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Glace sanglante par Kurt Steiner

Fiche de Glace sanglante

Titre : Glace sanglante
Auteur : Kurt Steiner
Date de parution : 1960
Editeur : Fleuve noir

Première page de Glace sanglante

« Dans la nuit noire rendue encore plus opaque par une furieuse tempête de neige, je me cramponnais au volant de ma De Soto, pour en maîtriser les bonds incohérents, mais elle tanguait dangereusement. Le capot plongeait et replongeait, soulevant des vagues de boue qui venaient aveugler le pare-brise.

J’étais alors contraint de freiner aussitôt en attendant que les essuie-glace aient, tant bien que mal, repoussé cette purée blanchâtre. Les phares eux-mêmes recouverts de neige glacée, ne diffusaient plus qu’une lumière tamisée, imprécise, ce qui augmentait encore l’impression que j’avais de voyager dans un monde irréel, dans un rêve ou plutôt dans un cauchemar…

Des fantômes d’arbres dépouillés et tordus surgissaient par instants, avançaient vers moi en agitant des bras parfois implorants, parfois menaçants, et disparaissaient à mes côtés. »

Extrait de : K. Steiner. « Glace sanglante. »

Brebis galeuses par Kurt Steiner

Fiche de Brebis galeuses

Titre : Brebis galeuses
Auteur : Kurt Steiner
Date de parution : 1974
Editeur : J’ai lu

Première page de Brebis galeuses

« Accoudé à la rambarde, Rolf admirait le monde. Il était au sommet de la tour du cinquième niveau, celle qui dominait la ville. De là, on avait une vision complète de l’horizon. Il suffisait de tourner la tête, de tourner sur soi-même à la limite de torsion du cou et de revenir à sa position primitive. Ainsi, on avait vu le monde.

Rolf sourit. Non, on ne pouvait tout voir d’un seul point. Le monde était trop grand. À partir des faubourgs déjà lointains, son œil erra vers l’horizon cotonneux. Au-delà, et d’une façon très progressive, c’était le néant : le sol se confondait avec le ciel, à force de monter. Si on continuait de lever la tête, il fallait fermer les yeux car le regard rencontrait le soleil. On pouvait toujours les rouvrir après l’avoir dépassé. Alors, on voyait l’autre partie du ciel et on rencontrait bientôt l’autre partie de l’horizon.

Car le monde avait la forme d’un œuf immense, avec le Soleil dedans. On pouvait faire le tour du Soleil sans jamais quitter le sol… enfin, théoriquement. »

Extrait de : K. Steiner. « Brebis galeuses. »

Ortog et les ténèbres par Kurt Steiner

Fiche de Ortog et les ténèbres

Titre : Ortog et les ténèbres (Tome 2 sur 2 – Ortog)
Auteur : Kurt Steiner
Date de parution : 1975
Editeur : Fleuve noir

Première page de Ortog et les ténèbres

« Le soleil venait de disparaître derrière les fougères arborescentes. De l’humus montait une vapeur où tourbillonnaient des mouches dorées, grandes comme la main.

Dâl s’arrêta au pied d’une haute sigillaire. Il regarda le brouillard pernicieux des bas-fonds végétaux et rabattit sur son visage le masque nocturne, le masque aux trois usages. Alors seulement il s’avança vers la combe, dans la direction d’où semblait provenir le barrissement.

Le masque réagissait au moindre photon. Opaque de l’extérieur, sa matière devenait transparente de l’intérieur, et plus que transparente, sensibilisait la rétine en lui envoyant mille particules lumineuses pour une seule reçue – toujours selon la trajectoire initiale. Il faisait de la nuit un crépuscule et du crépuscule un jour ensoleillé. Mais là ne s’arrêtait pas son rôle : le filtre dont il était pourvu détruisait les miasmes. Enfin, il constituait un bouclier contre les mouches. »

Extrait de : K. Steiner. « Ortog et les ténèbres. »

Aux armes d’Ortog par Kurt Steiner

Fiche de Aux armes d’Ortog

Titre : Aux armes d’Ortog (Tome 1 sur 2 – Ortog)
Auteur : Kurt Steiner
Date de parution : 1975
Editeur : J’ai lu

Première page de Aux armes d’Ortog

« Le soleil venait de disparaître derrière les fougères arborescentes. De l’humus montait une vapeur où tourbillonnaient des mouches dorées, grandes comme la main.

Dâl s’arrêta au pied d’une haute sigillaire. Il regarda le brouillard pernicieux des bas-fonds végétaux et rabattit sur son visage le masque nocturne, le masque aux trois usages. Alors seulement il s’avança vers la combe, dans la direction d’où semblait provenir le barrissement.

Le masque réagissait au moindre photon. Opaque de l’extérieur, sa matière devenait transparente de l’intérieur, et plus que transparente, sensibilisait la rétine en lui envoyant mille particules lumineuses pour une seule reçue – toujours selon la trajectoire initiale. Il faisait de la nuit un crépuscule et du crépuscule un jour ensoleillé. Mais là ne s’arrêtait pas son rôle : le filtre dont il était pourvu détruisait les miasmes. Enfin, il constituait un bouclier contre les mouches. »

Extrait de : K. Steiner. « Aux armes d’Ortog. »

André Ruellan

André Ruellan (Kurt Steiner)

Présentation de André Ruellan :

André Ruellan, né le 7 août 1922 à Courbevoie et décédé le 10 novembre 2016 à Paris, est un écrivain français prolifique, principalement connu pour ses œuvres de science-fiction et ses scénarios. Il a également exploré d’autres genres littéraires, notamment le roman policier.

Jeunesse et formation

André Ruellan grandit dans un milieu modeste. Son père, soudeur, est un fervent lecteur, ce qui éveille chez le jeune André une passion pour la littérature. Dès l’âge de 14 ans, il commence à écrire, esquissant déjà les prémices de son imaginaire fertile. Il entre à l’École Normale d’Instituteurs de Versailles, où il se forme au métier d’enseignant. Il traversera la seconde guerre mondiale, et échappera au STO. Plus tard, il entreprend des études de médecine et exerce pendant dix ans.

Carrière littéraire

André Ruellan est un auteur éclectique, ayant publié sous de nombreux pseudonymes, dont le plus célèbre est Kurt Steiner. Sous ce pseudonyme, il a signé de nombreux romans de science-fiction, explorant des thèmes variés tels que les voyages spatiaux, les mondes parallèles et les dystopies.

Il a également écrit des romans policiers, des romans d’espionnage et des romans historiques.

Son œuvre est marquée par un style vif et un sens de l’aventure prononcé. Il a aussi été scénariste.

Principales œuvres

  • Parmi ses œuvres les plus connues, on peut citer la série des « Mondes francs », une saga de science-fiction qui a connu un grand succès populaire.
  • Il a également écrit de nombreux romans indépendants, tels que « Les Rats » et « Le Sang des étoiles ».
  • Il a écrit pour la collection « Anticipation » du Fleuve noir.

Distinctions

André Ruellan a reçu le Grand prix de l’Imaginaire pour l’ensemble de son œuvre.

Hommages

André Ruellan est considéré comme l’un des pionniers de la science-fiction française. Son œuvre a influencé de nombreux auteurs contemporains. Il laisse derrière lui une œuvre riche et variée, qui témoigne de son imagination débordante et de son talent de conteur.

Livres de André Ruellan :

De flamme et d’ombre (1957)
Les chiens (1979)
Mémo (1984)
Tunnel (1973)

Pour en savoir plus sur André Ruellan :

La page Wikipédia sur A. Ruellan
La page Noosfere sur A. Ruellan
La page isfdb de A. Ruellan

Kurt Steiner

André Ruellan (Kurt Steiner)

Présentation de Kurt Steiner :

Kurt Steiner, de son vrai nom André Ruellan, est un écrivain français de science-fiction, né le 7 août 1922 à Courbevoie et décédé le 10 novembre 2016 à Paris. Il est surtout connu pour son œuvre prolifique et variée, marquée par une imagination débordante et un style unique.

Jeunesse et débuts littéraires

André Ruellan grandit dans une famille modeste et se passionne très tôt pour la lecture et l’écriture. Il commence à écrire dès l’adolescence et publie ses premières nouvelles dans des revues littéraires.

L’âge d’or de la science-fiction française

Dans les années 1950, il se tourne vers la science-fiction et adopte le pseudonyme de Kurt Steiner, sous lequel il va publier la majeure partie de son œuvre. Il devient rapidement l’un des auteurs les plus populaires du genre en France, aux côtés de Stefan Wul et Pierre Barbet.

Une œuvre foisonnante

Kurt Steiner a écrit plus de 200 romans et nouvelles, explorant tous les thèmes de la science-fiction : voyages spatiaux, mondes futuristes, mutations génétiques, rencontres avec des extraterrestres, etc. Son style se caractérise par un mélange d’humour, de poésie et de suspense.

Les séries populaires

Parmi ses œuvres les plus connues, on peut citer les séries suivantes :

  • « Les Spationautes » : une série de romans d’aventures spatiales, mettant en scène des héros courageux et ingénieux.
  • « Les Mutants » : une série de romans post-apocalyptiques, explorant les conséquences d’une catastrophe nucléaire.
  • « Les Robots » : une série de romans sur les relations entre les humains et les robots, abordant des questions éthiques et philosophiques.

Un auteur prolifique et éclectique

En plus de la science-fiction, Kurt Steiner a également écrit des romans policiers, des romans d’espionnage et des romans historiques, sous divers pseudonymes tels que André Ruellan, Kurt Wargar, Kurt Dupont, André Louvigny ou encore Fletcher Miles.

Une reconnaissance tardive

Malgré son succès populaire, Kurt Steiner a longtemps été ignoré par la critique littéraire. Ce n’est que tardivement que son œuvre a été redécouverte et saluée, notamment par les jeunes générations de lecteurs.

Héritage

Kurt Steiner est considéré comme l’un des maîtres de la science-fiction française. Son œuvre a influencé de nombreux auteurs et continue d’être lue et appréciée aujourd’hui. Il laisse derrière lui un héritage littéraire important, témoignant de la richesse et de la diversité de la science-fiction française.

Livres de Kurt Steiner :

Ortog :

Intégrales :

Brebis galeuses (1974)
Glace sanglante (1960)
Grand-Guignol 36-88 (1987)
L’envers du masque (1957)
L’herbe aux pendus (1958)
La chaîne de feu (1959)
La marque du démon (1958)
Le 32 juillet (1959)
Le bruit du silence (1955)
Le disque rayé (1970)
Le masque des regrets (1960)
Les enfants de l’histoire (1969)
Les improbables (1965)
Les océans du ciel (1967)
Les pourvoyeurs (1957)
Menace d’outre Terre (1958)
Pour que vive le diable (1956)
Salamandra (1959)
Sueurs (1957)
Syncope blanche (1958)
Un passe-temps (1979)

Pour en savoir plus sur Kurt Steiner :

La page Wikipédia sur K. Steiner
La page Noosfere sur K. Steiner
La page isfdb de K. Steiner