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Le livre d’or par G. Klein

Fiche de Le livre d’or
Titre : Le livre d’or de la science fiction
Auteur : G. Klein
Date de parution : 1979
Editeur : Pocket
Sommaire de Le livre d’or
- La tunique de Nessa
- L’écume du soleil
- Le monstre
- Les virus ne parlent pas
- Trois versions d’un évènement
- Discours pour le centième anniversaire de l’internationale végétarienne
- Ligne de partage
- Acmé ou l’anti-Crusoé
- Le condamné
- Les prisonniers
- Le dernier moustique de l’été
- Le cavalier au centipède
- La planète aux sept masques
- Réhabilitation
- Jonas
Première page de La tunique de Nessa
« Il se passe bien des choses derrière les murs de Tula, l’oasis de cristal. Rien dans le ciel léger de Mars ne recèle tant d’étrangeté, rien non plus sur l’horizon plat, désert, derrière lequel descendent les silhouettes dérisoires des caravanes qui s’en vont vers le sud quérir les produits fabuleux des mines. Et même les rues de Tula sont décevantes pour le touriste qui, tombé du ciel, venu d’une lointaine étoile, ou tout simplement de la Terre, s’égare entre ces bâtiments nets ou anciens que le vent a polis et comme recouverts d’un vernis, car les rues de Tula, sauf à certaines heures, certains jours, sont presque abandonnées. Un indigène furtif passe, enveloppé dans les replis de son manteau de sable. Une porte bée, une étoffe s’agite dans l’embrasure triangulaire d’une fenêtre, une des tours de cristal chante dans le vent, et, dans les cavernes profondes, gronde parfois l’eau, le sang de Mars. Ainsi passent les heures. »
Extrait de : G. Klein. « Le livre d’or. »
Les tueurs de temps par G. Klein

Fiche de Les tueurs de temps
Titre : Les tueurs de temps (Tome 5 sur 3 – La saga d’Argyre)
Auteur : G. Klein
Date de parution : 1965
Editeur : Pocket
Première page de Les tueurs de temps
« L’ASTRONEF se trouvait à mi-chemin entre le Grand-Nuage de Magellan et le Petit-Nuage de Magellan, au terme d’un fructueux voyage d’exploration qui avait duré douze années.
C’était l’expédition la plus hardie que la civilisation humaine du Petit-Magellan ait envoyée hors de ses frontières. Ses édiles savaient voir grand quand leurs intérêts l’exigeaient.
Cinq ou six mille ans plus tôt leurs ancêtres, venus de la Prime-Galaxie, s’étaient empressés de conquérir des mondes neufs et de se multiplier. En l’an 27937 (base universelle), où débute notre histoire, la civilisation humaine du Petit-Magellan comptait environ six mille planètes colonisées sur lesquelles la population était en moyenne de deux cent cinquante mille âmes. Sur certains mondes, elle frisait presque la centaine de millions. Sur d’autres, elle ne s’élevait guère qu’à quelques familles. »
Extrait de : G. Klein. « La saga d’Argyre – Les tueurs de temps. »
Le sceptre du hasard par G. Klein

Fiche de Le sceptre du hasard
Titre : Le sceptre du hasard (Tome 4 sur 3 – La saga d’Argyre)
Auteur : G. Klein
Date de parution : 1968
Editeur : Pocket
Première page de Le sceptre du hasard
« LES boules tournoyaient sur elles-mêmes en un mouvement coloré qui fixait le regard, l’hypnotisait. Elles apparaissaient simultanément sur cent cinquante millions d’écrans répartis sur toute la planète, et elles apparaîtraient avec un retard variable sur des milliards d’écrans qui se trouvaient sur une centaine d’autres mondes. Elles bondissaient dans leurs cages dorées comme des insectes affolés. Lorsqu’elles ralentirent, les observateurs purent discerner les lettres et les chiffres qui étaient peints à leur surface. Elles descendirent lentement vers le bas de la cage sphérique et retombèrent par une ouverture ronde dans un court cylindre transparent. Elles s’y disposèrent dans un certain ordre. Les observateurs purent lire une suite de chiffres et de lettres.
— Seigneur ! dit l’homme qui était allongé dans l’herbe du jardin d’Aroigne devant son téléviseur portatif. »
Extrait de : G. Klein. « La saga d’Argyre – Le sceptre du hasard. »
Le livre d’or par C. L. Moore et H. Kuttner

Fiche de Le livre d’or
Titre : Le livre d’or de la science-fiction
Auteur : C. L. Moore et H. Kuttner
Date de parution : 1979
Traduction : F. Straschitz, M. Deutsch, A. Dorémieux, A. Guillot-Coli
Editeur : Pocket
Sommaire de Le livre d’or :
- Impasse
- Un bon placement
- Gallegher bis
- Problème de logement
- L’heure des enfants
- Ce qu’il vous faut
- En direct avec le futur
- Il se passe quelque chose dans la maison
- Juke-box
- Ne vous retournez pas
- Androide
- Sinon
Première page d’Impasse
« Thor était le premier robot qui ne fût pas devenu fou. Il aurait sans doute été préférable qu’il suive l’exemple de ses prédécesseurs.
La difficulté, bien sûr, était de créer une machine pensante suffisamment complexe sans toutefois être trop compliquée. Balder IV avait été le premier robot que l’on pût qualifier de « réussi », mais au bout de trois mois, son comportement devint imprévisible ; il répondait de travers aux questions et passait la majeure partie de son temps à regarder fixement devant lui. Lorsqu’il devint activement destructeur, la firme prit des mesures. Bien entendu, un robot en duralliage est indestructible, mais on l’enterra sous une épaisse couche de béton. Et encore fallut-il appeler Mars II à l’aide en attendant que le béton ait pris.
Les robots fonctionnaient, certes. Pendant un certain temps. Ensuite, une curieuse forme de dépression mentale se faisait jour en eux, et ils devenaient fous. La firme ne pouvait même pas récupérer les pièces détachées : même une torche à acétylène ne pouvait entamer le duralliage une fois qu’il avait durci ; vingt-huit robots dormaient donc sous le béton, avec leurs pensées de fous ; Harnahan, l’ingénieur en chef, disait que cela lui rappelait la geôle de Reading. »
Extrait de : C. L. Moore et H. Kuttner. « Le livre d’or de la SF. »
La dernière aube par C. L. Moore

Fiche de La dernière aube
Titre : La dernière aube
Auteur : C. L. Moore
Date de parution : 1957
Traduction : M. Deutsch
Editeur : Pocket
Première page de La dernière aube
« Au bout d’un moment, le tangage du car prit un rythme auquel je pouvais m’adapter. Chaque fois que je faisais un mouvement, la poussière jaillissait de mon pantalon de coton ; il y avait encore suffisamment de lumière dans la nuit brûlante pour que je distingue sous mes ongles la terre des vergers de l’Ohio. Et je pensai : je porte le deuil. Demandez-moi pourquoi ces vêtements noirs. Je porte le deuil de ma vie. C’était… c’était dans quoi ? Ah oui ! Masha dans Goéland.
Le car ferraillait. Et il puait. La sueur et l’insecticide. L’insecticide était fourni par le gouvernement : il ne fallait pas que les agros introduisent de parasites nuisibles dans les cultures de l’Illinois. Il avait en outre l’avantage de décourager les poux et la vermine dont les passagers étaient porteurs – et qui laissaient d’ailleurs la plupart d’entre nous indifférents : sinon, nous n’aurions pas été des agros.
Je m’étais habitué aux cahots et à l’odeur. Carré dans mon siège, j’avais fermé les yeux, fait le vide en moi et commencé à ne penser à rien quand une petite bagarre éclata brusquement dans le car. J’avais l’impression que quelqu’un était à genoux sur ma poitrine. Des gens m’écrasaient, riant et pous- »
Extrait de: C. L. Moore. « La dernière aube. »
Le livre d’or par Theodore Sturgeon

Fiche de Le livre d’or
Titre : Le livre d’or de la science-fiction
Auteur : Theodore Sturgeon
Date de parution : 1978
Traduction : D. Pemerle, J. Polanis, A. Dorémieux, P. Billon, F. Straschitz
Editeur : Pocket
Sommaire de Le livre d’or :
- L’île des cauchemars
- Les ossements
- Largo
- Cicatrices
- Un don particulier
- M. Costello, héros
- La musique
- Parcelle brillante
- L’autre Célia
- Un crime pour Llewellyn
- La fille qui savait
- Sculpture lente
Première page de L’île des cauchemars
« LE gouverneur visa entre les deux feuilles d’une menthe importée à grands frais, et aligna l’échancrure verte sur le coin de la véranda en bambou et la silhouette d’un homme courbé sur la plage. Il ne disait rien. Cela dura tant, que son visiteur manifesta une certaine inquiétude de ne plus entendre la voix, ou plutôt le bourdonnement confortable du gouverneur. Que faire d’autre, pensa-t-il, sinon regarder cet homme âgé qui, son verre froid contre la joue, observait entre les deux feuilles le batteur de grèves. Que faire d’autre dans cet archipel d’îlots mornes et lumineux, sinon parler. Si on laissait tomber la conversation, on pensait chaleur, on pensait silences scandés par le ressac, bruissement alangui des palmes, ce qui ramenait à la chaleur. Bon sang, pensa-t-il soudain, et ce gouverneur qui s’habille tous les soirs pour dîner, tous les soirs par cette chaleur.
« Pauvre cinglé », grommela le gouverneur.
« Qui ça ? » demanda le visiteur américain. »
Extrait de : T. Sturgeon. « Le livre d’or de la science-fiction. »
Le lendemain du jugement dernier par J. Blish

Fiche de Le lendemain du jugement dernier
Titre : Le lendemain du jugement dernier (Tome 2 sur 3 – Faust-Aleph-Zéro)
Auteur : J. Blish
Date de parution : 1970
Traduction : J. Perrin
Editeur : Pocket
Première page de Le lendemain du jugement dernier
« Les événements qui avaient conduit à la catastrophe s’étaient déroulés dans l’ordre chronologique suivant :
Baines, le Président de Consolidated Warfare Service, filiale d’un groupement international de produits chimiques et de colorants consacré à la fabrication de munitions, avait demandé audience auprès de Theron Ware, une des sommités de la magie noire, pour assister à une séance en compagnie de Jack Ginsberg, son directeur général et un sceptique de la plus belle espèce. Ils s’étaient donc rendus au palais que Ware avait loué dans la charmante ville maritime de Positano et où le Maître se livra à une petite démonstration d’alchimie sous contrôle strict, transformant deux larmes ordinaires successivement en larmes de sang, d’or et de plomb. »
Extrait de : J. Blish. « Faust-Aleph-Zéro – Le lendemain du jugement dernier. »
Un pont de cendres par R. Zelazny

Fiche d’Un pont de cendres
Titre : Un pont de cendres
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1976
Traduction : B. Martin
Editeur : Pocket
Première page d’Un pont de cendres
« Je…
Le jour était le…
Le…
Vu l’homme, il est…
L’homme se déplace à travers bois. Avec lui une bande d’autres, tous des chasseurs. Ils portent des peaux de bêtes. Ils ont des bâtons pointus, durcis au feu. Le mien a une pointe de pierre, décorée de lignes tracées avec la pointe du couteau de silex pendu à la lanière de cuir autour de… sa taille. Il y a des feuilles dans ses cheveux et un objet brillant qui pend à un lacet autour de son cou. C’est une chose de puissance qu’il a apportée de la terre des esprits sous la mer. Il conduit les hommes à la chasse, père du père aux cheveux aile-de-corbeau d’eux tous. Ses yeux sombres décrivent le trajet de la bête. En silence, narines dilatées, les autres marchent dans ses pas. L’air se charge parfois d’une faible odeur de sel et de varech, des côtes pas trop lointaines de la grande eau, notre mère à tous. Il lève la main et les hommes s’arrêtent.
Il fait encore un geste et tous se déploient de part et d’autre de lui, accroupis en un arc, les pointes en avant. Et, de nouveau, ils font halte. »
Extrait de : R. Zelazny. « Un pont de cendres. »
Terre mouvante par R. Zelazny

Fiche de Terre mouvante
Titre : Terre mouvante
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1981
Traduction : J. Bailhache
Editeur : Pocket
Première page de Terre mouvante
« LES sept hommes portaient des menottes attachées à des chaînes, et chaque chaîne était fixée à part sur la pierre suintante des murs de la haute salle. Seule l’éclairait faiblement une lampe à pétrole logée dans une petite niche du fond, à droite de l’entrée. Des chaînes et entraves inemployées pendaient çà et là. Le plancher malpropre était jonché de paille, l’air chargé d’odeurs fortes. Chacun des hommes était barbu, déguenillé. Leurs visages pâles étaient creusés de rides. Ils avaient les yeux fixés sur l’entrée.
Devant eux des formes dansaient ou fulguraient dans l’air, traversant l’épaisseur des murs quitte à réapparaître ailleurs. Formes abstraites ou imitant des objets naturels – fleurs, serpents, oiseaux, feuilles – le plus souvent avec une fidélité touchant à la parodie. Un tourbillon vert pâle s’éleva puis expira au fond de la salle, déversant au sol une horde d’insectes. Ce fut le signal d’une mêlée entre de petites bêtes avides de les consommer. Un rire caverneux résonna quelque part derrière l’entrée, »
Extrait de : R. Zelazny. « Terre mouvante. »
Le maître des rêves par R. Zelazny

Fiche de Le maître des rêves
Titre : Le maître des rêves
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1966
Traduction : A. Dorémieux
Editeur : Pocket
Première page de Le maître des rêves
« Tout réussi que ce fût, avec le sang et tout le reste, Render sentait que c’était sur le point d’arriver à son terme.
Dès lors, chaque microseconde devrait compter pour une minute, décida-t-il – et peut-être faudrait-il augmenter la température… Quelque part, juste à la périphérie de toute chose, les ténèbres cessèrent de se contracter.
Quelque chose de semblable à un crescendo de coups de tonnerre subliminaux s’était interrompu sur une seule note rageuse. Cette note était un concentré de honte et de douleur, et aussi de peur.
Le Forum était étouffant.
César s’était tapi à l’écart du cercle forcené. Il se cachait les yeux de l’avant-bras, mais cela ne l’empêchait pas de voir, pas cette fois.
Les sénateurs n’avaient pas de visage et leurs vêtements étaient éclaboussés de sang. Leurs voix ressemblaient à des cris d’oiseaux. Avec une frénésie »
Extrait de : R. Zelazny. « Le Maître des Rêves. »