Étiquette : Durastanti

 

La résistante par E. Moon

Fiche de La résistante

Titre : La résistante
Auteur : E. Moon
Date de parution : 1996
Traduction : P.-P. Durastanti, B. Emerich
Editeur : J’ai lu

Première page de La résistante

« La terre humide était fraîche entre ses orteils, mais la sueur perlait déjà à la racine de ses cheveux. Il allait faire plus chaud qu’hier. Avant midi, les belles fleurs rouges du journelierre auraient replié leurs coupelles délicates aux senteurs depices et pendraient, inertes, à l’extrémité de leurs tiges. Du bout du pied, Ofélia tassa le paillis autour des plants de tomates. Elle aimait la chaleur. Si sa bru n’avait pas été là, elle aurait ôté son chapeau pour laisser la sueur s’évaporer. Mais Rosara redoutait le cancer de la peau et, d’autre part, il n’était pas convenable qu’une vieille femme sorte sans autre couvre-chef que des cheveux gris.

Ils n’étaient pas si rares, pourtant. Ofélia effleura ses tempes comme pour remettre en place des mèches folles. En réalité, ce geste lui permettait de s’assurer que son épaisse queue-de-cheval était là, et bien là. Sa crinière était toujours épaisse, ses jambes toujours aussi musclées et ses mains, quoique noueuses à force d’années et de labeur, toujours habiles. Elle jeta un regard vers sa belle-fille, à l’autre bout du jardin : malingre, des cheveux de papier roussi, des yeux de boue. »

Extrait de : E. Moon. « La résistante. »

Au carrefour des étoiles par Clifford D. Simak

Fiche d’Au carrefour des étoiles

Titre : Au carrefour des étoiles (nouvelle traduction)
Auteur : C. D. Simak
Date de parution : 1963
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Nouveaux millénaires

Première page d’Au carrefour des étoiles

« Le vacarme avait cessé. La fumée dérivait en fines volutes de brouillard gris au-dessus de la terre torturée, des clôtures fracassées, des pêchers retaillés en cure-dents par la canonnade. Pour l’heure, le silence, sinon la paix, s’imposait à ces quelques kilomètres carrés sur lesquels des hommes, un peu plus tôt, braillaient, s’entredéchiraient avec frénésie, livraient un combat ancestral et, désormais, gisaient, épuisés.

Pendant un temps infini, il y avait eu les mugissements du tonnerre roulant d’un horizon à l’autre, les gouttes de terre jaillies dans le ciel, les chevaux hurlant, les hommes criant de leurs voix rauques ; le métal qui sifflait, le bruit sourd qui ponctuait le sifflement ; le feu dévorant qui aveuglait, l’acier qui brillait ; et les couleurs héroïques claquant au vent de la bataille.

Désormais le calme prévalait.

Mais le silence, cette fausse note, ne pouvait régner sur ce champ, sur cette journée, et bientôt les plaintes et les râles le rompirent, ainsi que les suppliques, pour de l’eau, pour de l’aide – des cris, des sanglots, des appels qui retentiraient des heures durant sous le soleil estival. »

Extrait de : C. D. Simak. « Au carrefour des étoiles (nouvelle traduction). »

Les rois des sables par G. R. R. Martin

Fiche de Les rois des sables

Titre : Les rois des sables
Auteur : G. R. R. Martin
Date de parution : 1979
Traduction : J.-P. Pugi, S. Docke, P.-P. Durastanti
Editeur : J’ai lu

Sommaire de Les rois des sables

  • Par la croix et le dragon
  • Aprevères
  • Vifs-amis
  • Dans la maison du ver
  • La cité de la pierre
  • La dame des étoiles
  • Les rois des sables

Première page de Par la croix et le dragon

«  Hérésie », me dit-il. Des vaguelettes troublèrent les eaux saumâtres de sa piscine.

« Encore une ? répondis-je d’un ton las. Il y en a tant de nos jours… »

La remarque eut le don d’irriter mon Maître Commandeur. Il se retourna lourdement, dans une gerbe d’éclaboussures. Une vague se brisa contre le bord de la piscine et une nappe d’eau inonda les dalles de la chambre de réception. Une fois encore, mes bottes se retrouvèrent trempées. Je l’acceptais avec philosophie. J’avais chaussé ma plus vieille paire, car je n’ignorais pas que des pieds trempés étaient l’une des inévitables conséquences d’une visite à Torgathon Neuf-Klariis Tûn, Ancien des ka-Thane et archevêque de Vess, Très Saint Père des Quatre Vœux, Grand Inquisiteur des Chevaliers de Jésus-Christ et conseiller de Sa Sainteté le pape Daryn XXI de La Nouvelle-Rome. »

Extrait de : G. R. R. Martin. « Les rois des sables. »

Wild cards par G. R. R. Martin

Fiche de Wild cards

Titre : Wild cards (Tome 1 sur 9 – Wild cards)
Auteur : G. R. R. Martin
Date de parution : 1987
Traduction : P.-P. Durastanti, H.-L. Planchat
Editeur : Nouveaux Millénaires

Sommaire de Wild cards

  • Trente minutes sur Broadway ! par H. Waldrop
  • Le dormeur par R. Zelazny
  • Le témoin par W. J. Williams
  • Rites de dégradation par M. Snodgrass
  • Premier interlude par G. R. R. Martin
  • Capitaine cathode et l’as clandestin par M. Cassutt
  • Powers par D. D. Levine
  • Partir à point par G. R. R. Martin
  • Deuxième interlude par G. R. R. Martin
  • La sombre nuit de Fortunato par L. Shiner
  • Transfigurations par V. Milan
  • Troisième interlude par G. R. R. Martin
  • Au tréfonds par E. Bryant et L. C. Harper
  • Quatrième interlude par G. R. R. Martin
  • Ficelles par S. Leigh
  • Cinquième interlude par G. R. R. Martin
  • La fille fantôme à Manhattan par C. Vaughn
  • La venue du chasseur par J. J. Miller
  • Epilogue : troisième génération par L. Shiner
  • Science du xénovirus par V. Milan

Première page de Trente minutes sur Broadway !

« A Shanlak, New Jersey, la grisaille noyait la Maintenance aéronautique Bonham. Le petit projecteur au sommet de la tour de contrôle peinait à percer le brouillard tourbillonnant.

Le bruit de pneus sur la chaussée mouillée cessa devant le Hangar 23. Une portière de voiture grinça, puis claqua. Des pas s’approchèrent de la porte Réservé au personnel autorisé, qui s’ouvrit. Scoop Swanson entra, trimbalant son Kodak Autograph Mark II ainsi que sa sacoche de flashs et de pellicules.

Lincoln Traynor sortit la tête du compartiment moteur d’un Curtiss P-40 Warhawk de surplus qu’il révisait pour un pilote de ligne l’ayant acheté 293 dollars lors d’une vente aux enchères. Vu l’état de l’engin, les Tigres volants devaient s’en servir en 1940. Le poste de radio juché sur le porte-outils diffusait un match de baseball ; le mécano baissa le volume. »

Extrait de : G. R. R. Martin. « Wild Cards – Wild cards. »

La fleur de verre par G. R. R. Martin

Fiche de La fleur de verre

Titre : La fleur de verre
Auteur : G. R. R. Martin
Date de parution : 2014
Traduction : P.-P. Durastanti, E. Holstein, J. Schmitt
Editeur : ActuSF

Sommaire de La fleur de verre

  • Fleur de verre
  • Une nuit au chalet du lac
  • Cette bonne vieille Mélodie
  • Le régime du singe
  • Les hommes aux aiguilles
  • Y a que les gosses qui ont peur du noir
  • On ferme !

Première page de Fleur de verre

« Un jour, alors que je n’étais encore qu’une jouvencelle dans la pleine gloire de ma véritable jeunesse, un garçon m’offrit une fleur de verre en gage de son amour.
Je l’avoue, il y a bien longtemps que j’ai oublié comment il s’appelait, bien qu’il fût un jeune homme remarquable et raffiné. Le présent qu’il me fit était à son image. Si, sur les mondes d’acier et de plastique où j’ai passé mes vies, l’art ancestral des souffleurs de verre s’est perdu, l’artisan anonyme qui façonna ma fleur s’en souvenait, lui, parfaitement.
Sa fine tige de verre, longue et délicate, s’incurve, gracile, pour éclore en une corolle aux impossibles détails de la taille de mon poing. Tout y est, capturé, figé pour l’éternité dans le cristal. Les pétales longs ou fins s’y chevauchent, explosant autour du cœur dans un lent chaos transparent posé sur une couronne de six larges feuilles tombantes aux veinures intactes, toutes uniques. »

Extrait de : G. R. R. Martin. « La fleur de verre. »

Dragon de glace par G. R. R. Martin

Fiche de Dragon de glace

Titre : Dragon de glace
Auteur : G. R. R. Martin
Date de parution : 1980
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : ActuSF

Sommaire de Dragon de glace

« De toutes les saisons, Adara préférait l’hiver car, lorsque le froid envahissait le monde, le dragon de glace surgissait.

Elle ne savait jamais si c’était le froid qui amenait le dragon de glace ou le dragon de glace qui amenait le froid. C’était une des questions parmi tant d’autres qui troublaient son frère Geoff, lequel, de deux ans son aîné, était d’une curiosité insatiable, mais Adara, pour sa part, ne s’intéressait guère à ce genre de problème. Du moment que le froid, la neige et le dragon de glace venaient tous en temps voulu, elle était ravie.

Elle savait toujours quand ils devaient venir, à cause de son anniversaire. Adara était une enfant de l’hiver, née durant le pire gel dont quiconque se souvenait, y compris la Vieille Laura, laquelle vivait dans la ferme voisine et se rappelait des événements d’avant la naissance de tout le monde. Les gens parlaient encore de ce gel. Adara les entendait souvent faire. »

Extrait de : G. R. R. Martin. « Dragon de glace. »

Dans la maison du ver par G. R. R. Martin

Fiche de Dans la maison du ver

Titre : Dans la maison du ver
Auteur : G. R. R. Martin
Date de parution : 1976
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Pygmalion

Première page de Dans la maison du ver

« Depuis des temps immémoriaux, la Maison du Ver restait livrée à la corruption – ce qui allait de soi, car la corruption n’est autre qu’un des attributs du Ver blanc. Les yaga-la-hai, les enfants du Ver, se contentaient de sourire et de vivre leur vie, bien que les tentures pourrissent sur les parois de leurs tunnels interminables, que leurs effectifs se réduisent année après année, que la viande se fasse de plus en plus rare et que la roche qui les entourait tombe en poussière. Au sein des terriers supérieurs, où les meurtrières laissaient entrer la lueur rouge de la grosse braise mourante dans le ciel, ils allaient et venaient, tout à leurs activités. Ils rallumaient leurs torches, planifiaient leurs Mascarades et faisaient le signe du Ver en passant près des galeries aveugles où, selon la tradition, les grouns marmonnaient et attendaient »

Extrait de : G. R. R. Martin. « Dans la Maison du Ver. »

Le fini des mers par G. R. Dozois

Fiche de Le fini des mers

Titre : Le fini des mers
Auteur : G. R. Dozois
Date de parution : 1973
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Bélial

Première page de Le fini des mers

« Un jour, ils débarquèrent, comme tout le monde l’avait prévu. Tombés d’un ciel bleu candide par une froide et belle journée de novembre, ils étaient quatre, quatre vaisseaux extraterrestres à la dérive tels les premiers flocons de la neige qui menaçait depuis déjà une semaine. Le jour se levant sur le continent américain, c’est là qu’ils atterrirent : un dans la vallée du Delaware vingt-cinq kilomètres au nord de Philadelphie, un dans l’Ohio, un dans une région désolée du Colorado, et un (pour un motif inconnu) dans un champ de canne des abords de Caracas, au Venezuela. Aux yeux des témoins, chacun parut tomber plutôt que descendre guidé ou piloté, clou noir soudain planté dans le ciel, surgi du néant tel un caillou suscité en altitude par un phénomène digne de Charles Fort »

Extrait de : G. R. Dozois. « Le Fini des mers. »

Chansons de la Terre Mourante 2 par G. R. Dozois et G. R. R. Martin

Fiche de Chansons de la Terre Mourante 2

Titre : Chansons de la Terre Mourante 2
Auteur : G. R. Dozois et G. R. R. Martin
Date de parution : 2009
Traduction : F. Dolisi, C. Chazel, E. Chastellière, J.-D. Brèque, P. Dusoulier, P.-P. Durastanti, E. Holstein
Editeur : ActuSF

Sommaire de Chansons de la Terre Mourante 2

  • Evillo l’ingénu par T. Lee
  • Les traditions de Karzh par P. Volsky
  • La tragédie lamentablement comique de Lixal Laqavee par T. Williams
  • Le proclamation de Sylgarmo par L. Shepard
  • Gorlion d’Almérie par M. Hughes
  • Incident à Uskvosk par E. Moon
  • Guyal le conservateur par J. C. Wright
  • Invocation de l’incuriosité par N. Gaiman

Première page de Evillo l’ingénu

« Au-dessus du Derna
 
Sur les hauteurs, à une certaine distance du canyon boisé et escarpé où coule le mince fleuve Derna, des hameaux ponctuent un triste paysage. Un soir, dans cette région, un villageois trouva un tout petit enfant. Caché derrière de hautes touffes d’herbe à malice, parmi les saules épineux au feuillage cruel, sous un soleil rouge à l’éclat mourant, ce bébé aurait pu passer inaperçu. Mais l’homme qui le trouva prit sans doute ses cheveux dorés pour un objet de valeur, catégorie métaux précieux.

Le gaillard en question se nommait Swind ; ayant compris son erreur, il n’en transporta pas moins le bébé jusqu’au village tout proche de Ratgrad.

« Mais enfin, Swind… Pourquoi n’as-tu pas laissé cette chose là où elle était ? Où est passée ta générosité ? Un gid de passage ou une goule affamée aurait très certainement apprécié cette trouvaille… »

Extrait de : G. R. Dozois et G. R. R. Martin. « Chansons de la Terre mourante Tome 2. »

Chansons de la Terre Mourante 1 par G. R. Dozois et G. R. R. Martin

Fiche de Chansons de la Terre Mourante 1

Titre : Chansons de la Terre Mourante 1
Auteur : G. R. Dozois et G. R. R. Martin
Date de parution : 2009
Traduction : P.-P. Durastanti, F. Dolisi, E. Chastellière, C. Chazel, E. Holstein,
Editeur : ActuSF

Sommaire de Chansons de la Terre Mourante 1

  • Le cru véritable d’Erzuine Thale par R. Silverberg
  • La porte Copse par T. Dowling
  • Le bon magicien par G. Cook
  • L’université de maugie par B. Tetric
  • Abrizonde par W. J. Williams
  • Une nuit au chalet du lac par G. R. R. Martin
  • La dernière quête du mage Sarnod par J. Vandermeer

Première page de Le cru véritable d’Erzuine Thale

« Puillayne de Ghiusz profitait depuis sa naissance de tous les avantages que la vie peut offrir : son père dirigeait de vastes domaines sur le fort prospère rivage méridional de la péninsule du Claritant, sa mère descendait d’une lignée de sorciers possédant par droit héréditaire maintes puissantes magies et lui-même disposait d’un corps aussi gracieux que musclé, d’une santé de fer et d’un formidable intellect.

En dépit de ces dons, Puillayne se révélait toutefois, sans motif apparent, affligé d’une propension indéracinable à la mélancolie la plus profonde. Seul occupant d’un immense manoir surplombant la mer Klorpentine, un superbe écrin de parapets et de barbacanes, de loggias et de pavillons, d’embrasures, de tourelles et de pilastres aux majestueuses courbes, il n’admettait dans son intimité que de rares amis. Son âme se recroquevillait sous les miasmes d’une sombre dépression que seule l’absorption fréquente d’alcools forts parvenait à atténuer. »

Extrait de : G. R. Dozois et G. R. R. Martin. « Chansons de la Terre mourante Tome 1. »