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Le rat en acier inox par H. Harrison

Fiche de Le rat en acier inox

Titre : Le rat en acier inox (Tome 1 sur 11 – Ratinox)
Auteur : H. Harrison
Date de publication : 1961
Traduction : E. Chédaille
Editeur : J’ai lu

Première page de Le rat en acier inox

« Quand la porte de mon bureau s’ouvrit subitement, je compris qu’il fallait tourner la page. Cela avait été un coup juteux, mais il prenait fin. Comme le flic entrait, je me carrai dans mon fauteuil avec un grand sourire. Il avait la mine ténébreuse, le pas lourd et le même sens de l’humour que ses collègues. Avant même qu’il n’ouvrît la bouche, je savais au mot près ce qu’il allait m’annoncer.
— James Bolivar diGriz, je vous arrête pour… 
J’avais attendu le début de son petit couplet ; cela rendait mieux ainsi. À cet instant, je pressai sur le bouton de mise à feu d’une charge de poudre noire logée dans le plafond. La poutre maîtresse céda, et le flic reçut les trois tonnes du coffre-fort sur le sommet de la tête. Il fut aplati en beauté, merci pour lui. La poussière de plâtre retomba, et tout ce que je pus voir de lui était sa main, vaguement cabossée. Elle bougea légèrement et pointa vers moi un index accusateur. Quelque peu assourdie par le coffre, sa voix me parut pleine de contrariété. Il se répéta.
— … je vous arrête pour violation de domicile, vol, faux et usage de faux…  »

Extrait de : H. Harrison. « Ratinox – Le rat en acier inox. »

Appsala par H. Harrison

Fiche d’Appsala

Titre : Appsala (Tome 2 sur 4 – Monde de la mort)
Auteur : H. Harrison
Date de publication : 1964
Traduction : I. Tate
Editeur : J’ai lu

Première page d’Appsala

« — Un instant, dit Jason. (Il se détourna du micro pour abattre un cornediable qui menaçait de passer à l’attaque.) Non, je ne fais rien de particulier. J’arrive. Je pourrais peut-être vous aider.
Il coupa la communication et l’image juvénile de l’opérateur radio s’évanouit. Quand Jason le frôla, le cornediable éventré eut un dernier sursaut de haine. Ses cornes claquèrent contre une botte de métal flexible. La botte le souleva à demi et le fit choir dans la jungle en contrebas.
Il faisait sombre dans la guérite d’enceinte. Seules sources lumineuses, les voyants qui palpitaient sur les consoles de l’écran de détection. Meta leva les yeux, le temps de le gratiner d’un sourire d’une microseconde, puis reporta toute son attention sur la console.
— Je fais un saut à la tour radio du spatioport, annonça Jason. Un vaisseau en orbite essaie de prendre contact avec eux dans une langue inconnue. J’espère pouvoir les comprendre. »

Extrait de : H. Harrison. « Monde de la mort – Appsala. »

Le monde de la mort par H. Harrison

Fiche de Le monde de la mort

Titre : Le monde de la mort (Tome 1 sur 4 – Monde de la mort)
Auteur : H. Harrison
Date de publication : 1960
Traduction : F. Lourbet
Editeur : J’ai lu

Première page de Le monde de la mort

« Comme à regret, avec un chuintement à peine perceptible, la capsule tomba dans le panier de réception. La sonnette retentit une fois et se tut. Jason dinAlt fixa cette capsule inoffensive, comme s’il s’était agi d’une bombe à retardement.
Quelque chose ne collait pas. Il sentit une boule dure se former dans son estomac. Ce n’était pas un mémo interservice courant ni un message de l’hôtel, mais un pli personnel, scellé. Il ne connaissait pourtant personne sur cette planète, y étant arrivé moins de huit heures auparavant. Puisque son nom même était nouveau – remontant à son dernier changement de vaisseau – il était impossible qu’il reçût un message personnel. Pourtant, il fallait bien se rendre à l’évidence.
Cassant le sceau avec son ongle, il enleva le couvercle. L’enregistreur placé dans la capsule grosse comme un crayon donnait à la voix enregistrée un  »

Extrait de : H. Harrison. « Monde de la mort – Le monde de la mort. »

Les talents de Xanadu par Theodore Sturgeon

Fiche de Les talents de Xanadu

Titre : Les talents de Xanadu
Auteur : Theodore Sturgeon
Date de parution : 1972
Traduction : M. Deutsch
Editeur : J’ai lu

Sommaire de Les talents de Xanadu :

  • Les talents de Xanadu
  • L’hôte parfait
  • L’amateur de cimetières
  • L’autre homme
  • Le ciel était plein de vaisseaux
  • Maturité
  • Mémorial

Première page de Les talents de Xanadu

« Et le Soleil explosa en nova. L’humanité se fragmenta et essaima dans l’espace. Mais elle savait qu’elle devait conserver son passé tout comme elle préservait son être sous peine de cesser d’être humaine. Et, dans son orgueil, de ses traditions elle fit un rite et une norme.
Le grand rêve : partout où se poserait une de ses parcelles, quel que fût son mode de vie, l’humanité ne recommencerait pas : elle continuerait. De sorte que d’un bout à l’autre de l’univers, perpétuellement, les humains demeureraient des humains, ils parleraient comme des humains, penseraient comme des humains, auraient des ambitions humaines et progresseraient comme des humains. Et chaque fois qu’un humain rencontrerait un autre humain, si différent, si éloigné qu’il fût, il viendrait en paix, membre de la même race, parlant le même langage.
Mais les humains étant des humains… »

Extrait de : T. Sturgeon. « Les Talents de Xanadu. »

Les plus qu’humain – Theodore Sturgeon

Fiche de Les plus qu’humains

Titre : Les plus qu’humains (nouvelle traduction)
Auteur : Theodore Sturgeon
Date de parution : 1953
Traduction : M. Chrestien, P.-P. Durastanti
Editeur : J’ai lu

Première page de Les plus qu’humains

« L’idiot habitait un univers noir et gris que ponctuaient l’éclair blanc de la faim et le coup de fouet de la peur. Ses vieux habits en lambeaux laissaient voir ses tibias en lame de burin et, sous sa veste déchirée, ses côtes qui saillaient comme des doigts. L’idiot était de haute taille, mais plat comme une limande ; dans son visage mort, ses yeux étaient calmes.
Les hommes le fuyaient, les femmes l’ignoraient, les enfants s’arrêtaient pour le regarder. Mais ça ne paraissait pas l’atteindre. L’idiot n’attendait rien de personne. Quand l’éclair blanc frappait, il mangeait, comme il pouvait, s’il pouvait. Et il lui arrivait de sauter un repas. Mais, en général, les uns ou les autres pourvoyaient à sa subsistance. Pourquoi ? Il n’en savait rien et ne se posait jamais la question. Simplement, il était là et il attendait. Non, il ne mendiait pas. Si le regard de quelqu’un croisait le  »

Extrait de : T. Sturgeon. « Les plus qu’humains (nouvelle traduction). »

Les plus qu’humains par Theodore Sturgeon

Fiche de Les plus qu’humains

Titre : Les plus qu’humains
Auteur : Theodore Sturgeon
Date de parution : 1953
Traduction : M. Chrestien
Editeur : J’ai lu

Première page de Les plus qu’humains

« L’Idiot habitait un univers noir et gris que déchiraient parfois l’éclair blanc de la faim et le coup de fouet de la peur. Ses vêtements en lambeaux laissaient voir ses tibias en lame de sabre et, sous sa veste déchirée, ses côtes qui saillaient comme des doigts. L’Idiot était de haute taille, mais plat comme une limande; dans son visage mort, ses yeux étaient calmes.
Les hommes le fuyaient, les femmes l’ignoraient, les enfants s’arrêtaient pour le regarder. Mais cela ne paraissait pas l’atteindre. L’Idiot n’attendait rien de personne. Quand il avait faim, il mangeait, comme il pouvait, s’il pouvait. Et il lui arrivait de sauter un repas. Mais, en général, les uns ou les autres pourvoyaient à sa subsistance. Pourquoi ? Il n’en savait rien et ne se posait jamais la question. Simplement, il était là et il attendait. Non, il ne mendiait pas. Si le regard de quelqu’un croisait le sien, une pièce lui tombait dans la main, ou un morceau de pain, ou un fruit. Il mangeait. Et son bienfaiteur fuyait en hâte, ému sans comprendre.  »

Extrait de : T. Sturgeon. « Les plus qu’humains. »

Le coeur désintégré par Theodore Sturgeon

Fiche de Le coeur désintégré

Titre : Le coeur désintégré
Auteur : Theodore Sturgeon
Date de parution : 1970
Traduction : R. Delouya
Editeur : J’ai lu

Sommaire de Le coeur désintégré :

  • Extrapolation
  • Le prix de la synergie
  • Faites-moi de la place
  • Le coeur désintégré
  • Les incubes de Parallèle X

Première page d’Extrapolation

« — Lisez vous-même, dit le Major.
Elle prit la liasse de papiers pelures qu’il lui tendait et lui lança un regard étrange, sans chaleur. Elle est sous le choc, pensa-t-il, essayant en même temps de chasser les deux souvenirs qu’il avait d’un tel regard : un étourneau blessé, mort dans sa main, et sa nièce âgée de quatre ans, lorsqu’il l’avait frappée, le long moment insupportable entre l’instant de l’impact et les larmes de l’enfant.
Mrs. Reger lisait attentivement, lentement. Son visage était impassible, comme endormi. Ses yeux luisaient, sans rien trahir. Ses longues mains étaient plus vulnérables. Le major entendait le bruissement du papier pelure. Elle se détourna à un moment pour appuyer le dos de ses mains contre le rebord de la cheminée. Lorsqu’elle eut terminé, elle reposa  »

Extrait de : T. Sturgeon. « Le coeur désintégré. »

Killdozer et Le viol cosmique par Theodore Sturgeon

Fiche de Killdozer et Le viol cosmique

Titre : Killdozer
Titre : Le viol cosmique
Auteur : Theodore Sturgeon
Date de parution : 1972
Traduction : G. H. Gallet
Editeur : J’ai lu

Première page de Killdozer

« Avant la race humaine, il y eut le déluge, et avant le déluge, une autre race, dont l’humanité ne peut comprendre la nature. Elle n’était pas surnaturelle ni étrangère, car cette terre était sienne et c’était sa patrie.
Il y eut une guerre entre cette race, qui était une grande race, et une autre. Celle-ci était vraiment étrangère : une forme nuageuse douée de conscience, un groupement intelligent d’électrons tangibles. Elle prit naissance dans de prodigieuses machines par quelque accident d’une science au-delà de notre conception primitive de la technologie. Et ces machines, servantes de nos prédécesseurs, en devinrent alors les rivales. Les batailles qui s’ensuivirent furent gigantesques.
 »

Extrait de : T. Sturgeon. « Killdozer – Le viol cosmique. »

Première page de Le viol cosmique

« — Je te casserai la gueule, Al, dit Gurlick, je te romprai les reins. Je ferai sauter ta boîte et toi avec, et tout ton tord-boyaux, dont personne ne veut ! Tu m’entends, Al ?
Al ne l’entendait pas. Al était derrière le bar de son saloon, à trois blocs de maisons de là, probablement encore cramoisi d’indignation, sa longue tête chauve encore tendue vers la porte vide par laquelle Gurlick avait fui, et répétant encore ce dont tous ses clients venaient d’être témoins : Gurlick, venu du froid aigre de la nuit, qui se glissait dans le saloon, faisait des bassesses devant Al, élargissait sa face mal rasée en un sourire ébréché, penchait la tête, fermait à moitié ses yeux glauques, au  »

Extrait de : T. Sturgeon. « Killdozer – Le viol cosmique. »

Cristal qui songe par Theodore Sturgeon

Fiche de Cristal qui songe

Titre : Cristal qui songe
Auteur : Theodore Sturgeon
Date de parution : 1950
Traduction : A. Glatigny
Editeur : J’ai lu

Première page de Cristal qui songe

« L’enfant s’était fait surprendre dans un coin du stade scolaire, alors qu’il se livrait à un acte répugnant ; on l’avait renvoyé chez lui en l’expulsant ignominieusement de l’école. À cette époque, il avait huit ans ; cela faisait plusieurs années déjà qu’il pratiquait ce vice.
En un sens, c’était dommage. Il était gentil ce gosse ; il était même plutôt beau, quoiqu’il n’eût rien d’extraordinaire. Il y avait d’autres enfants, et même certains professeurs, auxquels il était plutôt sympathique, mais il y en avait aussi qui ne l’aimaient guère. En tout cas, lorsque son forfait fut connu, tout le monde se ligua contre lui. Il s’appelait Horty (ou plus exactement Horton) ; Horty Bluett. Il devait bien s’attendre à se faire recevoir plutôt fraîchement en rentrant chez lui.
Il ouvrit la porte le plus doucement qu’il put, mais ils l’entendirent quand même. Ils l’empoignèrent  »

Extrait de : T. Sturgeon. « Cristal qui songe. »

Une rose pour l’ecclésiaste par R. Zelazny

Fiche d’Une rose pour l’ecclésiaste

Titre : Une rose pour l’ecclésiaste
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1967
Traduction : M. Deutsch
Editeur : J’ai lu

Sommaire d’Une rose pour l’ecclésiaste :

  • Les furies
  • Le coeur funéraire
  • Les portes de son visage, les lampes de sa bouche
  • Une rose pour l’ecclésiaste

Première page de Les furies

« Il arrive quelquefois que la nature, comme prise de remords, jette en aumône un os à ronger à ceux qu’elle mutile, à ses laissés-pour-compte. Souvent sous forme d’un talent, en général inutile, ou de cette malédiction : l’intelligence.
À quatre ans, Sandor Sandor était capable de réciter intégralement la liste des cent quarante-neuf mondes habités de la galaxie. À cinq ans, il pouvait nommer les principaux continents de chaque planète et en tracer sommairement les contours à la craie sur des globes muets. À sept ans, il connaissait toutes les provinces, tous les États, tous les pays et toutes les grandes villes de tous les continents des cent quarante-neuf mondes habités de la galaxie. Il passait le plus clair de ses journées plongé dans des ouvrages de landographie, d’histoire et de landologie, il lisait des guides touristiques, étudiait cartes et enregistrements à l’usage des voyageurs. On eût dit qu’il avait une caméra derrière les yeux car, quand il atteignit l’âge de dix ans, il n’y avait pas dans la galaxie une seule cité dont on lançait le nom au hasard sur laquelle il n’eût pas quelque lumière. »

Extrait de : R. Zelazny. « Une rose pour l’ecclésiaste. »