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Le léviathan de l’espace par R. F. Young

Fiche de Le léviathan de l’espace

Titre : Le léviathan de l’espace
Auteur : Robert F. Young
Date de parution : 1985
Traduction : M. Demuth, E. Gille, Y. Hersant, J. R. Brocard, E. Georges, C. Renard
Editeur : Néo

Sommaire de Le léviathan de l’espace

  • L’arc de Jeanne
  • Les sables bleus de la Terre
  • Idylle dans un relais temporel du XIe siècle
  • Orage sur Sodome
  • La fille qui arrêta le temps
  • Poète, prends ton luth…
  • L’origine des espèces
  • Rapport sur le comportement sexuel des habitants d’Arcturus X
  • Le léviathan de l’espace

Première page de L’arc de Jeanne

« L’unité d’infanterie n° 97 de la 16e Section s’était posée sur la rive nord du Fleuve d’Abondance et s’était déployée tout au long de la berge d’alluvions qui permettait d’accéder au Plateau Provençal. Lorsque la 97e aurait gagné un point d’appui sur le plateau, la chute de Fleur du Sud, la principale cité de l’hémisphère sud de Ciel Bleu, serait assurée.

Le commandant de la 97e, tout jubilant de sa part de succès au sein de la Section, transmit sa position à l’A.G.G. Ambassadrice, le vaisseau amiral placé en orbite d’où O’Riordan le Réorganisateur supervisait la première phase de la dixième et dernière campagne de la Seconde Guerre civile. O’Riordan fut ravi de ces nouvelles et ordonna que la cité fût prise aussitôt. Bientôt, se dit-il. Ciel Bleu serait aussi impuissante que les neuf autres planètes sécessionnistes et l’omnipotence lui serait acquise. »

Extrait de : Robert F. Young. « Le Leviathan De L’Espace. »

Vox saeculi par M. Renard

Fiche de Vox saeculi

Titre : Vox saeculi
Auteur : M. Renard
Date de parution : 1902
Editeur : Alphonse Lemerre

Première page de Vox saeculi

« Notre siècle natal, aube indécise encore,
Éclairait l’univers de sa pâleur d’aurore ;
Le royaume de France alors portait le faix
D’avoir été naguère un empire français.

Soudain, parmi ce bruit de marée et de houle
Qui monte des vivants dont s’agite la foule,
Par-dessus les clameurs des cours et des sénats
Malgré les cris de fête et les cris des combats,
Une Voix s’éleva, grave, puissante et calme,
Et le monde écouta, croyant sentir la palme
D’une divine paix ombrager son front dur,
Cependant que la Voix chantait un hymne pur. »

Extrait de : M. Renard. « Vox sæculi. »

Un homme chez les microbes par M. Renard

Fiche de Un homme chez les microbes

Titre : Un homme chez les microbes
Auteur : M. Renard
Date de parution : 1928
Editeur : L’arbre vengeur

Première page de Un homme chez les microbes

« La salle est aux couleurs du clair de lune : bleu et argent. Elle sent le salon fleuri. Les fauteuils vous y reçoivent, tant leur souplesse est nonpareille, avec une amoureuse sollicitude. On est tous, ma chère, en grand tralala, vu le prix des places qui provoque le smoking et suscite le déshabillé maximum. Enfin, des demoiselles d’une affolante beauté s’occupent de vous, l’œil distrait ; c’est les ouvreuses.
Mais trois coups sont frappés, traditionnels au point que cela surprend et divertit. Trois coups, il est vrai, d’on ne sait quoi, on ne sait où. D’une cloche, vous diriez : « L’Angélus ? » Nul n’y songe, pardi ! D’ailleurs, l’orchestre, bayreuthment invisible, lâche tout soudain l’une de ces dissonances dont l’ambiguïté vous laisse pantois. Et, juste en même temps, — zing ! — la lumière baisse d’un ton.
Autre accord (si l’on peut dire) — zong ! — et demi-ténèbres.
La nuit ? Non, l’écran, lune rectangulaire, parallélogramme de clarté vide. »

Extrait de : M. Renard. « Un homme chez les microbes. »

M. d’Outremort par M. Renard

Fiche de M. d’Outremort

Titre : M. d’Outremort
Auteur : M. Renard
Date de parution : 1913
Editeur :

Sommaire de M. d’Outremort

  • M. d’Outremort un gentilhomme physicien
  • La cantatrice
  • L’homme au corps subtil
  • Le brouillard du 26 octobre
  • La gloire du comacchio

Première page de M. d’Outremort un gentilhomme physicien

« Extrait des « Souvenirs » de M. de la Commandière à la date du 15 juillet 1911.

Les journaux du matin ne se privent pas d’épiloguer sur un drame étonnant qui s’est passé hier et dont j’ai fort bien connu le héros, un certain marquis Savinien d’Outremort.
Il fut mon condisciple à l’École Polytechnique, où je l’aperçus pour la première fois de ma vie. Nous nous liâmes d’amitié avec assez de promptitude, poussés en ceci par notre commune gentilhommerie, qui n’était pas dans les titres et les noms, comme il arrivait déjà trop souvent, mais dans les croyances, l’air et le sang. »

Extrait de : M. Renard. « M. d’Outremort. »

Les mains d’Orlac par M. Renard

Fiche de Les mains d’Orlac

Titre : Les mains d’Orlac
Auteur : M. Renard
Date de parution : 1920
Editeur :

Première page de Les mains d’Orlac

« LA CATASTROPHE DE MONTGERON

En ce qui touche Mme Orlac, l’histoire commence le 16 décembre, à 23 h 10.
C’est à ce moment que l’employé à casquette blanche traversa la gare du PLM.
Sorti d’un bureau, il allait vers les Départs, courant et criant :
– Empêchez le 49 de partir !
Alors les pressentiments de Mme Orlac se changèrent en angoisse. Et elle connut du même coup que ce malaise dont elle avait souffert toute la journée, c’était cela : des pressentiments.
Car c’est le propre des pressentiments de ne dévoiler leur véritable identité qu’après avoir disparu et lorsque les faits sont venus confirmer à la créature qu’elle avait de bonnes raisons d’être triste, inquiète, nerveuse. De bonnes raisons futures. »

Extrait de : M. Renard. « Les Mains d’Orlac. »

Le professeur Krantz par M. Renard

Fiche de Le professeur Krantz

Titre : Le professeur Krantz
Auteur : M. Renard
Date de parution : 1932
Editeur : Bibebook

Première page de Le professeur Krantz

« André Semeur, commerçant ; c’est moi. Rien d’un romancier, même amateur. En écrivant cette histoire, je cède, sans plus, à l’invitation qu’on m’en a faite toutes les fois que je l’ai racontée de vive voix. Au reste, peut-être est-il opportun de fixer, en effet, la forme et la couleur d’une aventure singulière entre toutes et plus troublante, en sa réalité, que le plus troublant et le plus singulier des contes fantastiques.

Vais-je en attester l’exactitude ? Inutile. À l’heure voulue, on reconnaîtra aisément que je n’ai rien inventé. Je demande, néanmoins, au lecteur de l’enregistrer dès à présent et de s’en souvenir désormais, s’il le peut ; car ce n’est pas la moindre étrangeté de ce récit d’être, comme on le verra, rigoureusement véridique – d’où il résulte que j’ai respiré, dans l’air de notre vieux monde, l’odeur même d’un prodige.

J’ai connu le professeur Krantz à une époque tragique de mon existence, alors qu’une détresse sans nom, une affreuse angoisse transformait cruellement l’homme heureux que j’avais été jusque-là. »

Extrait de : M. Renard. « Le professeur Krantz. »

Le péril bleu de M. Renard

Fiche de Le péril bleu

Titre : Le péril bleu
Auteur : M. Renard
Date de parution : 1912
Editeur : Microméga

Première page de Le péril bleu

« ENTRÉE EN MYSTÈRE

À quelle date faut-il placer la première manifestation du Péril bleu ? C’est un problème qui n’a jamais été bien résolu, mais dont il importe de dire quelques mots. Faisons d’abord justice d’une croyance singulièrement tenace dans le peuple et qu’on est en droit d’appeler la légende de l’Auvergnate. Non, la femme trouvée le 28 février, dans un champ, près de Riom, couchée sur le dos et le front ouvert, n’a aucun rapport avec le début de ce qui nous intéresse. Il est vraiment extraordinaire qu’on accrédite encore une fable pareille, quand l’assassin de cette femme, arrêté six mois plus tard, fit l’aveu de son crime et se vit condamner à vingt ans de travaux forcés par le jury du Puy-de- »

« Dôme – ainsi qu’il appert des pièces 1 et 2 du dossier Le Tellier (procès-verbal de la découverte du cadavre et extrait de jugement). Après cela, comment se trouve-t-il toujours des sots pour accuser les sarvants d’avoir commis ce meurtre ? L’épouvante régnait à l’époque des débats, il faut qu’elle en ait détourné l’attention publique ; je ne vois pas d’autre excuse à de telles aberrations. »

Extrait de : M. Renard. « Le péril bleu. »

Le papillon de la mort par M. Renard

Fiche de Le papillon de la mort

Titre : Le papillon de la mort
Auteur : M. Renard
Date de parution : 1985
Editeur : NEO

Sommaire de Le papillon de la mort

  • L’écharpe gris souris
  • Cambriole
  • Elle
  • L’étrange souvenir de M. Liserot
  • A l’eau de rose
  • Le papillon de la mort
  • La rumeur dans la montagne
  • Le professeur Krantz
  • Le rendez-vous
  • Le lapidaire
  • La grenouille
  • La damnation de l’essen
  • L’affaire du miroir

Première page de L’écharpe gris souris

« Averti que Mme d’Ombrevannes possédait ce trésor adorable et singulier, je m’informai des moyens propres à m’ouvrir le vieil hôtel de la rue de Verneuil, et j’appris que la gouvernante de la princesse, une Mme Lefreu, avait fort bien connu ma tante de Torny.

Sur la foi de ce nom, Mme Lefreu m’accueillit le mieux du monde. J’en vins donc à lui faire part de l’ardent désir que j’avais de visiter la Galerie des Robes. Mais là-dessus, sa bonne figure aimable grimaça de la plus plaisante façon, comme si j’eusse sollicité de sa munificence l’accès même de la lune.

— La Galerie des Robes ! Oh ! Oh ! Mais savez-vous bien, monsieur, que depuis neuf ans personne n’y est entré ?…

Je pris un air d’ignorance et de désespoir. »

Extrait de : M. Renard. « Le papillon de la mort. »

Le maître de la lumière par M. Renard

Fiche de Le maître de la lumière

Titre : Le maître de la lumière
Auteur : M. Renard
Date de parution : 1933
Editeur : Bibebook

Première page de Le maître de la lumière

« Cette histoire extraordinaire commence très ordinairement.

A la fin du mois de septembre 1929, le jeune historien Charles Christiani résolut d’aller passer quelques jours à La Rochelle. Spécialisé dans l’étude de la Restauration et du règne de Louis-Philippe, il avait déjà publié, à cette époque, un petit livre très remarqué sur Les Quatre Sergents de La Rochelle ; il en préparait un autre sur le même sujet et estimait nécessaire de retourner sur place, pour y consulter certains documents.

Il nous a paru sans intérêt de rechercher pourquoi la famille Christiani était déjà rentrée à Paris, rue de Tournon, à une époque de l’année où les heureux de ce monde sont encore aux bains de mer, en voyage, à la campagne. L’automne se montrait morose, et ce fut, croyons-nous, la seule raison de ce retour un peu prématuré. Car Mme Christiani, sa fille et son fils ne manquaient pas des moyens de mener l’existence la plus large, et disposaient des gîtes champêtres où l’on goûte un repos plus ou moins mouvementé. Deux belles propriétés familiales, en effet, s’offraient à leur choix : le vieux château de Silaz en Savoie, qu’ils délaissaient complètement, et une agréable maison de campagne située près de Meaux ; c’est là qu’ils avaient passé tout l’été. »

Extrait de : M. Renard. « Le Maître de la lumière. »

Le docteur Lerne sous-dieu par M. Renard

Fiche de Le docteur Lerne sous-dieu

Titre : Le docteur Lerne sous-dieu
Auteur : M. Renard
Date de parution : 1908
Editeur : Mercure de France

Première page de Le docteur Lerne sous-dieu

« Ceci arriva certain soir d’hiver, il y a plus d’un an. C’était après le dernier dîner que j’offris à mes camarades avenue Victor-Hugo, dans ce petit hôtel que j’avais loué tout meublé.
Rien d’autre que mon humeur vagabonde n’ayant motivé ce changement de domicile, on avait dépendu ma crémaillère nomade aussi joyeusement que nous l’avions accrochée naguère à ce même foyer, et, le temps des liqueurs étant venu avec celui des boutades, chacun de nous s’ingéniait à briller, surtout,
naturellement, ce grivois de Gilbert, Marlotte, — l’homme aux paradoxes, le Triboulet de la bande, — et Cardaillac, notre mystificateur attitré.
Je ne sais plus très bien comment il se fit qu’au bout d’une heure de fumoir, quelqu’un éteignit l’électricité, exprima l’urgence de faire tourner une table et nous groupa dans l’ombre autour d’un guéridon. Ce quelqu’un — remarquez-le — n’était pas Cardaillac. Mais peut-être Cardaillac l’avait-il pris pour compère, si toutefois Cardaillac fut coupable. »

Extrait de : M. Renard. « Le Docteur Lerne, sous-dieu. »