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Le Prince des ténèbres par G. J. Arnaud

Fiche de Le Prince des ténèbres
Titre : Le Prince des ténèbres (Tome 4 sur 6 – Hyacinthe et Narcisse)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1999
Editeur : L’Atalante
Première page de Le Prince des ténèbres
« Avec un flair extraordinaire d’enfant des rues, Séraphine, saute-ruisseau chez les frères Roquebère, avoués rue Vivienne, fut convaincue, dès la publication des ordonnances contre la liberté de la presse dans Le Moniteur du 26 juillet 1830, que Paris et peut-être la France entière allaient connaître des événements révolutionnaires. Malgré son jeune âge, tout juste quinze ans, la flamme de l’insurrection s’empara de son corps et de son esprit. Elle vibrait d’impatience retenue, voulait rejoindre les faubourgs où levait comme un pain noir la colère populaire, elle voulait marcher et crier avec les défenseurs de la liberté, s’imaginait portant à bout de bras le drapeau tricolore. Elle parvint à se maîtriser, continua de livrer les placets et les exploits, mais à la nuit elle disparut.
Il régnait une grande agitation porte Saint-Denis et le drapeau blanc, accroché à l’arc de la porte, avait été remplacé par le drapeau tricolore. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Le prince des ténèbres – Hyacinthe et Narcisse. »
La congrégation des assassins par G. J. Arnaud

Fiche de La congrégation des assassins
Titre : La congrégation des assassins (Tome 3 sur 6 – Hyacinthe et Narcisse)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1999
Editeur : L’Atalante
Première page de La congrégation des assassins
« Les fortes pluies de la fin mars avaient provoqué de graves inondations dans la région de Sens, et les diligences et voitures de poste se trouvèrent immobilisées à la tombée de la nuit dans un relais en pleine campagne. Comme l’expliqua le maître de poste, il était possible de continuer sa route mais mieux valait attendre le jour que prendre le risque de verser et de se noyer.
Faisant contre fortune bon cœur, un Parisien, M. Danancier, certain d’avoir un bon lit dans un cabinet étroit, certes, mais où il dormirait seul, commanda un souper fin qu’il attendit en lisant les quelques journaux mis à sa disposition.
Peu après il lia connaissance avec son voisin de table, un certain Mirabel, voyageur de commerce qui vendait des almanachs, des écritoires, des plumes en fer et toutes sortes de marchandises contenues dans deux portemanteaux de bonne taille qui pour l’heure se trouvaient dans la salle d’auberge. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « La congregation des assassins – Hyacinthe et Narcisse. »
Le rat de la Conciergerie par G. J. Arnaud

Fiche de Le rat de la Conciergerie
Titre : Le rat de la Conciergerie (Tome 2 sur 6 – Hyacinthe et Narcisse)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1998
Editeur : L’Atalante
Première page de Le rat de la Conciergerie
« Malgré le froid et la neige de cet hiver mémorable de 1830, le vieux Gaston Lamercie se fit transporter en fiacre jusqu’à la Salpêtrière où son vieil ami Horace Kellman se trouvait hospitalisé depuis l’automne pour une vilaine affaire de gangrène qui refusait de guérir. On lui avait coupé les orteils pour commencer, puis le pied gauche, et le mal gagnait toujours les parties hautes de son corps d’octogénaire.
L’ancien clerc d’avoué parcourut non sans frémir les immenses couloirs glacés et puants avant d’atteindre la salle où son vieil ami, désormais couché, partageait avec quarante autres malades les affres de la souffrance.
— Mon brave Gaston, murmura l’alité, te voilà avec ce froid, cette neige… Comment as-tu fait pour venir de Notre-Dame-de-Nazareth jusqu’ici ? Cela représente une belle trotte. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Le Rat de la Conciergerie – Hyacinthe et Narcisse. »
L’homme au fiacre par G. J. Arnaud

Fiche de L’homme au fiacre
Titre : L’homme au fiacre (Tome 1 sur 6 – Hyacinthe et Narcisse)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1998
Editeur : L’Atalante
Première page de L’homme au fiacre
« En cette fin de l’année 1829, une pluie mêlée de neige tombait sur Paris. Marchant en direction des grilles de L’Observatoire, un homme, plié en deux sous le poids d’une grosse caisse attachée à ses épaules, frottait ses mains pincées par le froid tout en se réjouissant sans retenue de ce qui l’attendait un peu plus loin. Une vieille matelassière qui rentrait chez elle en poussant sa machine s’arrêta pour se signer à la vue de l’individu et grommela, à l’abri de son capuchon, quelque chose comme « pauvres
chérubins ».
L’homme à la caisse continua en direction de la porte de Fontainebleau, fit bientôt un détour dans un chemin boueux qui le conduisit à une masure en torchis, consolidée de planches goudronnées jusqu’à hauteur de l’étage. C’était l’estaminet de la mère Bachelin, où, le vendredi soir, on trouvait non seulement de la soupe au lard et du boudin grillé mais le punch offert par la veuve à ses habitués. Lui n’aimait que le vin. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « L’homme au fiacre – Hyacinthe et Narcisse. »
Grouillements par G. J. Arnaud

Fiche de Grouillements
Titre : Grouillements (Tome 2 sur 2 – Gore)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir
Première page de Grouillements
« Elle qui avait failli refuser ce poste dans cette petite ville triste ne se reconnaissait plus. C’était avec allégresse qu’elle se levait, se préparait, filait au collège au volant de sa voiture, même les jours où elle n’avait pas cours avec la troisième B. De toute façon elle pouvait l’apercevoir dans la cour, les couloirs, et chaque fois c’était la même émotion qu’en d’autres temps elle aurait jugée stupide. Elle se surprenait à commettre des imprudences, elle, Lisa Monteil, professeur d’histoire et de géographie, vingt-cinq ans, risquant de se faire surprendre en train de fixer un peu trop avidement un bel adolescent de quinze ans, blond, bronzé, élégant dans ses gestes et sa façon nonchalante de regarder autour de lui d’un air blasé.
Tout cela parce que dix ans plus tôt, dans une classe de troisième également, mais à l’autre bout de la France, elle avait connu le sosie de ce garçon et ne l’avait jamais oublié. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Grouillements – Gore. »
Le festin séculaire par G. J. Arnaud

Fiche de Le festin séculaire
Titre : Le festin séculaire (Tome 1 sur 2 – Gore)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1985
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le festin séculaire
« Depuis la veille, des vapeurs blanches, épaisses, montaient du sol défoncé des ruelles, cernant le pâté d’immeubles et, à la nuit, c’était un brouillard opaque qui ensevelissait tout. On disait que les travaux importants de la traversée souterraine de la vieille ville avaient entraîné la rupture des canalisations du chauffage urbain, d’où cette abondance de fumées denses.
Anaïs Hiems contempla sa table de salle à manger avec satisfaction. Tout lui paraissait en harmonie, le linge de table d’un blanc immaculé, les cristaux et l’argenterie. La famille de son nouveau mari possédait de véritables trésors dans des écrins patinés par les siècles.
Elle s’approcha de la fenêtre de droite, mais ne put distinguer la maison d’en face, encore moins ce qui se passait dans la rue. La brume assourdissait la vie extérieure au point de se croire isolée dans une île. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Le festin séculaire – Gore. »
Le fric noir par G. J. Arnaud

Fiche de Le fric noir
Titre : Le fric noir (Tome 65 sur 76 – Espionnage / Le Commander)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1981
Editeur : French Pulp
Première page de Le fric noir
« Déjà à Foggia elle avait tourné en rond à la sortie de l’autoroute, se heurtant sans arrêt à des barrages de carabiniers ou de parachutistes qui battaient la semelle devant des chevaux de frise ou des herses mobiles. Ils allumaient de petits feux sur le bas-côté neigeux de la chaussée et pendant que deux ou trois parlementaient avec les automobilistes, d’autres, accroupis, se réchauffaient les mains ou faisaient même griller de la nourriture, quelque chose enfilé sur des brochettes improvisées.
La Mamma avait cru bien faire en prenant l’autoroute du soleil qui desservait Bari et Tarente, mais d’autres avaient eu la même idée qu’elle et elle avait aperçu des dizaines de caravanes en route vers les lieux du tremblement de terre, le triangle maudit, la zone détruite entre Naples, Benevento et Potenza. Il y avait aussi des camions, des fourgonnettes, de simples voitures remplies à craquer de couvertures surtout, de vêtements chauds, de nourriture et de médicaments. Des immatriculations de partout, même de Suède et de Pologne. Elle ne savait pas comment ils avaient fait ceux-là avec leur Polski. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Le Fric noir – Espionnage / Le Commander. »
Subversive club par G. J. Arnaud

Fiche de Subversive club
Titre : Subversive club (Tome 51 sur 76 – Espionnage / Le Commander)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1978
Editeur : Fleuve noir
Première page de Subversive club
« La Peugeot 604 s’engouffra dans la rampe du parking souterrain après que Maxime Carel eût provoqué l’ouverture de la porte basculante grâce à un appel de phares codé. Une fois dans son box, il prit sa serviette en cuir, sortit de la voiture, vérifia en hâte la fermeture des portières, marcha rapidement vers l’ascenseur. Il réfrénait une envie folle de courir pour se retrouver au plus vite dans son appartement.
À son étage, ne sachant ce qu’il avait fait de ses clés il sonna, récidiva en trouvant que Benedicta mettait une trop grande nonchalance ibérique à accourir.
— Madame est là ?
— Oui, Monsieur.
Leurs amis et relations n’en revenaient pas. Une bonne espagnole qui s’exprimait dans un français parfait. Ils ne savaient s’ils devaient les envier, question service, ou les plaindre question standing. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Subversive Club – Espionnage / Le Commander. »
Smog pour le Commander par G. J. Arnaud

Fiche de Smog pour le Commander
Titre : Smog pour le Commander (Tome 38 sur 76 – Espionnage / Le Commander)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1975
Editeur : Fleuve noir
Première page de Smog pour le Commander
« D’habitude, le smog commençait de tamiser la lumière du soleil au début de l’après-midi, lorsque les sept ou huit millions de voitures circulant dans Los Angeles avaient libéré leurs vingt mille tonnes de gaz carbonique. Mais ce jour-là, comme un fait exprès, le terrible brouillard commença très tôt, vers 11 heures, et, à 13 heures, lorsque la gynécologue noire Ella Ganaway fut appelée par sa sœur, le quartier de Watts se trouvait en pleine purée de pois.
— Que veux-tu ? fit-elle à l’appareil. Tu sais bien que je vais commencer mes consultations dans quelques instants.
— Écoute, Ella, il faut que tu viennes.
— De quoi s’agit-il ? Des ennuis de santé ?
Billie, depuis sa conversion au catholicisme, refusait de prendre la pilule anticonceptionnelle ou d’utiliser le moindre contraceptif. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Smog pour le Commander – Espionnage / Le Commander. »
Les fossoyeurs de liberté par G. J. Arnaud

Fiche de Les fossoyeurs de liberté
Titre : Les fossoyeurs de liberté (Tome 36 sur 76 – Espionnage / Le Commander)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1974
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les fossoyeurs de liberté
« L’heure du couvre-feu approchait, mais l’épicerie fine Lascos était encore ouverte, et plusieurs élégantes chiliennes se pressaient près du comptoir ancien en bois ciré. Lascos était un petit bonhomme rond et brun de peau, le crâne chauve, à l’exception d’un curieux toupet sur le haut de la nuque.
Cesca Pepini pénétra silencieusement dans le magasin, regarda autour d’elle avec intérêt. La boutique regorgeait de marchandises rares et chères. Il y avait du foie gras français, dont les boîtes s’amoncelaient presque jusqu’au plafond, des conserves fines, des bouteilles millésimées. Plus loin, les rayons croulaient sous les boîtes de confiserie de tous les pays du monde, depuis les calissons d’Aix, jusqu’aux loukoums turcs, en passant par les spécialités venues de Hong Kong.
Le petit épicier s’affairait pour servir ses dernières clientes, paraissait jouir aux froissements du papier de soie, au crissement des rubans de couleur portant sa raison sociale. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Les fossoyeurs de liberté – Espionnage / Le Commander. »