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Le fantôme d’Hollywood par R. Bradbury

Fiche de Le fantôme d’Hollywood
Titre : Le fantôme d’Hollywood (Tome 2 sur 3 – Autobiographie)
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 1990
Traduction : A. Dorémieux
Editeur : Denoël
Première page de Le fantôme d’Hollywood
« Il y avait une fois deux cités à l’intérieur d’une cité. L’une était de lumière et l’autre d’ombre. L’une fourmillait d’activité toute la journée, l’autre n’avait jamais un frémissement. L’une était chaude et baignée d’éclairages chatoyants. L’autre était froide et immobilisée par les pierres. Et chaque soir au coucher du soleil, les studios des Films Maximus, la cité des vivants, prenaient l’apparence du cimetière de Green Glades Park, situé sur le terrain attenant, qui était la cité des morts.
À cet instant des lumières éteintes et des mouvements suspendus, où le vent soufflant dans les recoins des studios fraîchissait, une indicible mélancolie semblait franchir le portail du domaine des vivants, pour dériver le long des avenues crépusculaires vers le grand mur de brique séparant les deux cités à l’intérieur d’une cité. »
Extrait de : R. Bradbury. « Autobiographie – Le fantôme d’Hollywood. »
La solitude est un cercueil de verre par R. Bradbury

Fiche de La solitude est un cercueil de verre
Titre : La solitude est un cercueil de verre (Tome 1 sur 3 – Autobiographie)
Auteur : R. Bradbury
Date de parution : 1985
Traduction : E. Jouanne
Editeur : Denoël
Première page de La solitude est un cercueil de verre
« Venice, Californie, avait autrefois de quoi plaire à ceux qui aiment être tristes : du brouillard à peu près tous les soirs, et le grondement des installations de forage le long de la côte, et le clapotis de l’eau noire dans les canaux, et le crissement du sable contre les fenêtres quand le vent se levait et chantait sur les aires dégagées et les promenades désertes.
C’était l’époque où la jetée de Venice partait en morceaux et mourait dans la mer, et où l’on pouvait trouver là les ossements d’un énorme dinosaure, le manège des montagnes russes, que les marées fluctuantes venaient recouvrir.
Au bout d’un long canal, on voyait de vieilles voitures de cirque que l’on avait roulées dans l’eau et, à l’intérieur des cages, quand on regardait, des choses vivaient ; poissons et crustacés s’agitant avec les marées, et c’était tous les cirques de tous les temps qui, d’une certaine manière, avaient été condamnés à être mangés par la rouille. »
Extrait de : R. Bradbury. « Autobiographie – La solitude est un cercueil de verre. »
Les enfants de nos enfants par C. D. Simak

Fiche de Les enfants de nos enfants
Titre : Les enfants de nos enfants
Auteur : C. D. Simak
Date de parution : 1974
Traduction : C. Saunier
Editeur : Denoël
Première page de Les enfants de nos enfants
« Bentley Price, photographe de l’agence de Presse du Globe, venait de poser un steak sur le gril et en surveillait la cuisson, installé dans une chaise longue, une boîte de bière à la main, quand sous un chêne, s’ouvrit une porte, d’où sortirent des gens.
Plus rien n’étonnait Price depuis bien des années. De cruelles expériences lui avaient appris qu’il fallait s’attendre à l’exceptionnel et ne pas s’en émouvoir. Il photographiait l’extraordinaire, le bizarre, le violent, puis tournait les talons et repartait, parfois précipitamment, car avec des agences concurrentes comme l’A.P. ou l’U.P.I., un photographe de presse ambitieux ne pouvait se permettre de perdre son temps ; et si les directeurs des services photographiques n’étaient certes pas des individus redoutables, la sagesse demandait souvent qu’on évitât de les mettre de mauvaise humeur. »
Extrait de : C. D. Simak. « Les enfants de nos enfants. »
Le principe du loup-garou par C. D. Simak

Fiche de Le principe du loup-garou
Titre : Le principe du loup-garou
Auteur : C. D. Simak
Date de parution : 1967
Traduction : S. Hilling
Editeur : Denoël
Première page de Le principe du loup-garou
« La créature s’arrêta, tapie sur le sol, fixant devant elle les minuscules points lumineux qui brillaient doucement dans l’obscurité.
La créature gémit, effrayée et mal à l’aise.
Le monde était beaucoup trop chaud et humide, l’obscurité, trop épaisse. Les plantes étaient trop nombreuses et trop grandes. L’atmosphère était violemment agitée, et la végétation emplissait l’air de gémissements d’agonie. Au loin, il y avait comme de vagues flamboiements, ou éclatements de lumière, qui pourtant n’éclairaient pas la nuit, et, plus loin encore, quelque chose se plaignait en longs grondements sourds. Et il y avait de la vie, plus de vie qu’aucune planète n’était en droit d’avoir, – mais une vie inférieure et stupide, qui parfois ne dépassait pas un niveau d’existence purement végétative, petits amas de matière n’ayant d’autre pouvoir que celui de réagir faiblement à certains stimuli. »
Extrait de : C. D. Simak. « le principe du loup-garou. » Apple Books.
Le pèlerinage enchanté par C. D. Simak

Fiche de Le pèlerinage enchanté
Titre : Le pèlerinage enchanté
Auteur : C. D. Simak
Date de parution : 1975
Traduction : C. Saunier
Editeur : Denoël
Première page de Le pèlerinage enchanté
« Le lutin, domicilié sous les chevrons du toit, épiait le moine qui, de sa cachette, épiait lui-même le jeune clerc. Le lutin haïssait le moine, ayant de bonnes raisons pour cela. Le moine ne haïssait personne et n’aimait personne, étant fanatique et ambitieux. Le clerc volait ce qui semblait être un manuscrit qu’il avait trouvé caché dans la reliure d’un livre.
Il était tard. Le silence régnait dans la bibliothèque. Quelque part, une souris grattait furtivement un mur. La bougie posée sur le bureau devant lequel se tenait penché le jeune clerc, coulait, donnait une faible lumière.
Le clerc prit le manuscrit et le glissa sous sa chemise. Puis il referma le livre et le remit sur le rayon. Il éteignit la bougie avec le pouce et l’index. Un pâle clair de lune brillant à travers les hautes fenêtres qui atteignaient presque les grosses poutres du plafond éclaira l’intérieur de la bibliothèque de sa lumière spectrale. »
Extrait de : C. D. Simak. « Le Pélerinage Enchanté. »
Le dernier cimetière par C. D. Simak

Fiche de Le dernier cimetière
Titre : Le dernier cimetière
Auteur : C. D. Simak
Date de parution : 1972
Traduction : F.-M. Watkins
Editeur : Denoël
Première page de Le dernier cimetière
« S’étendant à perte de vue dans la lumière du matin, Terre Dernière était d’une beauté à couper le souffle. Les longues rangées de monuments dorés par le soleil s’alignaient dans la vallée et couvraient toutes les collines. L’herbe, tondue et soignée avec art, évoquait un tapis d’émeraude cachant complètement la terre où elle plongeait ses racines. Les cyprès bordant les allées entre les tombes émettaient une musique douce et gémissante.
— Ça vous prend là, déclara le commandant de bord du vaisseau funèbre.
Il se frappa la poitrine, pour me montrer exactement où cela le prenait. Ce type était un crétin.
— On se souvient de la Terre Mère, me dit-il, durant les années d’exil, le temps que l’on passe dans l’espace ou sur d’autres planètes. On la revoit comme si on y était. Et puis on atterrit, on ouvre le »
Extrait de : C. D. Simak. « Le dernier cimetière. »
La réserve des lutins par C. D. Simak

Fiche de La réserve des lutins
Titre : La réserve des lutins
Auteur : C. D. Simak
Date de parution : 1968
Traduction : B. Kamir
Editeur : Denoël
Première page de La réserve des lutins
« Solidement installé derrière son bureau, l’inspecteur Drayton attendait. C’était un homme au visage décharné, qui paraissait avoir été taillé dans un bois noueux. Ses yeux étaient des pointes de silex qui parfois semblaient lancer des étincelles, ce qui était chez lui une preuve de mécontentement et de contrariété.
Mais Peter Maxwell savait qu’un tel homme ne s’abandonnerait jamais à la colère. Elle serait contenue par une volonté de fer. C’était exactement, se dit-il, la situation qu’il aurait voulu éviter et cela avait été trop espérer. Il n’était pas arrivé à sa destination prévue six semaines auparavant et il se doutait que cela entraînerait certaines réactions sur la Terre. Il n’avait pas sérieusement pensé pouvoir rentrer discrètement chez lui.
Et là, en face de ce policier, il n’avait qu’à garder son calme. Il s’adressa à lui : »
Extrait de : C. D. Simak. « La Réserve des Lutins. »
La planète de Shakespeare par C. D. Simak

Fiche de La planète de Shakespeare
Titre : La planète de Shakespeare
Auteur : C. D. Simak
Date de parution : 1976
Traduction : C. Saunier
Editeur : Denoël
Première page de La planète de Shakespeare
« Ils étaient trois bien que parfois ils ne formassent plus qu’un. Quand cela arrivait, moins souvent qu’ils ne l’auraient dû, l’Un n’avait pas conscience qu’il y en eût jamais eu trois, car il devenait une étrange union de leurs personnalités, une fusion. La transformation était plus qu’une simple addition de trois êtres. Mettant tout en commun, on eût dit qu’il leur était ajouté une nouvelle dimension, faisant plus grande que le tout la somme des trois. Et cette union de trois cerveaux, de trois personnalités n’approchait du but recherché qu’au moment seulement où les trois ne formaient qu’un, l’Un inconscient des trois.
Ils étaient le Navire et le Navire était eux. Pour devenir le Navire, ou pour le tenter, ils avaient sacrifié leur corps, et peut-être une grande part de leur humanité. Et sacrifié peut-être aussi leur âme même, bien que personne n’eût pu se mettre d’accord là-dessus, surtout pas eux-mêmes. Notons que ce désaccord n’avait rien à voir avec le fait qu’ils crussent ou non avoir une âme. »
Extrait de : C. D. Simak. « la planète de Shakespeare. »
La génération finale par C. D. Simak

Fiche de La génération finale
Titre : La génération finale
Auteur : C. D. Simak
Date de parution : 1984
Traduction : M. Deutsch
Editeur : Denoël
Sommaire de La génération finale
- Retour par R. Silverberg
- La génération finale par C. D. Simak
Première page de La génération finale
« Depuis bien des générations, c’était le silence. Et le silence prit fin.
À l’aube naquit le Murmure.
Ceux du Peuple s’éveillèrent et, tapis au creux de leurs lits, écoutèrent le Murmure.
Car n’était-il pas dit qu’un jour viendrait le Murmure ? Et que le Murmure serait le commencement de la Fin ?
Jon Hoff s’éveilla. Et s’éveilla Mary Hoff, son épouse.
Ils étaient seuls dans leur compartiment car ils n’avaient pas d’enfants. Ils n’avaient pas le droit d’en avoir. Il fallait d’abord qu’il y ait place pour un enfant, par conséquent le vieux Joshua devait mourir. Ils seraient alors autorisés à en avoir un. Aussi attendaient-ils la mort de Joshua, honteux des prières silencieuses qu’ils adressaient pour qu’il trépassât bientôt. »
Extrait de : C. D. Simak. « La génération finale. »