Étiquette : Sturgeon
Les plus qu’humains par T. Sturgeon
Fiche de Les plus qu’humains
Titre : Les plus qu’humains
Auteur : T. Sturgeon
Date de parution : 1953
Traduction : M. Chrestien
Editeur : J’ai lu
Première page de Les plus qu’humains
« L’Idiot habitait un univers noir et gris que déchiraient parfois l’éclair blanc de la faim et le coup de fouet de la peur. Ses vêtements en lambeaux laissaient voir ses tibias en lame de sabre et, sous sa veste déchirée, ses côtes qui saillaient comme des doigts. L’Idiot était de haute taille, mais plat comme une limande; dans son visage mort, ses yeux étaient calmes.
Les hommes le fuyaient, les femmes l’ignoraient, les enfants s’arrêtaient pour le regarder. Mais cela ne paraissait pas l’atteindre. L’Idiot n’attendait rien de personne. Quand il avait faim, il mangeait, comme il pouvait, s’il pouvait. Et il lui arrivait de sauter un repas. Mais, en général, les uns ou les autres pourvoyaient à sa subsistance. Pourquoi ? Il n’en savait rien et ne se posait jamais la question. Simplement, il était là et il attendait. Non, il ne mendiait pas. Si le regard de quelqu’un croisait le sien, une pièce lui tombait dans la main, ou un morceau de pain, ou un fruit. Il mangeait. Et son bienfaiteur fuyait en hâte, ému sans comprendre. »
Extrait de : T. Sturgeon. « Les plus qu’humains. »
Le coeur désintégré par T. Sturgeon
Fiche de Le coeur désintégré
Titre : Le coeur désintégré
Auteur : T. Sturgeon
Date de parution : 1970
Traduction : R. Delouya
Editeur : J’ai lu
Sommaire de Le coeur désintégré :
- Extrapolation
- Le prix de la synergie
- Faites-moi de la place
- Le coeur désintégré
- Les incubes de Parallèle X
Première page d’Extrapolation
« — Lisez vous-même, dit le Major.
Elle prit la liasse de papiers pelures qu’il lui tendait et lui lança un regard étrange, sans chaleur. Elle est sous le choc, pensa-t-il, essayant en même temps de chasser les deux souvenirs qu’il avait d’un tel regard : un étourneau blessé, mort dans sa main, et sa nièce âgée de quatre ans, lorsqu’il l’avait frappée, le long moment insupportable entre l’instant de l’impact et les larmes de l’enfant.
Mrs. Reger lisait attentivement, lentement. Son visage était impassible, comme endormi. Ses yeux luisaient, sans rien trahir. Ses longues mains étaient plus vulnérables. Le major entendait le bruissement du papier pelure. Elle se détourna à un moment pour appuyer le dos de ses mains contre le rebord de la cheminée. Lorsqu’elle eut terminé, elle reposa »
Extrait de : T. Sturgeon. « Le coeur désintégré. »
La sorcière du marais par T. Sturgeon
Fiche de La sorcière du marais
Titre : La sorcière du marais
Auteur : T. Sturgeon
Date de parution : 1981
Traduction : A. Rosenblum, M. Battin, D. Hersant, P. J. Izabelle, B. Martin, J. Polanis, J. M. Boissier, J. Guiod
Editeur : NEO
Sommaire de La sorcière du marais :
- L’abominable invité
- La sorcière du marais
- Tournure d’esprit
- Douce-Agile ou La licorne
- La peur est une affaire
- L’homme qui apprit à aimer
- Case et le rêveur
- Le dossier Verity
- Le scalpel d’Occam
Première page de L’abominable invité
« Étendu dans l’obscurité, Ransome souriait tout seul en pensant à son hôtesse. Ransome était un invité très recherché, uniquement à cause de son talent phénoménal de conteur. Talent entièrement dû au fait qu’il était si souvent invité, car c’était la verve concise de ses descriptions des gens et de leurs opinions sur les autres qui lui donnait son prix.
Et toute son ironie féroce visait les personnes qu’il avait rencontrées au week-end d’avant. Après un séjour chez les Jones, il insinuait tranquillement les choses scandaleuses les plus drôles à propos des Jones quand il passait le week-end quinze jours plus tard chez les Brown. Vous croyez que Mr. et Mrs. Jones s’en indignaient ? Ah ! Non. Il fallait entendre toutes les rosseries sur les Brown ! Et ainsi de suite, à l’image d’une spirale à deux dimensions sur le plan social.
Cette fois, il ne s’agissait pas des Jones ni des Brown ; mais de la demeure de Mrs. Benedetto. Pour Ransome, dont le sens de l’humour était blasé, »
Extrait de : T. Sturgeon. « La sorcière du marais. »
Killdozer et Le viol cosmique par T. Sturgeon
Fiche de Killdozer et Le viol cosmique
Titre : Killdozer
Titre : Le viol cosmique
Auteur : T. Sturgeon
Date de parution : 1972
Traduction : G. H. Gallet
Editeur : J’ai lu
Première page de Killdozer
« Avant la race humaine, il y eut le déluge, et avant le déluge, une autre race, dont l’humanité ne peut comprendre la nature. Elle n’était pas surnaturelle ni étrangère, car cette terre était sienne et c’était sa patrie.
Il y eut une guerre entre cette race, qui était une grande race, et une autre. Celle-ci était vraiment étrangère : une forme nuageuse douée de conscience, un groupement intelligent d’électrons tangibles. Elle prit naissance dans de prodigieuses machines par quelque accident d’une science au-delà de notre conception primitive de la technologie. Et ces machines, servantes de nos prédécesseurs, en devinrent alors les rivales. Les batailles qui s’ensuivirent furent gigantesques. »
Extrait de : T. Sturgeon. « Killdozer – Le viol cosmique. »
Première page de Le viol cosmique
« — Je te casserai la gueule, Al, dit Gurlick, je te romprai les reins. Je ferai sauter ta boîte et toi avec, et tout ton tord-boyaux, dont personne ne veut ! Tu m’entends, Al ?
Al ne l’entendait pas. Al était derrière le bar de son saloon, à trois blocs de maisons de là, probablement encore cramoisi d’indignation, sa longue tête chauve encore tendue vers la porte vide par laquelle Gurlick avait fui, et répétant encore ce dont tous ses clients venaient d’être témoins : Gurlick, venu du froid aigre de la nuit, qui se glissait dans le saloon, faisait des bassesses devant Al, élargissait sa face mal rasée en un sourire ébréché, penchait la tête, fermait à moitié ses yeux glauques, au »
Extrait de : T. Sturgeon. « Killdozer – Le viol cosmique. »
Cristal qui songe par T. Sturgeon
Fiche de Cristal qui songe
Titre : Cristal qui songe
Auteur : T. Sturgeon
Date de parution : 1950
Traduction : A. Glatigny
Editeur : J’ai lu
Première page de Cristal qui songe
« L’enfant s’était fait surprendre dans un coin du stade scolaire, alors qu’il se livrait à un acte répugnant ; on l’avait renvoyé chez lui en l’expulsant ignominieusement de l’école. À cette époque, il avait huit ans ; cela faisait plusieurs années déjà qu’il pratiquait ce vice.
En un sens, c’était dommage. Il était gentil ce gosse ; il était même plutôt beau, quoiqu’il n’eût rien d’extraordinaire. Il y avait d’autres enfants, et même certains professeurs, auxquels il était plutôt sympathique, mais il y en avait aussi qui ne l’aimaient guère. En tout cas, lorsque son forfait fut connu, tout le monde se ligua contre lui. Il s’appelait Horty (ou plus exactement Horton) ; Horty Bluett. Il devait bien s’attendre à se faire recevoir plutôt fraîchement en rentrant chez lui.
Il ouvrit la porte le plus doucement qu’il put, mais ils l’entendirent quand même. Ils l’empoignèrent »
Extrait de : T. Sturgeon. « Cristal qui songe. »
Case et le rêveur par T. Sturgeon
Fiche de Case et le rêveur
Titre : Case et le rêveur
Auteur : T. Sturgeon
Date de parution : 1972
Traduction : J. Polanis
Editeur : Denoël
Sommaire de Case et le rêveur :
- Le général fantôme par T. Cogswell
- Case et le rêveur par T. Sturgeon
Première page de Case et le rêveur
« Si, à l’instant précis où Case mourut, vous aviez dirigé depuis la Terre un laser (à faisceau étroit) vers sa position dans l’espace, et si vous aviez pu chevaucher la pointe du faisceau pendant mille ans (impossible, bien sûr) vous auriez pu voir son cercueil.
Ce n’était pas un cercueil à l’origine. Les vaisseaux, en cas de défaillance, ont des canots de sauvetage, et les canots ont eux-mêmes des bouées de sauvetage en cas d’urgence ; le cercueil avait un jour été une bouée, mais maintenant et depuis tous ces siècles, il était et avait été le cercueil de Case.
Il flottait dans l’absence de lumière, son large spectre de cris de détresse à jamais silencieux. Il culbutait toujours sur lui-même, lentement, poussé par une lumière depuis longtemps disparue, parce qu’on ne lui avait jamais dit de s’arrêter. »
Extrait de : T. Sturgeon. « Case et le rêveur. »
Amour, impair et manque par T. Sturgeon
Fiche d’Amour, impair et manque
Titre : Amour, impair et manque
Auteur : T. Sturgeon
Date de parution : 1981
Traduction : B. Ferry, P. J. Izabelle, B. Martin, M.-O. Vermeille
Editeur : J.-C. Lattès
Sommaire d’Amour, impair et manque :
- Amour, impair et manque
- Les enfants du comédien
- Un rien d’étrange
- Synapse seize sur bêta
- Les étoiles sont vraiment le styx
Première page d’Amour, impair et manque
« Certaines villes semblent ne pas défier seulement le temps, mais également l’évolution. De telles villes existent dans l’arrière-pays, souvent près des grandes cités, et ce n’est pas sans une certaine stupéfaction que le voyageur les découvre. Parfois, un promoteur les découvre également et projette aussitôt d’y adjoindre une multitude de clapiers et de poulaillers baptisés suivant les cas, villas ou fermettes, sans omettre bien entendu le monumental centre commercial en préfabriqué qui donne tout son sens à l’opération. Puis les années passent, le projet moisit dans un tiroir, mais la ville en acquiert une nouvelle solidité, et semble même se cristalliser, au sens chimique du terme. La vie moderne n’a pas de prise sur de telles villes ; change-t-on profondément une armure en coiffant le heaume d’un canotier ?
Là, les magasins sont à l’image de la ville : inattaquables. Têtus, les commerçants continuent à pro- »
Extrait de : T. Sturgeon. « Amour, impair et manque. »
Theodore Sturgeon
Présentation de Theodore Sturgeon :
Theodore Sturgeon, de son vrai nom Edward Hamilton Waldo, est un écrivain américain de science-fiction né le 26 février 1918 à New York et décédé le 8 mai 1985 à Eugene, dans l’Oregon. Il est considéré comme l’un des plus grands écrivains de science-fiction de tous les temps.
Sturgeon a commencé à écrire des histoires courtes dans les années 1930. Sa carrière d’écrivain de science-fiction a commencé dans les années 1940, avec des histoires publiées dans des magazines tels que Astounding Science Fiction. Il est surtout connu pour ses nouvelles, qui ont souvent une forte dimension psychologique et humaniste.
Parmi les œuvres les plus célèbres de Sturgeon, on peut citer la nouvelle « Microcosmic God » (1941), qui a remporté le prix Hugo en 1951, ainsi que le roman « Les Plus qu’humains » (More Than Human, 1953), qui a également remporté un prix Hugo. Sturgeon a également écrit plusieurs scénarios pour des séries télévisées, notamment Star Trek.
Sturgeon a été actif dans le mouvement de la science-fiction américaine, participant à la création de la Science Fiction Writers of America et contribuant à la publication du fanzine « Fantasy Magazine ». Il a également été un critique de science-fiction respecté.
Sturgeon a été honoré à titre posthume avec le prix Theodore Sturgeon Memorial Award, créé en 1987 pour récompenser les meilleures nouvelles de science-fiction de l’année.
Livres de Theodore Sturgeon :
Amour, impair et manque (1981)
Case et le rêveur (1972)
Cristal qui songe (1950)
Killdozer (1972)
Le viol cosmique (1972)
L’homme qui a perdu la mer (1978)
La sorcière du marais (1981)
Le coeur désintégré (1970)
Le livre d’or (1978)
Les enfants de Sturgeon (1977)
Les plus qu’humains (1953)
Les plus qu’humains (nouvelle traduction) (1953)
Les songes superbes (1978)
Les talents de Xanadu (1972)
Méduse (1978)
Symboles secrets (1980)
Un peu de ton sang (2008)
Venus plus x (1960)
Pour en savoir plus sur Theodore Sturgeon :
La page Wikipédia sur T. Sturgeon
La page Noosfere sur T. Sturgeon
La page isfdb de T. Sturgeon