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Journal d’un homme simple par R. Barjavel

Fiche de Journal d’un homme simple

Titre : Journal d’un homme simple
Auteur : R. Barjavel
Date de parution : 1951
Editeur : Denoël

Première page de Journal d’un homme simple

« Si j’entreprends d’écrire ce journal, ce n’est, pas pour laisser à la postérité un document sensationnel. C’est seulement pour écrire un livre de plus. Écrire est mon métier. Ce n’est pas le dernier des métiers, mais peut-être l’avant-dernier. Dans ce pays de France où l’on boit soixante millions d’hectolitres de vin par an, on ne consomme guère, pour la même période, qu’un dixième de livre par habitant. Les vignerons sont riches et les écrivains portent des chaussures trouées.
Quand on a quelque chose à dire, on doit, il est vrai, supporter, pour l’exprimer, la gêne et même les persécutions. Mais qui aujourd’hui, quelque part au monde, a quelque chose à dire ? Qui peut nous apporter une certitude. Nous montrer le chemin vers la lumière ? J’écoute, j’écoute, je n’entends que du bruit…
Je vais donc écrire un livre de plus, bien que je n’aie rien de plus à dire que la plupart de nos beaux génies. Pourquoi un journal ? Pourquoi pas ? Un journal n’est pas plus menteur qu’un roman. Un  »

Extrait de : R. Barjavel. « Journal d’un homme simple. »

Jour de feu par R. Barjavel

Fiche de Jour de feu

Titre : Jour de feu
Auteur : R. Barjavel
Date de parution : 1957
Editeur : Denoël

Première page de Jour de feu

« Une fourmi me mordait la peau du ventre au-dessus du nombril. Qu’est-ce que j’étais pour elle ? Sahara ? Bifteck ? Elle essayait de m’entamer. Un petit casse-croûte avant d’alerter la tribu. Un papillon vermillon palpitait au-dessus de ma barbe et de mes sourcils. J’ouvris un œil noir, il s’enfuit. Il espérait peut-être une pervenche. Le soleil me cuisait la poitrine. L’air frais glissait au ras de l’herbe courte. Il me caressa le flanc gauche, m’apporta le parfum d’une touffe d’œillets maigres, sauvages.
L’herbe était si épaisse que mes mains reposaient sur elle sans la plier. Il me fallait enfoncer l’index en le vrillant, dans l’épaisseur verte, pour trouver la terre. Je touchais alors, du bout du doigt, sa chair humide et tiède, qui vivait.
Les abeilles se gorgeaient de thym. De gros bourdons bleus maladroits bousculaient les fleurs d’or. Sur chaque fleur, sous chaque feuille, une bête allait à ses affaires. Toutes les bêtes du rez-de-chaussée,  »

Extrait de : R. Barjavel. « Jour De Feu. »

Le diable l’emporte par R. Barjavel

Fiche de Le diable l’emporte

Titre : Le diable l’emporte (Tome 1 sur 2 – Monsieur Gé)
Auteur : R. Barjavel
Date de parution : 1948
Editeur : Denoël

Première page de Le diable l’emporte

« Mme Collignot entra la première. Sa poitrine, puis son nez, franchirent la porte. Derrière elle apparut Irène, sa fille aînée, ronde et dorée. Après ce fut Aline, la plus jeune, maigre, noire, inquiète. M. Collignot entra le dernier.
Mme Collignot s’assit sur la banquette et fit asseoir Aline à côté d’elle. Irène et M. Collignot prirent place de l’autre côté de la table, sur des chaises. La salle à manger était pleine.
Mme Collignot déplia sa serviette, regarda son mari et dit :
— Quelles vacances !
Irène sourit, tourna la tête un peu à gauche, un peu à droite, non point pour voir, car elle était myope, mais pour s’offrir aux regards, gentiment. Elle demanda à sa mère :
— Qu’est-ce que tu dis ?
Mme Collignot haussa les épaules.
Aline dit : »

Extrait de : R. Barjavel. « Monsieur Gé – Le diable l’emporte. »

Un paysage du temps 2 par G. Benford

Fiche d’Un paysage du temps 2

Titre : Un paysage du temps 2
Auteur : G. Benford
Date de parution : 1980
Traduction : M. Demuth
Editeur : Denoël

Première page d’Un paysage du temps 2

« 24 mai 1963

La zone de San Diego était en pleine croissance, en expansion permanente. Au sud du littoral par rapport à Los Angeles, San Diego était une ville plus récente qui avait rejeté le modèle chaotique de son aînée. San Diego favorisait les industries « propres », les bureaux et surtout les réservoirs de matière grise. Le plus grand réservoir de la zone de San Diego était celui de la General Atomic, situé à moins d’un mille de la jeune université. Il renfermait une quantité appréciable de matière grise que l’on employait jour après jour sur des problèmes financés par le gouvernement. Les noms les plus célèbres de Berkeley ou de Caltech passaient des semaines agréables à griffonner sur des tableaux  »

Extrait de : G. Benford. « Un paysage du temps 2. »

Un paysage du temps 1 par G. Benford

Fiche d’Un paysage du temps 1

Titre : Un paysage du temps 1
Auteur : G. Benford
Date de parution : 1980
Traduction : M. Demuth
Editeur : Denoël

Première page d’Un paysage du temps 1

« Printemps 1998

John Renfrew, morose, se dit : n’oublie pas de sourire le plus souvent possible. Les gens avaient l’air d’aimer ça. Et jamais ils ne se demandaient pourquoi vous souriiez, quel que fût le ton de la conversation. Il supposait que c’était considéré plutôt comme une marque de bonne volonté, un de ces trucs de société qu’il ne réussirait jamais vraiment à maîtriser.
« Papa, regarde !
— Bon sang ! Fais attention ! gronda Renfrew. Enlève ce journal de mon porridge, tu veux ? Marjorie, est-ce que je peux te demander pourquoi ces foutus chiens sont dans la cuisine pendant le petit déjeuner ?  »

Extrait de : G. Benford. « Un paysage du temps 1. »

Contre l’infini par G. Benford

Fiche de Contre l’infini

Titre : Contre l’infini (Tome 2 sur 2 – Les projets Jupiter)
Auteur : G. Benford
Date de parution : 1983
Traduction : M. Lebailly
Editeur : Denoël

Première page de Contre l’infini

« Ils sortirent de Sidon par petits groupes crissant et cliquetant sur la plaine cramoisie tassée et comme usée. La glace, près de la station, avait à la chaleur des atterrissages des navettes orbitales et des gaz d’échappement des tracteurs, fondu, puis gelé et fondu de nouveau, si bien qu’elle était maintenant marbrée d’éclaboussures de toutes les couleurs et largement tachée d’impuretés. Ils s’engagèrent sur la glace craquante et piétinée, et le jeune Manuel était avec eux. Dans les véhicules lents qui soufflaient et ahanaient, les hommes chantaient et se bousculaient, et bientôt le smeerlop et le whisky se mirent à couler, comme d’habitude.
Manuel avait treize ans. Il ouvrait de grands yeux sur tout ce qu’il voyait. Cela faisait cinq ans qu’il attendait ce jour et les entendait parler des arêtes de glace et des rivières d’ammoniaque, de ce sol qui fondait traîtreusement sous les pieds. Blotti contre un radiateur, il les avait écoutés soir après soir, ne sachant s’il devait les croire mais attentif à la moindre de leurs paroles, par peur d’oublier un détail dont il aurait besoin plus tard, déjà conscient que tout ce que l’on a appris peut servir un jour, si l’on sait attendre. Ce qu’il connaissait le mieux, »

Extrait de : G. Benford. « Les projets Jupiter – Contre l’infini. »

Dans l’océan de la nuit 2 par G. Benford

Fiche de Dans l’océan de la nuit 2

Titre : Dans l’océan de la nuit 2 (Tome 1 sur 5 – Le Centre galactique)
Auteur : G. Benford
Date de parution : 1978
Traduction : W. O. Desmond
Editeur : Denoël

Première page de Dans l’océan de la nuit 2

« Tout se passa en un éclair, divisant sa vie en deux parties bien distinctes.
L’instant d’avant, elle était en train de planer en toute sérénité au-dessus du paysage lunaire tourmenté. Elle était distraite et préparait son mouvement suivant tout en mâchant des raisins secs sucrés. Son appareil décrivait une série d’ellipses tangentielles, tandis que, globe de cristal resplendissant, se levait la Terre à l’horizon tourmenté de la Lune.
Il y eut un coup violent qu’elle ressentit plus qu’elle ne l’entendit. L’horizon s’inclina sous un angle insensé ; elle fut projetée contre son harnais, et l’appareil se mit à tomber.
Sa planchette à dessin partit en tourbillonnant, et il y eut le grincement du métal contre le métal. L’appareil n’était plus contrôlé. Elle s’empara du manche à balai et commença à pianoter sur le clavier des moteurs. Ceux de droite étaient morts. Une partie de ceux de gauche réagissaient ; elle les poussa au maximum. Quelque chose faisait un bruit de ferraille, comme si des pièces étaient à moitié détachées. L’appareil fit une embardée vers l’avant, et le harnais s’enfonça dans ses épaules. »

Extrait de : G. Benford. « Le Centre galactique – Dans l’océan de la nuit 2. »

Dans l’océan de la nuit 1 par G. Benford

Fiche de Dans l’océan de la nuit 1

Titre : Dans l’océan de la nuit 1 (Tome 1 sur 5 – Le Centre galactique)
Auteur : G. Benford
Date de parution : 1978
Traduction : W. O. Desmond
Editeur : Denoël

Première page de Dans l’océan de la nuit 1

« C’est grâce à son ombre qu’il découvrit la montagne volante.
Un brouillard tourbillonnant de poussière voilait le soleil sur l’avant et Nigel aperçut Icare pour la première, fois sous la forme de la pointe effilée d’un doigt d’ombre noyé dans le nuage.
« J’ai trouvé le noyau, dit-il par radio. Il est solide.
— En es-tu bien sûr ? » répondit Len. Sa voix, lointaine et faible, se détachait mal sur les crachouillis du bruit de fond, alors que le Dragon, le module de commande, ne se trouvait qu’à un millier de kilomètres de là.
« Oui. Il y a un truc fichtrement gros qui se découpe en ombre chinoise dans la poussière et la virgule dessinée par la queue.
— Je communique avec Houston. De retour dans une seconde, mon vieux.  »

Extrait de : G. Benford. « Le Centre galactique – Dans l’océan de la nuit 1. »

Mother London par M. J. Moorcock

Fiche de Mother London

Titre : Mother London
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1988
Traduction : J.-P. Pugi
Editeur : Denoël

Première page de Mother London

« Les patients

« La survie de la plupart d’entre nous dépend de mythes qui ne peuvent être aisément réfutés ou battus en brèche. Toutes les vieilles cités importantes ont les leurs. Parmi les plus récents de l’histoire londonienne figurent ceux du Blitz, de notre endurance. »
David Mummery pose son vieux stylo et prend une photographie du Temple découpée dans un journal qu’il colle à côté de son nouvel article, un texte favorable aux francs-maçons de la City qui devrait assurer son admission dans leur fraternité… et lui permettre enfin de découvrir les secrets du Londres souterrain. Il humecte ses lèvres avec un carré de flanelle bleue. Il a constamment la bouche sèche, ces derniers temps.
Cet homme qui s’est autoproclamé anthropologue urbain a de lourds antécédents psychiatriques et vit  »

Extrait de : M. J. Moorcock. « Mother London. »

Légendes de la fin des temps par M. J. Moorcock

Fiche de Légendes de la fin des temps

Titre : Légendes de la fin des temps (Tome 4 sur 4 – Danseurs de la fin des temps)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1976
Traduction : E. Gille
Editeur : Denoël

Première page de Légendes de la fin des temps

« Où Werther est inconsolable

« Vous savez encore amuser les gens, Werther, et c’est cela l’essentiel », dit Maîtresse Christia en soulevant ses jupes pour révéler sa surprise.
Il était assez rare que Werther de Goethe donnât un divertissement (quoique celui-ci fût typique – il s’appelait Pluie) et rare aussi que la Concubine éternelle pensât en termes d’individu pour plaire à son amant du jour.
« Vous aimez ? » demanda-t-elle pendant qu’il se penchait sur ses cuisses.
Werther lui répondit d’une voix presque animée, en tout cas plus que de coutume. « Oui. » Ses doigts pâles coururent sur les tatouages, inspirés en gros par le thème de la Jeune Fille et la Mort, mais où  »

Extrait de : M. J. Moorcock. « Danseurs de la fin des temps – Légendes de la fin des temps. »