Étiquette : Presses de la cité

 

Un autre pas dans la rivière par Pierre Pelot

Fiche de Un autre pas dans la rivière

Titre : Un autre pas dans la rivière
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 2021
Editeur : Presses de la cité

Première page de Un autre pas dans la rivière

« Je suis né, dans cette vallée de la montagne des bœufs sauvages étroitement serrée par les hauteurs rondes aux couleurs délavées, rousses et bleuies, comme des ressacs pétrifiés de vagues écumées.
Vosges.
Trois mots celtes composent à l’origine le nom Vouguerus : vou, signifiant bœuf, guez, sauvage, et us pour montagne, élévation.
Les romains donnèrent le nom de Vogesus, ou Vosegus à ces montagnes ; au Moyen Age elles devinrent Vosagus, et pour les Allemands Vasgau.
 
Elles ne sont pas montagnes de hautes volées, le sommet fatigué, et ce qui fut chez elles de trempe volcanique n’a laissé pour pauvre trace qu’un soupçon de cratère, en renfoncement, que la forêt comble sans hâte, inéluctablement. »

Extrait de : P. Pelot. « Un autre pas dans la rivière. »

Le rêve de Galilée par K. S. Robinson

Fiche de Le rêve de Galilée

Titre : Le rêve de Galilée
Auteur : Kim Stanley Robinson
Date de parution : 2009
Traduction : D. Camus, D. Haas
Editeur : Presses de la cité

Première page de Le rêve de Galilée

« Tout à coup, Galilée sentit qu’il avait déjà vécu cet instant – il s’était déjà trouvé au marché d’artisanat du vendredi, devant l’Arsenal de Venise, avait déjà senti peser sur lui un regard, déjà levé les yeux et remarqué qu’un homme l’observait, un étranger de grande taille, au visage étroit et au profil aquilin. Comme la fois précédente (mais quelle fois ?), l’étranger lui signala par un hochement du menton qu’il avait perçu son regard, puis avança dans sa direction, louvoyant entre les couvertures, les tables et les éventaires surchargés qui parsemaient le Campiello del Malvasia. L’impression de déjà-vu était si forte que Galilée se sentit pris d’un léger vertige, bien qu’une partie de son cerveau demeurât suffisamment détachée pour se demander comment il était possible de sentir le regard de quelqu’un posé sur soi. »

Extrait de : K. S. Robinson. « Le rêve de Galilée. »

Station du cauchemar par P. J. Farmer

Fiche de Station du cauchemar

Titre : Station du cauchemar
Auteur : Philip José Farmer
Date de parution : 1982
Traduction : J. Guiod, J. Martinache
Editeur : Presses de la cité

Première page de Station du cauchemar

« Paul Eyre abattit une soucoupe volante. Ce matin-là, il traversait un champ en direction de la lisière d’un bois qu’un petit cours d’eau partageait en deux lorsque Riley, son setter, se mit à l’arrêt. Le corps tendu à en vibrer, l’animal pointait le museau vers l’aimant qui l’attirait, la caille invisible. Le cœur battant, Eyre regarda le buisson distant de quelques mètres derrière lequel devait se trouver la compagnie.

Les oiseaux s’envolèrent avec ce boucan qui avait coutume de le faire sursauter quand il n’était qu’un novice. On eût dit que la terre venait d’engendrer avec violence plusieurs petites planètes. Ils n’étaient pas une douzaine, comme il s’y attendait, mais seulement deux. Le premier était beaucoup plus gros que l’autre – si gros même que Paul, cette fois, sursauta. Au moment même où son fusil grondait et lui frappait l’épaule, Eyre savait déjà que ce n’était pas une caille. »

Extrait de : P. J. Farmer. « Station du cauchemar. »

Silver Grandcoeur par P. J. Farmer

Fiche de Silver Grandcoeur

Titre : Silver Grandcoeur
Auteur : Philip José Farmer
Date de parution : 1982
Traduction : A. Hamel
Editeur : Presses de la cité

Première page de Silver Grandcoeur

« Le Fokker Fou avait encore frappé.

Silver Grandcœur était à mille lieues de penser qu’il allait bientôt se retrouver nez à nez avec lui. Oh ! ça, il en connaissait un bout à son sujet ! Depuis six mois, le monde entier entendait parler de lui et du gang qui terrorisaient la Californie et tout le sud-ouest des États-Unis. Il avait braqué des banques et des bureaux de prêt, kidnappé des ploutocrates, piraté des dirigeables, vidé des réservoirs de pétrole, dérobé des substances radioactives, pillé des arsenaux. Fokker avait un goût prononcé pour l’extorsion mégalo. »

Extrait de : P. J. Farmer. « Silver Grandcoeur. »

Le dernier cadeau du temps par P. J. Farmer

Fiche de Le dernier cadeau du temps

Titre : Le dernier cadeau du temps
Auteur : Philip José Farmer
Date de parution : 1972
Traduction : M.-C. Ferrer
Editeur : Presses de la cité

Première page de Le dernier cadeau du temps

« La violence de la déflagration ébranla la colline.
Une onde de choc terrifiante dévala la pente, déferlant sur la vallée et la rivière avant de revenir frapper de plein fouet la forme oblongue qui achevait de se matérialiser.
Tout en restant parfaitement immobile dans l’espace, le H.G.Wells I venait d’effectuer un formidable bond dans le temps, passant de l’année 2070 de notre ère à l’année 12 000 avant Jésus-Christ.
Après s’être immobilisé à environ soixante centimètres au-dessus du bord de la falaise, l’appareil s’écrasa brusquement sur le sol spongieux et se mit à descendre le coteau en roulant doucement sur lui-même. Prenant rapidement de la vitesse, il fit exploser des blocs de calcaire et décapita un bosquet de pins nains avant d’arrêter sa course folle cent mètres plus bas. »

Extrait de : P. J. Farmer. « Le dernier cadeau du temps. »

Sommeil de mort par J. Sohl

Fiche de Sommeil de mort

Titre : Sommeil de mort
Auteur : Jerry Sohl
Date de parution : 1983
Traduction : M. Decourt, J.-L. Estèbe
Editeur : Presses de la cité

Première page de Sommeil de mort

« Le rêve commençait toujours dans une obscurité épaisse. Dans un parc, quelque part sur une route, elle serrait Jon dans ses bras, et Alex venait se poster devant eux pour leur faire une muraille de son corps. Curtis approchait lentement, un éclair meurtrier dans les yeux, brandissant un cimeterre qui luisait dans la lumière des phares.

La voiture était derrière lui. Dans la nuit chaude, humide, un homme allongé dans l’herbe observait la scène. En arrière, elle devinait la présence d’un autre spectateur.

Les phares de la voiture découpaient la silhouette menaçante de Curtis. Elle retenait son souffle, le cœur battant à grands coups sourds, clouée de terreur. Dans ses bras, Jon tremblait comme une feuille. Curtis avançait avec une lenteur désespérante. »

Extrait de : J. Sohl. « Sommeil De Mort. »

Les enfants du Jedi par B. Hambly

Fiche de Les enfants du Jedi

Titre : Les enfants du Jedi (Star Wars)
Auteur : B. Hambly
Date de parution : 1995
Traduction : J.-M. Toussaint
Editeur : Presses de la cité

Première page de Les enfants du Jedi

« Les cieux lourds d’acide déversaient des trombes de pluies empoisonnées. Le chasseur accéléra l’allure, trébucha et perdit l’équilibre. Il tituba sur une dizaine de mètres et se précipita à couvert. Un b‚timent, pensa-t-il.
Ou du moins il l’espérait car, l’espace d’un instant, telle une vision d’horreur, la forme recourbée avait semblé se redresser et se tordre, comme un ver monstrueux aux crocs acérés. La gueule de la bête, ténèbres impénétrables, vomissait des ossements pourris à la puanteur repoussante.
Des serpents – des tentacules? – se coulèrent vers le sol pour le saisir àl’aide de ce qui semblait de petites mains bleu foncé.
La pluie acide lui rongeait la chair. Il ferma les yeux et se jeta vers le monstre. En un instant, son esprit fut plus clair et il comprit que les tentacules n’étaient que des racines et des lianes parsemées de fleurs bleues. »

Extrait de : B. Hambly. « Star Wars – Les enfants du Jedi. »

Au cabaret des oiseaux par M. Jeury

Fiche de Au cabaret des oiseaux

Titre : Au cabaret des oiseaux
Auteur : M. Jeury
Date de parution : 2007
Editeur : Presses de la cité

Première page de Au cabaret des oiseaux

« C’est un matin de juillet, peu avant les grandes vacances. On est en 1929, l’année des tours du monde : celui du Zeppelin, le dirigeable allemand, et celui du marin français Alain Gerbault.
Je m’appelle Many Lagrange et j’ai presque dix ans. J’habite Miraval, une commune boisée du Périgord noir. Maman est morte depuis longtemps, je ne me souviens pas très bien d’elle, quelquefois à peine, quelquefois un peu plus, mais c’est peut-être un rêve. À Pâques, il y a quelques mois, on a conduit au cimetière grand-mère Virginie, qui me racontait tant d’histoires. Mon père, Antoine Lagrange, est très occupé par son métier de cabaretier. C’est ma tante Douce-Aimée qui s’occupe de moi, à sa façon.
Elle a quarante-cinq ans, mais paraît bien plus vieille. »

Extrait de : M. Jeury. « Au cabaret des oiseaux. »

Le loup des étoiles par F. Brown

Fiche de Le loup des étoiles

Titre : Le loup des étoiles
Auteur : F. Brown
Date de parution : 1957
Traduction : P. Sabathé
Editeur : Presses de la cité

Première page de Le loup des étoiles

« IL N’AVAIT PAS DE NOM.
Sa pensée ignorait les noms. Sa pensée ignorait les mots. Il n’avait pas de langage. Il était seul. Son voyage avait débuté dans la nuit des temps, à l’extrême limite de la galaxie, lorsqu’il s’était mis en tête de se découvrir des cousins. Mais plusieurs milliards d’années-lumière d’espace désertique avaient considérablement refroidi son enthousiasme. Il savait maintenant qu’il était le seul être pensant de l’univers. L’espoir ne le guidait plus, l’habitude le poussait encore : il continuait sur sa lancée.
Il n’était pas né, puisqu’il était unique. Extérieurement, avec son kilomètre et demi de diamètre, il ne se différenciait guère des millions d’astéroïdes qui parcourent librement l’espace. Mais ceux-ci n’étaient que de la matière inanimée. Lui, il était conscient. L’accident qui avait fait de lui un être pensant – une combinaison particulière d’atomes donnant vie à une molécule – ne s’était reproduit qu’une seule fois, à l’aube de notre histoire, lorsque des atomes de carbone, en se »

Extrait de : F. Brown. « Le loup des étoiles. »

La piste des étoiles par F. Brown

Fiche de La piste des étoiles

Titre : La piste des étoiles
Auteur : F. Brown
Date de parution : 1953
Traduction : J.-L. Estèbe
Editeur : Presses de la cité

Première page de La piste des étoiles

« Je comptais rester encore plusieurs jours, mais quelque chose, cet après-midi-là, me fit changer d’avis : le reflet que me renvoyait le miroir de la salle de bains, chez mon frère Bill. Nu comme un ver, dégoulinant de flotte, perché sur une patte – forcément : je n’en ai qu’une – avec la baignoire derrière moi qui se vidait dans un bruit de succion, je décidai de mettre les bouts sur-le-champ.

Le temps s’écoulait de ma vie comme l’eau de cette bon sang de baignoire. Et c’est ça, cruellement, que me montrait mon reflet.

Un miroir ne ment pas. Quand il vous dit que vous faites vos cinquante-sept ans, c’est qu’il a raison. Dans ces cas-là s’il vous reste des rêves à réaliser, des vieux projets de voyage, il vaut mieux s’y mettre en vitesse et boucler ses valises. Il vaut mieux profiter du peu de temps qu’on vous laisse, parce que vous ne réussirez jamais à l’empêcher de foutre le camp. »

Extrait de : F. Brown. « La piste des étoiles. »