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La chose au coeur du monde par D. Brin

Fiche de La chose au coeur du monde

Titre : La chose au coeur du monde (Tome 1 sur 2 – Terre)
Auteur : D. Brin
Date de parution : 1990
Traduction : M. Demuth
Editeur : Presses Pocket

Première partie de La chose au coeur du monde

« PLANÈTE

D’abord vint une supernova, qui éblouit l’univers dans un éclat bref et prodigue avant de refluer en nuages tortueux et multispectraux d’atomes nouvellement créés. Des remous tourbillonnants se mirent en spirale jusqu’à ce que l’un d’eux s’embrase – une étoile qui naissait.
Le soleil vierge était entouré de jupes tournoyantes de poussière et d’électricité. Des gaz, des roches et des fragments d’un peu de tout tombaient dans les plis, se concentrant en vagues grumeaux… des planètes.
Un tout petit monde de rien tournait à mi-distance. Il avait des caractéristiques modestes :
 
— masse : à peine suffisante pour attirer un ou deux astéroïdes de passage ;
— lunes : une seule, laissée par une collision sauvage, mais assez grosse pour provoquer des marées importantes ;
— rotation : suffisante pour susciter des vents qui brassent l’atmosphère fumante ;
— densité : un bouillon qui s’est concentré et séparé, produisant une surface de scories peu prometteuse ;
— température : la chaleur était l’unique voix de la planète, très faible, submergée dans le soleil ardent.
De toute façon, que peut donc dire une planète à l’univers, dans le cri ténu de l’infrarouge ?
 
«  Cela existe », répétait-elle sans fin. « Cela est une pierre condensée, irradiant à près de cent cinquante degrés, insignifiante à l’échelle des étoiles. »
« Ce grain, cette miette existe. »
Simple déclaration à un cosmos indifférent – la signature d’un monde de roche, souillé de flaques salées crachées par les vents enfumés.
Mais alors, quelque chose de nouveau bougea dans ces flaques. C’était insignifiant – une simple décoloration çà et là. Mais, à partir de ce moment, la voix changea. Subtilement, son timbre varia, encore faible et indistinct, semblant dire néanmoins :
« Je… suis…  »

Extrait de : D. Brin. « Terre – La chose au coeur du monde. »

Eternité société anonyme par R. Sheckley

Fiche d’Eternité société anonyme

Titre : Eternité société anonyme
Auteur : R. Sheckley
Date de parution : 1959
Traduction : D. Haas, B. Zimet
Editeur : Presses Pocket

Première page d’Eternité société anonyme

« En réfléchissant, après coup, aux circonstances de sa mort, Thomas Blaine se prit à regretter qu’elles n’aient pas été plus intéressantes. Pourquoi sa mort avait-elle été si insipide, si banale, si ordinaire ? Il n’aurait pas pu périr dans un typhon, sous les griffes d’un tigre ou sur le flanc d’une montagne battue par les vents ?
Il faut croire qu’il n’était pas destiné à mourir de façon spectaculaire mais à connaître une mort rapide, vulgaire, indolore et un peu répugnante. Tout dans sa vie avait préfiguré cette mort ; ce qui n’était qu’un vague soupçon dans l’enfance et s’était précisé pendant ses études était devenu une implacable certitude à l’âge de trente-deux ans.
Pourtant, banale ou pas, la mort de l’homme reste l’événement le plus marquant de sa vie. Blaine repensait à la sienne avec une intense curiosité. Il  »

Extrait de : R. Sheckley. « Eternité société anonyme. »

Les casseurs de monde par M. Zimmer Bradley

Fiche de Les casseurs de monde

Titre : Les casseurs de monde (Tome 31 sur 33 – Ténébreuse – Après les Comyns)
Auteur : M. Zimmer Bradley
Date de parution : 1971
Traduction : S. Hilling
Editeur : Presses Pocket

Première page de Les casseurs de monde

« CASSEURS DE MONDES, INC.
Bien entendu, ils portaient officiellement un tout autre nom. Mais celui-là leur allait comme un gant, et ces hommes le savaient, qui montaient la longue série d’escalators conduisant aux bureaux isolés du dernier étage.
Ils étaient deux, un grand et un petit, avec ce visage banal qui est un label de qualité chez les policiers, les détectives et les espions. La chirurgie esthétique sert le plus souvent à embellir les gens ; mais dans leur cas elle s’était attachée à dépersonnaliser – un observateur avisé aurait pu s’en convaincre en devinant sur leurs visages les traces imperceptibles de son travail. Un travail subtil, mais radical. Ils se fondaient dans la foule, n’importe quelle foule, ce qui, en soi, était une prouesse : leur peau n’était ni blanche ni noire, et ils n’auraient détonné dans aucune foule, qu’elle soit de type africain ou de type Scandinave. Parmi des Massaï ou des pygmées – s’il s’en était encore trouvé sur Terre –, ces deux hommes auraient bien évidemment attiré l’attention. Mais en cette ère de brassages raciaux, où les extrêmes du phénotype humain avaient disparu à jamais, personne ne les remarquait. »

Extrait de : M. Zimmer Bradley. « Ténébreuse – Après les Comyns – Les casseurs de mondes. »

Projet Jason par M. Zimmer Bradley

Fiche de Projet Jason

Titre : Projet Jason (Tome 25 sur 33 – Ténébreuse – L’âge de Régis Hastur)
Auteur : M. Zimmer Bradley
Date de parution : 1962
Traduction : S. Hilling
Editeur : Presses Pocket

Première page de Projet Jason

« QUAND je fus bien réveillé, je pensai d’abord que j’étais seul. J’étais allongé sur un canapé en cuir, dans une chambre nue et blanche aux immenses fenêtres, composées alternativement de briques de verre et de vitres claires. Par les vitres claires, je voyais des pics enneigés qui, à travers les briques de verre, n’étaient plus que des ombres vagues.
L’habitude et le souvenir mirent des noms sur tout cela. La chambre nue, les rayons orangés du grand soleil, les montagnes lointaines. Mais, assis derrière un bureau de verre, un homme m’observait. Je le voyais pour la première fois.
C’était un homme mûr, plutôt replet, avec des sourcils roux et une couronne de cheveux de même teinte qui ceinturait un crâne chauve et rose. Il portait une blouse blanche d’uniforme ; sur sa poche-poitrine et sa manche, un caducée proclamait qu’il faisait partie du Service Médical du Q.G. Civil de la Cité du Commerce Terrienne. »

Extrait de : M. Zimmer Bradley. « Ténébreuse – L’âge de Régis Hastur – Projet Jason. »

L’héritage d’Hastur par M. Zimmer Bradley

Fiche de L’héritage d’Hastur

Titre : L’héritage d’Hastur (Tome 24 sur 33 – Ténébreuse – L’âge de Régis Hastur)
Auteur : M. Zimmer Bradley
Date de parution : 1975
Traduction : S. Hilling
Editeur : Presses Pocket

Première page de L’héritage d’Hastur

« PASSÉ le col, les cavaliers découvrirent, au-delà de l’antique cité de Thendara, l’astroport des Terriens. Immense et tentaculaire, choquant et bizarre, il s’étendait à leurs pieds comme une étrange tumeur. Les bâtiments de la Cité du Commerce, entre la vieille ville et l’astroport, marquaient la cicatrice.
Régis Hastur, qui chevauchait lentement au milieu de son escorte, trouva l’astroport moins répugnant qu’on le lui avait dit à Nevarsin. Il avait le charme austère des tours d’acier et des immeubles blancs comme neige, réservés à des usages inconnus. Ce n’était pas un cancer sur la face de Ténébreuse, mais un vêtement insolite et qui n’était pas sans beauté.
La tour centrale du nouveau quartier général se dressait juste en face du Château Comyn, de l’autre côté de la vallée. Disposition malencontreuse. Le haut gratte-ciel et l’antique château semblaient se défier comme deux géants prêts au combat. »

Extrait de : M. Zimmer Bradley. « Ténébreuse – L’âge de Régis Hastur – L’héritage d’Hastur. »

Soleil sanglant par M. Zimmer Bradley

Fiche de Soleil sanglant

Titre : Soleil sanglant (Tome 23 sur 33 – Ténébreuse – L’âge de Régis Hastur)
Auteur : M. Zimmer Bradley
Date de parution : 1964
Traduction : S. Hilling
Editeur : Presses Pocket

Première page de Soleil sanglant

« LÉONIE HASTUR était morte.
L’ancienne léronis, magicienne des Comyn, Gardienne d’Arilinn, télépathe, détentrice de tous les pouvoirs de la science des matrices de Ténébreuse, était morte comme elle avait vécu, recluse, au plus haut de la Tour d’Arilinn.
Personne ne sut à quelle heure la mort était venue la prendre, pour l’emporter dans l’un de ces mondes où elle évoluait aussi facilement que dans son jardin clos, personne, pas même son apprentie, la prêtresse-novice Janine Leynier de Storn.
Elle mourut seule ; personne ne la pleura. Léonie était crainte, révérée, adorée presque à l’égal d’une déesse dans tous les Domaines de Ténébreuse, mais elle n’était pas aimée. »

Extrait de : M. Zimmer Bradley. « Ténébreuse – L’âge de Régis Hastur – Soleil Sanglant. »

La captive aux cheveux de feu par M. Zimmer Bradley

Fiche de La captive aux cheveux de feu

Titre : La captive aux cheveux de feu (Tome 21 sur 33 – Ténébreuse – L’âge de Damon Ridenow)
Auteur : M. Zimmer Bradley
Date de parution : 1970
Traduction : S. Hilling
Editeur : Presses Pocket

Première page de La captive aux cheveux de feu

« BARRON fourra ses affaires dans un sac à dos, serra la coulisse et dit tout haut :
— Voilà, c’est décidé, et qu’ils aillent au diable.
Il se redressa et regarda une dernière fois le monde minuscule et propret de son logement au quartier général de l’Astroport. Construit avec une grande économie de matériaux (c’était le premier bâtiment terrien édifié sur Ténébreuse, là où fut élevée plus tard la Cité du Commerce), chaque logement ressemblait un peu à une cabine de vaisseau spatial : étroit, clair, propre et encombré, avec des meubles fonctionnels, presque tous encastrés. Parfait pour un astronaute professionnel. Pour les rampants, c’était autre chose ; ça les rendait claustrophobes.
Barron s’en était plaint comme les autres, affirmant qu’un tel logement serait parfait pour deux souris, sous réserve que l’une d’elles suive un régime draconien. Mais maintenant qu’il le quittait, il ressentait un curieux pincement au cœur, à la limite de la nostalgie. Il y avait vécu cinq ans. »

Extrait de : M. Zimmer Bradley. « Ténébreuse – L’âge de Damon Ridenow – La captive aux cheveux de feu. »

La tour interdite par M. Zimmer Bradley

Fiche de La tour interdite

Titre : La tour interdite (Tome 19 sur 33 – Ténébreuse – L’âge de Damon Ridenow)
Auteur : M. Zimmer Bradley
Date de parution : 1989
Traduction : S. Hilling
Editeur : Presses Pocket

Première page de La tour interdite

« DAMON Ridenow chevauchait à travers une contrée libérée.
Le grand plateau des Kilghard avait dépéri toute l’année sous l’influence maléfique des hommes-chats. Les moissons avaient séché sur pied dans les champs, sous une pénombre anormale qui masquait la lumière du soleil ; les pauvres du district, craignant de s’aventurer dans la campagne maudite, étaient restés claquemurés chez eux.
Et voici que les hommes se remettaient au travail sous la lumière du grand soleil rouge de Ténébreuse, rentrant leurs récoltes avant les neiges prochaines, l’automne commençait et les moissons étaient presque toutes engrangées.
Le Grand Chat avait été massacré dans les grottes de Corresanti ; sa matrice géante avait été détruite, et la terrible menace ne pesait plus sur les plateaux[1]. Les hommes-chats survivants s’étaient enfuis dans les forêts vierges au-delà des montagnes ou étaient tombés sous les coups des Gardes commandés par Damon. »

Extrait de : M. Zimmer Bradley. « Ténébreuse – L’âge de Damon Ridenow – La tour interdite. »

La chaîne brisée par M. Zimmer Bradley

Fiche de La chaîne brisée

Titre : La chaîne brisée (Tome 14 sur 33 – Ténébreuse – Les amazones libres)
Auteur : M. Zimmer Bradley
Date de parution : 1976
Traduction : A. Vincent
Editeur : Presses Pocket

Sommaire de La chaîne brisée

« LA nuit tombait sur la Ville Sèche, hésitante, comme si le grand soleil rouge répugnait à se coucher en cette saison. Liriel et Kyrrdis, pâles dans le jour déclinant, flottaient juste au-dessus des murs de Shainsa.
À l’intérieur des portes de la cité, à la lisière de la grande place du marché balayée par le vent, une petite troupe de voyageurs était en train d’établir son campement, de desseller les montures et de décharger les bêtes de somme.
Ils n’étaient pas plus de sept ou huit. Tous étaient vêtus des pèlerines à capuchon, des tuniques épaisses et des culottes de cheval des gens de la montagne, dans la lointaine contrée des Sept Domaines. Il faisait chaud dans les terres désertes de Shainsa, à cette heure où le soleil dardait encore ses rayons brûlants avec assez de force, mais les voyageurs n’en gardaient pas moins leurs pèlerines à capuchon. Et si chacun était armé d’un couteau et d’une dague, aucun ne portait une épée. »

Extrait de : M. Zimmer Bradley. « Ténébreuse – Les amazones libres – La chaîne brisée. »

Les héritiers d’Hammerfell par M. Zimmer Bradley

Fiche de Les héritiers d’Hammerfell

Titre : Les héritiers d’Hammerfell (Tome 11 sur 33 – Ténébreuse – Les cent royaumes)
Auteur : M. Zimmer Bradley
Date de parution : 1989
Traduction : S. Hilling
Editeur : Presses Pocket

Première page de Les héritiers d’Hammerfell

« L’orage grondait sur les Heller ; des éclairs déchiraient le ciel, suivis du fracas du tonnerre qui se répercutait en longs échos dans les vallées. Les nuages couraient dans le ciel blafard, où brillaient encore les derniers rayons de l’énorme soleil rouge, et, comme accroché au sommet du pic le plus haut, le croissant pâle de la lune turquoise luisait. Par les déchirures des nuages, s’entrevoyait parfois, proche du zénith, la lumière affaiblie de la lune violette. Les pics étaient couverts de neige, et des plaques de glace compromettaient l’équilibre précaire du chervine fuyant sur l’étroit sentier. Les deux autres lunes n’étaient pas levées, mais le voyageur n’en avait cure. »

Extrait de : M. Zimmer Bradley. « Ténébreuse – Les cent royaumes – Les héritiers d’Hammerfell. »