Étiquette : Durastanti
La maison des soleils par A. Reynolds
Fiche de La maison des soleils
Titre : La maison des soleils (Tome 2 sur 2 – Maison des soleils)
Auteur : A. Reynolds
Date de parution : 2008
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Bélial
Première page de La maison des soleils
« J’ai vu le jour dans une maison d’un million de pièces, bâtie sur un petit monde dépourvu d’air aux confins d’un empire de lumière et de négoce que les adultes appelaient l’Heure d’or, pour une raison qui m’échappait.
J’étais alors une fille, un individu unique du nom d’Abigail Gentian.
Durant les trente années de mon enfance, je n’ai guère vu qu’une fraction de cette vaste demeure pleine de coins et de recoins en constante évolution. Même si j’ai grandi et gagné le droit d’aller où il me plaisait, je ne pense pas en avoir exploré plus d’un centième. J’étais intimidée par les longs couloirs austères de verre miroir, les escaliers en colimaçon issus des caveaux obscurs que même les grandes personnes évitaient, les pièces et les salles réputées — même si les adultes et les domestiques n’en parlaient jamais — hantées ou du moins peu propices à davantage qu’une occupation éphémère. »
Extrait de : A. Reynolds. « La Maison des soleils. »
Danses aériennes par N. Kress
Fiche de Danses aériennes
Titre : Danses aériennes
Auteur : Nancy Kress
Date de parution : 2017
Traduction : P.-P. Durastanti, T. Bauduret
Editeur : Bélial
Sommaire de Danses aériennes
- Le sauveur
- Touchdown
- Evolution
- Fin de partie
- Shiva dans l’ombre
- A la mode, à la mode
- Le bien commun
- On va y arriver
- Un
- Trottoir à 12h10
- Danse aérienne
Première page de Le sauveur
« L’arrivée de l’objet ne surprit personne ; l’attention du monde entier précéda, accompagna et suivit son atterrissage.
L’appareil – s’il s’agissait bien d’un appareil – avait été repéré un samedi matin d’octobre par le télescope spatial Hubble alors qu’il se trouvait encore au-delà de l’orbite de Mars. Au bout de quelques heures, Houston, Langley et Arecibo connaissaient sa trajectoire ; bientôt, tous les grands observatoires de la planète en savaient autant. La presse apprit la nouvelle à temps pour les journaux du dimanche. L’armée américaine fit évacuer, puis encercla les cinquante kilomètres carrés du Minnesota où il paraissait devoir toucher terre, une zone débordant quelque peu sur l’Ontario, de l’autre côté de la frontière canadienne. »
Extrait de : N. Kress. « Danses aériennes. »
Zendegi par G. Egan
Fiche de Zendegi
Titre : Zendegi
Auteur : Greg Egan
Date de parution : 2010
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Bélial
Première page de Zendegi
« MARTIN FIXAIT D’UN REGARD SOUCIEUX les quatre caisses de vinyles dans l’angle du salon. Deux enceintes, une platine et un ampli étaient posés par terre à côté, leurs câbles drapés de moutons ; il avait vendu le meuble hifi trois semaines plus tôt. Les disques pesaient beaucoup trop lourd pour qu’il les prenne sur le vol pour l’Iran et il ne leur donnait guère de chances s’il les expédiait par voie de surface. Il avait bien envisagé de les entreposer, comme pendant son séjour au Pakistan, mais après un mois passé à vendre son mobilier et à jeter son fourbi, il voulait terminer le processus : atteindre le point où il pourrait décoller de Sydney sans emporter de clé, ni rien laisser derrière lui.
Il s’accroupit près des caisses pour effectuer un comptage rapide. Deux cent quarante albums. Leur substituer des téléchargements coûterait plus de deux mille dollars. Ça lui paraissait exorbitant pour en rester au statu quo, à quelques rayures et crissements près. »
Extrait de : G. Egan. « Zendegi. »
Téranésie par G. Egan
Fiche de Téranésie
Titre : Téranésie
Auteur : Greg Egan
Date de parution : 1999
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Le livre de poche
Première page de Téranésie
« L’île étant trop petite pour accueillir une communauté humaine et trop éloignée des routes maritimes habituelles pour servir de repère cartographique, les habitants des îles Kai et Tanimbar n’avaient jamais eu de raison de lui donner un nom. Les souverains de Java et Sumatra auxquels les « îles aux épices » payaient tribut devaient ignorer son existence. Prabir ne l’avait pas trouvée sur les cartes maritimes hollandaises ou portugaises scannées et postées sur le net. Aux yeux des autorités indonésiennes, elle se résumait à un point sur la carte de la propinsi de Maluku ; à l’instar de mille autres rochers inhabités, on ne l’avait incluse que par souci d’exhaustivité. »
Extrait de : G. Egan. « Téranésie. »
Le dragon chanteur par A. McCaffrey
Fiche de Le dragon chanteur
Titre : Le dragon chanteur (Tome 15 sur 17 – Pern)
Auteur : Anne McCaffrey
Date de parution : 1977
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Albin Michel
Première page de Le dragon chanteur
« Quand Menolly, fille de Yanus, le seigneur du fort de Mer, arriva à l’atelier de harpe, ce fut avec panache, montée sur un dragon bronze. Elle était assise sur le cou de Monarth entre son cavalier, T’gellan, et le maître harpiste de Pern, Robinton. Pour celle qui s’était entendu dire que les filles ne sauraient devenir harpistes, qui avait fui son fort car elle ne pouvait pas vivre sans musique, voilà qui représentait un beau triomphe.
Et pourtant, la peur n’en était pas absente. Bien sûr, la musique ne lui serait pas refusée, ici, à l’atelier de harpe. Au vrai, elle avait écrit quelques chansons que le maître harpiste avait entendues et aimées. Mais ce n’étaient là que des ritournelles, des airs mineurs. Et que ferait une jeune fille, même si elle avait appris leurs Chants et leurs Ballades d’Enseignement aux jeunes de son fort, dans un atelier de harpe d’où provenaient tous les Chants d’Étude ? Surtout une jeune fille ayant marqué par inadvertance neuf lézards-de-feu quand n’importe qui sur Pern aurait donné le bras gauche pour en posséder un seul ? Que pouvait bien lui vouloir maître Robinton en l’amenant ici ? »
Extrait de : A. McCaffrey. « Le Dragon Chanteur – Pern. »
Miroir, miroir … par R. Matheson
Fiche de Miroir, miroir …
Titre : Miroir, miroir … (Tome 6 sur 6 – Nouvelles)
Auteur : Richard Matheson
Date de parution : 2003
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Flammarion
Sommaire de Miroir, miroir …
- Miroir, miroir …
- Dans la douleur
- Tout n’est que silence
- Le prisonnier
- Coup de fil de l’autre côté de la rue
- Voyons si vous vous souvenez de lui
- Reliques
- Toujours devant ta voix …
Première page de Miroir, miroir …
« C’est une de ces histoires qui débute comme elle s’achève, à ceci près, bien sûr, qu’une même phrase peut signifier deux choses différentes selon le contexte. Cette phrase, la voici :
C’était une de ces femmes qui siègent sans répit devant leur miroir et s’adorent. Considérez ces glaces au revers enduit d’argent comme l’étang de Narcisse, et vous ne serez pas loin de la vérité. Car, pour dire le vrai, ces femmes qui passent des heures à poser n’aiment qu’elles. Elles peuvent avoir un mari, un foyer, des responsabilités, certes… mais qu’une ride apparaisse et elles oublient tout le reste dans leur agitation et leur vain désarroi. Témoignez-leur avec largesse de l’affection, de la gentillesse, de la complicité, de l’amour… mais complimentez-les sur leur apparence, et elles oublieront vos louanges plus subtiles. »
Extrait de : R. Matheson. « Miroir, miroir … – Nouvelles. »
La plage ultime par J. G. Ballard
Fiche de La plage ultime
Titre : La plage ultime
Auteur : J. G. Ballard
Date de parution : 1964
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : J’ai lu
Sommaire de La plage ultime
- Un problème de rentrée
- Le géant noyé
- Fin de partie
- L’homme illuminé
- L’enclos des reptiles
- Le delta au crépuscule
- La plage ultime
- Fin fond
- Les danses du volcan
- Billenium
- Le Vinci disparu
Première page de Un problème de rentrée
« Toute la journée, ils avaient remonté le courant d’un train régulier, en s’arrêtant parfois pour relever l’hélice et couper les nœuds d’herbe, et vers trois heures de l’après-midi, ils avaient couvert quelque cent vingt kilomètres. Cinquante mètres plus loin, de part et d’autre de la vedette, les gorges abruptes du fleuve tropical surplombaient l’eau, entaillant le massif du Mato Grosso qui balayait l’Amazonie de Campos Buros au delta de l’Orénoque. Malgré leur progression – ils avaient quitté la station télégraphique de Très Buritis à sept heures ce matin-là –, le fleuve ne semblait guère vouloir rétrécir, ni altérer son débit. Obscure, immuable, la forêt suivait son cours : sa voûte aérienne cachait le soleil et, le long des rives, parait l’eau d’un lustre de velours noir. Parfois, le canal s’élargissait en une vaste étendue d’eau morte que de lents tourbillons huileux changeaient en miroir stagnant du ciel lointain, énigmatique ; çà et là des îlots de rondins de balsa pourris se réfractaient dans les strates de brume de chaleur, archipels à la dérive d’un rêve entr’aperçu. Puis le canal se resserrait et l’obscurité de la jungle enveloppait la vedette de sa fraîcheur. »
Extrait de : J. G. Ballard. « La plage ultime. »
La résistante par E. Moon
Fiche de La résistante
Titre : La résistante
Auteur : E. Moon
Date de parution : 1996
Traduction : P.-P. Durastanti, B. Emerich
Editeur : J’ai lu
Première page de La résistante
« La terre humide était fraîche entre ses orteils, mais la sueur perlait déjà à la racine de ses cheveux. Il allait faire plus chaud qu’hier. Avant midi, les belles fleurs rouges du journelierre auraient replié leurs coupelles délicates aux senteurs depices et pendraient, inertes, à l’extrémité de leurs tiges. Du bout du pied, Ofélia tassa le paillis autour des plants de tomates. Elle aimait la chaleur. Si sa bru n’avait pas été là, elle aurait ôté son chapeau pour laisser la sueur s’évaporer. Mais Rosara redoutait le cancer de la peau et, d’autre part, il n’était pas convenable qu’une vieille femme sorte sans autre couvre-chef que des cheveux gris.
Ils n’étaient pas si rares, pourtant. Ofélia effleura ses tempes comme pour remettre en place des mèches folles. En réalité, ce geste lui permettait de s’assurer que son épaisse queue-de-cheval était là, et bien là. Sa crinière était toujours épaisse, ses jambes toujours aussi musclées et ses mains, quoique noueuses à force d’années et de labeur, toujours habiles. Elle jeta un regard vers sa belle-fille, à l’autre bout du jardin : malingre, des cheveux de papier roussi, des yeux de boue. »
Extrait de : E. Moon. « La résistante. »
Au carrefour des étoiles par Clifford D. Simak
Fiche d’Au carrefour des étoiles
Titre : Au carrefour des étoiles (nouvelle traduction)
Auteur : C. D. Simak
Date de parution : 1963
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Nouveaux millénaires
Première page d’Au carrefour des étoiles
« Le vacarme avait cessé. La fumée dérivait en fines volutes de brouillard gris au-dessus de la terre torturée, des clôtures fracassées, des pêchers retaillés en cure-dents par la canonnade. Pour l’heure, le silence, sinon la paix, s’imposait à ces quelques kilomètres carrés sur lesquels des hommes, un peu plus tôt, braillaient, s’entredéchiraient avec frénésie, livraient un combat ancestral et, désormais, gisaient, épuisés.
Pendant un temps infini, il y avait eu les mugissements du tonnerre roulant d’un horizon à l’autre, les gouttes de terre jaillies dans le ciel, les chevaux hurlant, les hommes criant de leurs voix rauques ; le métal qui sifflait, le bruit sourd qui ponctuait le sifflement ; le feu dévorant qui aveuglait, l’acier qui brillait ; et les couleurs héroïques claquant au vent de la bataille.
Désormais le calme prévalait.
Mais le silence, cette fausse note, ne pouvait régner sur ce champ, sur cette journée, et bientôt les plaintes et les râles le rompirent, ainsi que les suppliques, pour de l’eau, pour de l’aide – des cris, des sanglots, des appels qui retentiraient des heures durant sous le soleil estival. »
Extrait de : C. D. Simak. « Au carrefour des étoiles (nouvelle traduction). »
Les rois des sables par G. R. R. Martin
Fiche de Les rois des sables
Titre : Les rois des sables
Auteur : G. R. R. Martin
Date de parution : 1979
Traduction : J.-P. Pugi, S. Docke, P.-P. Durastanti
Editeur : J’ai lu
Sommaire de Les rois des sables
- Par la croix et le dragon
- Aprevères
- Vifs-amis
- Dans la maison du ver
- La cité de la pierre
- La dame des étoiles
- Les rois des sables
Première page de Par la croix et le dragon
« Hérésie », me dit-il. Des vaguelettes troublèrent les eaux saumâtres de sa piscine.
« Encore une ? répondis-je d’un ton las. Il y en a tant de nos jours… »
La remarque eut le don d’irriter mon Maître Commandeur. Il se retourna lourdement, dans une gerbe d’éclaboussures. Une vague se brisa contre le bord de la piscine et une nappe d’eau inonda les dalles de la chambre de réception. Une fois encore, mes bottes se retrouvèrent trempées. Je l’acceptais avec philosophie. J’avais chaussé ma plus vieille paire, car je n’ignorais pas que des pieds trempés étaient l’une des inévitables conséquences d’une visite à Torgathon Neuf-Klariis Tûn, Ancien des ka-Thane et archevêque de Vess, Très Saint Père des Quatre Vœux, Grand Inquisiteur des Chevaliers de Jésus-Christ et conseiller de Sa Sainteté le pape Daryn XXI de La Nouvelle-Rome. »
Extrait de : G. R. R. Martin. « Les rois des sables. »