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Lothar blues par P. Curval

Fiche de Lothar blues

Titre : Lothar blues
Auteur : P. Curval
Date de parution : 2008
Editeur : Robert Laffont

Première page de Lothar blues

« DERNIERES NOUVELLES DU PERE FOUETTÂRD

Envoyé spécial du 13.5.2026

Un courrier innombrable a déferlé dans les bureaux de la rédaction d’Envoyé spécial depuis la parution le mois dernier dans nos pages d’un rapport de Bruxbourg consacré aux « Troubles des conduites chez l’enfant, l’adolescent », suivi de « Préconisations à l’usage des administrés ». Des lettres fiévreuses, angoissées, qui s’inquiètent de l’apparition du meilleur des mondes totalitaires. En particulier à propos de ces phrases souvent citées : « Aujourd’hui, les parents qui refusent de psychiatriser leurs enfants se voient retirer leur garde. Le terrorisme virtuel du nourrisson qui fait tomber par plaisir son jeu de cubes entraîne sa médicalisation » ou encore « les enseignants de classes surchargées signalent leurs élèves agités afin qu’on les conduise directement au tribunal. » Et pour finir « Le taux d’hospitalisation relatif aux affrontements physiques entre enfants et parents et vice versa a dépassé le seuil du tolérable.  »

Extrait de : P. Curval. « Lothar Blues.  »

Livre d’or 2.0 par P. Curval

Fiche de Livre d’or 2.0

Titre : Livre d’or 2.0
Auteur : P. Curval
Date de parution :
Editeur : Quarante-Deux

Sommaire de Livre d’or 2.0

  • L’oeuf d’Elduo
  • Le langage des fleurs
  • Odeur de la bête
  • Un rêve de pierre
  • Histoire romaine
  • Arrivée en fanfare
  • C’est du billard !
  • L’objet perdu
  • Toi, qui disais …
  • On dément
  • Vivement la retraite !
  • Tous les pièges de la foire
  • J’ai mal à la tête
  • L’oeuf ovipare
  • Adamève
  • Une femme de tête
  • Le testament d’un enfant mort

Première page de L’oeuf d’Elduo

« Dans le vaste recensement auquel se livraient les habitants de l’Empire galactique, il arrivait qu’un monde échappât à leurs investigations ; tel était le cas pour la planète unique qui gravitait autour de Sigma du Grand Chien. Accompagnée de ses deux satellites, elle gravitait sans fin dans le vide, attendant que les explorateurs viennent en prospecter les ressources éventuelles. Car, malgré les milliards de systèmes stellaires, très faible s’avérait le nombre de ceux où la vie pouvait naître, promesse de richesse.
Cet état de fait ne pouvait durer. Les Galaxiens de l’époque trouvaient inadmissible d’ignorer une seule île de l’espace et de la laisser vierge. Avides de sensations nouvelles, ils recherchaient des matériaux précieux afin d’orner leurs résidences, des végétaux extravagants pour agrémenter leurs jardins, des parfums imprévus, des couleurs inédites, des odeurs exaltantes, des espèces de vie étranges à apprivoiser ou mettre en cage, quand elles ne servaient pas à enrichir leur expérience sensuelle. »

Extrait de : P. Curval. « Livre d’or 2.0. »

Les sables de Falun par P. Curval

Fiche de Les sables de Falun

Titre : Les sables de Falun
Auteur : P. Curval
Date de parution : 1975
Editeur : Marabout

Première page de Les sables de Falun

« Une lanière invisible lui cingla le dos. Nils serra les dents ; la douleur était plus forte qu’il ne l’avait pensé. Le gardien l’observait avec un sourire moqueur :

— Alors, on apprécie ?

Nils se retourna et replongea ses mains dans le sable. Il en aimait la fluidité un peu rêche. La fureur montait en lui. Il n’avait rien fait pour mériter cette punition : une simple minute de paresse. Il fit une boule en pétrissant une poignée de boue claire arrachée au banc de sable et, se retournant à nouveau, projeta la masse molle vers le gardien. L’homme ne parvint pas à éviter le projectile : le sable mouillé s’écrasa sur son visage. Nils se précipita pour neutraliser le gardien. Celui-ci fit un écart pour éviter le choc, s’essuya d’un geste de l’avant-bras pendant que Nils s’affalait sur le sol, emporté par son élan. Le gardien serra la poignée de son fouet électronique et en dirigea l’embout vers le prisonnier resté à terre. Une lueur zébra l’espace. Nils se tordit de douleur et gémit comme une bête blessée.

— On en redemande ? »

Extrait de : P. Curval. « Les sables de Falun. »

Les nuits de l’aviateur par P. Curval

Fiche de Les nuits de l’aviateur

Titre : Les nuits de l’aviateur
Auteur : P. Curval
Date de parution : 2016
Editeur : La volte

Première page de Les nuits de l’aviateur

« C’était la fin de l’automne !

C’était la fin de l’automne ! Quand Vincent revenait du lycée Michelet, le soleil atone étouffait sous des brouillards bas. Le ciel lui frôlait la tête. L’allée qui descendait depuis les bâtiments de style militaire dessinait une vaste courbe à travers le parc. Les jardiniers balayaient les feuilles en gros tas, démolis aussitôt lorsque le vent soufflait en bourrasques. Ses semelles écrasaient avec un bruit sec des insectes triangulaires, rouges à taches noires, qui défilaient en rangs serrés vers des Waterloo ignorés. Les lourds marronniers ployaient sous leurs bogues. Vincent choisissait les plus beaux fruits tombés qu’il mettait dans sa poche pour les masser, jusqu’à ce que sa paume exhale l’odeur inouïe de leur pulpe.

Il appréciait ces jours insanes jaunes, qui se lèvent à onze heures du matin, se terminent à seize heures. L’esprit, le corps s’y noient, suggérant de curieux vagabondages dans la pâte du temps. Sitôt franchie la grille de sortie dont les arches évoquaient un hôtel de sous-préfecture, ses songes »

Extrait de : P. Curval. « Les Nuits de l’aviateur. »

Les fleurs de Venus par P. Curval

Fiche de Les fleurs de Venus

Titre : Les fleurs de Venus
Auteur : P. Curval
Date de parution : 1960
Editeur : Le rayon fantastique

Première page de Les fleurs de Venus

« SOUS LA VOÛTE DES NUAGES

LES DOUBLES PAROIS de la fenêtre s’irisaient des premières lueurs de l’aube ; Julia fut tentée un instant d’en ouvrir les battants et de plonger son visage dans la dangereuse tiédeur de cette matinée. Mais ce ne fut qu’une velléité ; elle goûtait trop parfaitement l’harmonieux spectacle que la baie panoramique offrait à son regard, le vaste marais-océan dont les remous, les vagues, les plis et les tourbillons faisaient chatoyer la gamme infinie de ses teintes, les plantations de fleurs arborescentes, les forêts de cristaux, à travers la sécurité de ces vitres limpides pour ne pas vouloir risquer une mort stupide en ouvrant la fenêtre. »

Extrait de : P. Curval. « Les fleurs de Vénus. »

Le ressac de l’espace par P. Curval

Fiche de Le ressac de l’espace

Titre : Le ressac de l’espace
Auteur : P. Curval
Date de parution : 1962
Editeur : Le rayon fantastique

Première page de Le ressac de l’espace

« LA MIGRATION DES TXALQS

Linxel progressait sur la terre noire et lisse. Il longeait les parcs de culture. Le soleil vert d’Ormana paraît d’une teinte légère les tiges blanches des plantes nutritives enchevêtrées en un rideau serré. Le Txalq avançait lentement, en suivant la grande perspective déserte de l’allée centrale qui conduisait à la cité du travail.
Il luttait, de toute sa volonté, contre la torpeur profonde qui le gagnait ; il voulait atteindre le bâtiment des livres avant de se laisser glisser dans le sommeil réparateur qui terrassait ceux de sa race tous les quatre cycles.
« Le temps est venu d’émigrer, pensait-il, cette planète ne nous est plus favorable. Je suis le seul qui puisse mener à bien cette tâche, car je suis le dernier Txalq issu de la cellule mère. »
Linxel songeait à la dernière migration et à toutes celles qui l’avaient précédée, plusieurs »

Extrait de : P. Curval. « Le ressac de l’espace. »

Le paquebot immobile par P. Curval

Fiche de Le paquebot immobile

Titre : Le paquebot immobile
Auteur : P. Curval
Date de parution : 2020
Editeur : La volte

Première page de Le paquebot immobile

« Dans lequel on voit que les corbeaux sont d’étranges inquisiteursUne vis de protection à déboulonner. Véra souleva le hublot, se hissa vers l’extérieur. Sans lui en donner la raison, Gaon lui avait pourtant recommandé de ne pas mettre le nez en dehors de l’habitation. Mais elle n’avait pas su résister au plaisir de respirer l’air du matin chargé d’une odeur iodée. Dehors, quelques nuages gris fer glissaient dans le ciel huileux, comme pour souligner la température élevée qui régnait en permanence sur le continent. Un corbeau perché sur le toit d’en face déploya ses ailes, s’envola, puis se posa sur la balustrade qui équipait la terrasse d’un immeuble voisin. Vigilante, une cubana en costume kaki montait la garde. Si peu éloignée que Véra ne put s’empêcher de remarquer que le bouton central de sa veste avait sauté sous la pression de son ventre proéminent. La flique tendit la main vers l’oiseau qui s’y jucha en croassant.

En un tournemain, elle extirpa un œil du corbeau, le glissa dans son visionneur. Un sourire naquit sur son visage ingrat, éclaira son regard terne. »

Extrait de : P. Curval. « Le Paquebot immobile. »

Le livre d’or par P. Curval

Fiche de Le livre d’or

Titre : Le livre d’or de la science-fiction
Auteur : P. Curval
Date de parution : 1980
Editeur : Pocket

Sommaire de Le livre d’or

  • Adamève
  • Permis de mourir
  • Histoire romaine
  • Tous les pièges de la foire
  • Journal volé à une jeune fille
  • Passion sous les tropiques
  • Vivement la retraite
  • Une psychose automatique
  • L’enfant sexe
  • C’est du billard
  • L’odeur de la bête
  • Un rêve de pierre
  • Les communes
  • Un bruit meurtrier d’un marteau piqueur
  • L’objet perdu

Première page de Adamève

« Seul, si seul. Une fois encore, je descends la route plastifiée, couverte de mousses et de lichens. Bleu, roux, gris. Matin. Le soleil, boule énorme et tuméfiée qui bourgeonne. Je referme mes paupières latérales qui opposent un filtre aux rayonnements dangereux de l’astre. Violet, rouge, brun. Un camion abandonné sur ma droite. Comme hier, je fais halte à cet endroit précis pour contempler le paysage. La tôle est chaude ; vallées qui se croisent, collines qui rythment la forêt. Au loin, la mer, nimbée de brume. Je me cale sur les coussins moisis, à l’intérieur de la cabine du camion. Odeur chaude et humide de la bourre et du revêtement de plastique décomposés. Par jeu, je tire sur le démarreur, sans succès. Il n’y a aucun espoir que les batteries donnent un peu de courant électrique et entraînent le moteur, juste quelques tours. Quelques tours mécaniques. Ce qui me manque le plus sur cette planète abandonnée, c’est le chant des bielles et des rotors, le chant des machines en action. »

Extrait de : P. Curval. « Le livre d’or de la science-fiction. »

La forteresse de coton par P. Curval

Fiche de La forteresse de coton

Titre : La forteresse de coton
Auteur : P. Curval
Date de parution : 1967
Editeur : Denoël

Première page de La forteresse de coton

« Blaise Canehan rejeta une bouffée de fumée d’un bleu pastel ; la mer, au loin, avait une couleur semblable, avec des soubassements d’ardoise et des chatoiements de nacre. Dans le ciel, les nuages poussés par un vent de nord-ouest esquissaient la forme d’une coquille Saint-Jacques. Blaise ne pouvait distraire son regard du kaléidoscope à deux cristaux que l’Adriatique et le ciel définissaient pour lui. Quelques minutes auparavant le soleil s’était montré ; un bleu d’encre morte avait taché les flots par endroits, dessinant des méduses, des tritons, des chimères, des calmars et des poulpes. Depuis un nuage mauve avait obturé la lumière, et la mer, massive, apparaissait sur la ligne pâle du ciel à l’horizon, comme si elle eût voulu briser, déchirer cette frontière courbe et nette qui la cernait de toutes parts. Maintenant le coquillage de »

Extrait de : P. Curval. « La forteresse de coton. »

La face cachée du désir par P. Curval

Fiche de La face cachée du désir

Titre : La face cachée du désir
Auteur : P. Curval
Date de parution : 1980
Editeur : J’ai lu

Première page de La face cachée du désir

« Je replaçai la sphère de mémoire dans son étui translucide. Fini les rapports ! Autour de moi, Garric, c’était à nouveau le décor de la Terre. Rien de vraiment attrayant pour qui a fait le tour de la galaxie. Pourrais-je désormais m’habituer à ce monde parfaitement rangé, organisé ? Depuis des millénaires, les hommes s’étaient acharnés à reconstruire une planète entièrement artificielle sur les ruines historiques de la première. Ils y étaient parvenus. Dommage que leurs rêves n’aient pas été à la hauteur de leur passion, de leur ferveur.
Je m’installai derrière la table aux doux reflets de bois. Ma main erra sur les veines.
À moins que la planète natale ne soit que le dépotoir de nos ambitions et que nous n’ayons usé nos rêves en tentant de les exporter. Dans ce cas, c’était à moi d’y réfléchir. La dernière mission que j’avais effectuée pouvait en servir d’illustration, sinon d’exemple. Parce que les Terriens ; une fois de plus, avaient démontré leur incapacité fondamentale à assimiler les mentalités étrangères. »

Extrait de : P. Curval. « La face cache du désir. »