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Une heure avant le lever de la Terre par J. Blish

Fiche d’Une heure avant le lever de la Terre

Titre : Une heure avant le lever de la Terre
Auteur : J. Blish
Date de parution : 1966
Traduction : J. Polanis
Editeur : Galaxie / Opta

Première page d’Une heure avant le lever de la Terre

« LA CABANE DANS L’ARBRE
 
Dolph Haertel – même maintenant qu’il avait dix-huit ans, personne sauf son père ne se risquait à l’appeler Adolph – jeta rapidement un dernier coup d’œil à l’aiguille qui flottait librement au-dessus du milieu de la table. Puis il traversa l’intérieur de la caisse d’emballage et s’approcha du hublot pour contempler Mars – sa première vue rapprochée de la planète rouge.
La visibilité n’était pas particulièrement bonne. Dune part, le verre du hublot était double. Il l’avait acheté à l’origine pour en faire un miroir de télescope, mais comme les parois de la caisse d’emballage étaient doubles elles aussi, il avait été obligé d’utiliser les deux pièces pour faire un seul hublot. Le résultat était qu’il avait l’impression de contempler Mars à travers un court tunnel de quinze centimètres de diamètre, avec, à chaque extrémité, une vitre d’un pouce de crown-glass légèrement éraflé.
En outre, la réverbération était aveuglante. À soixante kilomètres à peine de la surface de la planète, Dolph était encore à l’extérieur de l’atmosphère martienne. Entre l’éclat bleu acier de l’horizon gazeux et le miroitement jaune citron nuancé de rouge du désert en plein midi, les détails étaient  »

Extrait de : J. Blish. « Une heure avant le lever de la terre. »

Terre, il faut mourir par J. Blish

Fiche de Terre, il faut mourir

Titre : Terre, il faut mourir
Auteur : J. Blish
Date de parution : 1959
Traduction : M. Deutsch
Editeur : Denoël

Sommaire de Terre, il faut mourir

  • Les pompe-cervelles
  • L’affaire du V.S. 1
  • Sautes de temps
  • Oeuvre d’art
  • Le joueur de flûte
  • Les étoiles sont des prisons
  • Bip
  • Terre, il faut mourir

Première page de Les pompe-cervelles

« La lueur lointaine de l’explosion s’était déjà effacée du ciel quand la voiture de McDonough, sortant en trombe de la ville de Port Jervis obscurcie par le black-out, prit la route du nord à 80 à l’heure. Seuls les feux de position étaient allumés. Si un cerf se mettait en tête de traverser, le conducteur ne s’en apercevrait qu’au moment du choc. Il avait déjà toutes les peines du monde à distinguer le ruban d’asphalte qui s’étirait devant lui.
La vieille blague du type qui tape sur les roues des trains lui revenait une fois de plus à l’esprit. Trente ans durant, McDonough avait fait ce métier-là. Chaque jour que le bon Dieu faisait, il se rendait au dépôt et, marteau en main, se penchait sur les roues. Il auscultait d’abord celles des locomotives, puis celles des wagons. La tête penchée de côté, l’oreille tendue, prêt à enregistrer la moindre fausse  »

Extrait de : J. Blish. « Terre, il faut mourir. »

Semailles humaines par J. Blish

Fiche de Semailles humaines

Titre : Semailles humaines
Auteur : J. Blish
Date de parution : 1957
Traduction : M. Deutsch, B. Derthezene
Editeur : Gallimard

Première page de Semailles humaines

« L’astronef reprit son bourdonnement sans que Sweeney remarquât le changement. Quand la voix du capitaine Meiklejon tomba à nouveau du haut-parleur, il était toujours attaché sur sa couchette dans un curieux état d’apathie qu’il n’avait jamais ressenti jusqu’alors et qu’il aurait été bien incapable de définir, même pour lui-même. Si son pouls n’avait pas battu, il aurait conclu qu’il était mort. Il lui fallut plusieurs minutes pour réagir.
— Sweeney, tu m’entends ? Est-ce… est-ce que tu vas bien ?
La brève hésitation qu’avait marquée le pilote – une sorte de raté dans son souffle – fit sourire Sweeney. Pour Meiklejon et la quasi-totalité de l’humanité, il avait tout faux. Il était bel et bien mort.
Les précautions prises pour isoler la cabine, totalement coupée du reste du vaisseau par un sas  »

Extrait de : J. Blish. « Semailles humaines. »

Nous mourons nus par J. Blish

Fiche de Nous mourons nus

Titre : Nous mourons nus
Auteur : J. Blish
Date de parution : 1969
Traduction : B. Martin
Editeur : Le passager clandestin

Première page de Nous mourons nus

« Quand Alexei-Aub Kehoe Salvia Soleil-Lune-Lac Stewart, de San Diego, sortit pour déjeuner, il trouva une demi-douzaine d’hommes munis de marteaux piqueurs en train de défoncer la rue devant l’immeuble ; les lames aiguës des outils découpaient en molles plaques rectangulaires l’asphalte qui se soulevait en lentes bulles. Le tintamarre était effrayant et une ronde nombreuse de moins de vingt ans dansait à son rythme, protégée des risques de la circulation par les barricades que la police avait dressées en travers des deux accès au pâté de maisons. Sous leurs masques à gaz, ils évoquaient après un instant d’actifs tâtonnements mentaux une gravure sur bois de la Totentanz par Hans Holbein le Jeune.
Non qu’il fût lui-même beau à voir, même sans masque à gaz, mais il s’y était résigné depuis longtemps. Il avait les cheveux blonds mais rien d’un Viking… En fait, il était plutôt petit par rapport aux normes modernes de sous-alimentation, et pire encore, il était grassouillet, ce qui lui attirait de la part des gens ces regards de haine et d’envie mêlées que ressentent les sous-alimentés envers ceux qu’ils soupçonnent de se bourrer au râtelier public. »

Extrait de : J. Blish. « Nous mourrons nus. »

Les quinconces du temps par J. Blish

Fiche de Les quinconces du temps

Titre : Les quinconces du temps
Auteur : J. Blish
Date de parution : 1973
Traduction : M. et J. Perrin
Editeur : Denoël

Première page de Les quinconces du temps

« L’homme qui se dissimulait derrière le nom de code de Josef Faber – au bout de dix ans il avait d’ailleurs perdu tout intérêt pour le sien véritable – abaissa légèrement son volumineux journal photocopié, et au même instant son regard rencontra celui de la jeune et angélique beauté assise sur l’un des bancs du parc. Au prix de grands efforts il réussit à lui adresser un sourire gêné, et se replongea aussitôt dans sa lecture.
Incontestablement charmante dans le genre beauté blonde, mais assez incolore de par sa jeunesse et inaccessible dans son attente aveugle du bel inconnu, elle l’avait à peine remarqué : il n’avait pas le type voulu.
Il savait qu’il jouait fort bien le rôle du paisible citoyen d’un certain âge, à l’emploi régulier, en train de savourer son repos dominical loin des soucis d’une comptabilité fastidieuse et de la routine familiale – mais pas du tout celui du prince charmant.
Il était également persuadé, en contradiction avec les ordres de ses supérieurs, que son apparence normale, voire celle d’un jeune Adonis n’auraient en  »

Extrait de : J. Blish. « Les quinconces du temps. »

Le siècle de l’éternel été par J. Blish

Fiche de Le siècle de l’éternel été

Titre : Le siècle de l’éternel été
Auteur : J. Blish
Date de parution : 1972
Traduction : A. Baronian
Editeur : Albin Michel

Première page de Le siècle de l’éternel été

« Il n’y avait qu’une seule ombre dans tout le tableau qu’offrait le monde pour la consécration de John Martels, docteur ès sciences, F.R.A.S., etc. : son télescope ne marchait pas très bien.
Célibataire de trente ans, Martels était à la fois statisticien et bénéficiaire de ce que ses compatriotes britanniques appellent amèrement la fuite des cerveaux. Les États-Unis séduisaient les cerveaux anglais les plus capables, par un salaire élevé, une fiscalité moins pesante et l’absence apparente d’un quelconque système de classes. Et Martels ne voyait pas de raison de le regretter ou même davantage de se sentir coupable. Son père et sa mère étaient décédés et, en ce qui le concernait, il ne devait plus rien au Royaume-Uni.
Bien entendu, les avantages de la vie américaine n’étaient pas aussi merveilleux qu’on les lui avait présentés, mais il ne s’était jamais attendu à autre chose. Par exemple, l’absence apparente de système de classes : tout le monde savait que les Noirs, les Mexicains et les pauvres en général sont l’objet d’une discrimination féroce aux États-Unis et que  »

Extrait de : J. Blish. « Le siècle de l’éternel été. »

L’oeil de Saturne par J. Blish

Fiche de L’oeil de Saturne

Titre : L’oeil de Saturne
Auteur : J. Blish
Date de parution : 1970
Traduction : C. Poole
Editeur : Denoël

Sommaire de L’oeil de Saturne

  • De la trahison considérée comme l’un des beaux-arts
  • L’écriture du rat
  • Mais qui étaient les sauvages ?
  • Le crépuscule des dieux
  • Pas si aveugle que ça
  • Pas de quoi rire sur Mars
  • Belle sous les bannières …

Première page De la trahison considérée comme l’un des beaux-arts

« Le Karas, un frêle transbordeur – ce n’était guère plus qu’un ferry, méritant à peine un nom – flotta… de l’espace interplanétaire pour pénétrer, avec un jour de retard, dans le système de Flos Campi, auréolé d’arcs-en-ciel et suivi de ses deux traînées voyantes de faux photons, telle un chrysalide incapable de se débarrasser de son cocon. Le calendrier de la fusée indiquait comme date Joni 23594, mais il devait se tromper au moins d’une dizaine d’années. Seul, du reste, un expert habitué à ce style de computation eût pu se montrer précis sur ce chapitre. Donc, le Karas était arrivé avec un jour de retard : savoir au juste lequel n’était qu’une convention locale. »

Extrait de : J. Blish. « L’oeil de Saturne. »

L’armada des étoiles par J. Blish

Fiche de L’armada des étoiles

Titre : L’armada des étoiles
Auteur : J. Blish
Date de parution : 1971
Traduction : C. Boland-Maskens
Editeur : Marabout

Première page de L’armada des étoiles

«  Tout a commencé lors de l’explosion de l’étoile », pensa Jorn Birn, déprimé.
Cette idée ne le réjouissait guère. Il est toujours dur de devoir attribuer ses soucis à un événement qui s’est passé il y a trois cents ans, surtout lorsque ceux-ci sont encore présents, immédiats et pleins de petits détails agaçants qui n’ont, semble-t-il, rien à voir avec l’Histoire, et moins encore avec l’astronomie.
Le cas qui se présente à nous en fournit un excellent exemple. Nous voyons d’abord un jeune homme assis seul dans sa chambre. Il est célibataire et vit dans cette chambre que le gouvernement a mise à sa disposition au sein d’une « résidence collective » pour hommes – euphémisme tout à fait clair utilisé par les gouvernants pour désigner un genre de caserne-dortoir qui, en réalité en comprend seulement les aspects les plus rébarbatifs. »

Extrait de: J. Blish. « L’Armada des étoiles. »

Un coup de cymbales par J. Blish

Fiche d’Un coup de cymbales

Titre : Un coup de cymbales (Tome 4 sur 4 – Les villes nomades)
Auteur : J. Blish
Date de parution : 1958
Traduction : M. Deutsch
Editeur : Denoël

Première page d’Un coup de cymbales

« Or donc, la Terre, planète civilisée comme tant d’autres, dont l’histoire, pendant des millénaires, fut circonscrite aux limites de son atmosphère, et dont les premiers vols de cosmonautes, à l’intérieur de celle-ci, se situèrent approximativement en 1960, ne commença de jouer un rôle important à l’échelle galactique qu’après sa découverte du générateur de graviton-polarité en 2019. Les colons entrèrent en contact avec la Tyrannie de Véga en l’an 2289 et le heurt entre ces deux grandes cultures, l’une à son déclin, l’autre en plein essor, atteignit son point culminant avec la bataille d’Altaïr (2310) qui fut le préambule de ce que l’on appela la guerre végienne. Quelque soixante-cinq ans après cet engagement, la première vague des cités migrantes, les « Okies », grâce auxquelles la Terre maintiendra longtemps son hégémonie sur la galaxie, prirent l’espace. Le conflit avec les Végiens s’acheva en l’an 2413, date de l’investissement de la planète Véga elle-même, marqué par la bataille dite des Forteresses. La Troisième Flotte coloniale incendia le système végien ; son chef, l’amiral Alois Hrunta, fut relevé de ses fonctions et la cour coloniale, le jugeant par contumace, le reconnut coupable d’atrocités et de tentative de génocide. Mais Hrunta refusa de se livrer à la »

Extrait de : J. Blish. « Les villes nomades – Un coup de cymbales. »

La terre est une idée par J. Blish

Fiche de La terre est une idée

Titre : La terre est une idée (Tome 3 sur 4 – Les villes nomades)
Auteur : J. Blish
Date de parution : 1955
Traduction : M. Deutsch
Editeur : Denoël

Première page de La terre est une idée

« La navigation spatiale fut d’abord une technique militaire dont l’apparition coïncida avec l’effondrement de la grande culture occidentale de la Terre. Le moteur à absorption de masse, inventé par Muir, permit aux premiers explorateurs d’atteindre Jupiter et l’antigravité – d’ailleurs postulée depuis des siècles – fut découverte par la 2018e expédition jovienne, le dernier vol spatial accompli à l’aide de moteurs Muir avant l’écroulement de l’Occident. La construction par télécommande du Pont lancée sur Jupiter même, l’entreprise la plus colossale (et la plus vaine sous bien des aspects) jamais réalisée par l’homme, avait rendu possibles des mesures précises et rapprochées du champ magnétique de cette planète. Les chiffres obtenus confirmèrent définitivement les équations de Blackett-Dirac qui, dès 1948, avait émis l’hypothèse qu’il existait une relation directe entre le magnétisme, la gravitation et la vitesse de rotation d’une masse donnée. 
Jusque-là, l’hypothèse de Blackett-Dirac était restée un jouet mathématique et n’avait donné lieu à aucune application pratique. D’un seul coup, elle porta ses fruits. Des multitudes de pages de symboles et d’innombrables discussions sur le champ de force susceptible d’être produit par un pôle électro- »

Extrait de : J. Blish. « Les villes nomades – La Terre est une idée. »