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La planète sur la table par K. S. Robinson

Fiche de La planète sur la table

Titre : La planète sur la table
Auteur : Kim Stanley Robinson
Date de parution : 1986
Traduction : J.-P. Pugi
Editeur : J’ai lu

Sommaire de La planète sur la table

  • Venise engloutie
  • Mercuriale
  • Sur la ligne de crête
  • Le déguisement
  • Le « Lucky Strike »
  • Retour à Dixieland
  • Les oeufs de pierre
  • L’air noir

Première page de Venise engloutie

« Lorsque Carlo Tafur parvint à s’extraire du sommeil, le bébé criait, la théière sifflait, la fumée du poêle flottait dans l’air. Des vaguelettes venaient lécher les murs, au-dessous, au niveau du plancher. C’était l’aube. Il eut du mal à se dégager des draps pour se lever. Il trotta discrètement jusque dans l’autre pièce, ignorant sa femme et l’enfant, et franchit la porte qui accédait au toit.

Venise était encore plus belle à l’aube, songea Carlo tout en pissant dans le canal. Dans la pâle clarté mauve, il était possible d’imaginer que la cité était telle qu’elle avait toujours été, que des hordes de visiteurs allaient descendre le Grand Canal par cette belle matinée d’été… Bien sûr, pour mieux accepter cette illusion, il fallait ne pas voir le patchwork de constructions diverses sur les toits alentour. Autour de l’église – San Giacomo du Rialto –, même les étages supérieurs des bâtiments étaient submergés et il avait été nécessaire de casser les toits de tuiles et d’ériger sur les poutres des cabanes faites de matériaux divers prélevés en bas : du bois, des briques, de la pierre, du lattis, du métal, du verre. »

Extrait de : K. S. Robinson. « La planète sur la table. »

La mémoire de la lumière par K. S. Robinson

Fiche de La mémoire de la lumière

Titre : La mémoire de la lumière
Auteur : Kim Stanley Robinson
Date de parution : 1985
Traduction : J.-P. Pugi
Editeur : J’ai lu

Première page de La mémoire de la lumière

« Toutes mes forces vitales contribuent à cette fuite dans les rues de Lowell, et je gagne en courant les terrains communaux pour retourner presque aussitôt dans les ruelles, tel un rat pourchassé à l’intérieur d’un labyrinthe. La nuit noire métamorphose les espaces verts en lieux déserts et surnaturels. Dans les ténèbres, l’hémisphère qui enveloppe la cité plutonienne est invisible, et la Plaine du Tartare s’étend tel un océan d’ébène au-delà d’une impasse qui s’interrompt brusquement. Mon ombre est légère, mes avant-bras humides frottent mes flancs, je perçois les battements de mon cœur : un allegro. Un chœur intérieur réclame sa drogue, du népanathol.

Et je fais une fois de plus le serment de me soustraire à son emprise. »

Extrait de : K. S. Robinson. « La mémoire de la lumière. »

Le rivage oublié par K. S. Robinson

Fiche de Le rivage oublié

Titre : Le rivage oublié (Tome 1 sur 3 – Orange county)
Auteur : Kim Stanley Robinson
Date de parution : 1984
Traduction : J.-P. Pugi
Editeur : J’ai lu

Première page de Le rivage oublié

« — Je ne parle pas d’une véritable violation de sépulture, déclara Nicolin. Je propose simplement de déterrer un cercueil pour récupérer ses ornements en argent massif, puis de le remettre en terre sans même l’avoir ouvert… Il n’y a pas de mal à ça. De toute façon, ces poignées finiront par s’abîmer, si elles restent dans la terre.
Les cinq autres membres de notre bande réfléchirent à ces paroles. Le soleil, bas dans le ciel, nimbait d’une clarté ambrée les falaises au fond de notre vallée. Sur la large plage en contrebas, les ombres des enchevêtrements de bois flotté s’étiraient jusqu’au pied de la paroi rocheuse. Chaque bout de bois sculpté par les vagues semblait marquer l’emplacement d’une tombe, et je m’imaginai en train de creuser sous l’un d’eux pour déterrer ce qui se trouvait dans le sable. »

Extrait de : K. S. Robinson. « Le rivage oublié – Orange county. »

Le livre d’or par P. J. Farmer

Fiche de Le livre d’or

Titre : Le livre d’or de la science-fiction
Auteur : Philip José Farmer
Date de parution : 1980
Traduction : R. Lathière, P. Billon, A. Rosenblum, J.-P. Pugi, B. Martin, J. Chambon
Editeur : Pocket

Sommaire de Le livre d’or

  • Totem et tabou
  • L’homme des allées
  • Prométhée
  • L’ombre de l’espace
  • Du fond de la chauffe
  • La voix du sonar dans mon appendice vermiforme
  • Chassé-croisé dans le monde du mardi
  • Papa travaille …
  • Après la chute de King Kong
  • Fragments sauvés des ruines de mon esprit

Première page de Totem et tabou

« Ce jour-là, Minou Phelynn en vint à l’ultimatum. « Tu as le choix, Jay, » dit-elle à son fiancé. « Ce sera l’alcool ou moi. »

Jay Martiney comprit tout de suite qu’elle parlait sérieusement. Il n’y avait qu’à voir l’expression durcie de son visage triangulaire et l’éclat de ses yeux verts fendus en amandes. Il tenta pourtant une dernière justification. « Voyons, ma chatte, je ne suis tout de même pas un alcoolique ! Un buveur poids léger, tout au plus. Poids moyen, si tu veux. »

Minou eut un rictus ironique qui découvrit de petites dents très pointues et deux canines extraordinairement longues. »

Extrait de : P. J. Farmer. « Le livre d’or de la science-fiction. »

L’odyssée verth par P. J. Farmer

Fiche de L’odyssée verth

Titre : L’odyssée verth
Auteur : Philip José Farmer
Date de parution : 1957
Traduction : J.-P. Pugi
Editeur : Presses Pocket

Première page de L’odyssée verth

« Depuis deux ans, Alan Green vivait sans connaître l’espoir. Du jour où sa capsule de sauvetage s’était échouée sur ce monde inconnu, il s’était résigné et avait accepté le destin que lui imposaient cet accident et les probabilités. Les chances pour qu’un autre appareil vînt se poser sur cette planète au cours des cent prochaines années étaient de une contre un million. En conséquence, il eût été inutile de rester assis à attendre des secours. Il haïssait cette idée, mais il savait qu’il devrait passer le reste de sa vie en ce lieu et tenter de tirer tout le sang de ce navet de la taille d’une planète. Cependant, ce monde était exsangue et il lui semblait que c’était lui qui se vidait de son sang. En fait, peu après son naufrage, Green avait été réduit en esclavage.

Cependant, le Terrien venait brusquement de retrouver des raisons d’espérer. »

Extrait de : P. J. Farmer. « L’Odyssée Verth. »

Le monde Lavalite par P. J. Farmer

Fiche de Le monde Lavalite

Titre : Le monde Lavalite (Tome 5 sur 7 – Saga des Hommes Dieux)
Auteur : Philip José Farmer
Date de parution : 1977
Traduction : J.-P. Pugi
Editeur : Presses Pocket

Première page de Le monde Lavalite

« Un Protée de vif-argent, tel était Kickaha.

Rares étaient ceux qui parvenaient à s’adapter aussi vite que lui à un nouveau milieu. Mais sur la Terre, de même que sur toutes les autres planètes des univers de poche, la configuration des collines, montagnes, vallées, plaines, fleuves, lacs et mers, changeait rarement. On pouvait tenir pour acquise la stabilité de leur forme et de leur situation géographique.

Il se produisait naturellement de petites modifications locales. Inondations, secousses sismiques, avalanches, raz de marée, refaçonnaient la Terre. Mais les effets en étaient négligeables par rapport à la durée de vie d’un individu ou d’une nation. »

Extrait de : P. J. Farmer. « Le monde Lavalite – Saga des Hommes Dieux. »

Péninsule par M. Coney

Fiche de Péninsule

Titre : Péninsule
Auteur : Michael Coney
Date de parution : 2008
Traduction : J.-P. Pugi, M. Février
Editeur : Les moutons électriques

Sommaire de Péninsule

  • Les crocs et les griffes
  • Au bon vieux temps du carburant liquide
  • La machine de Cendrillon
  • La catapulte et les étoiles
  • Les insectes de feu, Holly et l’amour

Première page de Les crocs et les griffes

« Ce fut par une fin d’après-midi de septembre que nous repêchâmes Harry Alberni dans l’eau froide et glauque du Détroit. Nous l’avions étendu sur le pont et nous nous pressions autour de lui afin de pouvoir entendre ses dernières paroles, à condition qu’il fût encore capable de les prononcer.

« Mettez le cap sur le port, Sagar ! m’ordonna quelqu’un d’une voix pressante. II faut donner à cet homme une chance de s’en tirer. Mais à quoi pensez-vous donc ? »

L’eau qui ruisselait des vêtements d’Alberni s’écoulait par les dalots, tandis que son corps brisé se balançait au gré des mouvements du navire. Je m’agenouillai à son côté tandis que les autres, hommes libres et prisonniers de droit commun, restaient silencieux. Ils étaient attentifs et ils écoutaient. Cependant, personne n’avait jusqu’alors prêté la moindre attention aux paroles d’Alberni. »

Extrait de : M. Coney. « Péninsule. »

L’âge des lumières par I.R. MacLeod

Fiche de L’âge des lumières

Titre : L’âge des lumières
Auteur : I. R. MacLeod
Date de parution : 2003
Traduction : J.-P. Pugi
Editeur : Denoël

Première page de L’âge des lumières

« Je vais toujours la voir.

Je vais la voir dans les quartiers les plus misérables de Londres. Là-bas, au-delà des nouveaux ponts métalliques qui permettent aux tramways de concurrencer les transbordeurs, là où la Tamise écarte ses doigts liquides dans le limon fétide des marées. Je vais la voir en un lieu qui ne figure sur aucune carte mais qui se situe au-delà des taudis surpeuplés des Easterlies. Infesté de mouches et de taons-dragons, empuanti l’été par les relents de l’humanité et grisé par les fumées d’usine et le givre tout au long de l’hiver, ce quartier n’a même pas de quoi séduire les propriétaires des industries les plus pestilentielles.

C’est là, au-delà des derniers galetas et des décharges publiques de Londres, que je retrouve mon anamorphe.

Je vais la voir quand j’emprunte les rues qui m’éloignent de ma belle demeure de Northcentral. »

Extrait de : I. R. MacLeod. « L’âge des lumières. »

Permanence par K. Schroeder

Fiche de Permanence

Titre : Permanence
Auteur : K. Schroeder
Date de parution : 2002
Traduction : J.-P. Pugi
Editeur : Gallimard

Première page de Permanence

« La découverte qui a rendu le voyage interstellaire réalisable et l’expansion de notre civilisation inévitable date de 1997, même si nul n’en a eu alors conscience.

Maria Teresa Ruiz, astrophysicienne à l’Universidad de Chile, cherchait des naines blanches lorsqu’elle a relevé une anomalie à trente années-lumière de la Terre : une tête d’épingle rouge à peine visible et isolée dans la constellation de l’Hydre. Son spectre ne révélait aucune présence d’oxyde de titane qui aurait permis de la cataloguer en tant que naine rouge. Contre toute logique, Ruiz trouva dans son atmosphère la signature bien particulière du lithium… incompatible avec un statut d’étoile véritable. Elle baptisa cet objet Kelu-1, et ce fut la première naine brune « errante » jamais répertoriée.

Gliese 229B et Teide 1 avaient été découvertes deux ans plus tôt, à quelques semaines d’intervalle. »

Extrait de : K. Schroeder. « Permanence. »

Psychohistoire en péril 2 par D. Kingsbury

Fiche de Psychohistoire en péril 2

Titre : Psychohistoire en péril 2
Auteur : D. Kingbury
Date de parution : 2001
Traduction : J.-P. Pugi
Editeur : Gallimard

Première page de Psychohistoire en péril 2

« Les occultations et les phases des lunes jumelles de Timdo tenaient une place prééminente dans les thèmes astraux locaux. D’une des galeries les plus hautes du monastère en gradins de l’Héphaïstion, Hiranimus les trouvait tout simplement très belles. C’était à juste titre que les poètes de Coron vantaient leur beauté. La grosse sphère d’un rose délicat de Succube et celle réduite par la distance de Devineresse. Une multitude de serviteurs célestes s’étaient réunis dans le ciel pur de ces montagnes pour assister à leur défilé majestueux.

L’hôte du monastère était accoudé à une balustrade au-dessus et au-dessous de gargouilles grandes comme un homme dont les dégorgeoirs évacuaient l’eau des nombreux gradins. Toutes représentaient des monstres qui lorgnaient le ciel. »

Extrait de : D. Kingsbury. « Psychohistoire en péril, II. »