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Les créatures d’Hypnôs par Maurice Limat

Fiche de Les créatures d’Hypnôs

Titre : Les créatures d’Hypnôs (Tome 3 sur 9 – Robin Muscat)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1963
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les créatures d’Hypnôs

« Le bruit même des moteurs vrombissants des astronefs n’arrivait plus à réveiller Ian Forestier. Son métier de steward de l’espace lui avait donné un sommeil parfait, qui entretenait en lui une santé florissante et, sur les lignes interplanétaires, ses camarades disaient en riant que, pour l’éveiller, il aurait fallu pour le moins l’explosion d’une supernova.

Et pourtant, cette nuit-là, il ne dormait pas. Il ne pouvait plus dormir.

Assis sur son lit, dans le petit studio parisien où il venait retrouver un peu de vie terrestre à chaque escale, il fourrageait avec rage dans son abondante tignasse noire. À trente ans, ce vigoureux garçon que l’esprit d’aventure avait poussé vers une profession « spatiale » se demandait ce qui pouvait bien lui arriver. »

Extrait de : M. Limat. « Les créatures d’Hypnôs
Maurice Limat
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Lumière qui tremble par Maurice Limat

Fiche de Lumière qui tremble

Titre : Lumière qui tremble (Tome 2 sur 9 – Robin Muscat)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1962
Editeur : Fleuve noir

Première page de Lumière qui tremble

« Deux soleils montaient, créant une bien curieuse aurore. Les ombres doubles évoquaient les surimpressions des images en anaglyphes. Êtres et choses se nimbaient joliment d’orangé et de turquoise.

Sur le double flamboiement des soleils, un globe sombre dérivait lentement. La planète Evkeer, dont le planétoïde était le satellite.

Et l’astre majeur et son sujet, soumis aux fluctuations de l’étoile double, dansaient, dans le Cosmos, un ballet éternellement fantaisiste, à désespérer les astronomes et les cosmonautes, qui ne les retrouvaient que difficilement au cours de leurs phases perturbées.

En dépit de l’irradiation des astres, l’un doucement auréolé d’or et l’autre éclaboussant de bleu-vert, le planétoïde ne présentait pas un décor agréable.

Une atmosphère, bien sûr, tout comme sur Evkeer son chef de file, les deux planètes étant du type terrien.

Mais aussi un sol aride, désolé, où des ombres étranges créaient des visions de malaise. Des roches aiguës émergeaient de flaques de verdure. »

Extrait de : M. Limat. « Lumière qui Tremble – Robin Muscat. »

Les foudroyants par Maurice Limat

Fiche de Les foudroyants

Titre : Les foudroyants (Tome 1 sur 9 – Robin Muscat)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1960
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les foudroyants

« Le lointain roulement fit sortir Martine de la tente. Elle passa une tête ébouriffée dans l’embrasure et regarda le ciel, par-dessus les grands arbres qui bordaient la clairière où les campeurs s’étaient installés.

Tout d’abord, elle avait pensé que c’était le départ du Terralune dont les échos lui parvenaient depuis l’astrodrome du Bourget, relativement proche de la forêt de Senlis où Martine campait, avec Ric et René.

Elle fit la moue, ce qui donnait un charme de plus à son visage encore gamin :

— Il va faire de l’orage !…

Cela la contrariait vivement. Ils avaient profité de ces journées d’un été finissant – celui de 1998 – pour fuir la cité et jouer un peu aux hommes des bois, parmi les piliers magistraux des essences végétales. Et voilà que, déjà, le temps se gâtait. »

Extrait de : M. Limat. « Les Foudroyants – Robin Muscat. »

Méphista et le chien Hurlamor par Maurice Limat

Fiche de Méphista et le chien Hurlamor

Titre : Méphista et le chien Hurlamor (Tome 13 sur 13 – Méphista)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1974
Editeur : Fleuve noir

Première page de Méphista et le chien Hurlamor

« — Qu’est-ce qui m’arrive ?

Un trouble que je n’ai jamais ressenti. Pourtant, l’orage ne menace pas. Le ciel est serein. Il y a eu une belle journée…

Maintenant, avec la nuit, je me sens parcouru par des ondes que je ne connais pas.

C’est un peu comme lorsqu’on est sur la piste, qu’on sent le gibier. Ou bien quand un individu hostile approche de la maison…

Mieux que cela. Lorsque je sens passer l’appel du rut. Ce parfum mystérieux, terrible, irrésistible, qui fait mal, et qui vous attire comme un prodigieux aimant.

J’étais si tranquille, pourtant.

La maison est paisible, cette grande maison qu’on appelle « le château ». Je sais que je suis privilégié d’habiter une pareille demeure.

Privilégié surtout, parce qu’il y a Isabelle et Nicolas.

Je les aime.

Ils me le rendent bien. Nous vivons dans une ambiance parfaite. Ils me font rarement des reproches. Je dois dire qu’ils me gâtent, qu’ils ont, avec moi, toutes les indulgences. Ils n’ont jamais su que faire afin de me rendre heureux. »

Extrait de : M. Limat. « Méphista et le chien Hurlamor. »

Ton sang, Méphista par Maurice Limat

Fiche de Ton sang, Méphista

Titre : Ton sang, Méphista (Tome 12 sur 13 – Méphista)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1973
Editeur : Fleuve noir

Première page de Ton sang, Méphista

« Elle était très belle, dans sa robe bordée d’hermine, aux longs plis couleur d’azur, avec le hennin majestueux dominant l’admirable visage, auquel l’émotion, la douleur, donnaient un relief saisissant, sans en altérer la pureté naturelle.
La salle était immense et, dans la cheminée monumentale, un tronc entier flambait.
Malgré les hautes flammes, l’air ne parvenait pas à se réchauffer. On était en hiver. Par les meurtrières du donjon, le clair de lune filtrait, mêlant ses rayons glacés et sereins aux lueurs capricieuses émanant du foyer.
On avait amené le lit près du feu. Les reflets dansants couraient sur le corps d’un jeune homme, presque un adolescent. Il portait le pourpoint largement ouvert sur la chemise, que le sang entachait. Et tout son corps ruisselait encore. Et la vase engluait ses hauts-de-chausses, ses souliers à la poulaine qu’on avait d’ailleurs retirés et jetés auprès du lit, ce qu’on voyait de sa peau, son visage aux yeux clos, ses cheveux, plaqués et malpropres. »

Extrait de : M. Limat. « Ton sang, Méphista. »

Méphista contre l’homme de feu par Maurice Limat

Fiche de Méphista contre l’homme de feu

Titre : Méphista contre l’homme de feu (Tome 11 sur 13 – Méphista)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1973
Editeur : Fleuve noir

Première page de Méphista contre l’homme de feu

« L’homme s’agitait, braillait, invectivait parfois la foule et les badauds riaient, sans se fâcher, parce qu’il était à la fois comique et attendrissant.

Peut-être impressionnant, un peu aussi. Torse nu, fort laid, il se démenait dans ce crépuscule parisien, sale et affligeant avec ses nuées de poussière, ses vapeurs bleutées émanant de cent mille moteurs.

Et, à ce carrefour Strasbourg-Saint-Denis, dans le vacarme perpétuel, cette grondante cacophonie d’un monde démentiel ponctuée de nombreux coups de sifflet des agents, il y avait un malheureux qui, pour gagner sa pauvre vie, allait effectuer, une fois de plus, cette sorte d’exploit bizarre et périlleux, répugnant aux uns, admirable aux autres, inquiétant à tous.

Le mangeur de feu réclamait une certaine somme avant de se livrer à son invraisemblable démonstration. »

Extrait de : M. Limat. « Méphista Contre l’Homme De Feu. »

Méphista, belle à faire peur par Maurice Limat

Fiche de Méphista, belle à faire peur

Titre : Méphista, belle à faire peur (Tome 10 sur 13 – Méphista)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1973
Editeur : Fleuve noir

Première page de Méphista, belle à faire peur

« L’herbe pousse dans les allées…

Déjà !

Il est vrai qu’il y a six semaines… Cela a passé comme un cauchemar…

C’est banal, ce qui est arrivé. J’ai quitté Sonia, voilà tout. J’en avais assez, ou plutôt je croyais en avoir assez.

Des reproches à lui faire ? Oui, de m’aimer trop, c’est cela. Un amour trop excessif, trop envahissant. Cela devient insupportable, de vivre auprès d’une femme qui, sans cesse, vous importune de sa passion, qui semble douter de votre fidélité, qui répète : « Si tu me trompais…, si tu me quittais, je me tuerais, je ne pourrais plus vivre… »

Il m’a semblé finalement que des catastrophes arriveraient, qu’il valait mieux casser avant que Sonia et moi soyons définitivement liés.

Je suis parti.

Nous avions loué cette petite maison, voisine de la forêt de l’Isle-Adam. L’Oise vallonnée, la route de Beauvais, une contrée fertile et verdoyante, à moins de cinquante kilomètres de Paris. Un village qui semble encore venir du fond des âges. S’il n’y avait pas les râteaux de la télé, on trancherait avec la civilisation… Nid d’amoureux des plus classiques. On peut venir tous les soirs, y rester pour les week-ends… »

Extrait de : M. Limat. « Méphista, belle à faire peur. »

Méphista et le guignol noir par Maurice Limat

Fiche de Méphista et le guignol noir

Titre : Méphista et le guignol noir (Tome 9 sur 13 – Méphista)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1972
Editeur : Fleuve noir

Première page de Méphista et le guignol noir

« — C’est une honte !…

— Un scandale !…

— Non mais, croyez-vous, madame ?…

— Des choses pareilles devant des enfants !…

— Ça devrait être interdit !…

— Moi, je vous assure, madame, je vais porter plainte au commissariat… Et ça ne va pas traîner…

C’était un flux de paroles furieuses, ponctuées d’un certain nombre de pleurs d’enfants.

— Quand même, disait une personne un peu moins agressive que les autres, je n’y comprends rien… On ne verrait pas des choses comme ça au Guignol des Buttes-Chaumont… Qui n’est pourtant pas loin d’ici…

— Cela prouve, madame, rétorquait une des contestataires les plus excitées, que c’est tenu, aux Buttes-Chaumont, par des gens convenables, alors qu’ici, place des Fêtes…

La représentation de Guignol venait d’être brusquement interrompue, et les spectateurs sortaient en désordre, à savoir les mères furieuses et les enfants avec des sentiments divers. »

Extrait de : M. Limat. « Méphista et le guignol noir. »

Méphista et le chasseur maudit par Maurice Limat

Fiche de Méphista et le chasseur maudit

Titre : Méphista et le chasseur maudit (Tome 8 sur 13 – Méphista)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1972
Editeur : Fleuve noir

Première page de Méphista et le chasseur maudit

« Je me demande si je dois dire :

« Ça a commencé drôlement… »

Non, en fait, c’était tout simple, tout bête. Un monsieur qui est venu chez moi…, alors que tout allait si mal.

J’avais mis mon dernier espoir dans ce scénario. Un rôle sur mesure pour Edwige Hossegor. L’illustre comédienne, l’inoubliable Méphista, la grande spécialiste des films et des émissions d’épouvante.

Je me demande si elle a seulement eu mon cours entre les mains. Je n’ai pas pu la rencontrer. Voir une de ces stars, c’est pratiquement demander audience…

J’ai eu affaire à Mlle Mellion, la « public-relations » de la grande Hossegor.

— Mme Edwige Hossegor vous remercie d’avoir pensé à elle… Mais ses engagements antérieurs…

Je suis reparti, avec mon scénario dans ma serviette.

Minable, ma serviette.

Comme moi. Comme le bonhomme et tout ce qui l’entoure. »

Extrait de : M. Limat. « Méphista et le chasseur maudit. »

Méphista et la mort caressante par Maurice Limat

Fiche de Méphista et la mort caressante

Titre : Méphista et la mort caressante (Tome 7 sur 13 – Méphista)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1972
Editeur : Fleuve noir

Première page de Méphista et la mort caressante

« — Tu t’es trompé de route, mon chéri…

Yvonne avait parlé aussi doucement que possible, non que son mari eût tellement mauvais caractère, mais cette soirée de printemps, pluvieuse et ennuyeuse, semblait lui avoir quelque peu tapé sur les nerfs.

L’eau ruisselait. Il était plus de minuit et, dans cette obscurité où les rideaux humides ajoutaient encore, la DS avançait au ralenti, avec un conducteur qui grommelait et, par instants, jurait entre ses dents, serrant une pipe éteinte.

Teddy répliqua, un peu agacé :

— Je me suis trompé !… Je me suis trompé !… Tu as de la chance de pouvoir t’en rendre compte… Moi, je ne sais absolument pas où nous sommes… Et puis, ce n’est plus une auto, c’est un sous-marin…

Elle rit. La plaisanterie, pour anodine qu’elle fût, indiquait qu’il ne prenait pas en mal son propos.

— Tu crois que nous avons dépassé Port-Royal ?

Là, il parut de nouveau énervé :

— Mais depuis longtemps, voyons… Nous sommes plus loin que Dampierre. Tu n’as pas vu le château ? »

Extrait de : M. Limat. « Méphista et la mort caressante. »