Étiquette : Brèque
La mort du centaure par D. Simmons
Fiche de La mort du centaure
Titre : La mort du centaure (Tome 10 sur 10 – Cantos d’Hypérion)
Auteur : Dan Simmons
Date de parution : 1990
Traduction : J.-D. Brèque
Editeur : Galaxies
Première page de La mort du centaure
« Le maître et son élève gravissent la colline gazonnée qui domine le méandre du Missouri. De temps à autre, ils jettent un coup d’œil à la majestueuse maison en brique bâtie sur la crête. Ses rangées de hautes fenêtres et de baies vitrées reflètent un entrelacs de branches effeuillées sur fond de ciel gris. Le jeune homme et le garçon savent tous deux que l’édifice est probablement vide – son propriétaire n’y séjourne que quelques semaines par an –, mais sa proximité pimente leur promenade du délicieux frisson de l’interdit.
Ils font halte à une trentaine de mètres de la maison, s’adossant à un arbre qui les abrite de la brise tout en les dissimulant aux regards d’un éventuel occupant. Le soleil est chaud, signe avant-coureur d’un printemps qui n’entamera sans doute son règne qu’après une ultime tempête de neige. »
Extrait de : D. Simmons. « La Mort du Centaure – Cantos d’Hypérion. »
Un visage dans la foule par S. King et S. O’Nan
Fiche de Un visage dans la foule
Titre : Un visage dans la foule
Auteur : Stephen King et Stewart O’Nan
Date de parution : 2012
Traduction : J.-D. Brèque
Editeur : Bragelonne
Première page de Un visage dans la foule
« L’été qui suivit la mort de sa femme, Dean Evers se mit à regarder les matchs de baseball avec assiduité. Comme nombre de retraités originaires de Nouvelle-Angleterre, c’était un fan des Red Sox de Boston qui, ayant fui les vents de noroît pour le golfe de Floride, avait fait preuve de magnanimité en supportant également les Devil Rays de Saint Petersburg, une équipe qui allait alors de défaite en déroute. Bien qu’il ait entraîné des cadets, il n’avait jamais été un mordu de baseball – contrairement à son fils Pat, qui en était obsédé –, mais cependant, soir après soir, alors que les feux du couchant bariolaient le ciel à l’ouest, il se surprenait de plus en souvent à inviter les Rays pour peupler son appartement vide. »
Extrait de : S. King et S. O’Nan. « Un visage dans la foule. »
Rêves et cauchemars par S. King
Fiche de Rêves et cauchemars
Titre : Rêves et cauchemars (l’intégrale)
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1993
Traduction : J.-D. Brèque, H. Collon, W. O. Desmond
Editeur : Albin Michel
Sommaire de Rêves et cauchemars
- La cadillac de Dollan
- Le grand bazar : finale
- Laissez venir à moi les petits enfants
- Le rapace nocturne
- Popsy
- Ça vous pousse dessus
- Dentier claqueur
- Dédicaces
- Le doigt télescopique
- Pompes de basket
- Un groupe d’enfer
- Accouchement à domicile
- La saison des pluies
- Mon joly poney
- Désolé, bon numéro
- La tribu des dix plombes
- Crouch end
- La maison de Maple Street
- Le cinquième quart
- Le docteur résout l’énigme
- La dernière affaire d’Umney
- Le mendiant et le diamant
Première page de La cadillac de Dollan
« Pendant sept années j’ai attendu, j’ai surveillé. Dolan, je l’ai vu venir. Je l’ai observé lorsqu’il entrait dans les restaurants chics, en smoking, avec à chaque fois une femme différente au bras, et en sandwich entre ses deux gardes du corps. J’ai vu ses cheveux poivre et sel acquérir d’élégants reflets argentés pendant que les miens se contentaient bêtement de tomber et de me laisser chauve comme un œuf. Je l’ai épié à chaque fois qu’il quittait Las Vegas, pour ses pèlerinages réguliers sur la côte Ouest ; j’ai épié à chaque fois son retour. Deux ou trois fois, je l’ai vu, depuis une route de service, tandis qu’il passait sur la US 71, en route pour Los Angeles, dans sa Cadillac DeVille du même gris argenté que ses cheveux. »
Extrait de : S. King. « Rêves et cauchemars. »
Anatomie de l’horreur par S. King
Fiche de Anatomie de l’horreur
Titre : Anatomie de l’horreur – intégrale
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1981
Traduction : J.-D. Brèque
Editeur : Albin Michel
Première page de Anatomie de l’horreur
« Pour moi, la terreur – la véritable terreur, par opposition aux démons et aux croque-mitaines qui pouvaient vivre dans mon esprit – est née un bel après-midi d’octobre 1957. Je venais d’avoir dix ans. Et, circonstance des plus appropriées, je me trouvais dans une salle de cinéma : le Stratford Theater, situé dans le centre-ville de Stratford (Connecticut).
Le film qu’on montrait ce jour-là était et est encore un de mes préférés, et le fait que ce soit lui que j’aie choisi de voir – plutôt qu’un western avec Randolph Scott ou un film de guerre avec John Wayne – n’est pas moins approprié. Ce samedi où naquit la véritable terreur, je regardais Les soucoupes volantes attaquent, avec en vedette Hugh Marlowe, un acteur surtout connu à l’époque pour avoir interprété le fiancé xénophobe que Patricia Neal finissait par larguer dans Le jour où la Terre s’arrêta – un film de science-fiction un peu plus ancien et beaucoup plus rationnel. »
Extrait de : S. King. « Anatomie de l’horreur. »
La clé des vents par S. King
Fiche de La clé des vents
Titre : La clé des vents (Tome 8 sur 8 – La tour sombre)
Auteur : Stephen King
Date de parution : 2012
Traduction : J.-D. Brèque
Editeur : J’ai lu
Première page de La clé des vents
« Durant les jours qui suivirent leur départ du Palais Vert – qui n’était pas Oz après tout, mais qui servait désormais de tombe au type désagréable que le ka-tet de Roland connaissait sous l’appellation d’Homme Tic-Tac –, le jeune Jake partit de plus en plus souvent en avant-garde, s’éloignant de Roland, d’Eddie et de Susannah.
— Ça ne t’inquiète pas ? demanda celle-ci à Roland. De le savoir tout seul là-bas ?
— Ote est avec lui, répondit Eddie, faisant référence au bafou-bafouilleux qui avait fait de Jake son meilleur ami. Monsieur Ote s’entend bien avec les gentils, mais il a une gueule pleine de crocs pour les méchants. Ainsi que Gasher l’a appris à ses dépens. »
Extrait de : S. King. « La clé des vents – La tour sombre. »
Le temps du déluge par M. Atwood
Fiche de Le temps du déluge
Titre : Le temps du déluge (Tome 2 sur 3 – Le dernier homme)
Auteur : Margaret Atwood
Date de parution : 2009
Traduction : J.-D. Brèque
Editeur : Robert Laffont
Première page de Le temps du déluge
« Tôt le matin, Toby monte sur le toit pour regarder le soleil se lever. Un manche à balai lui sert de balancier : l’ascenseur a cessé de fonctionner il y a quelque temps et l’escalier de service ruisselle d’humidité, alors si elle glisse et tombe, personne ne viendra la ramasser.
Dès la première chaleur, la brume monte de l’étendue d’arbres qui la sépare de la ville en ruine. Il y a dans l’air une légère odeur de brûlé, caramel, goudron et barbecue rance, et la puanteur graisseuse d’un dépotoir incendié puis arrosé par la pluie. Au loin, les tours abandonnées sont pareilles aux coraux d’un antique récif : délavées, décolorées, vidées de toute vie.
Mais la vie est toujours là. Des oiseaux pépient ; sûrement des moineaux. »
Extrait de : M. Atwood. « Le Temps du déluge – Le dernier homme. »
L’avant-poste des Grands Anciens par B. Lumley
Fiche de L’avant-poste des Grands Anciens
Titre : L’avant-poste des Grands Anciens
Auteur : B. Lumley
Date de parution : 1986
Traduction : J.-D. Brèque
Editeur : Néo
Sommaire de L’avant-poste des Grands Anciens
- Le coquillage de Chypre
- La conque des grands fonds
- Un fou du volant
- L’avant-poste des Grands Anciens
- Le chuchoteur
- Enigmatiquement vôtre
- L’horreur dans l’asile
- Necros
Première page de Le coquillage de Chypre
« Mon cher George,
Je te prie d’accepter mes excuses les plus sincères pour la façon inqualifiable dont Alice et moi vous avons faussé compagnie lors de la soirée de samedi dernier. Alice n’a pas cessé de me faire des remarques sur l’expression de mon visage, sur mon manque total de politesse et sur la façon grossière dont je l’ai enlevée à votre merveilleuse tablée ; et tout cela, hélas, sous les yeux de nombre de nos connaissances de l’Armée. J’espère seulement que notre longue amitié et la confiance qui n’a cessé de régner entre nous t’auront permis de comprendre que seule une question d’extrême urgence avait pu me faire quitter ta demeure d’aussi extraordinaire façon.
J’imagine que notre sortie vous a tous plongés dans l’étonnement. Alice était toute désemparée et a refusé de m’adresser la parole jusqu’à ce que je lui aie fourni l’explication complète d’un comportement qu’elle qualifiait de lunatique. »
Extrait de : B. Lumley. « L’avant-poste des Grands Anciens. »
Compartiment terreur par B. Lumley
Fiche de Compartiment terreur
Titre : Compartiment terreur
Auteur : B. Lumley
Date de parution : 1989
Traduction : J.-D. Brèque, C. Boland-Maskens
Editeur : Néo
Sommaire de Compartiment terreur
- Fermentation
- Compartiment terreur
- L’inspiration d’Ambler
- La nuit où la Sea-Maid fut engloutie
- Uzzi
- La cité soeur
- Le rempart de béton
Première page de Fermentation
« Mes arrière-grands-parents, et mes grands-parents après eux, ont vécu à Easingham ; normalement, cela aurait dû être aussi le cas de mes parents, mais depuis trois cents ans, le vieux village tombait peu à peu dans la mer sans apparemment vouloir s’arrêter, et c’est ainsi que je suis né à Durham. Mes quatre grands-parents avaient fait partie des dernières personnes à quitter le village, ayant acheté une nouvelle maison grâce à une subvention exceptionnelle allouée par le gouvernement eu égard à leur situation catastrophique. Depuis lors, je n’était retourné à Easingham qu’une seule fois, durant mon enfance.
Mon père m’y avait emmené un beau jour de printemps où la marée était fort haute. Je me rappelle encore les quelques taches de neige noirâtre subsistant dans les coins ombragés des champs, colorées par la suie et la fumée comme l’étaient toutes choses dans le nord-est du pays à cette époque. »
Extrait de : B. Lumley. « Compartiment terreur. »
Le chasseur et son ombre par G. R. R. Martin, G. R. Dozois et D. Abraham
Fiche de Le chasseur et son ombre
Titre : Le chasseur et son ombre
Auteur : G. R. R. Martin, G. R. Dozois et D. Abraham
Date de parution : 2004
Traduction : F. Rose, J.-D. Brèque
Editeur : Bragelonne
Première page de Le chasseur et son ombre
« Ramon Espejo se réveilla flottant dans un océan d’obscurité. Pendant quelques instants, il resta détendu et inconscient, se laissant aller en paix, puis son identité lui revint de manière décousue, comme une pièce rapportée.
Il n’éprouvait aucun plaisir à se rappeler qui il était en émergeant de ce néant insondable et chaud. Bien qu’à peine réveillé, il sentait le poids de sa propre essence lui peser sur le cœur. Dans son esprit résonnaient le désespoir, la colère, une sourde inquiétude lancinante, qui lui parvenaient comme un bruit de gorge émanant d’une pièce voisine. Durant une période de béatitude, il n’avait été personne ; à présent il redevenait lui-même. Son premier acte vraiment conscient fut de nier la déception qu’il éprouvait à être.
Il était Ramon Espejo. Il travaillait comme prospecteur à Nuevo Janeiro. Il était… Il était… »
Extrait de : G. R. R. Martin, G. R. Dozois et D. Abraham. « Le chasseur et son ombre. »
NSO – Le Nouveau Space Opéra par G. R. Dozois et J. Strahan
Fiche de NSO – Le Nouveau Space Opéra
Titre : NSO – Le Nouveau Space Opéra
Auteur : G. R. Dozois et J. Strahan
Date de parution : 2007
Traduction : C. Mamier, C. Perdereau, O. Debernard, S. Bonnet, M. Cabon, P. Jacquot, N. Savic, L. Davoust, L. Queyssi, S. Doke, F. Lemainque, P. Huot-Ponticelli, J.-D. Brèque
Editeur : Bragelonne
Sommaire de NSO – Le Nouveau Space Opéra
- Les réfugiés par G. Jones
- L’anneau de Verthandi par I. McDonald
- Eclosion par R. Reed
- Gagner la paix par P. J. McAuley
- Gloire par G. Egan
- Maelström par K. Baker
- Béni par un ange par P. F. Hamilton
- Qui a peur de Wolf 359 ? par K. MacLeod
- La vallée des jardins par T. Daniel
- Scinder le continuum par J. P. Kelly
- Les fleurs de Minla par A. Reynolds
- La reine des neiges par M. Rosenblum
- Souvenance par S. Baxter
- L’empereur et la Maula par R. Silverberg
- Un revers de fortune par G. Benford
- Avec des fleurs par W. J. Williams
- L’art de la guerre par N. Kress
- La muse de feu par D. Simmons
Première page de Les réfugiés
« Je débarquai sur Speranza Ouest sans avoir dormi, alors que la station était encore plongée dans la nuit. Troublée par la confabulation du voyage, je mis une éternité à retrouver mon café préféré, incapable de déterminer si j’avais du grand hall une vision réaliste, faite de carbone et de céramique, ou juste une vue métaphorique – un obscur signal d’alarme interne, dont l’image évoquait un grand danger sous forme d’un crocodile idiot découvrant ses rangées de dents.
— Débra !
— Pas si fort, marmonnai-je à mon partenaire. (Le crocodile vola en éclats, dissipant les doubles sens cachés dans le hall du Parlement.) Tu sais bien qu’il ne faut jamais réveiller les somnambules.
Son sourire s’élargit ; il connaissait l’heure de mon arrivée et l’état dans lequel je me trouverais. J’avais déjà eu le plaisir de travailler avec Pelé Léonidas Iza Quinatoa, mais c’était notre première rencontre en chair et en os.
— C’était si bon que tu ne veux plus en sortir ?
— Bien sûr que non. Il n’y a que les innocents qui dorment sur leurs deux oreilles. »
Extrait de : G. R. Dozois et J. Strahan. « NSO – Le Nouveau Space Opéra. »