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Un milliard d’années plus tard par R. Silverberg

Fiche d’Un milliard d’années plus tard

Titre : Un milliard d’années plus tard
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1968
Traduction : P. Arnaud
Editeur : Presses de la cité

Première page d’Un milliard d’années plus tard

« Quelque part dans l’hyper-espace. 11 août 2375.
 
Lorie, je ne sais quand tu prendras connaissance de cette lettre. Te parviendra-t-elle jamais ? Je peux aussi bien décider d’effacer le cubimessage dès que j’aurai fini de l’enregistrer. Ou peut-être oublierai-je de te le donner quand je serai de retour de cette aventure.
Ce n’est pas seulement parce que je suis un vidj déséquilibré, ce qui par ailleurs ne fait aucun doute. Mais plusieurs années auront passé avant que je ne puisse te donner ces lettres, et ce que je te dis maintenant ne semblera plus très important ni intéressant. Comme de toute façon j’ai ces cubimessages, pourquoi ne pas tout y graver pour toi, faire un enregistrement de ce que je fais et de ce qui m’arrive ici ?
Je pense qu’il serait convenable de t’appeler ce soir sur le réseau du téléphone intergalactique pour te souhaiter un heureux anniversaire, puisque nous avons vingt-deux ans aujourd’hui. »

Extrait de : R. Silverberg. « Un milliard d’années plus tard. »

Un jeu cruel par R. Silverberg

Fiche d’Un jeu cruel

Titre : Un jeu cruel
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1967
Traduction : M. Deutsch
Editeur : J’ai lu

Première page d’Un jeu cruel

« LA CHANSON QUE CHANTAIENT LES NEURONES

— La douleur est instructive, haleta Duncan Chalk.
Il gravissait les barreaux de cristal du mur est de son cabinet. Très haut au-dessus de lui trônaient son bureau miroitant et le boîtier d’appel incrusté grâce auquel il contrôlait son empire. Il aurait pu effectuer l’ascension sans la moindre peine grâce à un gravitron porteur. Pourtant, tous les matins, il se contraignait à cette escalade.
Toute une suite l’escortait : Leontes d’Amore aux babines mobiles de chimpanzé, Bart Aoudad, Tom Nikolaides, célèbre par ses épaules, d’autres encore. Pourtant, Chalk, une fois encore attentif aux leçons de la douleur, constituait le centre d’attraction du groupe.
Ses chairs tremblotantes frémissaient. La blanche armature du squelette qui les sous-tendait ployait sous l’effort. Trois cents kilos de viande : voilà à quoi se résumait Duncan Chalk. Son gros cœur racorni battait farouchement, insufflant la vie à ses muscles lourds. »

Extrait de : R. Silverberg. « Un jeu cruel. »

Trips par R. Silverberg

Fiche de Trips

Titre : Trips
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1976
Traduction : J. Chambon
Editeur : J’ai lu

Sommaire de Trips

  • Traverser la ville
  • Ce qu’il y avait dans le journal de ce matin
  • Une mer de visages
  • Schwartz et les galaxies
  • Trips
  • Un personnage en quête de corps
  • Les jeux du Capricorne
  • Partir

Première page de Traverser la ville

« Le premier jour de l’été, ma femme-du-mois, Silena Ruiz, a trouvé le moyen de barboter le programme directeur de notre district au centre informatique de Fort Ganfield et de disparaître avec. Un garde du fort a avoué qu’elle était parvenue à entrer en lui faisant du charme et qu’elle l’avait drogué. Certains affirment qu’elle est maintenant à Conning Town ; d’autres ont entendu dire qu’elle avait été vue à Morton Court ; d’autres encore prétendent qu’elle a gagné le Mill. À mon avis, peu importe où elle est partie. Ce qui importe, c’est que nous n’avons plus notre programme. Voilà onze jours que nous vivons sans, et les choses commencent à se gâter sérieusement. La chaleur est abominable, mais il faut que nous branchions chaque thermostat sur la commande manuelle avant de pouvoir nous servir de notre système de refroidissement je crois bien que nous serons cuits avant d’en avoir terminé. »

Extrait de : R. Silverberg. « TRIPS. »

Tom O’Bedlam par R. Silverberg

Fiche de Tom O’Bedlam

Titre : Tom O’Bedlam
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1985
Traduction : P. Berthon
Editeur : Robert Laffont

Première page de Tom O’Bedlam

« Cette fois, Tom s’était senti poussé vers l’ouest par une force intérieure. Une direction qui en valait bien une autre. En allant vers le couchant, il arriverait un jour aux confins des terres et de là peut-être lui serait-il possible de s’élancer vers les étoiles.
Ce jour de juillet, l’après-midi touchait à sa fin quand il déboucha au sommet de la pente abrupte bordant le lit à sec d’un cours d’eau et s’arrêta dans un champ calciné pour reprendre son souffle et faire le point. Il se trouvait à peu près à deux cents kilomètres à l’est de Sacramento, sur le versant le plus aride de la montagne, dans le courant de la troisième année du nouveau siècle qui, à ce que l’on disait, devait voir se terminer les souffrances de l’humanité. Tom songea que cela se réaliserait peut-être, mais mieux valait ne pas trop y compter.
Juste devant lui, il aperçut un groupe de sept ou huit hommes déguenillés et rassemblés autour d’un vieux van sur coussin d’air dont les flancs rouillés étaient couverts d’éclairs de peinture rouge et jaune. Il était difficile de savoir s’ils réparaient le véhicule ou s’ils se disposaient à le voler. Peut-être les deux à la fois. Deux hommes étaient allongés dessous, la tête et les épaules au niveau de la boîte de vitesses, tandis qu’un troisième bricolait le filtre à air. »

Extrait de : R. Silverberg. « Tom O’Bedlam. »

Thomas le proclamateur par R. Silverberg

Fiche de Thomas le proclamateur

Titre : Thomas le proclamateur
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1985
Traduction : C. Fargeot
Editeur : Denoël

Sommaire de Thomas le proclamateur

  • Danger : religion ! par B. W. Aldiss
  • Thomas le proclamateur par R. Silverberg

Première page de Thomas le proclamateur

« Lune, étoiles, flambeaux

Combien de temps cette nuit durera-t-elle ? L’obscurité, bien que percée çà et là par la lueur de la lune, des étoiles, des flambeaux, règne, dense, opaque. Dans la vallée, ils chantent, psalmodient ; la fumée âcre de leurs torches monte jusqu’au sommet de la colline où se tient Thomas, flanqué de ses plus proches disciples. Des lambeaux de vieux hymnes flottent entre les arbres. « J’ai scindé le Rocher des Âges… Ô Dieu, du fond des Cieux, viens à notre secours… Jésus, Joie de mon âme, laisse-moi m’élever vers toi. »
Thomas est au centre de l’attention générale. Une sorte de halo invisible, d’intangibles vibrations électriques, émanent de sa silhouette massive ; Saul Kraft, petit et frêle à côté de lui, en paraît comme éclipsé. Saul, pour l’instant, reste dans l’ombre, mais il joue dans les événements de cette nuit un rôle considérable. « Plus près de toi, mon Dieu… » Thomas fredonne la mélodie, puis entonne les paroles.  »

Extrait de : R. Silverberg. « Thomas le proclamateur. »

Thèbes aux cent portes par R. Silverberg

Fiche de Thèbes aux cent portes

Titre : Thèbes aux cent portes
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1992
Traduction : F. Lasaygues
Editeur : J’ai lu

Première page de Thèbes aux cent portes

« L’impact sensoriel l’assaillit de toutes parts dès le premier moment de son arrivée : un bombardement furieux d’odeurs, de visions, de sons – autant de perceptions nouvelles, toutes aussi intenses les unes que les autres, et animées d’une étrange vie intérieure. Des visions lumineuses firent cercle autour de lui. Puis il erra pendant une période de temps indéterminée à travers des forêts de rêve aux feuillages chatoyants. L’air même avait une texture, contradictoire et déroutante, douce et âpre à la fois, pesante et légère jusqu’au vertige. L’Égypte courait au-dedans de lui tel un fleuve indomptable, effervescente, levant des tourbillons d’étincelles, son immensité et sa stupéfiante puissance vitale l’étourdissant follement.
Il inhalait de la magie. Il s’en étouffait. Le simple fait de respirer était une véritable lutte – il était tellement abasourdi qu’il devait se concentrer pour s’en rappeler les différentes phases. Mais le vrai problème était le manque d’orientation. »

Extrait de : R. Silverberg. « Thèbes aux cent portes. »

Starborne par R. Silverberg

Fiche de Starborne

Titre : Starborne
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1995
Traduction : I. Tolila
Editeur : J’ai lu

Première page de Starborne

« Seize années-lumière de la Terre aujourd’hui, cinquième mois du voyage, et l’impalpable force d’accélération de l’hyperespace continue d’augmenter la vitesse du vaisseau spatial. Trois parties de Go sont en cours dans le salon du Wotan. Le capitaine élu pour l’année se tient sur le seuil de la pièce fortement éclairée, regardant distraitement les joueurs : Roy et Sylvia, Léon et Chang, Heinz et Elliot.
Voilà des semaines que le Go fait fureur à bord. Les joueurs – dix-huit à vingt membres de l’expédition ont attrapé le virus à ce jour, plus d’un tiers de l’équipage – restent assis pendant des heures, étudiant des stratégies, combinant des variantes, saisissant les pierres polies noires et blanches entre le pouce et l’index, les posant sur le plateau de bois avec le claquement sec d’usage. Le capitaine ne joue pas, bien que ce jeu l’ait à une époque captivé jusqu’à l’obsession, une époque lointaine, presque une autre vie ; ses responsabilités à bord exigent déjà de lui une bien trop grosse dépense d’énergie pour qu’il trouve le moindre plaisir à simuler une conquête territoriale. »

Extrait de : R. Silverberg. « Starborne. »

Signaux du silence par R. Silverberg

Fiche de Signaux du silence

Titre : Signaux du silence
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1979
Traduction : A. Dorémieux
Editeur : Casterman

Sommaire de Signaux du silence

  • Le chancelier de fer
  • Issus d’une même couvée
  • Il était une vieille femme
  • Trip dans le réel
  • Le vent et la pluie
  • Nef ma soeur, étoile ma soeur
  • Notes sur l’ère prédynastique
  • Né avec les morts

Première page de Le chancelier de fer

« Les Carmichael étaient une famille du genre replet. Aucun de ses quatre membres n’arrivait à perdre un seul kilo. Et il se trouvait qu’une offre toute spéciale était faite sur les robots domestiques à l’un des magasins de vente de robots : 40 % de remise sur le modèle 2061, muni de régulateurs réglables de rations caloriques.
L’idée d’avoir ses repas préparés et servis par un robot qui garderait un œil de solénoïde en vrille sur le tour de taille de toute la maisonnée ne déplaisait pas à Sam Carmichael. Après avoir contemplé songeusement le modèle flambant neuf exposé, tout en pétrissant machinalement sa panse rebondie, il finit par demander : « Combien ? »
Le vendeur afficha un sourire aussi étincelant qu’artificiel. « Seulement 2 995 crédits, monsieur. Garantie totale de cinq ans. Avec 200 crédits comptant et le solde sur quarante mois. »
Carmichael fronça les sourcils, réfléchissant à son avoir bancaire. Puis il songea à la ligne de sa femme, aux lamentations de sa fille sur son besoin de se mettre au régime. En outre Jemima, leur vieux robot cuisinier (baptisé par eux d’un nom féminin), était usé et à moitié disloqué, et offrait un aspect déplorable quand ils avaient des invités à dîner[…] »

Extrait de : R. Silverberg. « Signaux du silence. »

Shadrak dans la fournaise par R. Silverberg

Fiche de Shadrak dans la fournaise

Titre : Shadrak dans la fournaise
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1976
Traduction : R. Louit
Editeur : J’ai lu

Première page de Shadrak dans la fournaise

« Dans neuf minutes, le jour va se lever sur la grande cité d’Oulan-Bator, capitale du inonde reconstruit. Éveillé depuis quelque temps déjà, le Dr Shadrak Mordecai s’agite nerveusement dans son hamac. Il considère d’un œil sombre l’écran de son terminal, lumineux petit cercle vert encastré dans le mur. La date s’y inscrit en lettres rouges :

Lundi
14 mai
2012
 
Comme à l’ordinaire, le Dr Mordecai n’a pu dormir que quelques heures. Toute l’année, il a souffert d’insomnies. Cette incapacité à trouver le sommeil constitue sans doute un message de son cortex, mais il n’a su jusqu’ici le déchiffrer.  »

Extrait de : R. Silverberg. « Shadrak dans la fournaise. »

Roma aeterna par R. Silverberg

Fiche de Roma aeterna

Titre : Roma aeterna
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 2003
Traduction : J.-M. Chambon
Editeur : Le livre de poche

Première page de Roma aeterna

« 1203 A. U. C. : Prologue

L’historien Lentulus Aufidius, qui s’était donné pour tâche d’écrire la biographie définitive de l’empereur Titus Gallius, en était à sa troisième année de recherches dans les archives impériales de la bibliothèque du Palatin. Tous les matins, six jours par semaine, il quittait le logement qu’il occupait près du Forum pour faire l’ascension de la colline, présentait ses papiers au gardien des archives et se lançait dans son exploration quotidienne des vastes armoires contenant les rouleaux qui avaient trait au règne de Titus Gallius.
C’était un travail énorme. Titus Gallius qui était monté sur le trône à la mort de Caracalla, l’empereur fou, avait régné sur Rome de 970 à 994, assez de temps pour réorganiser un gouvernement que son prédécesseur avait laissé dans le plus complet désordre. »

Extrait de : R. Silverberg. « Roma Aeterna. »