Étiquette : Fleuve noir

 

Alpha-park par Max-André Rayjean

Fiche de Alpha-park

Titre : Alpha-park
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1983
Editeur : Fleuve noir

Première page de Alpha-park

« L’hôtesse apparut sur les petits écrans individuels disposés en face de chaque passager. C’était une belle fille aux yeux en amande, au teint café au lait. Race hybride, de plus en plus fréquente sur la Terre. Cheveux noirs, avec une frange sur le front. Son sourire découvrait des dents très blanches. L’uniforme bleu pâle de la Compagnie lui seyait à
ravir.

Sa voix chaude annonça :

— Attachez vos ceintures. Nous arrivons sur Alpha-Park.

Recommandation traditionnelle que les voyageurs suivaient scrupuleusement. Puis une boule légèrement indigo, voire verdâtre, se substitua à l’hôtesse, sur fond d’ébène. Alpha-Park. Ou plutôt Hio-West, dans le système solaire du Centaure.

J’ancrai ma ceinture aux points de fixation. Je sortais comme les autres de l’hibernation totale, après plusieurs mois de traversée spatiale. Installé confortablement sur mon siège-couchette, j’observai mes voisins. »

Extrait de : M.-A. Rayjean. « Alpha-Park. »

Opération interstellaire par George Oliver Smith

Fiche de Opération interstellaire

Titre : Opération interstellaire
Auteur : George Oliver Smith
Date de parution : 1950
Traduction : G. Geoffroy
Editeur : Fleuve noir

Première page de Opération interstellaire

« Paul Grayson suivait la rue principale pour se rendre à l’aéroport interplanétaire ; il marchait lentement, à l’allure d’un promeneur. Il était parti de chez lui assez tôt pour goûter tout à loisir la fraîcheur du printemps. Quel plaisir d’écouter les mille bruits familiers de la vie terrestre, quelle joie de se trouver en plein air !

Il faudrait bientôt se contenter de respirer l’air des réservoirs, saturé de l’odeur acre de l’huile des compresseurs et des émanations du composé végétal qui assurait le renouvellement de l’oxygène. La liberté de ses mouvements serait limitée à quelques pas, son champ visuel ne dépasserait pas les hublots du spacionef derrière lesquels il n’y aurait que l’invisible néant.

De temps à autre il regardait le ciel vers le sud, en direction d’Alpha du Centaure. Bien entendu, il était impossible de voir Proxima à l’œil nu, et encore moins le petit atome de rien du tout, la petite masse surchauffée qui tournait en satellite autour de Proxima. »

Extrait de : G. O. Smith. « Opération interstellaire. »

Les mines du ciel par Volsted Gridban

Fiche de Les mines du ciel

Titre : Les mines du ciel
Auteur : Volsted Gridban
Date de parution : 1953
Traduction : I. Maslowski
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les mines du ciel

« — Je crois à cette théorie, déclara avec force le Dr. Hal Paget. S’il en était autrement, pensez-vous que je risquerais la vie d’un être humain, de mon propre fils ?

Il repoussa son fauteuil, se leva et s’approcha de la fenêtre, les mains dans le dos. C’était un homme de taille moyenne, assez fort, à la mâchoire carrée, aux yeux bleu d’acier. Chirurgien spécialisé dans les opérations du cerveau, il s’était acquis une réputation et un respect universels. Mais, si ses confrères de l’Association Médicale Britannique s’étaient doutés un instant de l’intervention qu’il se proposait de pratiquer, ils l’auraient exclu sur-le-champ et n’auraient même pas hésité à le faire poursuivre.

Son interlocuteur, le Dr. Russell Sheldon, le suivit du regard sans quitter son siège.

— Vous prêchez un convaincu, dit-il. Moi aussi, je suis persuadé qu’un échec est impensable. Nous avons étudié la question à fond, nous nous sommes livrés à d’innombrables expériences. La seule chose qui m’arrête, c’est l’aspect légal de la question. Nous avons beau vivre en 1975… »

Extrait de : V. Gridban. « Les mines du ciel. »

L’autre univers par Volsted Gridban

Fiche de L’autre univers

Titre : L’autre univers
Auteur : Volsted Gridban
Date de parution : 1952
Traduction : I. Maslowski
Editeur : Fleuve noir

Première page de L’autre univers

« C’était un son aigu et sifflant qui faisait par moments songer à celui d’une scie musicale, une espèce de plainte lancinante à la limite même de l’audibilité. Il semblait provenir de partout, des murs, du plafond et du sol de la cabine étanche dont il faisait vibrer l’air. Il paraissait s’insinuer dans le corps des astronautes, parcourir leurs vaisseaux sanguins, s’attaquer à leur cerveau et à leur moelle épinière. Il crispait leurs nerfs et contractait leurs muscles. Mais ils étaient heureux de l’entendre car ils savaient que tant qu’ils le percevaient, ils étaient en sécurité.

L’air détendu, Caleb se rejeta en arrière sur son siège de pilote et sourit. »

Extrait de : V. Gridban. « L’autre univers. »

La onzième dimension par Max-André Rayjean

Fiche de La onzième dimension

Titre : La onzième dimension (Tome 13 sur 13 – Joë Maubry et Joan Wayle)
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1978
Editeur : Fleuve noir

Première page de La onzième dimension

« On l’appelait le village au bout du monde.

Parce qu’il était l’un des plus hauts d’Europe et qu’avec ses deux mille mètres d’altitude, il dominait aisément la vallée. Il n’était pas pour autant perdu, isolé, pendant le long hiver. La route restait ouverte malgré la neige.

Mais l’été, c’était une petite perle dans son écrin d’alpages. Le vert tendre de l’herbe rejoignait le bleu du ciel, un ciel d’une pureté exceptionnelle. Les touristes le savaient bien et ils affluaient dès le retour de la belle saison.

Avec sa poignée d’habitants, ruraux et artisans, Molan faisait des envieux. La pollution n’existait pas. Les gens vivaient tranquilles, paisibles. Ici, dans ce département haut-alpin riche en beauté, seule la télévision apportait des images de l’incroyable effervescence des villes. En bas, vers Briançon, Gap ou Grenoble, ils s’entassaient, ils bougeaient, ils menaient une existence de cinglés. Ils respiraient un air encrassé. Et ils appelaient cela la civilisation !

C’était une merveilleuse matinée de juin. L’orage de la veille avait lavé l’azur. Dans la vallée, la rivière charriait une eau sale. Sur les montagnes, la dernière neige fondait et laissait la place aux pentes herbeuses. Les transhumants ne tarderaient plus. »

Extrait de : M.-A. Rayjean. « La Onzième dimension – Joë Maubry et Joan Wayle. »

Les irréels par Max-André Rayjean

Fiche de Les irréels

Titre : Les irréels (Tome 12 sur 13 – Joë Maubry et Joan Wayle)
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1977
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les irréels

« Une vague de froid s’abattait sur tout le nord des États-Unis. Des tempêtes de neige assaillaient New York. La glace paralysait le Saint-Laurent et Washington elle-même grelottait.

Mais l’hiver se cassait les dents en arrivant plus au sud. Épargnée, la Floride était une petite oasis gorgée de soleil. Depuis des jours, sans relâche, un insolent ciel bleu narguait les brumes et les frimas du Nord. Un air cristallin permettait une visibilité exceptionnelle. L’océan n’avait jamais été aussi tranquille et le grand beau temps s’était installé dans la région des
Bahamas.

Aussi, à l’aéroport de Miami, les gars de la tour de contrôle ne se faisaient pas de mauvais sang. Le trafic aérien s’écoulait avec fluidité et sans incident. On pouvait même dire que l’ambiance était joyeuse. Au grand jamais, personne ne pensait à la fantastique aventure qui s’annonçait. »

Extrait de : M.-A. Rayjean. « Les irréels – Joë Maubry et Joan Wayle. »

Les feux de Siris par Max-André Rayjean

Fiche de Les feux de Siris

Titre : Les feux de Siris (Tome 11 sur 13 – Joë Maubry et Joan Wayle)
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1974
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les feux de Siris

« Les deux hommes traversent la route. Ils se faufilent entre les arbres noirs et la lune projette leurs silhouettes sur le mur.

Louis s’arrête, une flamme d’inquiétude dans le regard. Il lève la main. Là-bas, sur le mur, l’ombre imite son geste.

Il souffle à voix basse.

— Marco, on ne devrait pas, cette nuit.

— Pourquoi ?

— La lune éclaire comme en plein jour.

Marco hoche la tête et scrute les environs déserts. Il n’a pas de scrupules, paraît bien décidé.

— Alors, tu te dégonfles ?

— Bah !

— C’est pas le moment. Personne ne nous connaît dans le secteur.

— Si on nous aperçoit ?

— Mais enfin, qui veux-tu qui nous aperçoive ?

Louis a un doute, une sorte de prémonition. D’habitude, il ne se fait pas tirer l’oreille. Son royaume à lui, c’est la nuit.

Il adore se glisser dans les ténèbres complices et il se dit, pour excuser son acte, que, après tout, le mal qu’il fait n’est pas bien grand. Il existe des bandes organisées qui volent les banques ou les encaisseurs. »

Extrait de : M.-A. Rayjean. « Les Feux de Siris – Joë Maubry et Joan Wayle. »

Les statues vivantes par Max-André Rayjean

Fiche de Les statues vivantes

Titre : Les statues vivantes (Tome 10 sur 13 – Joë Maubry et Joan Wayle)
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1972
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les statues vivantes

« Par la large baie franchement ouverte entre un air tiède, doux, chargé d’une odeur saline. Bâtie sur les hauteurs de Cannes, la villa domine le golfe de la Napoule.

10 heures du soir sonnent à un carillon. Les lumières de la côte brillent comme une couronne de diamants et, dans le ciel épuré de ses nuages, les étoiles piquettent la nuit. Une brise venue du large murmure dans les palmiers, chuchote dans les plantes grasses. Quelque part sur la plage, une vague déroule précipitamment son spasme mouillé, creuse le sable et se retire avec mépris en laissant une dentelle d’écume éphémère.

10 heures…

Le calme, le silence. Les bruits nocifs de la ville ne montent pas jusque-là. Les fleurs du printemps embaument Ce serait une soirée comme les autres pour Joseph Rode.

L’artiste travaille très tard, selon son habitude. Il préfère cent fois la complicité, la tranquillité des ténèbres à la luminosité du jour. Il aime la nuit qui rôde autour de sa maison et masque le décor. Il se concentre davantage sur son œuvre. »

Extrait de : M.-A. Rayjean. « Les Statues vivantes – Joë Maubry et Joan Wayle. »

Base « Djéos » par Max-André Rayjean

Fiche de Base « Djéos »

Titre : Base « Djéos » (Tome 9 sur 13 – Joë Maubry et Joan Wayle)
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1970
Editeur : Fleuve noir

Première page de Base « Djéos »

« La mince silhouette de Mary Greet se faufile sous le porche du building de cent cinquante étages, résidence privée des hauts fonctionnaires.

Déjà engourdie de chaleur, Los Angeles émerge de la brume matinale. Vers le désert du Nevada, l’atmosphère se purifie, bleuit à l’infini et l’horizon bordé par les Rocheuses s’ourle d’une aveuglante lumière. Le sol aride se craquèle sous l’implacable soleil. Transition étonnante. Les collines boisées d’Hollywood mettent dans cet enfer une note de fraîcheur et de verdure.

L’océan assaille, viole la terre, confectionne des dentelles autour des plages. Des colliers d’écume naissent et se noient au gré des vagues.

Mary Greet commence sa journée de travail. Elle ignore encore qu’elle aborde une journée pas comme les autres. Dramatique. Premier maillon d’une aventure inouïe.

Elle s’avance vers la cage de l’ascenseur antigravitationnelle. Comme tous les matins, elle répète les mêmes gestes. Ça devient de l’automatisme. Elle se conduirait les yeux fermés dans le building, pourtant immense. »

Extrait de : M.-A. Rayjean. « Base « Djéos » – Joë Maubry et Joan Wayle. »

S.O.S Cerveaux par Max-André Rayjean

Fiche de S.O.S Cerveaux

Titre : S.O.S Cerveaux (Tome 8 sur 13 – Joë Maubry et Joan Wayle)
Auteur : Max-André Rayjean
Date de parution : 1968
Editeur : Fleuve noir

Première page de S.O.S Cerveaux

« Londres. Minuit moins dix. Le brouillard ensevelit la cité, comble les moindres interstices, modèle un décor nouveau, hallucinant, fantomatique. Il contamine les bords de la Tamise, les squares. Il étouffe les longs réverbères, trouble la lumière artificielle. L’asphalte luit d’humidité.

Les Anglais, imperturbables selon leur coutume, se fichent du smog comme de leurs premières culottes. Au contraire, ils s’inquiéteraient s’il n’y en avait pas. Pensez donc ! Une nuit d’octobre sans brouillard ! L’habitude les laisse indifférents. Ils vaquent à leurs occupations et la plupart dorment à poings fermés. Ils ignorent que quelque chose d’extraordinaire va bouleverser leur existence.

L’homme, col de son loden relevé, attend patiemment dans la purée de pois. Il attend depuis une heure, en grillant des cigarettes. Nerveux, inquiet. Il marche de long en large, refait cent fois le même trajet. Un visage pâle, aux yeux mobiles. Dans sa poche, il tâte la crosse du vieux Colt. Un vieux Colt capable de percer une poitrine ou de trouer les tripes. »

Extrait de : M.-A. Rayjean. « S.O.S. Cerveaux – Joë Maubry et Joan Wayle. »