Étiquette : Pocket
Les chimères de l’ombre par J. Brunner

Fiche de Les chimères de l’ombre
Titre : Les chimères de l’ombre
Auteur : J. Brunner
Date de parution : 1970
Traduction : D. Haas
Editeur : Pocket
Première page de Les chimères de l’ombre
« DANS le dernier club à la mode, Bitchy (« la Rosse ») Legree renvoya en arrière d’un mouvement de tête les mèches de la perruque de ce soir-là – blond platine – effleura les touches du piano blanc et or et se mit à chanter, sur un air voisin de Jesse James :
« Sammy Logan était beaucoup plus riche que vous ou moi ;
Il avait fait sa fortune tout seul,
Il avait donné des bouts de son cœur à une douzaine de poules de Mayfair,
Et une nuit, son pauvre palpitant éclata en mille morceaux. »
Quelqu’un protesta que la chanson était de mauvais goût. Quelqu’un d’autre suggéra que l’individu »
Extrait de : J. Brunner. « Les chimères de l’ombre. »
Le jeu de la possession par J. Brunner

Fiche de Le jeu de la possession
Titre : Le jeu de la possession
Auteur : J. Brunner
Date de parution : 1980
Traduction : J.-P. Carasso
Editeur : Pocket
Première page de Le jeu de la possession
« L’AIR était littéralement crasseux. Passant sa langue sur ses lèvres, Godwin Harpinshield l’en retira chargée d’une matière granuleuse qui crissa contre ses dents et son palais : la poussière du raid de l’après-midi qui n’avait pas encore eu le temps de retomber. Et voilà que, déjà, les sirènes recommençaient à piauler et miauler sous le ciel crépusculaire de l’été.
Sa jambe droite était habitée d’une vague douleur, mais rien d’insupportable. Presque agréable, au contraire, signe que sa blessure était en voie de guérison. Il était bien trop couvert pour la chaleur qui régnait ; ses pieds transpiraient dans des souliers noirs étroitement lacés et il était coiffé d’une casquette à visière rigide. Il portait, pour être précis, l’uniforme d’un officier de la R.A.F. dont les manches – il y jeta un rapide coup d’œil – s’ornaient des galons de lieutenant. Sur sa poche de poitrine gauche, les « ailes » de pilote. La paume et les doigts »
Extrait de : J. Brunner. « Le jeu de la possession. »
L’envers du temps par J. Brunner

Fiche de L’envers du temps
Titre : L’envers du temps
Auteur : J. Brunner
Date de parution : 1971
Traduction : J. Huet
Editeur : Pocket
Première page de L’envers du temps
« CALME plat. Cependant la mer n’est pas parfaitement immobile. Elle vient lécher paresseusement la grève sablonneuse d’un mouvement régulier que ne révèle pas le moutonnement de l’écume — car les vagues sont d’huile et ne déferlent pas — mais le mol aller et retour des taches blêmes des détritus de matière plastique indestructible. Un peu en deçà de la ligne des hautes eaux, s’étend une végétation broussailleuse.
Il fait nuit. Le ciel est clair, presque sans nuages. Pas de lune, ou plutôt, la lune est remplacée par deux astres artificiels qui brillent dans l’espace.
Tout est silence, en dehors du bruissement du vent dans les branches et du clapotis de la marée.
A moins d’un kilomètre de la rive, une tache blanche tranche sur le miroir sombre des eaux. »
Extrait de : J. Brunner. « L’envers du temps. »
Pour patrie l’espace par F. Carsac

Fiche de Pour patrie l’espace
Titre : Pour patrie l’espace
Auteur : F. Carsac
Date de parution : 1979
Editeur : Pocket
Première page de Pour patrie l’espace
« LA GRANDE CHUTE
Tinkar tombait entre les étoiles. Partout, autour de lui, au-dessus de lui, sous lui, l’infini, leurs points lumineux brillaient, impassibles. Il tournoyait en tombant et voyait passer la Voie lactée, comme une zone de feu glacé. L’instant d’un éclair, il entrevoyait le nuage de gaz qui était tout ce qui restait de son astronef. Peu à peu, exécutant les manœuvres apprises à l’école des Cadets, il ralentit son tournoiement, jusqu’au moment où la bande lumineuse de la galaxie sembla seulement basculer, lentement, comme une toupie à bout de course. Alors, il put réfléchir à son sort.
Il était seul, épouvantablement seul, à des milliards de kilomètres de toute vie, humaine ou autre. Son âme était pleine de désespoir, non à cause de la certitude de sa mort, mais de celle d’avoir échoué dans sa mission. Jamais il ne délivrerait son mes- »
Extrait de : F. Carsac. « Pour patrie l’espace. »
Lori par R. Bloch

Fiche de Lori
Titre : Lori
Auteur : R. Bloch
Date de parution : 1989
Traduction : F. Truchaud
Editeur : Pocket
Première page de Lori
« Lorsque vous atteignez un certain âge, vous pouvez apercevoir le tunnel au bout de la lumière.
Ed Holmes regarda fixement la phrase un moment, puis il retira la feuille de sa machine à écrire et la jeta dans la corbeille à papier. Celle-ci était quasiment remplie de feuilles identiques, froissées et ressemblant à des boules de pop-corn. Des phrases creuses et insipides, de la bouillie pour les chats et autres minets débiles amateurs de fast-foods. Et lorsque la corbeille à papier était presque remplie cela voulait dire qu’il commençait à avoir la tête vide. À présent il citait le président Bush.
Il était temps d’arrêter pour aujourd’hui. Peut-être n’aurait-il dû jamais commencer – »
Extrait de : R. Bloch. « Lori. »
Psychose 13 par R. Bloch

Fiche de Psychose 13
Titre : Psychose 13 (Tome 3 sur 3 – Psychose)
Auteur : R. Bloch
Date de parution : 1990
Traduction : G. Coisne
Editeur : Pocket
Première page de Psychose 13
« Quand Terry et Mick arrivèrent devant la porte du bureau, la lune disparut derrière les nuages.
— Tu vois ? chuchota Mick. Tu comprends maintenant pourquoi il fallait emporter une lampe de poche ?
— Pourquoi est-ce que tu parles si bas ? demanda Terry. Il n’y a personne. Mais sa torche s’alluma aussi vite que celle de Mick.
— À ta place, j’en serais pas si sûre.
Mick choisit la plus petite clef du trousseau, l’introduisit dans la serrure et marqua un temps d’arrêt.
— T’as peur ? demanda Terry.
— Tu veux rire. (Un tour de clef et la porte s’ouvrit.) Personne en vue ? Terry jeta rapidement un coup d’œil vers la route.
— Pas un chat.
— Parfait, dit Mick. Allons-y et attention les yeux. »
Extrait de : R. Bloch. « Psychose – Psychose 13. »
Psychose par R. Bloch

Fiche de Psychose
Titre : Psychose (Tome 1 sur 3 – Psychose)
Auteur : R. Bloch
Date de parution : 1960
Traduction : O. Ferry
Editeur : Pocket
Première page de Psychose
« Norman Bates entendit un bruit et un sentiment d’effroi le parcourut.
On aurait dit que quelqu’un avait frappé au carreau.
Il leva les yeux rapidement, sur le point de se redresser. Le livre lui glissa des mains et tomba sur ses larges cuisses. Alors, il se rendit compte que c’était simplement la pluie. Une pluie de fin d’après-midi, qui martelait la fenêtre du salon.
Norman n’avait pas remarqué qu’il s’était mis à pleuvoir, ni que le crépuscule était tombé. Maintenant, il faisait sombre dans le salon et il avança la main pour allumer la lampe avant de reprendre sa lecture.
C’était une de ces lampes démodées, avec un abat-jour en verre décoré et des pendeloques de cristal. Aussi loin qu’il pouvait s’en souvenir, sa mère avait eu cette lampe et n’avait jamais voulu s’en séparer. Au fond, Norman n’y voyait pas d’ob- »
Extrait de : R. Bloch. « Psychose – Psychose. »
Les quatre vents du désir par U. Le Guin

Fiche de Les quatre vents du désir
Titre : Les quatre vents du désir
Auteur : U. Le Guin
Date de parution : 1967
Traduction : J. Bailhache, P. Roullé, M. Laroche
Editeur : Pocket
Première page de Les quatre vents du désir
« L’AUTEUR DES GRAINES D’ACACIA
Et quelques autres extraits du Journal de l’Association de Thérolinguistique
Manuscrit trouvé dans une fourmilière
Les messages que l’on a découverts ont été écrits avec du suc de glandes tactiles, sur des graines d’acacia dégermées, disposées en rangées au bout d’un tunnel étroit, irrégulier, qui partait de l’un des niveaux les plus profonds de la colonie. C’est la disposition régulière des graines qui a tout d’abord attiré l’attention du chercheur.
Les messages sont fragmentaires, et la traduction approximative et hautement interprétative ; mais le texte semble digne d’intérêt, ne fût-ce que pour son manque frappant de ressemblance avec tout autre texte Fourmi que nous connaissons.
Graines 1-13 »
Extrait de : U. Le Guin. « Les quatre vents du désir. »
Le livre d’or par U. Le Guin

Fiche de Le livre d’or
Titre : Le livre d’or de la science fiction
Auteur : U. Le Guin
Date de parution : 1978
Traduction : J. Bailhache
Editeur : Pocket
Sommaire de Le livre d’or
- Le collier de Semlé
- Avril à Paris
- La règle des noms
- Le roi de Nivôse
- Neuf vies
- Plus vaste qu’un empire
- Etoiles des profondeurs
- Champ de vision
- Le chêne et la mort
- A la veille de la révolution
- Ceux qui partent d’Omelas
Première page de Le collier de Semlé
« COMMENT discerner la légende de la réalité en des mondes dont tant d’années nous séparent ? – planètes sans nom que leurs habitants appellent le Monde, planètes sans histoire dont les mythes se nourrissent du passé, à telle enseigne qu’un explorateur revenant après quelques années d’absence s’aperçoit que ses actions antérieures sont devenues celles d’un dieu. La déraison assombrit cette brèche creusée dans le temps et annihilée par nos vaisseaux aussi rapides que la lumière, et dans les ténèbres l’incertitude et la démesure poussent comme des herbes folles.
Raconter, avec quelques années de recul, l’histoire d’un homme, d’un simple ethnologue de la Ligue découvrant un monde de cette sorte, anonyme et mal connu, c’est être comme un archéologue qui, parmi les ruines millénaires, tantôt lutte contre un enchevêtrement touffu de feuilles, de fleurs, de branchages et de vigne sauvage pour tomber sou- »
Extrait de : U. Le Guin. « Le livre d’or. »