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Les continents perdus par T. Day

Fiche de Les continents perdus

Titre : Les continents perdus
Auteur : Thomas Day
Traduction : J.-D. Brèque
Date de parution : 2005
Editeur : Denoël

Sommaire de Les continents perdus

  • Le prométhée invalide par W. J. Williams
  • Tirkiluk par I. R. MacLeod
  • Apartheid, Supercordes et Mordecai Thubana par M. Bishop
  • Le train noir par L. Shepard
  • Le pays invaincu par G. Ryman

Première page de Le prométhée invalide

« Mary se réveilla dans la salle commune de l’auberge, à l’issue d’un bref songe de roses et de mort. Une fois pleinement lucide, elle se rappela que des églantines poussaient sur la tombe de sa mère et se demanda si elle n’avait pas été visitée par l’esprit de celle-ci.
C’était sur la tombe de sa mère que son amant lui avait appris son intention de l’enlever. Et c’était là que tous deux avaient fait l’amour pour la première fois.
Mary se croyait enceinte. Son amant la croyait dans l’erreur. Les choses en étaient là.
Mieux valait ne pas y penser, conclut-elle. Battant des cils pour chasser le sommeil, elle se redressa sur son siège, dans la salle commune de l’auberge du Caillou, et décida d’étudier sa grammaire italienne à la lueur d’une bougie. »

Extrait de : T. Day. « Les Continents Perdus. »

Terreur par D. Simmons

Fiche de Terreur

Titre : Terreur
Auteur : Dan Simmons
Date de parution : 2007
Traduction : J.-D. Brèque
Editeur : Pocket

Première page de Terreur

« En montant sur le pont, le capitaine Crozier découvre que son navire est assiégé par des spectres célestes. Au-dessus de lui – au-dessus du Terror –, des plis de lumière chatoyante plongent puis se dérobent en hâte, tels les bras multicolores de fantômes agressifs mais au bout du compte hésitants. Des doigts osseux d’ectoplasme se tendent vers le bateau, s’écartent, font mine de se refermer puis se retirent.

La température a atteint -45 °C et descend à toute allure. Du fait de la brume qui s’est levée plus tôt, durant la petite heure de pauvre crépuscule à quoi se réduit la journée, les trois mâts raccourcis – on a démonté et rangé les mâts de hune, les perroquets, ainsi que les espars et les gréements supérieurs, afin de prévenir tout risque de chavirage et de chute de glace – se dressent tels des arbres étêtés et ébranchés sans ménagements, reflétant l’aurore boréale qui danse d’un horizon entraperçu à l’autre. »

Extrait de : D. Simmons. « Terreur. »

Les larmes d’Icare par D. Simmons

Fiche de Les larmes d’Icare

Titre : Les larmes d’Icare
Auteur : Dan Simmons
Date de parution : 1989
Traduction : J.-D. Brèque
Editeur : Gallimard

Première page de Les larmes d’Icare

« Laissant le clair de lune derrière lui, le vol 001 de la Pan Am plongea dans la masse sombre des nuages pour entamer sa descente vers New Delhi. Baedecker jeta un coup d’œil par le hublot de bâbord et sentit l’attraction terrestre s’exercer sur lui, accentuant son angoisse d’ancien pilote réduit en cet instant crucial à l’état de simple passager. Le train d’atterrissage toucha le tarmac en douceur et Baedecker consulta sa montre. 3 h 47 heure locale. Son regard glissa vers l’aile, et des particules de douleur dansèrent dans son crâne lorsqu’il vit défiler derrière les feux de position les immeubles et les châteaux d’eau découpés en ombres chinoises. Le lourd 747 obliqua brusquement sur la droite pour se diriger vers son aire de stationnement. »

Extrait de : D. Simmons. « Les larmes d’Icare. »

Les fosses d’Iverson par D. Simmons

Fiche de Les fosses d’Iverson

Titre : Les fosses d’Iverson
Auteur : Dan Simmons
Date de parution : 1988
Traduction : J.-D. Brèque
Editeur : Gallimard

Première page de Les fosses d’Iverson

« Nous autres Américains avons le chic pour transformer nos hauts lieux nationaux en monuments au mauvais goût et à la vulgarité. Peut-être parce que nous sommes une nation trop jeune et dépourvue du sens de l’histoire ; peut-être parce que notre territoire – à l’exception de celui des Etats confédérés – n’a jamais eu à subir un bombardement, une occupation ou une invasion (non, je ne compte pas ce que les Anglais ont fait à Washington City… rares furent les Américains qui le remarquèrent, plus rares encore ceux qui s’en soucièrent), et que le sens du sacrifice en est un peu absent.

Il existe pourtant certains hauts lieux qui résistent aux assauts de la vulgarité. Il est difficile de visiter le mémorial Lincoln durant la nuit sans se sentir dans la peau de Mr. Smith débarquant au Sénat. La première fois que j’ai visité ce lieu à minuit, j’ai été affligé durant trois jours d’un bégaiement à la James Stewart. »

Extrait de : D. Simmons. « Les Fosses d’Iverson. »

Les forbans de Cuba par D. Simmons

Fiche de Les forbans de Cuba

Titre : Les forbans de Cuba
Auteur : Dan Simmons
Date de parution : 1999
Traduction : J.-D. Brèque
Editeur : J’ai lu

Première page de Les forbans de Cuba

« Il a fini par passer à l’acte le dimanche 2 juillet 1961, en Idaho, dans une maison neuve qui, je pense, ne signifiait pas grand-chose pour lui, mais avait une vue imprenable sur les sommets dominant la vallée, sur la rivière qui coulait au fond de celle-ci et, de l’autre côté, sur un cimetière où étaient enterrés certains de ses amis.

J’étais à Cuba quand j’ai appris la nouvelle. Ce qui n’était pas sans ironie, car je n’avais pas remis les pieds à Cuba depuis dix-neuf ans, depuis l’époque où je fréquentais Hemingway. Plus ironique encore, ce 2 juillet 1961 était le jour de mon quarante-neuvième anniversaire. Je l’ai passé à suivre un petit homme crasseux dans des petits bars tout aussi crasseux, puis j’ai roulé toute la nuit – toujours en filature –, tandis qu’il parcourait trois cent cinquante kilomètres en pleine campagne, au-delà du point où le train blindé de Santa Clara signale la route de Remedios. »

Extrait de : D. Simmons. « Les forbans de Cuba. »

Le styx coule à l’envers par D. Simmons

Fiche de Le styx coule à l’envers

Titre : Le styx coule à l’envers
Auteur : Dan Simmons
Date de parution : 1990
Traduction : J.-D. Brèque
Editeur : Denoël

Sommaire de Le styx coule à l’envers

  • Le styx coule à l’envers
  • Vanni Fucci est bien vivant et il vit en Enfer
  • Passeport pour Vietnamland
  • Deux minutes quarante-cinq secondes
  • Métastases
  • Douce nuit, sainte nuit
  • Mémoires privés de la pandémie des stigmates de Hoffer
  • Les fosses d’Iverson
  • Le conseiller
  • Photo de classe
  • Mes copsa mica
  • A la recherche de Kelly Dahl

Première page de Le styx coule à l’envers

« J’aimais beaucoup ma mère. Après son enterrement, après que l’on eut descendu le cercueil, la famille rentra à la maison pour attendre son retour.
Je n’avais que huit ans à l’époque. De la cérémonie obligée je ne me rappelle pas grand-chose. Je me rappelle que le col de ma chemise de l’année précédente était bien trop serré et que la cravate, chose toute nouvelle pour moi, me faisait l’effet d’un nœud coulant autour du cou. Je me rappelle que cette journée de juin était trop belle pour une réunion aussi solennelle. Je revois oncle Will qui n’arrêtait pas de boire ce matin-là et la bouteille de Jack Daniel’s qu’il avait sortie dans la voiture sur le chemin du retour. Je revois la figure de mon père. »

Extrait de : D. Simmons. « Le Styx coule à l’envers. »

L’échiquier du mal 2 par D. Simmons

Fiche de L’échiquier du mal 2

Titre : L’échiquier du mal 2
Auteur : Dan Simmons
Date de parution : 1989
Traduction : J.-D. Brèque
Editeur : Gallimard

Première page de L’échiquier du mal 2

« Le Centre mondial de diffusion de la Bible, vingt-trois bâtiments d’un blanc étincelant dispersés sur un terrain de plus de soixante hectares, se trouvait à huit kilomètres au sud de Dothan. Le centre du complexe était le palais de l’Adoration, une monstruosité de verre et de granit, un amphithéâtre climatisé et somptueusement moquetté capable d’accueillir six mille fidèles dans le confort le plus total. Les huit cents mètres en courbe du boulevard de la Foi étaient pavés de briques dorées, argentées et blanches représentant respectivement des dons de cinq mille, mille et cinq cents dollars. Les visiteurs qui survolaient le boulevard de la Foi, peut-être à bord d’un des trois jets privés du Centre, pensaient souvent à un large sourire blanc orné de plusieurs dents en or et d’une rangée de plombages en argent. Le sourire devenait chaque année plus large et plus doré. »

Extrait de : D. Simmons. « L’échiquier du mal – Tome 2. »

L’échiquier du mal 1 par D. Simmons

Fiche de L’échiquier du mal 1

Titre : L’échiquier du mal 1
Auteur : Dan Simmons
Date de parution : 1989
Traduction : J.-D. Brèque
Editeur : Gallimard

Première page de L’échiquier du mal 1

« Saul Laski gisait parmi les morts en sursis dans un camp d’extermination et pensait à la vie. Saul frissonnait dans le noir et le froid, s’efforçant de se rappeler les détails d’un matin de printemps la lumière dorée qui caresse les branches des saules ployant au-dessus du ruisseau, le champ de pâquerettes blanches derrière les bâtiments en pierre de la ferme de son oncle.
Le baraquement était plongé dans un silence que venaient seulement troubler les quintes de toux rauque et les mouvements furtifs des Musselmänner, les morts-vivants, qui cherchaient vainement un peu de chaleur dans la paille froide. Un vieillard fut secoué par une toux spasmodique signalant la fin d’une longue lutte désespérée. Il serait mort à l’aube. Ou s’il survivait à la nuit, il n’aurait pas la force d’aller dans la neige répondre à l’appel du matin, ce qui signifiait qu’il serait mort avant midi. »

Extrait de : D. Simmons. « L’échiquier du mal – Tome 1. »

Olympos par D. Simmons

Fiche de Olympos

Titre : Olympos (Tome 2 sur 2 – Ilium et Olympos)
Auteur : Dan Simmons
Date de parution : 2004
Traduction : J.-D. Brèque
Editeur : Robert Laffont

Première page de Olympos

« Peu de temps avant l’aurore, Hélène de Troie est réveillée par le hurlement des sirènes. Elle promène une main sur les coussins de son lit, mais Hockenberry, son amant du moment, a disparu – il s’est éclipsé en pleine nuit, pendant que les domestiques dormaient encore, ainsi qu’il le fait toujours à l’issue d’une nuit d’amour avec elle, comme s’il avait honte de ses actes, et sans doute marche-t-il en ce moment dans les ruelles et les venelles les plus obscures de la ville. Hockenberry est un homme bien triste et bien étrange, songe Hélène. Puis elle se souvient.

Mon époux est mort.

Cela fait neuf jours que la mort de Pâris, tué par l’impitoyable Apollon, relève de la réalité – dans trois heures débuteront ses funérailles, auxquelles doivent participer Troyens et Achéens, si le char divin qui survole la cité d’Ilium ne l’a pas complètement détruite dans les prochaines minutes –, mais Hélène n’arrive toujours pas à croire que son Pâris n’est plus. »

Extrait de : D. Simmons. « Olympos – Ilium et Olympos. »

Ilium par D. Simmons

Fiche de Ilium

Titre : Ilium (Tome 1 sur 2 – Ilium et Olympos)
Auteur : Dan Simmons
Date de parution : 2003
Traduction : J.-D. Brèque
Editeur : Pocket

Première page de Ilium

« La rage.
Chante, ô Muse, la rage d’Achille, le fils de Pelée, meurtrier, tueur d’hommes, promis à la mort, chante la rage qui aux Achéens coûta tant de braves et jeta en pâture à Hadès tant d’âmes pleines de joie et de vie. Et tant que tu y es, ô Muse, chante la rage des dieux eux-mêmes, si capricieux et si puissants sur leur nouvel Olympe, et la rage des posthumains, bien qu’ils aient été emportés par la mort, et la rage des quelques vrais humains qui subsistent, bien qu’ils soient devenus vains et inutiles. Et pendant que tu chantes, ô Muse, chante aussi la rage de ces êtres pensants, conscients, sérieux mais pas vraiment humains, qui rêvent sous les glaces d’Europe, meurent dans les cendres sulfureuses d’Io et naissent dans les replis glacials de Ganymède. »

Extrait de : D. Simmons. « Illium – Ilium et Olympos. »