Étiquette : Gallimard
Total recall par P. K. Dick
Fiche de Total recall
Titre : Total recall
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1991
Traduction : H. Collon
Editeur : Gallimard
Sommaire de Total recall
- Rapport minoritaire
- Un jeu guerrier
- Ce que disent les morts
- Ah, être un Gélate …
- Souvenirs à vendre
- La foi de nos pères
- La fourmi électrique
- Nouveau modèle
- L’imposteur
Première page de Rapport minoritaire
« Lorsque Anderton vit le jeune homme, sa première pensée fut : Je deviens chauve. Chauve, gros et vieux. Mais il ne le dit pas à haute voix. Au lieu de cela, il repoussa son fauteuil, se mit sur pied et fit résolument le tour de son bureau, le bras tendu avec une certaine raideur. Souriant avec une affabilité forcée, il serra la main du jeune homme.
« Witwer ? s’enquit-il en parvenant à introduire un semblant d’aménité dans sa voix.
– C’est cela, répondit l’autre. Mais pour vous, bien entendu, ce sera Ed. Du moins si vous partagez mon peu de goût pour le formalisme superflu. » À son air sûr de lui, on voyait bien que le jeune homme blond considérait la question comme réglée. Ils s’appelleraient donc par leurs prénoms ; entre eux, la coopération serait amicale dès le début. »
Extrait de : P. K. Dick. « Total Recall. »
Substance mort par P. K. Dick
Fiche de Substance mort
Titre : Substance mort
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1977
Traduction : R. Louit
Editeur : Gallimard
Première page de Substance mort
« C’était un type qui passait ses journées à se secouer les poux des cheveux. Le toubib lui dit qu’il n’avait pas de poux dans les cheveux. Après être resté huit heures sous la douche, debout sous l’eau chaude à souffrir le martyre, heure après heure, à cause de ses poux, il sortait et se séchait, et il trouvait encore des poux dans ses cheveux ; en fait, il en trouvait partout. Un mois plus tard, il en avait dans les poumons.
Comme il n’avait rien d’autre à faire, rien pour s’occuper l’esprit, il se lança dans une estimation théorique du cycle de vie de ses parasites et, armé de l’Encyclopaedia Britannica, il chercha à déterminer précisément à quelle race ils appartenaient. La maison en était pleine, à présent. Il se documenta sur de nombreuses espèces et, après avoir repéré quelques-unes des bestioles au-dehors, il parvint à la conclusion qu’il s’agissait d’aphides : les pucerons vrais. Quand il se fut mis cette idée en tête, il ne voulut jamais en démordre, quoi qu’on pût lui dire… par exemple : « Les aphides ne s’en prennent pas à l’homme. »
Extrait de : P. K. Dick. « Substance Mort. »
Paycheck par P. K. Dick
Fiche de Paycheck
Titre : Paycheck
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 2004
Traduction : H. Collon
Editeur : Gallimard
Sommaire de Paycheck
- La clause de salaire
- Nanny
- Le monde de Jon
- Petit déjeuner au crépuscule
- Une petite ville
- Le père truqué
- Là où il y a de l’hygiène …
- Autofab
- Au temps de Poupée Pat
- Le suppléant
- Un p’tit quelque chose pour nous, les temponautes !
- Les pré-personnes
Première page de La clause de salaire
« Tout à coup, voilà qu’on était en mouvement. Tout autour, les réacteurs bourdonnaient uniformément. Il se trouvait à bord d’un petit croiseur privé qui reliait sans hâte les deux villes en filant dans le ciel de l’après-midi.
« Aïe ! » fit-il. Il se redressa dans son siège et se frotta le crâne. À ses côtés, Earl Rethrick fixait sur lui un regard vif et pénétrant.
« Alors, on reprend ses esprits ?
— Où sommes-nous ? » Jennings secoua la tête comme pour se débarrasser d’une migraine sourde. « Mais je devrais peut-être poser la question autrement. » Il savait déjà qu’on n’était pas à la fin de l’automne, mais au printemps. Sous le croiseur, les champs verdoyaient. »
Extrait de : P. K. Dick. « Paycheck. »
Nick et le Glimmung par P. K. Dick
Fiche de Nick et le Glimmung
Titre : Nick et le Glimmung
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1988
Traduction : M. de Pracontal
Editeur : Gallimard
Première page de Nick et le Glimmung
« Nick savait très bien pourquoi ils allaient quitter la Terre et partir s’installer sur une autre planète, dans les mondes colonisés : c’était à cause de lui et de son chat, Horace. Depuis 1992, la loi interdisait les animaux, quelle que soit leur espèce, si bien que la seule présence d’Horace sur la planète était illégale, avec ou sans maître. Quant à Nick et à ses parents, ils commettaient une infraction en le gardant.
Cela faisait maintenant deux mois que le chat vivait avec eux mais, jusqu’à présent, Nick était toujours parvenu à le confiner à l’intérieur de l’appartement, à l’abri des regards indiscrets. Ce matin-là, pourtant, Horace profita d’un moment d’inattention pour s’éclipser par une fenêtre ouverte. Quand Nick et son père s’aperçurent que le chat n’était plus là, ils se précipitèrent dans la cour de l’immeuble ; tout à son affaire, Horace gambadait et folâtrait avec insouciance. Il ne semblait guère pressé de rentrer. »
Extrait de : P. K. Dick. « Nick et le Glimmung. »
Le roi des elfes par P. K. Dick
Fiche de Le roi des elfes
Titre : Le roi des elfes
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1982
Traduction : B. Martin, F.-M. Watkins, D. Hersant, M. Deutsch, H. Collon
Edition : Gallimard
Sommaire de Le roi des elfes
- Le constructeur
- Le roi des elfes
- La dame aux biscuits
- L’homme doré
- Si Benny Cemoli n’existait pas …
- Projet Argyronète
- La guerre contre les Fnouls
- La sortie mène à l’intérieur
- Chaînes d’air, réseau d’éther
Première page de Le constructeur
« E.J. Elwood ! fit Liz, d’un ton inquiet. Tu n’écoutes rien de ce que nous disons. Et tu ne manges rien non plus. Mais enfin, qu’est-ce que tu as ? Parfois, je ne te comprends vraiment pas. »
Ernest Elwood resta un long moment sans réagir. Il continuait de regarder le crépuscule par la fenêtre, comme s’ils n’existaient pas, comme s’il entendait quelque chose qu’ils ne pouvaient percevoir. Finalement il poussa un soupir en se redressant sur sa chaise, peut-être pour dire quelque chose. Mais à ce moment, il heurta du coude sa tasse de café et se tourna pour la retenir en essuyant le café qui s’était répandu sur le côté. « Je te demande pardon, dit-il. Tu disais ?
— Mange, chéri », répondit sa femme. Elle jeta un coup d’œil aux deux garçons pour voir s’ils s’étaient également arrêtés de manger. « Tu sais, je me donne beaucoup de mal pour préparer tes repas. »
Bob, l’aîné, n’avait pas cessé de manger. Il coupait avec soin son foie et son bacon en petits morceaux. Mais évidemment, le petit Toddy avait posé couteau et fourchette en même temps que son père, et restait lui aussi silencieux, les yeux fixés sur son assiette. »
Extrait de : P. K. Dick. « Le roi des elfes. »
La fille aux cheveux noirs par P. K. Dick
Fiche de La fille aux cheveux noirs
Titre : La fille aux cheveux noirs
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1988
Traduction : G. Goullet
Editeur : Gallimard
Première page de La fille aux cheveux noirs
« Cher Will,
Votre lettre m’a véritablement enchanté et réconforté. Oui, nous avons vraiment passé des bons moments ensemble, même s’ils n’ont pas duré. De tous ces derniers mois à Marin County, votre visite est ce dont je me souviens avec le plus de plaisir. Merci infiniment, cher ami. Dieu vous bénisse.
Je vis maintenant au Canada, où je suis venu en avion le 16 février pour donner une conférence à l’Université de Colombie-Britannique et comme invité d’honneur à la deuxième convention de science-fiction à Vancouver. J’y suis resté, en partie parce que je n’avais aucune raison de revenir en Californie – j’ai déjà perdu ma maison – mais aussi parce que cette région est si belle, avec ses montagnes, sa neige, sa baie et ses grands immeubles. Et puis les gens y sont chaleureux, adorables et d’une franchise incroyable : ils vous disent en face ce qu’ils pensent, sans rien garder pour eux, ni le positif ni le négatif. On dirait des enfants, ou plutôt des adultes qui n’ont jamais eu besoin d’être enfants : candides, honnêtes, naïfs. Ils boivent, flirtent, se mettent en colère, manquent totalement de tact et détestent les Américains. Tous me trouvent barjo. Les femmes me trouvent à la fois barjo – ça, j’y suis habitué – et sexy – ça, pas du tout. Mes amis me manquent, surtout Rosie. Vous vous souvenez de Rosie ? »
Extrait de : P. K. Dick. « La fille aux cheveux noirs. »
Ce que disent les morts par P. K. Dick
Fiche de Ce que disent les morts
Titre : Ce que disent les morts
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1964
Traduction : H. Collon
Editeur : Gallimard
Première page de Ce que disent les morts
« Il y avait une semaine que le corps de Louis Sarapis était exposé, dans un cercueil de plastique transparent sécurit, à la curiosité d’un public qui ne cessait de défiler. C’était la succession habituelle de reniflements, de visages tirés, de vieilles dames éplorées en habits de deuil.
Dans un coin de la vaste salle, Johnny Barefoot s’impatientait. Mais il n’était pas là pour voir le cadavre ; son rôle, stipulé en détail dans le testament de Sarapis, était tout autre. En tant que directeur du service de relations publiques du défunt, il lui incombait – tout simplement – de ramener Louis Sarapis à la vie.
« Bon Dieu », murmura-t-il en consultant sa montre. Encore deux heures avant la fermeture de la salle. Il avait faim. Et le froid qui émanait du système de réfrigération entourant le cercueil augmentait son inconfort. »
Extrait de : P. K. Dick. « Ce que disent les morts. »
La transmigration de Timothy Archer par P. K. Dick
Fiche de La transmigration de Timothy Archer
Titre : La transmigration de Timothy Archer (Tome 3 sur 3 – Trilogie divine)
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1982
Traduction : A. Dorémieux
Editeur : Gallimard
Première page de La transmigration de Timothy Archer
« Barefoot tient ses séminaires sur sa péniche à Sausalito. Cela coûte cent dollars pour comprendre les raisons de notre présence sur cette terre. On vous offre aussi un sandwich, mais je n’avais pas faim ce jour-là. John Lennon venait de se faire tuer, et je crois savoir pourquoi nous sommes sur cette terre ; c’est pour découvrir que ce que vous aimez le plus vous sera enlevé, sans doute à cause d’une erreur en haut lieu plutôt qu’à titre délibéré.
Après avoir garé ma Honda Civic sur le parking, je suis restée un moment à écouter la radio. Toutes les chansons jamais écrites par les Beatles étaient déjà diffusées sur chaque longueur d’onde. Merde, ai-je pensé, j’aimerais bien me retrouver dans les années 60, à l’époque où j’étais la femme de Jeff Archer.
J’ai questionné deux hippies qui passaient : « Où est la porte cinq ? »
Extrait de : P. K. Dick. « Trilogie divine – La transmigration de Timothy Archer. »
L’invasion divine par P. K. Dick
Fiche de L’invasion divine
Titre : L’invasion divine (Tome 2 sur 3 – Trilogie divine)
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1981
Traduction : A. Dorémieux
Editeur : Gallimard
Première page de L’invasion divine
« Le moment vint de mettre Manny à l’école. Le gouvernement avait une école spéciale. La loi stipulait que Manny ne pouvait fréquenter une école ordinaire en raison de son état ; Elias Tate ne pouvait rien y changer. Il ne pouvait transgresser la décision gouvernementale parce qu’on était sur Terre et que la zone du mal s’étendait sur toute chose. Elias la sentait et, probablement, l’enfant la sentait lui aussi.
Elias savait ce que signifiait la zone, mais l’enfant bien sûr l’ignorait. A six ans, Manny était joli et robuste mais il semblait à moitié endormi en permanence, comme si (songeait Elias) il n’était pas encore complètement né.
« Tu sais ce qui a lieu aujourd’hui ? » demanda Elias.
L’enfant sourit.
« Bon, dit Elias. En fait, ça dépend beaucoup du professeur. De quoi te souviens-tu, Manny ? Tu te souviens de Rybys ? » Il prit un hologramme de Rybys, la mère de l’enfant, et le tint à la lumière. »
Extrait de : P. K. Dick. « Trilogie divine – L’invasion divine. »
SIVA par P. K. Dick
Fiche de SIVA
Titre : SIVA (Tome 1 sur 3 – Trilogie divine)
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1981
Traduction : R. Louit
Editeur : Gallimard
Première page de SIVA
« La dépression nerveuse de Horselover Fat commença le jour où il reçut un coup de fil de Gloria : elle voulait savoir s’il avait du Nembutal. Il lui demanda pourquoi et elle répondit qu’elle avait l’intention de se tuer. Elle téléphonait à tous les gens qu’elle connaissait. Elle avait déjà réuni cinquante capsules, mais il lui en fallait encore trente ou quarante, par mesure de précaution.
Horselover Fat conclut aussitôt que c’était pour Gloria une manière d’appeler au secours. Depuis des années, Fat vivait dans l’illusion qu’il pouvait aider les gens. Un jour, son psychiatre lui avait dit que pour retrouver son équilibre il lui faudrait faire deux choses : lâcher la dope (il n’en avait rien fait) et arrêter d’essayer d’aider les gens (il essayait encore d’aider les gens). »
Extrait de : P. K. Dick. « Trilogie divine – Siva. »