogauer – La défonce Glogauer. »

Tous à Zanzibar par J. Brunner

Fiche de Tous à Zanzibar

Titre : Tous à Zanzibar (Tome 1 sur 4 – La tétralogie noire)
Auteur : J. Brunner
Date de parution : 1968
Traduction : D. Pemerle
Editeur : Le livre de poche

Première page de Tous à Zanzibar

« LA MÉTHODE D’INNIS

Il n’y a rien d’arbitraire ou de forcé dans le mode d’expression d’Innis. Si on le traduisait en prose perspective, non seulement faudrait-il beaucoup d’espace, mais on perdrait les intuitions, les coups de sonde à l’intérieur des modes d’interaction des formes d’organisation. Parce qu’il ressentait le besoin pressant de ce genre de pénétration, Innis a sacrifié point de vue et prestige. Un point de vue peut devenir un luxe dangereux si on le substitue à la perspicacité et à la compréhension. À mesure qu’il voyait clair, Innis a complètement cessé d’utiliser les simples points de vue pour exposer son sujet. Lorsqu’il relie étroitement l’invention de la presse mue à la vapeur et « l’unification des langues vulgaires » avec la montée du nationalisme et de l’esprit révolutionnaire, il n’exprime pas le point de vue de qui que ce soit, et encore moins le sien. Il compose, par la méthode des mosaïques, une configuration, ou galaxie, destinée à illuminer la question… Innis, toutefois, ne se fatigue pas à « déchiffrer » les interrelations des éléments de la galaxie. Ses derniers travaux ne sont pas des produits prêts à être consommés, mais des objets « à faire soi-même »…
 
Marshall McLuhan ; La Galaxie Gutenberg. »

Extrait de : J. Brunner. « La tétralogie noire – Tous à Zanzibar. »