Étiquette : Au nom du Roi
Une si jolie prison par Manuel Essard

Fiche de Une si jolie prison
Titre : Une si jolie prison (Tome 2 sur 2 – Au nom du Roi)
Auteur : Manuel Essard
Date de parution : 1991
Editeur : Fleuve noir
Première page de Une si jolie prison
« C’était la première fois qu’il la rencontrait, dans ce genre de soirées mondaines devenues rares depuis que le Conseil des Huit avait décrété l’état d’urgence. Il ne la connaissait pas, il ne l’avait jamais vue auparavant. Elle était jeune, peut-être vingt ans, un visage innocent où un grand regard bleu ajoutait une touche de douce perversité. Sa peau au grain uni, légèrement pâle, brillait à la vive lumière de l’appartement. Sa longue chevelure blonde aux reflets d’or caressait le haut de ses fesses, qui roulaient sous la mince soie de sa minuscule culotte.
Assis dans un fauteuil profond, un verre d’alcool sur l’accoudoir, Odilon regardait le numéro qu’était en train de faire la belle inconnue. Pour moi tout seul…, songea-t-il avec un égoïsme qui lui était étranger avant les troubles. Ses yeux, verts et brillants, suivaient les lents mouvements de la jeune femme à moitié dénudée : il ne lui restait que son slip et un chemisier transparent. Sous l’étoffe boutonnée, Odilon entrevoyait le relief de ses seins aux courbes généreuses. »
Extrait de : M. Essard. « Une si jolie prison – Au nom du Roi. »
De bitume et de sang par Manuel Essard

Fiche de De bitume et de sang
Titre : De bitume et de sang (Tome 1 sur 2 – Au nom du Roi)
Auteur : Manuel Essard
Date de parution : 1991
Editeur : Fleuve noir
Première page de De bitume et de sang
« Le Sur-Prêtre jeta une dernière pelletée de terre, laissa tomber l’outil rouillé et, sans un mot, se dirigea vers la cabane de bois délabrée qui lui servait provisoirement de logis. Jusqu’à la prochaine attaque des Barbares. Il ne put s’empêcher de frissonner malgré un effort de volonté. Il devait se montrer indifférent et parfaitement maître de lui.
Autour du minuscule tumulus, quelques Sur-Hommes et Sur-Femmes se tenaient prostrés dans un silence inhabituel et significatif : ils pleuraient l’un d’eux. À leurs pieds gisait Shag, dans son ultime demeure. Toute sa vie durant, il avait œuvré afin de bâtir une civilisation fondée sur l’amour et le respect. Il avait échoué. Et, pour prix de ce cuisant échec : la mort ! Continuellement, les Barbares, par simple plaisir et pure cruauté, et les Restaurateurs de la Civilisation Perdue, par haine envers les hommes supérieurs, avaient contrecarré sa tâche. Dans son dernier souffle, il avait dit à la communauté d’une centaine d’individus de perpétuer son œuvre et de pardonner à ses assassins car ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient. Et nulle trace de rancune n’était venue souiller la tristesse de son regard. »
Extrait de : M. Essard. « De bitume et de sang – Au nom du Roi. »