Étiquette : Robillot

 

Carrie par S. King

Fiche de Carrie

Titre : Carrie
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1974
Traduction : H. Robillot
Editeur : Le livre de poche

Première page de Carrie

« Personne ne fut réellement surpris lorsque se produisit la chose ; non pas du moins au niveau du subconscient où s’engendrent et se développent les notions sauvages, primitives. En surface, toutes les filles présentes dans la salle de douche furent sidérées, surexcitées, confondues ou simplement enchantées que cette garce de White en ait une fois de plus pris plein les gencives. Certaines d’entre elles manifestèrent peut-être leur surprise, mais bien entendu cette surprise était feinte. Carrie était la compagne de classe de plusieurs d’entre elles depuis la neuvième et la chose s’était développée depuis ce temps-là, développée lentement, immuablement, selon toutes les lois qui gouvernent la nature humaine, développée avec la précision d’une réaction en chaîne approchant de la masse critique.

Ce qu’aucune ne savait, bien sûr, c’était que Carrie White était télécinétique. »

Extrait de : S. King. « Carrie. »

Un dimanche tant bien que mal par R. Bradbury

Fiche d’Un dimanche tant bien que mal

Titre : Un dimanche tant bien que mal
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 1975
Traduction : R. Delouya, H. Robillot
Editeur : Denoël

Sommaire d’Un dimanche tant bien que mal

  • Châtiment sans crime
  • Un dimanche tant bien que mal
  • Le voeu
  • Une histoire d’amour
  • Un crime vraiment parfait
  • Le plus sage de la sagesse
  • Adolf chéri
  • Le pain de seigle
  • Le terrain de jeux
  • Mañana

Première page de Châtiment sans crime

«  Vous souhaitez tuer votre femme ? dit l’homme sombre derrière le bureau.
— Oui. Non… pas exactement. C’est-à-dire…
— Nom ?
— Le sien ou le mien ?
— Le vôtre.
— George Hill.
— Adresse ?
— 11, rue St. James, Glenview. »
L’homme écrivit, impassible. « Le nom de votre femme ?
— Katherine.
— Âge ?
— Trente et un ans.  »

Extrait de : R. Bradbury. « Un dimanche tant bien que mal. »

Fahrenheit 451 par R. Bradbury

Fiche de Fahrenheit 451

Titre : Fahrenheit 451
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 1953
Traduction : H. Robillot
Editeur : Gallimard

Première page de Fahrenheit 451

« Le foyer et la salamandre

Le plaisir d’incendier !
Quel plaisir extraordinaire c’était de voir les choses se faire dévorer, de les voir noircir et se transformer.
Les poings serrés sur l’embout de cuivre, armé de ce python géant qui crachait son venin de pétrole sur le monde, il sentait le sang battre à ses tempes, et ses mains devenaient celles d’un prodigieux chef d’orchestre dirigeant toutes les symphonies en feu majeur pour abattre les guenilles et les ruines carbonisées de l’Histoire.
Son casque symbolique numéroté 451 sur sa tête massive, une flamme orange dans les yeux à la pensée de ce qui allait se produire, il actionna l’igniteur d’une chiquenaude et la maison décolla dans un feu vorace qui embrasa le ciel du soir de rouge, de jaune et de noir. »

Extrait de : R. Bradbury. « Fahrenheit 451. »

Chroniques martiennes par R. Bradbury

Fiche de Chroniques martiennes

Titre : Chroniques martiennes
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 1950
Traduction : J. Chambon, H. Robillot
Editeur : Gallimard

Première page de Chroniques martiennes

« JANVIER 2030 – L’été de la fusée


À un moment donné c’était l’hiver en Ohio, avec ses portes fermées, ses fenêtres verrouillées, ses vitres masquées de givre, ses toits frangés de stalactites, les enfants qui skiaient sur les pentes, les ménagères engoncées dans leurs fourrures qui, tels de grands ours noirs, avançaient pesamment dans les rues verglacées.
Puis une longue vague de chaleur balaya la petite ville. Un raz de marée d’air brûlant ; comme si on avait laissé ouvert un four de boulanger. La vibration de fournaise passa sur les pavillons, les buissons, les enfants. Les glaçons se détachèrent, se brisèrent, se mirent à fondre. Portes et fenêtres s’ouvrirent à la volée. »

Extrait de : R. Bradbury. « Les chroniques martiennes. »

Celui qui attend par R. Bradbury

Fiche de Celui qui attend

Titre : Celui qui attend et autres nouvelles
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 1995
Traduction : J.-P. Harrisson, C. Andronikof, A. Dorémieux, H. Robillot, J. Fillion, R. Négrou
Editeur : Librio

Sommaire de Celui qui attend

  • Celui qui attend
  • La fusée
  • La pierre tombale
  • Août 2002, rencontre nocture
  • Le jour de la grande exhumation
  • Icare Montgolfier Wright
  • Le petit assassin
  • Un coup de tonnerre

Première page de Celui qui attend

« Je vis dans un puits. Je vis comme une fumée dans un puits, comme un souffle dans une gorge de pierre. Je ne bouge pas. Je ne fais rien, qu’attendre. Au-dessus de ma tête j’aperçois les froides étoiles de la nuit et les étoiles du matin – et je vois le soleil. Parfois je chante de vieux chants de ce monde au temps de sa jeunesse. Comment dire ce que je suis, quand je l’ignore ? J’attends, c’est tout. Je suis brume, clair de lune, et souvenir. Je suis triste et je suis vieux. Parfois je tombe vers le fond comme des gouttes de pluie. Alors des toiles d’araignée tressaillent à la surface de l’eau. J’attends dans le silence glacé ; un jour viendra où je n’attendrai plus.
En ce moment c’est le matin. J’entends un roulement de tonnerre. Je sens de loin l’odeur du feu. J’entends un craquement de métal. J’attends, j’écoute. »

Extrait de : R. Bradbury. « Celui qui attend. »

Le pavé brûle par R. Marsten

Fiche de Le pavé brûle

Titre : Le pavé brûle
Auteur : R. Marsten
Date de parution : 1955
Traduction : H. Robillot
Editeur : Gallimard

Première page de Le pavé brûle

« Parce que l’expérience avait ancré la peur profondément en lui, il se mit à courir dès qu’il eut entendu la détonation.
Il ne prit pas le temps de se demander d’où provenait le coup de feu. Coup de feu était synonyme d’ennuis, les ennuis amenaient les flics et, dans ce quartier, on filait dès l’apparition des flics.
Il sortit de la « Valley », laissant derrière lui les façades grises des maisons, les cours où séchait le linge raidi par la première gelée de l’hiver, figé en poses grotesques dans l’air froid. Ses pas résonnaient sur la chaussée et leur écho multiplié, réfléchi par le ciel de plomb, s’engouffrait, assourdi sous des porches obscurs, en ressortait et s’estompait au ras de l’asphalte. Il passa devant la confiserie où Freddie fourguait sa came, puis il atteignit la Septième »

Extrait de : R. Marsten. « Le pavé brûle. »

Faites monter la bière ! par H. Kuttner

Fiche de Faites monter la bière !

Title : Faites monter la bière !
Auteur : H. Kuttner
Date de parution : 1954
Traduction : J. Hérisson, H. Robillot
Editeur : Gallimard

Première page de Faites monter la bière !

« Je crois d’abord voir, autour de son cou maigre, un fouet court dont les extrémités pendent sur son corsage couleur sable. Mais un bout du fouet se soulève paresseusement et je distingue des muscles qui glissent comme des anneaux sous les écailles luisantes, d’un noir violacé.
Sur tout l’horizon s’étendent des dunes arides, de la teinte du crâne de vache que j’ai vu ce matin, planté sur un piquet au bord de la route, mais avec des nuances qui vont du blanc aveuglant à l’ocre. Tout ici a l’air brûlé par le soleil de l’Arizona, même cette corde noirâtre aux reflets d’anthracite. Elle oscille de droite à gauche devant la poitrine de la femme, avec un mouvement lent et répugnant à voir. La femme lève une main griffue et caresse la tête du serpent d’un doigt dont la peau est plus rugueuse encore que celle du reptile. Le serpent se calme. De temps en temps, il darde sa langue, mais demeure immobile.
— Par exemple ! dit la femme. Un soldat qui a peur ? »

Extrait de : H. Kuttner. « Faites monter la bière !. »