Étiquette : Dick
Nick et le Glimmung par P. K. Dick
Fiche de Nick et le Glimmung
Titre : Nick et le Glimmung
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1988
Traduction : M. de Pracontal
Editeur : Gallimard
Première page de Nick et le Glimmung
« Nick savait très bien pourquoi ils allaient quitter la Terre et partir s’installer sur une autre planète, dans les mondes colonisés : c’était à cause de lui et de son chat, Horace. Depuis 1992, la loi interdisait les animaux, quelle que soit leur espèce, si bien que la seule présence d’Horace sur la planète était illégale, avec ou sans maître. Quant à Nick et à ses parents, ils commettaient une infraction en le gardant.
Cela faisait maintenant deux mois que le chat vivait avec eux mais, jusqu’à présent, Nick était toujours parvenu à le confiner à l’intérieur de l’appartement, à l’abri des regards indiscrets. Ce matin-là, pourtant, Horace profita d’un moment d’inattention pour s’éclipser par une fenêtre ouverte. Quand Nick et son père s’aperçurent que le chat n’était plus là, ils se précipitèrent dans la cour de l’immeuble ; tout à son affaire, Horace gambadait et folâtrait avec insouciance. Il ne semblait guère pressé de rentrer. »
Extrait de : P. K. Dick. « Nick et le Glimmung. »
Mensonges et Cie par P. K. Dick
Fiche de Mensonges et Cie
Titre : Mensonges et Cie
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1984
Traduction : H.-L. Planchat
Editeur : Robert Laffont
Première page de Mensonges et Cie
« Un ballon-jet créancier flottait au-dessus de Rachmael ben Applebaum ; de ses circuits vocaux jaillit une voix monocorde mais agréable et masculine – bien qu’artificielle – tellement amplifiée qu’elle fut entendue non seulement par Rachmael, mais également par tous les gens qui se pressaient sur les trottoirs roulants. L’amplification était bien destinée à cela ; vous étiez simultanément dénoncé et exposé à la raillerie publique, aux ricanements de la foule toujours présente qui devenait alors une force agissant contre vous… et gratuitement pour le créancier, songea Rachmael.
— Mr. Applebaum !
La grosse voix cordiale mais synthétique se répercuta, roula et tonna tandis qu’un millier de visages humains se tournaient d’un air attentif, levaient les yeux avec amusement pour voir le ballon-jet créancier, et observaient sa cible : Rachmael ben Applebaum qui s’efforçait de sortir du parking où il venait de laisser son papillon, pour gagner les bureaux de l’Arnac, à peine à deux kilomètres de là – une distance néanmoins suffisante pour être reconnu et devenir la cible du ballon-jet créancier. »
Extrait de : P. K. Dick. « Mensonges et Cie. »
Manque de pot ! par P. K. Dick
Fiche de Manque de pot !
Titre : Manque de pot !
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1969
Traduction : F. A. Lourbet
Editeur : Champ Libre
Première page de Manque de pot !
« SON père avait soigné les poteries avant lui. Aussi, guérissait-il les céramiques, n’importe quelle céramique réchappée du passé, le temps d’avant la guerre où les objets n’étaient pas encore tous faits de plastique. Une porcelaine était une chose merveilleuse, et chacune devenait un objet d’amour, un souvenir inoubliable, après qu’elle était repartie de chez lui, guérie. Sa forme, sa texture, son éclat restaient en lui à jamais.
Malheureusement, plus personne n’avait besoin de ses services. Il ne restait que trop peu de pièces en céramique et ceux qui les possédaient prenaient grand soin de ne pas les briser.
Je m’appelle Joe Fernwright, commença-t-il à soliloquer. Je suis le meilleur guérisseur de poteries de la Terre. Moi, Joe Fernwright, je ne suis pas comme les autres hommes.
Dans son atelier, des tas de caisses vides s’empilaient. Des récipients d’acier dans lesquels il retournait les poteries guéries. Mais à l’endroit où arrivaient les colis, il n’y avait pratiquement rien. Son établi était vide depuis sept mois. »
Extrait de : P. K. Dick. « Manque de pot !. »
Loterie solaire par P. K. Dick
Fiche de Loterie solaire
Titre : Loterie solaire
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1955
Traduction : F. Straschitz
Editeur : J’ai lu
Première page de Loterie solaire
« Il y eut des augures. Dans les premiers jours de mai 2203, les informatrices rapportèrent le passage d’un vol de corneilles blanches au-dessus de la Suède. Une série d’incendies inexpliqués détruisit à moitié la Colline Oiseau-Lyre, un des principaux pivots industriels du système. Une pluie de petites pierres rondes s’abattit sur un camp de travail martien. À Batavia, Directoire de la Fédération des Neuf Planètes, naquit un veau à deux têtes : signe certain qu’un événement d’une incroyable importance se préparait.
Les interprétations ne manquaient pas : la spéculation sur la signification des événements naturels était un passe-temps favori. Chacun conjecturait, consultait, débattait de la bouteille – instrument socialisé du hasard. Les diseurs de bonne aventure du Directoire étaient pris des semaines à l’avance.
Mais ce qui est augure pour les uns est épreuve pour les autres. En réaction à la catastrophe limitée qu’elle avait connue, la Colline Oiseau-Lyre provoqua une catastrophe totale pour cinquante pour cent de ses employés classifiés. »
Extrait de : P. K. Dick. « Loterie solaire. »
Les voix de l’asphalte par P. K. Dick
Fiche de Les voix de l’asphalte
Titre : Les voix de l’asphalte
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 2007
Traduction : N. Richard
Edition : NEO
Première page de Les voix de l’asphalte
« La matinée du jeudi 5 juin 1952 s’annonçait radieuse et chaude. La lumière du soleil faisait scintiller la pellicule de rosée qui recouvrait les magasins et les rues. L’humidité chatoyante de la nuit s’évaporait au-dessus des pelouses en direction du verre bleuté du ciel. C’était un ciel de début de matinée ; bientôt le soleil le ferait disparaître. Une brume blanche, lugubre, lourde comme une chape, viendrait de la baie de San Francisco et resterait en suspens au-dessus du monde. Mais il n’était que huit heures et demie ; le ciel avait encore deux heures à vivre.
Jim Fergesson abaissa gaiement les vitres de sa Pontiac et, passant le coude au-dehors, se pencha pour inspirer de bonnes bouffées d’air humide. Il quitta Cedar Street et entra dans le parking à moitié désert, appréciant d’un regard bienveillant, quoique terni par une récente indigestion et l’état d’épuisement nerveux dans lequel il était, les rayons de soleil qui dansaient sur les graviers et la chaussée. Il se gara, coupa le moteur, et resta un moment assis pour allumer son cigare. »
Extrait de : P. K. Dick. « Les voix de l’asphalte. »
Les pantins cosmiques par P. K. Dick
Fiche de Les pantins cosmiques
Titre : Les pantins cosmiques
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1956
Traduction : J.-L. Estèbe
Edition : Le livre de poche
Première page de Les pantins cosmiques
« Les enfants jouaient gravement devant le porche. Mary s’appliquait à modeler dans la glaise une figurine indistincte. Tant bien que mal, Noaks s’escrimait à l’imiter. Leur besogne accomplie, Dave et Walter se reposaient de leurs efforts. Peter Trilling, lui, se contentait de regarder.
Mary balança brusquement en arrière la masse noire de ses cheveux, cambra son corps élancé et planta une chèvre d’argile sur le sol.
— Tenez ! dit-elle. Faites voir les vôtres ? Noaks baissa la tête. Ses mains maladroites étaient incapables de rivaliser avec les doigts agiles de la petite fille. Elle avait déjà récupéré sa chèvre pour en faire un cheval.
— Regarde le mien, marmonna-t-il.
Il campa sur sa queue un avion mal bâti, et accompagna son geste d’une pétarade baveuse.
— Pas mal, hein ?
Dave renifla, dédaigneux.
— C’est nul. Tiens, regarde ça.
Il poussa son mouton aux côtés du chien d’argile de Walter. »
Extrait de : P. K. Dick. « Les pantins cosmiques. »
Les marteaux de Vulcain par P. K. Dick
Fiche de Les marteaux de Vulcain
Titre : Les marteaux de Vulcain
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1960
Traduction : M. Bénâtre
Edition : Presses de la cité
Première page de Les marteaux de Vulcain
« Arthur Pitt perçut la présence de la populace dès qu’il eut quitté les bureaux de l’Union Terrestre. Il traversa la rue, s’arrêta au coin, près de sa voiture, et alluma une cigarette. Tout en ouvrant la portière et en serrant étroitement son porte-documents sous le bras, il observa la foule.
Ils étaient bien cinquante ou soixante : des gens de la ville, ouvriers et petits commerçants, employés de bureau insignifiants aux lunettes cerclées d’acier, mécaniciens et camionneurs, quelques ménagères, un épicier avec son tablier blanc. L’habituelle, la toujours semblable petite classe moyenne.
Pitt se glissa derrière le tableau de bord, saisit le micro et appela son supérieur, le directeur pour l’Amérique du Sud. »
Extrait de : P. K. Dick. « Les marteaux de Vulcain. »
Les machines à illusions par P. K. Dick & R. Nelson
Fiche de Les machines à illusions
Titre : Les machines à illusions
Auteur : P. K. Dick et R. Nelson
Date de parution : 1967
Traduction : I. Tate
Edition : J’ai lu
Première page de Les machines à illusions
« À 3 heures du matin retentit la sonnerie du vidphone placé sur la table de chevet de Rudolph Balkani, chef du Centre de Recherche Psychédélique. Bien que Balkani fût éveillé depuis des heures (ces derniers temps, il souffrait d’insomnie), elle se prolongea longtemps avant qu’il ne daignât lui répondre.
— Balkani. Que désirez-vous ?
— J’ai besoin d’un renseignement, déclara une voix soucieuse dont Balkani reconnut aussitôt le propriétaire : le Président du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Il faut absolument que je sache à quoi m’en tenir.
— Soyez bref. Je suis souffrant.
— Avez-vous écouté la communication ?
— Quelle communication ? (Balkani se passa la main sur son menton hérissé de barbe.)
— L’ultimatum des extra-terrestres ! Il a été diffusé par toutes les chaînes de radio et de télévision…
— Je n’ai pas l’habitude de perdre mon temps à écouter les médias récréatifs de masse. Que proposaient-ils ? »
Extrait de : P. K. Dick et R. Nelson. « Les machines à illusions. »
Les joueurs de Titan par P. K. Dick
Fiche de Les joueurs de Titan
Titre : Les joueurs de Titan
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1963
Traduction : F. Truchaud
Edition : Presses Pocket
Première page de Les joueurs de Titan
« Il venait de connaître une nuit éprouvante, et, quand il voulut rentrer chez lui, il eut une dispute avec sa voiture.
— Mr. Garden, lui dit-elle, vous n’êtes pas en état de conduire. Branchez le pilotage automatique et reposez-vous sur le siège arrière.
Mais Pete Garden s’assit au volant d’un air buté et répliqua d’une voix aussi claire que possible :
— Mais si, je peux conduire ! Un petit verre… ou même plusieurs réveillent au contraire. Cesse de me chercher des histoires !
Il appuya sur le bouton du démarreur, mais il ne se passa rien.
— Tu vas démarrer, bon sang !
— Vous n’avez pas mis la clé de contact, lui fit remarquer sa voiture. »
Extrait de : P. K. Dick. « Les joueurs de Titan. »